D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
<57"*e Année.
Si» 4,883.
FOI CATHOUQIE. -- CONSTITtiîlU.N BEI.CK.
PRIX ni: L* ABOIt N KMK1ST.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
REVUE POLITIQUE.
Le mystère sur les conditions de paix
que le Danemark devra subir n'existe que
pour ceux qui chercheraient encore se
faire illusion. Pourquoi donc l'Allemagne
s'arrèterait-elle et reculerail elle devant le
scrupule de sa conscience?
On raconte Carlshad que le Roi de
Prusse a tenu en présence de plusieurs
personnes, le propos que voici
J'aimerais mieux me faire couper le
bras droit que de jamais consentir ce que
l'île d'Alsen qui a été prise si glorieuse
ment par mes troupes, rentrât sous la do
mination danoise.
Il est de cesmots auxquels on doit croire
d'instinct et malgré soi, parce que si celui
auquel on les prête ne les a pas dits, il les
a du moins pensés. Le Roi de Danemark
n'est évidemment pas préparé s'imposer
un aussi douloureux sacrifice; mais après
qu'il aura consulté tous les points de l'ho
rizon pour savoir d'où quelque secours
peut lui venir voyant l'horizon parfaite
ment silencieux, il se soumettra la dure
nécessité. Et pour l'état danois, il vaut
peut-être mieux qu'il en soit ainsi. Plus le
sacrifice qui lui est imposé sera complet,
plus criante sera l'injustice dont il de
mandera la réparation l'avenir.
Les correspondances de Paris nous re
présentent les trois ambassadeurs des
puissances du Nord comme étant surtout
occupés rassurer M. Drouyn de Lhuys
sur les conséquences des entrevues de
Kissiugen et de Carlshad. L'ambassadeur
de Russie, M. de Budbcrg, est celui dont
l'empressement est le plus remarqué. Le
voyage que fait en ce moment Vichy le
ministre des affaires étrangères de France
est expliqué par le désir de communiquer
de vive voix l'Empereur les explications
qu'il a reçues.
Le Moniteur universel désire que l'Angle
terre sache que la paix qu'elle n'a pu ré
tablir Londres, va être rétablie sans elle
Berlin. Nous lisons dans ce journal les
lignes qui suivent
On assure que le gouvernement im
périal a fait appuyer par son ambassadeur
Berlinles démarches du Danemark
pour la paix.
11 y a dans celte mention une pensée
que nous aimons traduire pour le Dane
mark en un légerespoir. La France voudra
peut être que les conditions nouvelles ne
s éloignent pas dune manière trop sensi
ble des conditions presque acceptées
Londres; mais la France ne veut pas non
plus se brouiller avec l'Allemagne.
La Dissolution
La dissolution est donc enfin décrétée.
Le M août le pays est appelé choisir
ses députés la Chambre des Représen
tants.
Mais comment se fera cet appel au pays?
Le corps électoral pourra-l-il se pronon
cer dans la plénitude de sa liberté? Non.
Le corps électoral est-iI consulté loya
lement? Non.
Le corps électoral est-il appelé se
prononcer souverainement el définitive
ment? Non encore.
L'élection, au lieu de se faire en dehors
de l'action gouvernementale et adminis
trative, sera travaillée la française. Nous
aurons la pression scandaleuse des préfets
et des sous-préfetsdes maires et des
gardes-champêtres. L'élection ne sera
pas libre.
L'élection est placée en pleine moisson
pour tenir éloignés du scrutin les électeurs
des campagnes. L'épreuve n'est pas
loyale.
L'élection ne se fera pas en même temps
pour le Sénat. On voudrait que l'é
preuve ne fût ni complète, ni décisive.
L'élection ne pouvait pas être faite sous
le ministère de l'émeute.
L'élection ne pouvait pas être faite en
pleine moisson.
L'élection devait être générale et déci
sive pour les deux Chambres.
M. Frère fait de la dissolution, comme
de tout le reste, une arme de parti, un
instrument de domination une machine
de despotisme.
A nous, Electeurs, de briser cette arme
entre ses mainset de la tourner contre
lui pour le renverser et reconquérir la
liberté et la justice que l'on nous dénie
depuis trop longtemps.
Notre Conseil communal a aussi voté
une adresse pour appuyer la proposition-
Orts. Cette tricherie flagrante el éhontée
a été successivement approuvée, temps
ou contre temps, par toutes les adminis
trations serviles. Leur empressement pour
obliger les maîtres est risible, ces conseils
libéraux, qui veulent conférer leur bap
tême ce mort-né se croient cependant
sérieux; ils ne sont que ridicules.
Le jour que la droite s'est retirée de la
Chambre pour n'être ni complice, ni dupe,
ni victime de celte tricherie, les tricheurs
ont été réduits l'impuissance, et il ne
leur en reste que la honte sans bénéfice.
Ce jour-là la droite a bien mérité de la
Constitution qu'on voulait vicier, et du
pays que les doctrinaires voulaient conti
nuer jouer et exploiter.
La commission exécutive, nommée par
la droite parlementaire pour la représenter
et aviser, le cas échéant aux mesures
prendre dans l'intérêt de la cause catholi
que, s'est réunie chez M. Nolhomh.
M. Dechamps a donné Ieclured'un projet
de manifeste adresser au pays.
Cette commission se compose de MM.
Dechamps, Nothomb, De Naeyer, B. Du -
mortier, Royer-De Behr, Jacobs, De Laet,
Coomans, de Liedekerke, Tack et De Baels.
M. Rogier a prononcé une parole tcès-
peu constitutionnelle, el même très-peu
nationale, en répondant M. le baron
d'Anethan, au Sénat, a Quelque désagréa
bles que nous soyons pour vous, a-t-il dit,
il faudra cependant vous résigner nous
subir, car, en admettant que la dissolution
de la Chambre des représentants vous
donne la majorité, vous ne pourrez pas
gouverner avec le Sénat.
Ainsi, M. Rogier compte sur l'appui de
quelques voix, que le Sénat donne son
ministère, pour entraver, après la dissolu-
tion, l'action de la volonté nationale. H
veut l'appel au pays, mais non pas un
appel sincère, puisqu'il dit au pays si
vous vous prononcez contre nous, nous
susciteronsdes embarras au gouvernement
que vous vous serez donné, et nous cher
cherons des armes contre le pays, dans un
Sénat désavoué par lui.
Calcul digne des hommes qui l'ont
conçu, et très-propre éclairer les élec
teurs sur la loyauté de la politique de
mai-novembre. (La Belgique.)
Les membres de la droite n'ont pas été
convoqués pour les funéraille de M. Cu-
mont. D'ordinaire, cependant, lorsqu'un
député meurt, tous les membre de la
Chambre sont avertis, sans distinction
d'opinion, par ordre de M. le président ou
du bureau, du jour et de l'heure des
funérailles de leur collègue. Les membres
de la gauche se sont rendus Alost, l'effet
de rendre lesderniers devoirsà M. Cumont.
Un convoi spécial a été rais leur disposi
tion. MM. de Naeyer et de Ruddere de te
Lokeren ont dû se rendre Alost par un
train ordinaire, attendu qu'en leur qualité
de membres de la droite, ils n'ont reçu
aucune espèce d'information officielle au
sujet de cette triste cérémonie. Ce n'est
point sous forme de récrimination que
nous signalons ces faits, mais nous avons
pensé qu il était bon de les faire connaître
au public, car ils donnent la mesure du
1 impartialité de M. le président, aussi
bien que de son tact et de son respect pour
les plus vulgaires convenances.
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