La cour de cassation a prononcé mardi sur le pourvoi formé par M. le gouverneur de la Flandre orientale contre un arrêté de la députation permanente de la même province en vertu duquel 74 citoyens ins crits sur les cotes irrécouvrables avaient été rayés des listes électorales. La Cour, accueillant le pourvoi, a cassé l'arrêté de notre députation permanente et renvoyé l'affaire devant la députation permanente du Brabant. Or, l'art. 14 de la loi électorale porte En cas de cassation, l'affaire sera renvoyée la députation du Conseil provincial le plus voisin. Le Conseil provincial le plus voisin, c'est celui qui siège Bruges (40 kilomè- très). Nous voudrions savoir pourquoi la Cour, au inépris du texte formel de loi, a saisi la députation qui siège Bruxelles (57 kilomètres). Sans vouloir méconnaître l'autorité de la chose jugée, nous signalerons aussi une conséquence extrêmement grave du sys tème consacré par la Cour de cassation. Il suffira désormais de la connivence des agents du fisc avec les administrations communales pour faire inscrire sur les listes électorales, sans aucune espèce de titre, les frères et amis qui savent mieux déposer un vote que payer leurs dettes. Dr, cette connivence entre les administra tions communales et les employés du ministère des finances n'est pas, tout le monde le sait, une gratuite hypothèse, mais une incontestable réalité. Les fonc tions de receveur et de contrôleur sont devenues de véritables fonctions politiques. Ou ne les confie qu'à des hommes absolu ment dévoués, non pas aux intérêts du trésor public, mais ceux du libéralisme. Aussi faut-il s'attendre voir les listes électorales se fabriquer désormais avec le même sans façon que les faux mandements. Le droit de réclamation ne sera plus qu'un leurre, puisque rien ne s'oppose plus l'arbitraire des autorités chargées de la confection des listes et que leurs appré ciations seront souveraines. (Bien public.) A.VIS AU PROGRÈS. Les Annales de COEvre de la Sainte Enfance ont donné dans leur livraison de juin l'état des sommes provenant des recet tes de l'exercice 1865 1864, qui ont été allouées aux diverses missions par le con seil central de l'OEuvre dans les séances des 10 et 11 mai 1864. Le total est de 1,547,200 fr. Dans son bref du 18 juillet 1856, notre Saint-Père le Pape proclamait que, bien loin d'apporter le moindre obsta cle l'OEuvre de la Propagation delà Foi, l'OEuvre de la Sainte-Enfance l'aide mer veilleusement. L'expérience confirme plei nement la vérité de celte parole, car les recettes de la Propagation de la Foi ne font que s'accroître mesure que la Sainte- Enfance prend de plus grands développe ments. Le nombre des missions secourues par la Sainte Enfance est aujourd'hui de 64, et des comptes rendus envoyés par 42 de ces missions (ceux des 22 autres n'étaient pas encore arrivés l'époque de la clôture de l'exercice), il résulte que pendant l'année 1865 le nombre des baptêmes s'est élevé dans ces missions 256,552, et celui des enfants qui reçoivent le bienfait d'une éducation chrétienne 21,870. Ces chiffres sont une éloquente réponse celte question que l'on entend encore faire quelquefois A quoi sert la Sainte Enfance? Avaut 1859, la rente des Deux-Siciles était la plus solide, la plus élevée de l'Europe le 5 p. c. se recherchait 112; il est aujourd'hui délaissé 68 p. c. N'oubliez point les cités dépeuplées, le commerce détruit, le patrimoine violé, toute la monarchie livrée au sac, aux tlammes, au pillage. Vieillards infirmes, femmes enceintes, jeunes filles sans défense, enfants la mamelle, rien n'attendrit la cruauté pié- montaise. Les lourmeuts et la mort deviennent le partage de quiconque reste fidèle son Koi. Heureux encore ceux qui sont passés promptement par les armes! Celle fin est douce en comparaison de celle qui attend les infortunés entassés pêle-mêle dans d'étroites et noires prisons, où jamais ne pénètre l'astre du jour; où l'air ne se renouvelle point; où les immondices sont l'état de la permanence; où l'on meurt de faim, de soif, de contagion et d'épidémie! El cela, pour s'être trouvé muni de quel ques onces de pain; pour avoir refusé un sacrilège encens aux déliés du jour. Des atrocités qui ramènent la plus mau vaise période de l'empire romain, s'accom plissent, depuis cinq ans, sous le plus beau ciel de l'Europe; les Pinelli, les Cialdini, les Futnel rivalisent en turpitudes avec tes Tibère, les Caligula, les Héliogabaie; au nom du droit des peuples, ils immolent les sur le bûcher de la tyrannie la plus despotique; et nos libéraux n'ont pour ces forcenés que des palmes et des couronnes Le Moniteur publie l'arrêté royal suivant LEOPOLD, Koi des Belges, A tous présents et venir, Salut. Vu l'art. 71 de la Constitution, dont la teneur suit Le Koi a le droit de dissoudre les Chambres, soitsimultanément, soit séparé ment. L'acte de dissolution contient con vocation des électeurs dans les quarante jours, et des Chambres dans les deux mois. Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur et de notre conseil des ministres, Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1". La Chambre des représentants est dissoute. Art. 2. Sont convoqués pour le jeudi, 14 août prochain, neuf heures du matin, les collèges électoraux de tous les arrondisse ments du royaume, l'effet d'élire chacun le nombre de représentants indiqué au tableau ci-joint. Art. 5. Le Sénat et la Chambre des représentants sont convoqués pour le mardi 25 août prochain. Art. 4. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné Laeken, le 16 juillet 1864. LEOPOLD. (Suivent les signatures des ministres.) Y PRES. M' De Sorlus ff. d'inspecteur général des gardes civiques du royaume, s'est dans un ordre du jour en date du 10 de ce mois exprimé comme suit au sujet de la garde civique d'Ypres L'inspection générale du 10 Juillet m'a donné une nouvelle occasion de constater l'excelleute situation dans laquelle s'est placée la Garde Civique d'Ypres. J'ai surtout remarqué la précision et l'ensemble avec lesquels le maniement des armes et les manœuvres ont été exécutés. J'en témoigne ma vive satisfaction MM. les Gardes, Caporaux, Brigadiers, Sous- Officiers et Officiers. Le présent sera inscrit dans les livres d'ordres des compagnies d'infanterie et d'artillerie. DE SORI.US. A l'occasion du 55m' anniversaire de l'Inauguration de S. M. le Roi, un Te Deum sera chanté en l'église de S'-Marlin demain 11 heures du matin. A la même occasion, un tir la cible sera offert la Garde Civique d'Ypres, demain, 6 heures du soir. Après le tir la distribution des prix aura lieu l'Hôtel-de-Ville salle du rez- de chaussée. La tenue pour le tir est la petite tenue. Par arrêté royal du 7 juillet, l'établisse ment de la société anonyme dite Compa gnie du chemin de fer d'Ostendeà Armentières est autorisé. Le 25 avril dernier, vers les 7 heures du soir, le sieur Aimé Houze, beau frère d'un banquier de Thuin, se présenta au domicile de Horace Du Jacquier, garde déversoir Lobbein, pour y toucher un effet de 400 fr. échu la veille. Aussitôt son arrivée chez le débiteur, celui-ci compta sur la table la somme due, en or. Le billet fut alors remis, mais, en même temps, sur une observation de sa femme, qu'il ferait peut-être bien d'aller lui-même chez le banquier, qui lui remettrait un reçu, le prévenu ramassa les espèces et refusa de restituer le billet, alléguant tantôt qu'il allait accompagner directement l'encaisseur chez le banquier, tantôt qu'il irait le lendemain. Le jeune homme, après avoir vainement réclamé ou son billet ou l'import de celui- ci, fut bien forcé de retourner les mains vides chez son beau-frère, pourluiraconter ce qui venait d'arriver. Lorsqu'on se pré senta de nouveau chez Dujacquier pour toucher, il soutint avoir payé. Traduit devant le tribunal de Charleroy, sous prévention de vol de 400 fr., Dujac quier fut condamné un an de prison. La cour d'appel de Bruxelles, après avoir entendu de nombreux témoins, a confirmé cette sentence. Notre famille royale et d'augustes per sonnages étrangers vont passer prochaine ment quelques jours Ostende. La courte -y DISSOLUTION DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. LE CIIIF DE L'ÉTAT - MAJHK GÉHF.ral tl. d'INSPKCTEUR GÉNÉRAI,, ACTE OFFICIEL. CHRONIQUE JUDICIAIRE. NOUVELLES DIVERSES.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2