D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4Sme \nnée. Samedi 2/ Août 1864. PRIX DE 1/ABONNEMENT. POUR YPRES FR 6 00 PAR AN HORS VILLE 7,50 Voici une coïncidence qu'il est permis de qualifier tout au moins d'étrange Le prince de Metlernich ambassadeur d'Au triche Paris, est parti pour la Bohême. Le comte de Gollz. ambassadeur prussien, près du même gouvernement, profite d'un congé et s'éloigne la fin de ce mois Enfin, l'ambassadeur de Russie, M. de Budherg, se dispose abandonner la même capitale, pour parcourir la Suisse. Nous sommes l'époque des voyages, cela est vrai; mais nous sommes aussi l'époque où le prince Humbert, fils de Victor-Emmanuelarrive Paris. Que le prince de Metlernich ne veuille se rencon trer avec le fils de Victor Emmanuel, cela se conçoit; mais on ne savait pas qu'entre la cour d'Autrichela cour de Prusse et la cour de Russie, l'entente allât jusqu'à partager et témoigner les mêmes anti» pathies. On remarque en outre, puisque l'on cherche se rendre compte de toutes les démarches de prince, qu'avant de se ren dre en France, le prince Humbert a trouvé utile de passer par Copenhague. Certes, dit on il n'a pas voulu par là se montrer fort agréable ni au Roi de Prusse, ni l'empereur d'Autriche. Quand bien même celle visite ne signifierait pas autre chose, elle rappellerait tous encore une fois où en sont les souverains entre eux. Sous la date du 25 août, Vienne, toute la presse constatait que la divergence d'opinion entre les cabinets de Vienne et de Berlin au sujet du gouvernement pro visoire établir dans les duchés subsistait encore L'Autriche demanderait, comme précédemment, que la Biète fédérale prît part l'établissement de ce gouvernement, tandis que la Prusse persiste vouloir l'exclusion de la Diète. A Copenhague, le ministère danois a été attaqué au sujet de la publication des do cuments diplomatiques de M. Mollke, re présentant du Danemark Paris. Cette même publication lui est imputée grief Paris, dans les régions ministérielles. Il est impossible de subir d'une manière plus complète le sort du vaincuque l'on charge de toutes les fautes, afin de justi fier toutes les injustices dont on l'accable. L élection de Genève n'est pas encore arrivée une solution définitive. Le grand conseil de Genève a résolu de demander au conseil fédéral le maintien de l'élection de M. Chennevière, que le conseil d'Etat avait cru pouvoir annuler. Hier ont eu lieu les funérailles des victimes du 22 août, qu'on porte maintenant huit. La tranquillité n'a plus été troublée. En France, dirons nou6 qu'un discours prononcé Saint Etienne par M. de Persi gny, dans un banquet, fait événement? Ce ne serait pas entièrement exact. M. de Persigny est un très grand personnage, nous ne le contestons pas, mais il n'est qu'un personnage hors de la politique active. Il trouve que la génération actuelle delà France doit se contenter de la liberté que lui donnent les institutions napoléon- niennes. M. de Persigny a fourni là un texte de discussion, renouvelé des années précédentes, mais que les circonstances du moment rajeunissent. i Si nos journaux ministériels écrivaient pour la partie sensée du public, ils s'ab stiendraient de chanter victoire et de dé peindre les élections du 1 1 août comme le triomphe de la volonté nationale. Les hommes sensés, qui vont au fond des choses, ne voient dans le résumé général des scrutins que de très-petits incidents produits par des causes intimes et souvent puériles, malgré la grandeur des effets. Que d'élections ont dépendu d'un rien? Là d'une rancune privée, ici d'une pro messe, ailleurs d'une menace, d'une mala die, d'un cheval éreinté, d'un essieu rom pu, d'un escamotage de bulletins, d'une indigestion, d'une lâcheté, d'une com plaisance immorale, etc.! A Gand, par exemple, une demi douzaines de votes ont décidé de la nomination de sept légis lateurs, et, par conséquent, des destinées du ministère, peut-être de celles du pays. Est-il raisonnable d'attribuer la volonté capricieuse d'une demi douzaine de gens indifférents, le caractère d'un verdict na tional? N'est il pas absurde de prétendre que la Belgique a voulu conserver le cabi net doctrinaire, uniquement parce que six cabaretiers ont débité plus de litres de bière gauche qu'à droite, ou parce que tel propriétaire lufluenl, qui un titre de noblesse ou une décoration de Léopold ont été promis la dernière heure, a in timé ses fermiers l'ordre d'appuyer la liste officielle? Nous concevons qu'on interprêle comme Jes manifestations de l'opinion publique les scrutins de Liège, de Mons, de Verviers, d'Anvers, de Turnhout, de S1 Nicolas, de Tbielt, de Courtray, de Hasselt, de Ter- monde, d'Alosl et même de Bruxelles, où les majorités sont tellement prononcées qu'aucune opposition n'aurait pu modifier les résultats des scrutins. Devant les chif fres proclamés le doute est impossible, et les vaincus acceptent volontiers la loi des vainqueurs. Mais Bruges, Gand, Ni velles, Soignies, Louvain, Waremrae les minorités ont été si considérables, disons si respectables, qu'elles ont une signification égale celle des majorités. Un très-petit nombre de voix, dont le dé placement tient descirconstances dépour vues de toute portée politique, pouvaient transformer les vainqueurs en vaincus, et changer du tout au tout la physionomie du Parlement. Cette remarque, faite au point de vue philosophique, en dehors de tout esprit de parti, et dans le 6eul intérêt de la vérité, mérite particulièrement l'attention des hommes qui jouissent du terrible privilège de diriger les destinées de la patrie. Il n'est ni prudent ni loyal de mécon naître les droits d'une minorité quelcon que, car c'est une très grave question de savoir jusqu'où s'étendent les droits des majorités. Mais il est absurde et inique de présenter les décisions d'une majorité presque insaisissabled'une majorité de hasard, parfois formée par des moyens malhonnêtes et frauduleux, comme les décrets de la souveraineté nationale. Une politique de passions et d'expédients peut s'accommoder de la thèse tyrannique que nous combattons nos maîtres du jour ne sont que trop enclins se livrer celte interprétation violente de la fiction con stitutionnelle qui suppose qu'un certain nombre d'électeurs privilégiés, parfois une demi douzaineexpriment les vœux réels de la nation, mais noos sommes de ceux qui pensent que c'est là une erreur redoutable dont les conséquences peuvent ruiner tout l'avenir d'un peuple. Les bons citoyens n'auront garde de dire avec les doctrinaires qu'il faut désormais gouver ner dans le sens de la demi-douzaine d'es prits faibles qui ont fait pencher la balance du côté de la gauche, ils affirmeront que l'égalité ou la presqu'égalité des suffrages, soit dans les Chambres, soit dans les comi ces, indique l'égalité des droits et com mande la modération des partis. Ces observations ne seront peut être pas appréciées comme nous croyons qu'elles méritent de l'être, mais il nous a para important de les soumettre aux hommes sensés et justes de toute opinionavec l'espoir qu'ils uniront leurs efforts aux nôtres pour faire prévaloir une politique nationale sur la stérile et triste politique de parti dont l'expérience a déjà coûté si cher la Belgique dévoyée. (La Paix.) Au début de la séance de mercredi dr de la Chambre des représentants, MM. Van Nieuwenhuyze et De Valckenaer, député de l'arrondissement de Bruges, ayant trans mis au bureau provisoire leurs certificats d'indigénat, ont été admis et ont prêté serment. M. H. de Brouckere a donné lecture d'un rapport fait au nom de la commission qui avait été chargée de la vérification des pouvoirs des députés élus dans l'arron dissement de Louvain. Ce document con clut ce que les 122 bulletins annulés et les 368 bulletins contestés (ensemble 490 bulletins), joints au dossier de l'élection de Louvain, fassent l'objet d'une expertise. Malgré l'opposition de M. B. Dnmortier, qui a Tort bien démontré qu'il n'était pas nécessaire de recourir une analyse chi mique pour prouver que les bulletins en question ne sont pas autographiésla Chambre a adopté les conclosioris de ce rapport, et, séance tenante, la commission s'est retirée dans le cabinet de la présidence pour nommer les experts chargés de l'examen de ces bulletins. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1