ANGLETERRE. iretenir dans les masses un enthousiasme factice; de là cet appel aux appétits gros siers d'une foule dans laquelle on excite les sentiments les plus dangereux, et dont le contre-coup, un jour donné, attein drait nos adversaires eux-mêmes. Ils parlent sans cesse de leur amour des lumières, de leur dévouement au bien- ctre des classes inférieures, de leur solli citude pour l'instruction du peuple. Eb bien ce que valent ces jactances, ces pro testations hypocrites, on vient de le voir. Leurs actes, voilà leur démenti; il est formel, il est péremptoire. De pareils faits ne se passent pas seule ment Bruges et Gand, mais ils se répètent encore dans beaucoup de com munes rurales des deux Flandres. La première réflexion qui se présente est celle ci Que faut-tl penser de la vertu libérâtre qui présida l'enquête de Bru ges, après l'élection du 9 juin 1863? II s'agissait alors de quelques pots de bière, bus dans un cabaret entre les habitués rien de plus. Corruption, s'écrièrent les puritains ministériels. Et puis l'enquête s'ensuivit et après l'enquête l'annulation des élections. Aujourd'huiquelle différence! Ceux qui jouaient alors la comédie de l'austérité, les voilàqui prolongentindéfini- ment les réjouissances électorales en l'honneur de leur victoire du 11 août. Ce ne sont plus seulement quelques pots de bière, mais de vastes ripailles, les bals, les mâts de cocagne, les courses en sac, tont l'appareil de la kermesse en règle est de la partie et si l'on s'avisait de croire que tout ce carnaval est l'acquit des promesses anté électorales! Mais non, c'est impossi ble ceux qui paient les violons sont trop vertueux! D'ailleurs, la secte a toutes les licences elle peut faire impunément et jusqu'à l'excès ce qu'elle reproche fausse ment aux autres avec des tonnerres d'indignation et d'imprécations. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 7 septembre, sont nommés Flandre occidentale. Courtray, bourg mestre, M. H. Nolf Goethals, en remplace ment dé M. B. Danneel, dont la démission est acceptée; échevins, M. H. Vander- plancke.en remplacement de M. Coucke, dont la démission est acceptée; M. L. Crombet, en remplacement de M. A. Debbaudt, dont la démission est acceptée; M. P. Debbaudt-Beck, en remplacement de M. J. Willems, dont la démission est ac ceptée. NOUVELLES DIVERSES. On nous écrit de Dadizeele, 17 sep tembre: Il y a quelques jours les conférences de S' Vincent de Paul du diocèse de Bruges ont accompli leur pèlerinage annuel Notre Dame de Dadizeele. Pendant la messe un grand nombre de membres se sont ap prochés de la table sainte, avec un recueil lement si profond et une piété si vive, que tous les assistants en élaieut visiblement émus et édifiés. En fouillant les rives de l'Vser, pour asseoir les fondations d'un nouveau pont Elsendamme, on vient de trouver une cotte de mailles avec gogerin de fer, orné d'une rangée d'anneaux en ,cuivre. On a découvert aussi une rapière avec poignée en fer et dont la garde est artistement tra vaillée. Ces objets sont assez bien con servés. Il y a, en outre, un poignard avec manche en bois, mais la lame se trouve extrêmement ébréchée par suite de l'oxy dation. Cette armure semble dater du x* ou du xi* siècle, et on peut supposer que c'est l'équipement militaire d'un homme d'ar mes qui s'est probablement noyé en tra versant la rivière. On a trouvé aussi des ossements et des fers cheval. Ces curiosités ont été remises M. l'in génieur Andries et seront déposées au musée de la ville d'Ypres. La température s'est singulièrement abaissée depuisquelques jours. On siguale déjà le passage des grues et des oies sau vages chassées du Nord par un froid ex ceptionnel. Un fait plus extraordinaire, pour la saison, mérite d'être rapporté le 12 courant, vers 5 /s heures du soir, il a neigé pendant un peu de temps Harzé, dans la province de Liège. On assure que la garnison d'Aude- naerde va être rétablie comme autrefois, aussitôt que le corps belge mexicain aura quitté cette ville, où il est caserné actuel lement. La récolte des pommes de terre a commencé plus tôt encore cette année que l'an dernier. La chaleur et la sécheresse des mois de juillet et août ont beaucoup hâté la maturité des tubercules. La valeur des huîtres importées d'An gleterre en Belgique en 1865 a été de 574,967 fr.; celle des homards, provenance de Norwège, de France et d'Angleterre, de 76,155 fr., soit pour les deux articles, 651,122 lr., ou 45,267 francs de plus qu'en 1862. Malgré celte différence de plus, on a importé moins d'huîtres durant le dernier exercice que durant l'exercice antérieur; mais l'insuccès de deux ou trois récoltes successives en Angleterre et en Ecosse en a augmenté le prix. Niousapprenonsque l'empereur Maxi- milieu vient d'accorder la concession de la Banque du Mexique, une société de ca pitalistes français au nombre desquels se trouvent MM. Hollinguer, Sellière et Mar- cuard. (Patrie.) On a arrêté mardi dernier au jardin du Palais-Royal Paris, un individu qui, sans doute dans un moment de démence, s'était emparé de plusieurs petits enfants et les avait jetés dans le bassin. On écrit de Zurich La chambre des mises en accusation a renvoyé devant la cour d'assises M"" veuve Trumpy et le docteur Hermann Demmes, sous l'incul pation d'empoisonnement sur la personne de feu M. Trumpy, banquier Zurich. On écrit de Londres, 17 septembre S'il y avait quelque chose de capable d'inspirer le dégoût plus que le spectacle auquel nous avons assisté aujourd'hui, pousse rions surpris. On ne peut se faire une idée de l'aQimatioQ et de l'ardeur de la foule qui stationnait aujourd'hui la station de Euslon-Square et l'entrée de la cour de police de Bow-Street. On attendait l'arrivée de Muller. Le convoi était parti de Liverpool ce matin, neuf heures, et devait arriver trois heures. Dès midi, une foule considérable sta tionnait sur les deux points que nous venons de signaler; et elle a été grossissant d'instant en instant de manière bloquer complètement la circulation malgré les efforts de la police pour établir un pas sage. Les journaux du soir disent qu'à la station de Camden-Town, il y avait égale ment foule, et qu'un nombre colossal de billets ont été pris sur ce point pour venir Londres dans l'espérance de jeter un regard sur Muller. Et il ne s'agissait pas seulement de vagabonds et de mendiants; il y avait là des gens bien mis qui ont fait queue des heures entièreset que la police a craint sans doute de déranger. Quand le convoi est arrivé la station d'Euston-Squarequelques minutes avant trois heures la foule s'est ruée dans la garemalgré les efforts des employés du chemin de fer, mais dans la prévision de celte anxiété morbide, la police avait fait approcher une voilure cellulairedes plates- formes, pendant qu'un fiacre mystérieux était entouré par les curieux. Dans l'agitation qui s'est produite, la voiture a pu n'être aperçue qu'au dernier moment, quand le cocher s'éloignait rapi dement de la gare dans la direction de Bow-street. Il y a eu alors une course terrible de la foule désappointée, poussant des cris de Muller! meurtrier! assassin! et cherchant gagner de vitesse le vigon- reux attelage. Muller, en arrivant Londres, était ex trêmement pâle et agité. Les cris que la foule proférait contre lui semblèrent vive ment l'impressionner et l'abattre. Comme il bésitait sortir du waggon où il était assis et donnait par là la foule le temps de s'amasser, l'inspecteur Tanner le poussa en avant et le pressa d'entrer dans le cab qui l'attendait et qui le conduisit immé diatement Bow-street où l'accusation de meurtre lui fut formellement signifiée. Pendant l'accomplissement de cet acte, la fermeté qu'il avait montrée jusqu'alors l'abandonna tout fait pour la première fois. Un instant il fondit en larmes. Son interrogatoire par le magistrat de Bow street est fixé lundi. L'individu qui avait été arrêté sur sa propre déclaration tendant l'inculper dans i'affaire Muller, vient d'être mis en liberté, son innocence ayant été établie de la manière la plus éclatante. Au nombre des témoins entendus dans cette affaire, figure un M. Leigh de Hackney, qui a dé claré qu'il avait vu M. Briggs, le jour du meurtre, dans le compartiment de la voi ture où le crime a été commis; que deux hommes se trouvaient dans ce comparti ment côté de M. Briggs, et que l'individu mis en suspicion n'était certainement pas l'un d'eux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2