D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4Sme Année. Mercredi 5 Octobre 1864. N° 4,905. POUR YPRES HORS VILLE FR. 6,00 PAR AN. 7,50 Le Moniteur universel apporte une dépê che que M. Drouyn de Lhuys, ministre des affaire étrangères de France, a adressée le 12 septembre dernier M. de Sartiges, ambassadeur de France Rome. Cette pièce sera consultée avec la plus grande attention par le monde politique mais très-certainement interprétée dans un double sens. Sans dire un mot de la convention qui va être signée entre la France et l'Italie, elle explique très-minu tieusement la pensée qui y préside et nous ajoutons qu'à nos yeux elle paraît le faire avec franchise. L'empereur des Français, ayant son ministre des affaires étrangères pour or gane, témoigne pour le Souverain Pontife et le maintien du pouvoir temporel réduit aux proportions que lui ont laissées les événements de ces dernières années, une sollicitude et un respect, qui embrassent l'avenir comme le présent. S'il a le projet de retirer ses troupes de la ville de Rome, c'est pour éloigner toute chance de conflit; c'est pour rendre au gouvernement ponti fical toute sa liberté l'intérieur; ce n'est pas pour le livrer sans défense ni sans ga- rentie ses annemis. Il ne le fera qu'après s'être assuré notamment que les Italiens renoncent donnera leur nouveau royau me Rome pour capitale. La dépêche contient tout un paragraphe dans lequel il est dit que les plus heureux changements se sont produits, sous ce rapport, dans les esprits en Italie; elle annonce que comme preuve du sacrifice de cette prétention inquiétante et toujours menaçante pour le Sainte-Siège, le gou vernement de Turin est disposé trans porter sa capitale dans une autre ville, placée un point pius central. A ces déclarations qui ont déjà reçu la consécration d'un traitéauxquelles la publicité qu'on leur donne va imprimer le caractère d'un engagement pris en face de toute l'Europe, on essayera de répondre, il faut s'y attendre; les hommes d'Etat et les journaux qui conspirent le renverse ment de la Papauté ne se sentiront nulle- ment embarrassés, lis continueront d'a vancer bien haut que la convention du 15 septembre ouvre Victor-Emmanuel le chemin de Rome, alors qu'elle semble le fermer jamais. Cest ainsi que les actes diplomatiques tombent peu peu dans le discrédit le plus complet; ils semblent n'être plus imaginés que pour endormir les esprits crédules dans une fausse sécurité. Nos prétendus libéraux ne dissimulent plus leurs tendances ou plutôt leur projet arrêté de rendre l'éducation laïque, l'in struction aux frais de l'Etat, athées; plus d'instruction religieuse, disent-ils, au sein des écoles et des collèges; le prêtre n'y aura plus mettre le pied; que le cathé- chisme soit donné l'Église, mais pas enJ dehors; plus de morale basée sur la reli gion rien que la morale naturelle. Tels sont les desseins avoués; les vues nettement formulées par nos adversaires. Ah! nous ne sommes plus aux temps, où les partisans de l'instruction par l'Etat, croyaient devoir ménager un peu mieux les justes susceptibilités des pères de familles. Alors on nous représentait cet enseignement comme nullement antipa thique !a doctrine religieuse; on faisait valoir certains égards (peu sincères, si l'on veut,) envers l'autorité ecclésiastique on affichait certaine sollicitude pour que la jeunesse fût convenablement instruite dans la religion. Aujourd'hui ces accommodements ne sont plus de mise; on se démasque; et l'on affirme tout haut que la ieligion, la foi catholique n'ont rien voir ni dans les sciences humaines, ni dans l'éducation de la jeunesse! Eh bien, quelques subversives que soient ces principes au point de vue de la morale, de la religion et de la vraie science, nous préférons ce langage dans toute sa crudité brutale, aux hypocrites protestations de loùt-à l'heure. Au moins les pères de famille sauront quoi s'en tenir sur l'édneation donnée dans les insti tutions de l'État et de la commune; au moins les contribuables sauront quelle espèce d'éducation ils soutiennent de leurs deniers; il n'y aura, enfin, de trompés que ceux qui veulent bien l'être, qui par inté rêt ou par peur s'obstinent être dupes. Entre temps le parti libéràtre se met hardiment l'œuvre. Partout, la cam pagne comme la ville, il s'efforce de supplanter l'enseignement libre, conforme aux vœux des familles, par l'enseiguement athée, conforme aux décrets des loges. Il a d'ailleurs son service l'or de l'Etat et de la plupart des communes; la pression administrative, puissante en menaces, riche de promesses; arme redoutable pour quiconque attend ou espère quelque chose du gouvernement. La violence et la ca lomnie sont encore ses moyens ordinaires de propagande, et les cent voix de ses journaux se passent journellement le mot d'ordre pour avilir la robe sacerdotale, représenter le clergé comme un brandon de discorde, et les ordres enseignants comme le réceptacle de tous les vices! Le faux libéralisme est pressé d'en finir; il sent que son pouvoir est éphémère; que le terrain s'affaisse sous ses pieds; que la domination des esprits lui échappe. Aussi ne veut-il gaspiller les moments qui lui restent vivre. Finissons-en, s'écriait dernièrement une feuille libéràtre de cette ville. Toutefois craignant encore que quelques-uns n'aient peur de faire trop de bruit, et ne préfèrent temporiser. Dieu veuille, dit-elle, que le jour où nous croirons venu le moment d'agir, nous en ayons encore les moyens. Qui peut Parole remarquable, dont nous nous empressons de prendre acte; aveu pré cieux qui corrobore tout ce que nous avons jamais dit, et que la force de la vérité arrache des hommes qui hier encore se disaient sûrs de l'avenir; qui se préten daient les représentants véritables, l'ex pression sincère de l'opinion publique! L'Église et le diocèse de Gand viennent de faire une perle immense Mgr. Louis- Joseph Delebecque le vénérable et bien- aimé évêque, est mort subitement diman che malin, vers quatre heures. Rien ne faisait pressentir uneperte aussi douloureuse; Sa Grandeur était rentrée jeudi soir de sa tournée pastorale de confirmation et Elle se préparait la continuer. Le matin vers trois heures et demie, Monseigneur sonna le frère qui le soignait; il se disait indisposé. Le frère lui présenta boire, mais le vénérable prélat refusa, répondant qu'il devait dire la sainte messe. Puisil fit un léger mouvement de la tête et expira dans les bras de son serviteur. Mgr. Delebecque était né Warnêton le 7 décembre 1798; il avait donc 66 ans. Il était docteur en théologie, prélat do mestique de Sa Sainteté, assistant au trône pontifical, conseiller de la Congrégation des Évêques et des Religieuxcomte romain officier de l'ordre de Léopold. Il avait été sacré évêque de Gand le 4 no vembre 1838, et installé le 7 du même mois. Il a donc occupé le siège épiscopal pendant près de vingt-sept années. Le service funèbre de Mgr l'Evêque de Gand sera célébrée en l'église cathédrale de Saint Bavon, demain, dix heures. Conformément au dernières volontés du vénérable prélat, la Sainte-Messe sera chantée en plain-chant par les élèves du Grand Séminaire et suiviederinhuraation. ATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. TRIX nu L ABONNEMENT. REVUE POLITIQUE. IL FAUT EU FINIR! dire si dans quatre ans nous ne serons pas gouvernés par MM. de Theux et Dechamps

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1