Samedi matin, 7 heures moins un
quart, dit le Daily-News, une explosion
épouvantable jetait la terreur dans les
environs de Low-wood Belvedere; les
deux fabriques de poudre appartenant
MM. Hall et fils venaient de sauter, ense
velissant plusieurs victimes sous leurs dé
combres, tandis que l'horrible secousse
produite par cette catastrophe boulever
sait les propriétés voisines dans un rayon
de sept milles.
A Plumstead et Wolwich, les fenêtres
de plusieurs boutiques se sont ouvertes
avec fracas, comme poussées par une
main invisible, et les marchandises ont été
jeté pêle mêle dans la rue.
Dans ces villes que nous venons de
nommer, des scènes impossibles décrire
se succédaient, on voyait au milieu des
rues des gens secoués violemment, vaciller
une seconde sur leurs jambes puis tomber.
D'autres qui se trouvaient encore couchés
se sont trouvés tout coup lancés hors de
leur lit. Au premier moment, tout le
monde croyait un tremblement de terre,
mais bientôt le bruit se répandit qu'une
terrible explosion venait d'avoir lieu
l'arsenal, où plusde4,000personnesétaient
au travail. Il fut impossible de retenir
tous ces gens qui y étaient employés, lors
qu'ils eurent ressenti la secousse, et tous
se précipitèrent hors des bâtiments. Heu
reusement que des messagers arrivèrent,
annonçant de la part de MM. Hall et fils,
que ce n'était ni l'Arsenalni dans les
magasins de poudre du gouvernement
Plumstead-Marshes que l'explosion avait
eu lieu.
Un fort détachement du poste de police
de l'Arsenal et du poste de la ville furent
immédiatement dépêchés vers le théâtre
de la catastrophe. En arrivant chez MM.
Hall et fils et après les premiers secours,
ils constatèrent que 10 individus avaient
été tués ou blessés. Les pertes résultant
de cette explosion, y compris la démolition
complète des fabriques de poudre avec les
bâtiments et les fabriques adjacentes, ne
s'élèvent pas moins de 200,000 livres
sterling. On estime la quantité de poudre
qui a sauté environ 30,000 barils. La
fumée a été plus d'une demi-heure se
dissiper. La digue de la Tamise a été rom
pue eten ce moment on fait les efforts
les plus énergiques pour arriver la ré
parer avant la marée haute. Si l'on ne
peut réussir la rétablir temps, le
fleuve va déborder dans Erilh et dans les
villages avoisinants.
On doit commencer, ce mois ci,
Londres, un nouveau chemin de fer
souterrain qui circulera 40 pieds au-
dessons du chemin de fer souterrain exis*
laut déjà allant de l'ouest l'est de Ham-
mersmith la cité. Le nouveau chemin
qui ira du sud au nord de Chai ing Cross
llampstead, rencontrera l'ancien chemin
Enston-Road, et la nouvelle station se
trouvera exactement au dessous de l'an
cienne. Celte dernière étant 30 pieds sous
sol, l'autre sera construite 70 pieds sous
terre. Seulement, comme il serait trop
long de monter et desceudre si bas, toute
la salle d'attente, au moyen d'une presse
hydraulique, prendra les voyageurs l'an
cienne station, les descendra au nouveau
chemin de fer et remontera ceux qui des
cendent par le même moyen.
FRANCE.
On lit dans la Gazelle de France Nous
avons des nouvelles directes de Borne sur
lesquelles nous appelons l'attention de
nos lecteurs
Le Pape a reçu de nouveau M. de
Sartiges.
Pie IX a parlé l'ambassadeur de
France du retrait des troupes françaises.
La France ne pouvait toujours rester,
a dit M. de Sartiges. -« Oui, d'après le
droit nouveau, a répondu le Pape.
L'entretien est tombé ensuite sur l'ar
ticle du traité par lequel Victor-Emmanuel
s'oblige respecter et faire respecter le
territoire actuel du Saint-Père. Le Pape a
simplement répondu Vous concevez
que je ne puis pas avoir une grande con
fiance dans les Piémonlais.
Enfin le Pape, quand on lui a parlé de
la répartition de la dette faire entre
le Piémont et lui, a fait entendre qu'il ne
pouvait pas reconnaître indirectement les
faits accomplis depuis 1859, et que toute
répartition semblable aurait nécessaire
ment pour conséquence une adhésion im
plicite l'ordre de choses actuellement
en vigueur.
Les sentiments exprimés par le Pape
dans cet entrelien sont ceux de la majorité
qui raisonne.
La convention franco-piémontaise a,
dit on beaucoup transformé le caractère
de l'occupation française; mais cette occu
pation ne cesse pas pour cela en voyant
ce qui se passe actuellement Turin on
se demande si un délai de deux ans ne
laisse pas devant lui des perspectives in
définies.
Le temple de Saint-Thomas, de Stras
bourg, a été, mercredi, dans l'après-midi,
le théâtre d'un événement qui a vivemeut
impressionné l'assistance. M. le pasteur
Braunwald devait présider l'enterrement
d'une personne qui avait été longtemps en
service chez lui. Il venait de monter en
chaire et commençait son discours, lors
qu'il s'est affaissé sur lui même et est
tombé pour ne plus se relever, il venait
d'être frappé d'une attaque d'apoplexie
foudroyante. M. le pasteur Braunwald
était âgé de soixante-qualoaze années.
Un individu que l'on dit être étran
ger, a été tué jeudi Mouscron par le train
du chemin de fer. On a trouvé dans l'une
de ses poches un portefeuille contenant
des descriptions sur sa force herculéenne.
11 s'était donc décidé avec certitude de
réussite, selon lui, arrêter le convoi en
toute vitesse, ou tout au moins renverser
la macbiue et occasionner ainsi un dérail
lement. Melheureusementson premier
essai lui a coûté la vie. Les papiers trouvés
sur cet individu prouvent qu'il était atteint
de démance.
L'Indépendant de Saintes publie une
lettre dont nous extrayons les lignes sui
vantes
Malheureusement il y a cette année,
dans nos parages, une abondance de vin
qui dépasse tout ce que nous avons jamais
vu. Quand nous parlions de dix barriques
de 210 litres au journal (34 ares), c'était
fort beau. Aujourd'hui nous trouvons des
vignes qui donnent 25 barriques au jour
nal (50 hectolitres par 34 ares, ou 150 hec
tolitres par hectare). Chaque vendangeur
fait peine deux rangs par jour; c'est
désespérer d'en voir la fin quand on a
seulement de 30 40 hectares de vignes.
Autre embarras Où mettre tout ce
vin? Les provissien habituelles de futailles
ne sont plus rein. Six journoux qui don
nent celte cinquante barriques de vin,
remplissant la moitié de vos tonneaux, et
vous avez peine commencé. Plus rien
chez les tonneliers; ils travaillent jour et
nuit et sont sur les dents ils n'ont pas fait
seulement le quart de la besogne qu'il y a
dans le pays.
Vous dire les quantités de vin qui vont
se perdre cette année est impossible. Dans
les chais les mieux installés, on n'a pas le
temps de passer suffisamment; dans beau-
coup d'autre, on ne presse pas du tout et
l'on jette les râpes (le marc) toutes gout
tantes.
ITALIE.
Le 18 septembre a eu lieu dans la basi
lique de Saint-Pierre, Rome, la solennité
de la béatification de la vénérable servante
de Dieu, sœur Marguerite-Marie Alacoque,
religieuse professe de l'ordre de la Visita
tion de la très sainte Vierge, fondé par
saint Frauçois de Sales.
A dix heures du matin, les cardinaux de
la Sacrée Congrégation des Rites, les pré
lats consulleurs de cette congrégation et
le Chapitre entier du Vatican se sont rénnis
dans l'abside de la basilique, magnifique
ment décorée. Mgr Minelti, assesseur des
Sacrés Rites, et Mgr Borghi, postulateur de
la cause, du consentement de LL. EEm. les
cardinaux Patrizi, préfet de la congréga
tion, et Mattei, doyen du Sacré-Collége et
archi-prêtre de Saint-Pierre, ont lu le Bref
apostolique qui déclare Bienheureuse la vé
nérable Sœur Marguerite-Marie Alacoque.
Aussitôt après la lecture du Bref on a
entonné le Te Deum. Le voile qui couvrait
l'image de la Bienheureuse s'est abaissé,
et les cloches de la ville, aussi bien que les
canons du château Saint-Ange, ont célébré
l'événement.
La messe solennelle a été célébrée pon-
tificalement par M8' Vitellescharche-
vêque-évêque d'Osimo et Cingoli, avec
accompagnementde deuxchœurs de chan
tres. On voyait la cérémonie Mgr l'évêque
dAulun, un grand nombre d'ecclésias
tiques délégués par les couvents de Yisi-
tandines de tous les pays et beaucoup de
membres du clergé de France. Des tri
bunes avaient été réservées pour les chefs
d'ordres religieux et les prélats, pour l'am
bassadeur de France et les attachés, pour
la noblesse romaine, pour fes dames étran
gères. Quant aux nefs de la basilique, elles
étaient remplies paa les fidèles.
Le soir, vers quatre heures et demie. Sa
Sainteté étant venue, selon l'usage, avec le
Sacré Collège et la Cour, vénérer la Bien
heureuse, le concours des fidèles a été im
mense. A peine le Pape est il entré dans
l'abside, que M8' l'évêque d'Autun et le pos
tulateur de la cause lui ont offert le reli
quaire, la vie et l'image de Marguerite-Ma
rie Alacoque. Au discours de remerciments
de Sa Grandeur, Pie IX a répondu en latin
par des paroles d'édification et d'espérance.
Angleterre.