D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Smc Année.
Mercredi 12 Octobre 1864.
No 4,907.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Un des ibèmes favoris de nos adversai
res est la prétendue supériorité de l'ensei
gnement officiel sur l'enseignement libre.
A en croire les feuilles libérâlres, les éta
blissements d'instruction publique dirigés
par l'Etat sont ceux qui forment les meil
leurs élèves et qui réunissent le plus de
titres la confiance des familles. Si la
chose était vraie il faudrait la déplorer,
car elle prouverait que la liberté n'a pas
produit chez nous dans la sphère de l'en
seignement tous les fruits qu'on pouvait
attendre d'elle. Heureusement hâtons-
nous de le dire il n'en est pas ainsi, et
c'est le contraire qui est la vérité. On
soutiendrait avec infiniment plus de raison
que l'enseignement libre l'emporte, même
au point de vue purement scientifique, sur
l'enseignement donné par l'Etat. En veut-
on une preuve matérielle, irrécusable?
Nous la demanderons au gouvernement
lui-même elle nous est fournie par les
résultats des examens subis devant les
divers jurys. Certes, on n'accusera pas
ces jurys, nommés par le ministère, d'avoir
une préférence pour l'enseignement libre.
Et cependant quels sont les élèves qui
subissent avec le plus de succès les diver
ses épreuves pour l'obtention des grades
académiques? Les documents officiels en
font foi ce sont les élèves sortis des insti
tutions libres et notamment des collèges
dirigés par le clergé.
Arrêtons-nous un moment sur ce fait
il est d'autant plus remarquable qu'il se
produit dans les circonstances les plus
désavantageuses pour l'enseignement libre.
On sait quelle est la position que la
concurrence exagérée de l'Etat a faite la
liberté d'enseignement. Exclus des faveurs
officielles, les collèges libres sont de plus
en butte une guerre incessante de la
part de tout ce qui lient de loin ou de
près au gouvernement on les représente
comme des établissements mal dirigés, où
l'instruction se donne d'après des métho
des surannées; on prétend qu'ils n'osent
pas se mesurer dans les concours géné
raux avec les établissements de l'Etal; on
soutient qu'ils sont dépourvus de toutes
les garanties, qu'ils échappent tout con
trôle: bref, on les met au ban de la science
et du progrès. Et comme si ce n'était pas
encore assez de toutes ces accusations
gratuites on leur fait une opposition sour
de, on emploie contre eux mille petits
moyens occultes, par exemple, en empê
chant les fonctionnaires d'y placer leurs
enfants, en faisant entendre aux parents
que, sous peine de compromettre l'avenir
de leurs fils, ils doivent donner la préfé
rence aux collèges du gouvernement.
Eh bien, malgré toutes ces manœuvres,
malgré les bourses, les faveurs et les pro
messes dont on se sert comme d'un appât
au profit des établissements officiels, que
voyons-nous chaque année? Ce sont les
collèges libres qui fournissent le contin
gent le plus nombreux d'élèves aux
diverses universités, et ce sont ces élèves
qui obtiennent devant les jurys d'examen
les succès les plus marquants.
Il se rencontre aujourd'hui; en plein
christianisme, des hommes au cœur bas,
l'âme vile qui travaillent rendre im
populaire une chose l'héroïsme de la
vie religieuse qui, bon gré mal gré,
gardera devant l'élite de l'humanité une
popularité immortelle. A ces hommes qui
ont leurs raisons pour haïr la vertu, ces
tristes solidaires et libres-penseurs, sans
foisans religion et sans Dieumontrons
ce que le musulman pense de cette vie de
dévouement que l'amour de Dieu peut
seul inspirer.
On lit Jans la dernière livraison de la
Revue tféoonomie chrétienne
«En 1858, le Sultan mariait deux de
ses filles et afin d'attirer sur elles les bé
nédictions du Ciel, il envoyait une somme
d'argent considérable aux Sœurs de Gba-
rilé en l'accompagnant de ces paroles
«••Priez pour mes enfants, car il est irapos-
sible que les prières de femmes qui font
autant de bien ne soient pas agréables
Dieu. C'est ainsi que les préjugés et le
fanatisme commencent céder au zèle des
missionnaires et aux miracles de la cha
rité. Une chose surtout frappe profondé
ment les musulmans. C'est le dévouement
des filles de Saint Vincent-de Paul. Ils ont
un respect tout particulier et une sorte de
culte pour ces pieuses femmes, qui ont
quitté leur patrie et tout ce qu'elles avaient
de plus cher au monde pour venir de loin
leur faire du bien instruire leurs enfants
et soigner leurs malades Ils admirent un
dévouement qui n'est pas écrit dans le
Coran et qui est pour eux comme une
manifestation inattendue et saisissante de
la supériorité de l'Évangile.
Nous apprenons de la manière la plus
positive qu'un grand nombre d'électeurs
influents de l'opinion conservatrice ont
offert, l'bonorable M. Dechamps, une
candidature pour l'élection qui aura lieu
Tongres le 29 de ce mois l'effet de
remplacera la Chambre des représentants
M. le comte Guillaume de Borchgrave,
décédé; mais l'éminent homme d'Etat a
décliné toutes les offres qui lui étaient
faites. M. Dechamps ne sera donc pas
candidat Tongres.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE L'ABONNEMENT.
REVEE POLITIQUE.
Li où l'iDldrêt est en jeu, les arrière-pensées
sont toujours craindre. Voilà pourquoi, dans
convention du i5 septembre, nous avons donné la
bonne foi de la France et la mauvaise foi des hom
mes d'État du Piémont comme point de départ
nos aperças.
Le Constitutionnel a publié, hier, un article
qui nous affermit dans la bonne opinion que nous
avons de M. Drouyn de Lhuys, mais qui ne nous
rassure pas dans les craintes que Victor-Emma
nuel nons inspire.
Et ce que nous disons là n'est pas un outrage
Victor-Emmanuel convoite Rome cela est établi
plus clairement encore si c'est possible qu'on autre
fait parfois signalé, celui que la France convoite
on canton suisse et quelque chose de plus sur les
bords du Rbio.
On n'offense pas la France en disant que l'on
se méfie d'elle, chaqne fois que l'occasion d'éten
dre les bras du côté du nord se présente pour elle.
Au résomé, l'article du Constitutionnel ne
facilitera pas le débat qui va s'ouvrir dans le
Parlement italien.
L'altitnde de Rome est toojonrs la même,
également éloignée de l'abatement et de l'illusion.
Ceux qui disent que le cardinal Antooelli se pro
pose de protester, dans nne circulaire aux nonces,
contre la convention, oblieot que le sécrétaire
d'Etat a trop de savoir-vivre diplomatique pour
protester contre un acte dont il ne connaît pas
encore la leneor. Quand le texte de la convention
aura été communiqué au Saint-Siège, le Saïut-Siège
prendra telle détermination qu'il jngera plus con
forme a son honneur et son droit. Jusque-la, il
semble devoir se renfermer dans une réserve
absolue.
Quoique les événemets du Schleswig Holstein
aient beaucoup perdu de leur intérêt, noos ne
devons pas les oublier entièrement. Une assemblée
des délégués des campagnes du Holstein méridio
nal a été tenue le 5 octobre b Pinneberg; les
résolutions votées peuvent se résumer ainsi:
Reconnaissance immédiate dn duc d'Aogosten-
bourg et installation d'un gouvernement régulier;
maintien de la Constitution de 1848 et révision de
celte Constitution par le souverain, avec le con
cours de la représentation nationale; établisement
de rapports intimes ave la Prusse par les pouvoirs
constitutionnels; admission des délégués du pays
aux conférences, pour y défendre les intérêts finan
ciers des duchés.
Les avis des Etats-Unis du i" octobre conti
nuent a présenter la situation comme devenant de
pins en pins favorable an nord. Les derniers événe
ments ont relevé le moral des Américains, même b
New-^otk. L'agio sur l'or a considérablement
baissé.
L?ENSEIGNEMENT LIBRE
ET LES Jinvvi.