D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4S",e Année.
N<> 4,909
FOI CATBOLIQl'E. - COUSTITUTIOS BELGE.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
La conscience publique, après avoir as
sisté douloureusement pendant une année
au spectacle des tortures que la Russie
infligeait la Pologne, se demande aujour
d'hui si les incendies qui désolent depuis
quelque temps les villes russes ne sont pas
une expiation imposée par des mains
mystérieuses.
Les nouvelles qui arrivent des provinces
dans la capitale parlent sans cesse de
lettres anonymes trouvées dans les rues et
annonçant des incendies; les journaux en
reproduisent quelques unes mais par qui
sont-elles écrites?
C'est dans ces circonstance pénibles que
l'empereur Alexandre parcourt diverses
parties de notre Europe occidentale, cher
chant peut-être quelque repos aux soucis
qui le poursuivent. 11 va s'arrêter Nice
pendant quelques jours; l'empereur des
Français se propose de venir lui rendre
une visite, quoi qu'il ne soit en ce moment
satisfaite ni de sa santé, ni de celle de
l'impératrice Eugénie.
Sur la situation de Turin, si nous con
sultons !a correspondance transmise de
cette ville Y Indépendance, qui est l'étran
ger le journal officiel des auteurs de la
convention, l'attitude de la population
paraît plus rassurante. Mais d'après les
renseignements fournis au même journal,
les jours précédents, la ville était calme.
Ce n'est donc pas dans les colonnes de ce
journal qu'il faut chercher la vérité. Le
télégraphe vient de parler; il nous fait
connaître que lesouvriers de cette capitale,
réunis au nombre de plusieurs milliers,
ont tenue un meeting dans lequel ils ont
décidé qu'ils demanderaient au Parlement
la mise en accusation des anciens minis
tres et le maintien de la çapitale Turin
jusqu'à ce qu'on puisse la transporter
Rome.
A Genève, une élection pour la nomina
tion d'un député au conseil national a eu
lieu le 16; le candidat indépendant a été
nommé avec 1100 voix de majorité sur le
candidat radical. Ainsi le parti de M.
James Fazy vient d'être encore une fois
battu; l'ordre n'a pas été troublé.
On mande d'Athènes que la chambre a
adopté la loi établissant le suffrage
universel.
Nous avons appris qu'un grand nombre
de négociants et d'industriels de l'arron
dissement réclament contre les exigences
exorbitantes de la Société de la Flandre-
Occidentale pour transport par chemin
de fer des grosses marchandises.
Rien que sur les chemins de fer de l'Etat,
les tarifs de transport pour les marchan
dises de celte catégorie aient été considé
rablement abaissés, par arrêté du 11 juin,
l'arrondissement d'Ypres, desservi par la
susdite Société n'a en rien joui de cette
faveur.
Qu'on en juge par ce seul exemple, que
citent les pétitionnaires:
Avant le 11 juin, le prix de transport
du charbondu bassin de Charleroi
Ypres, était de six francs soixante centimes
par mille kilogrammes, se répartissant
comme suit
L'Etat percevait fr. 4 65
La Société1 95
Total fr. 6-60
Après le U juin date de la réduction
des tarifs sur les chemins de fer de l'État,
le prix du transport, du bassin de Charle
roi Ypres, par raille kilogrammes, est de
six francs quatre-vingt-treize centimes, soit
avec majoration de trente trois centimes.
Il se repartit comme suit
L'État perçoitfr. 4 30
La Société2-63
Total fr. 6 93
Ainsi la Société majore son tarif, alors
que l'État diminue le sien, et les conces
sions du gouvernement ne profitent qu'à
elle seule.
Dès lors, on conçoit la situation désas
treuse faite au commerce et l'industrie
de la ville et de l'arrondissement, et quelle
concurrence difficile il leur faut soutenir
contre les arrondissements voisins, plus
rapprochés des grands centres de produc
tion et jouissant des faveurs du tarif de
l'État.
Espérons que la pétition qui circule, ne
restera pas sans résultat; que les adminis
trations communales des diverses villes
de l'arrondissement, que notamment notre
Chambre de Commerce appuyeront éner-
giquement les justes réclamations des
pétitionnaires.
Nous eussions d'ailleurs inséré avec
plaisir le texte de la pétition dans nos
colonnes si ces messieurs avaient jugé
propos de nous en faire communication.
La presse libérâtre croit avoir écrit
quelque chose de bien fort, de bien con
vaincant, de bien péremptoire, en disant
que les questions chez les catholiques se
terminent le plus souvent par des deman
des d'argent. Il en est quelque chose, nous
en convenons très-volontiers.
En effet, du moment que nous voulons
fonder des écoles il faut de l'argentet
même beaucoup d'argent.
Les libérâtres, eux, se reposent de ce
soin sur le Dieu-État l'impôt qu'on fait
payer aux catholiques pour donner un
enseignement irreligieux, impie, voilà leur
idéal; ils n'en ont pas d'autre. Fonder une
école leurs frais; mais y a t-on réfléchi?
La bourse de l'État, ou pour mieux dire,
celle des contribuables n'est-elle pas là?
Les catholiques s'ingénient créer des
établissements où les nombreux malades,
les innombrables malheureux de tout
genre trouvent appui et secours; ils en
foncent le bras jusqu'au coude dans leur
bourse pour fonder les hôpitaux, les hos
pices, les asiles les crèches, etc., etc.
Les libérâtres ne se donnent pas cette
peine; elle est trop coûteuse et puis l'im
pôt, toujours l'impôt, est là il est si fécond.
D'ailleurs, il est très-commode de puiser
dans la bourse d'autrui. C'est bien porté et
cela ne coûte pas cher. Mettons donc que
l'humanité souffrante est toujours chez
nos adversaires la solde du budget.
Complétons la démonstration.
Dans telle ou telle localité il s'agit de
fonder un journal catholique. C'est encore
aux bourses catholiques qu'on s'adresse
eux les frais, eux les déboires, eux
la responsabilité. Nos adversaires se
déchargent facilement de tout le soin sur
l'un ou l'autre service public.
Mgr. Dupanloup l'a dit au Congrès de
Malines, et il l'a dit avec raison.
Il n'y a pas jusqu'à vos plaisirs que nous
n'avons payer dans nos grandes villes,
les administrations communales bâtissent
et entretiennent grands frais des théâ
tres vous fréquentez ces boutiques gri
maces, vous y admirez les pirouettes et
les entrechats des danseuses, et vous nous
faites payer les violons! Voilà votre libé
ralisme.
Et lorsque vous nous extorquez de l'ar
gent, et pour vos théâtres, et pour vos
écoles, et pour ces raille et une chose que
vous dirigez contre nous, vous criez la
rapacité catholique, quand il n'y en a pas
d'autre excepté celle que vous pratiquez
sur une large échelle.
Voulez-vous que nous demandions aux
nôtres moins d'argent, fondez et entrete
nez des écoles vos frais établissez des
hôpitaux vos dépens; soyez philanthro
pes en payant de vos deniers; amusez-
vous et trémoussez-vous en portant
votre budget les sommes nécessaires vos
plaisirs. Ayez des danseuses, nous aurons
des Sœurs de Charité.
Mais non vous n'abonderez pas dans ce
sens. Et nous, nous serons forcés de con-
LE PROPAGATEUR
PRIX DE «/ABONNEMENT.
REVEE POUTIQEE.