D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 48me Année. Ko 4,910. PRIX DE L'AUCUNEMENT» POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVEE POLITIQUE. Souvent nous avons signalé, d'accord avec la presse conservatrice loute entière, l'étrange abus de pouvoir que commettent nos libéràtres en imposant au pays le vaste réseau de leurs collèges et de leurs écoles. Des sommes énormes sont annuellement dépensées pour soutenir un système d'édu cation doDt la grande majorité du pays ne veut pas. Ce que veulent incontestablement les pères de famille, quelques soient d'ail leurs leurs opinions politiques c'est que leurs fils reçoivent une éducation reli gieuse. Mais des hommes, prêts tout sacrifier l'esprit de parti ou leurs intérêts personnels, en ont jugé autrement. Le mot d'ordre est sorti des loges. Pour asservir le pays, pour asseoir sur le sol belge une domination durable, il importe de façonner les jeunes intelligences aux idées destructives des principes religieux. Il y a quelques années peine, les pre neurs de l'enseignement de l'Etat sentaient encore le besoin de voiler leurs tendances secrètes; ils conviaient volontiers le prêtre donner dans ces institutions l'instruc tion religieusesauf rendre de fait sa présence impossible et ses enseignements illusoires. Qui plus estla gauche aussi bien que la droite, votait en 1842 la loi sur l'instruction primaire, sanctionnant la présence du prêtre dans les écoles de premier degré. Depuis lors, le parti libérâlre a marché, il a acquis de l'audace, et il proclame sans réticenceque le prêtre ni le catéchisme n'ont rien faire dans l'éducation de la jeunesse; que la loi de 1842 est réviser en ce sens; qu'enseigner un dogme reli gieux quelconque la jeunesse des écoles c'est porter atteinte la liberté de con science, c'est froisser les opinions reli gieuses ou anti-religieuses, ici du protes tant ou du juif, là du mormon ou du solidaire! Que l'on n'aille donc point se récrier, et prétendre que l'enseignement public im posant aux contribuables descharges aussi lourdes, doit au moins correspondre aux vœux de la majorité du pays; qu'en ma tière d'éducation, comme en matière d'in dustrie ou de commerce, ce sont les inté rêts du plus grand nombre qu'il faut consulter, plutôt que les intérêts d'une minorité peine perceptible; que la très- grande majorité des Belges, étant catholi que de religion et attachée ses croyances, il est juste et rationel que la plupart des écoles soient catholiques nos esprits forts font fi de tous ces beaux raisonnements; que parle-t on raison et justice, quand l'intérêt de parti est en jeu; que vaut la volonté du pays, alors que le pouvoir occulte des loges a formulé ses ordres? Aux prescriptions les moinscontestables du sens commun les partisans de l'ensei gnement athée n'opposent qu'un misérable échappatoire. Il n'y a pas que des enfants catholiques dans les écoles; il y a aussi n des enfants luthériens, des enfants cal- vinistes, des enfants de la religion d'Is- raël et des enfants enfin, dont les parents sont des libres-penseurs, ennemis dé- clarés de tout enseignement dogmati- b que. Plaisante raison, en vérité; étrange scrupule! Quoi, de peur que la présence du prêtre ne porte ombrage quelque libre-penseur, vous refusez aux parents catholiques I instruction qu'ils réclament pour leurs fils, eux qui peuplent pres- qu'exclusivement les bancs des écoles; et vous ne craigniez pas de froisser les pères de famille, catholiques, protestants ou Israélites en livrant toutes vos écoles in distinctement aux prétendus libres-pen seurs car libres-penseurs, mormons et solidaires n'ont qu'un seul dogme, celui de n en point avoir, et vos collèges et vos écoles vous les ouvrez toutes les doctri nes et n en excluez que le seul enseigne ment dogmatique! Le discours de M. Allmeyer, l'un des orateurs de la séance d'ouverture de 1 Université de Bruxelles se compose de deux parties distinctes. La première est dirigée contre la centralisation et plaide la cause des franchises communales la seconde se déchaîne contre les couvents avec une fougue ultra philosophique. Dans son discours encore, M. Altmeyer se plaçant au point de vue franchement constitutionnel, fait profession d'accorder ses adversaires tout ce que ceux-ci sont en droit de demander l'homme politique, cest-à dire la liberté sans réserve et sans réticence. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Les correspondances de Turin, qui n'ont pas de raison poor dissimuler la «érité, constatent qne l'opposition grandit. Les idées de guerre gagnent do terrain. La Presse, de Paris, publie une lettre de M. Petruccelli délia Gatina, membre dn Parle ment. La question, dit-il, est posée entre le déshonneur et la guerre. Je préfère la guerre. M. Petruccelli n'appartieot pas au parti d'action. Depuis la con»enlion du i5 septembre, l'em prunt italien, qui était aux environs de 70 fr., est successivement descendu b 64 et même b 63. L'emprunt romain est, au contraire, ferme dans les cours de 71 72 fr. Ces chiffres sont des argu ments. Ils prouvent qne même, dans le monde financier, on croit parfois que la fortune elle- même, quoique aveugle, n'abandonne pas ceox qui ont pour eux la force morale. Il nous faut parler d'uu incident qui touche de bien près aox affaires italiennes le marquis Pepoli s'est rendu b Darmstadt et a eu une audience de l'enpereur Alexandre. Aussitôt après, il est revenn b Paris et a eo une audieoce de l'eropereor Napo léon. Les renseignements ne vont pas plus loin. On est disposé daDS les circonstances actuelles b prêter beaucoup de projets aux hommes d'Etat d'Italie; il est naturel de croire qu'ils ne néglige ront ni effort, ni démarche pour se concilier des appuis nombreux et puissants. Le marquis Pepoli a pu aller exploiter auprès de l'empereur da Russie les griefs que l'on a a Saint-Pétersbourg contre le Sooverain-Pontifeon eo exploite d'autres Londres a l'occasion. Les affaires du Scbleswig-Holstein entrent dans une phase nouvelle. Ces provinces De sont plus danoises, elles ne deviennent pas encore alleman des. Elles commencent obéir b la Prasse et l'Autriche qui les possèdent ets commun. Les po pulations affranchies du Holsleio et du Schleswig vout apprendre leurs dépens ce que valent les affranchissements qu'on eoteud faire sans sortir de chez soi. La crise qui pèse sur la Grèce prend on carac tère chaqae jonr plus sombre. A peine arrivé, le jeune roi des Hellènes se voit obligé d'entrer eo conflit avec l'Assemblée nationale. Un terme vient d'être fixé b la durée de ses pouvoirs; le roi Georges a fait dire b cette Assemblée tumultoense, qui remplit Athènes do bruit de ses violences plus que de l'utilité de ses actes, qu'il lui laissait un mois poor accomplir sa tâche; au bout dd ce terme, il se réserve d'aviser. La fierté ne messied pas b un jeune prince, n'eot-il que vingt ans. Nous ne craigoons pas pour loi les conséquences de l'acte de vigueur qu'il annonce. La royauté doit être autre chose qu'un instrument de caprice 00 de passion entre les mains d'une assemblée sans patriotisme. Les apparences, qui étaient eo septembre ponr une paix prochaine aux Etat-Unis, sont eo octobre pour la continuation de la continuation de la guer re. Aucun symptôme d'épuisement ne se déclare. La chute d'Atlanta n'a suivie d'aucon décoora- gement poor les confédérés, de même qu'elle n'a pai communiqué plus d'ardeur aux fédéraux. Il faut le reconnaître, avant les événements de 1860, l'Eutope ne connaissait et ne j»gait les Amé ricains que d'oDe manière fausse ou imparfaite. On ne voyait eu enx qu'une nation qui pouvait faire 00 de bons marchands 00 d'babiles matins. Ou leur refusait les qoalités qui fonts lès braves soldats. Nous devons maintenant changer de langage. Les Américains n'eussent il b enregistrer dans leurs fastes militaires que la campagne qoi est sur le point de finir, pourraient déjà dire avec quelque orgueil qu'ils ont des généraux de grandes valeurs, des soldats qui savent affronter l»|boucbe du canoo. Mais ils ont, en ootre, une qualité qui devient bien rare en Europe; pourquoi hésiterait-on b le dire Les Américains montrent depuis quatre ans qu'ils saveut faire le sacrifice de leurs biens, dooner leur sang a une idée. ta-s-w c-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1