Il tient même se différencier de ce
libéralisme avare, faux, menteur, qui ne
procède que par l'intolérance, par l'exclu
sivisme, et animé d'une seule pensée, celle
de faire échec l'Eglise et d'opprimer
toutes les libertés catholiques Nous
n'imiterons pas, dit-il, ceux qui ne par-
d lent nos adversaires que la menace
la bouche, et comme s'ils allaient sonner
le tocsin sur eux. a
Fort bien; mais alors pourquoi toutes ces
tirades contre l'exercice de la liberté d'as
sociation quand elle donne naissance
l'établissement des corporations religieu
ses?
Au reste, en matière religieuse, M. Alt-
meyer a ses idées, ses doctrines; un abîme
nous sépare. Il se place dans sa première
partie sur le terrain des questions admi
nistratives de décentralisation. Ke venons-y:
Le self governmentdit-il, ou le gou
vernement de chacun par soi-même et du
pays par le pays, est l'antithèse de ce
qu'on appelle la centralisation administra
tive, dans laquelle l'action du gouverne
ment tend,-à se substituer constamment
l'activité individuelle, au lieu que, dans le
self government, l'administration n'inter
vient que pour suppléer la négligence
ou l'impuissance des citoyens.
Et plus loin
a Et, cependant, qui le croirait il existe
chez nousdans la patrie des Breydel et
des Artevelde, des centralisateurs fanati
ques, des adversaires déclarés de cette vie
communale et provinciale que d'autres
peuples nous envient; de prétendus pro
gressistes qui, s'ils étaient les maîtres, ne
se gêneraient pas de réduire les éminentes
fonctions de nos magistrats communaux
aux soins modestes de la propreté et de
l'éclairage des rues.
Notons purement et simplement cette
sortie de M. Altmeyer contre les théories
envahissantes et absorbantes du dieu-Etat,
cette idole de nos doctrinaires et de cer
tains progressistes.
SACRE ET INSTALLATION
Nosseigneurs les évêques de Tournay et
de Namur assistaient Mgr. Faict pour les
cérémonies de la consécration.
Les autels et la crédence nécessaires
pour la cérémonie du sacre étaient élevés
devant le jubé, sur une estrade qui occu
pait toute la largeur de la grande nef de la
basilique. L'autel où le prélat consécrateur
a officié était placé devant l'entrée du jubé,
l'autel du consacré était gaucheet la
crédence, droite de l'autel principal.
Sur l'estrade étaient disposés les sièges
et les prie-Dieu destinés au prélat consé
crateur, aux plélats assistants, au consacré,
S. Em. Mgr. le cardinal Wiseman, arche
vêque de Westminster, Mgr. Ledochowski,
nonce du Saint-Père près la cour de Bel
giqueainsi qu'aux chanoines qui ont
assisté le cardinal officiant dans la célé
bration des saints mystères.
La cérémonie a commencé 8 i/s heures
précises. Elle était terminée midi. Dès le
matin, de bonne heure, toutes les cloches
de la ville avaient annoncé la solennité du
sacre. A 8 heures, le chapitre de la cathé
drale de Bruges s'est rendu procession-
nellement, au bruit des cloches, l'évêché,
l'effet d'y prendre Mgr. Faict, ainsi que
tous les illustres prélats qui s'étaient ren
dus Bruges. Tous les membres du cha
pitre de Bruges auxquels s'étaient joints
les chanoines qui accompagnaient les
archevêques et évêques étaient en habit
de chœur camail en soie et rochet. Ils
avaient en sautoir, attachée un ruban
bleu et blanc, la croix que le Saint-Père les
a autorisés, par un bref spécial, porter
dans les cérémonies de l'Église. Les sémi
naristes formaient la haie; ils étaient tous
aussi en rochet, c'est-à-dire en habit de
chœur.
A 8 i/-2 heures, le bruit du canon et des
cloches a annoncé la population bru-
geoise que le cortège sortait du palais
épiscopal pour se rendre l'église. Une
foule avide de curieux se pressait com
pacte et respectueuse dans les rues, pour
voir l'imposant défilé. Les plus beaux
chants de l'Eglise donnaient cette partie
de la cérémonie du jour un cachet de
grandeur et de majesté qui imposait le
respect et le recueillement.
Lorsque le cortège est entré dans la
cathédrale, l'orgue s'est fait entendre et
leschants religieux ont commencé au jubé.
Les prélats qui devaient prendre part
la cérémonie du sacre sont montés sur
l'estrade pour occuper leurs sièges. En
arrivant l'église, tous les évêques pré
sents étaient en camail violet et en rochet;
S. Era. le cardinal-archevêque Sterckx
portait aussi le rochet et un camail rouge,
sur lequel se détachait la plaque de grand
cordon de l'Ordre de Léopold S. Era. le
cardinal Wiseman portait la pourpre ro
maine, couverte d'un camail en hermine.
Les évêques qui ne devaient point par
ticiper la cérémonie du sacre se sont
placés au premier rang droite et gau
che de l'escalier de l'estrade. Le reste de
la grande nef a été occupé par les membres
du chapitre de Bruges et les autres mem
bres du clergé accourus pour assister la
cérémonie, ainsi que par l'état majorée
la garde civique, bon nombre d'officiers de
l'arméa et d'autres personnes qui avaient
reçu des cartes d'invitation spéciales,
raison des fonctions qu'elles occupent
dans l'ordre religieux, civil ou militaire.
Les premiers rangs de la vaste estrade
disposée en amphithéâtre gauche de
l'estrade du milieu avaient été réservés
aux principales autorités civiles et mili
taires. En avant des autorités se trouvaient
les membres de la famille de Mgr. Faict.
L'amphithéâtre de gauche avait été réservé
pour les hommes; celui de droito, pour
les dames. Les deux nefs latérales de la
cathédrale avaient été réservées pour les
fidèles non invités où qui n'avaient pas de
places désignées l'avance. Une foule
compacte s'y est précipitée aussitôt que les
portes en eurent été ouvertes.
Après une courte prière, S. Em. le car
dinal, prélat consécrateur, a revêtu ses
habits sacerdotaux Mgr. Faict s'est rendu
au petit autel qui lui était préparé et a fait
de même. Nosseigneurs les évêques de
Tournay et de Namur ont également eu
se revêtir de leurs habits pontificaux. Au
moment où les prélats ont été réunis sur
l'estrade et que la cérémonie a commencé,
l'église présentait un aspect impossible
décrire.
S. Em. le cardinal de Malines a revêtu
une chasuble rouge, brodée d'or. Mgr
Scberpereel, vicaire général de Mgr Faict,
servait de prêtre assistant au l'autel et
portait une chape également de couleur
rouge brodée. Mgr Bruneel, président du
séminaire, servait de diacre, et M. Van
Nieuwenhuise, curé de Saint-Sauveur, de
sous diacre. La chape dont étaient couverts
Nosseigneurs lesévêquesétait de tout point
semblables celle de Mgr. Scherpereel.
Ces deux prélats avaient en tête la mitre
en argent. Les habits sacerdotaux du nou
vel évêque ont été blancs, brodés d'or,
jusqu'à la fin de la cérémonie. La cérémo
nie n'a pas duré moins de quatre heures.
Le point de la cérémonie qui a produit
le plus d'impression, c'est le moment où le
nouvel évêque, après avoir reçu la crosse
et la mitre, donna sa bénédiction solen
nelle au peuple. Mgr. Faict s'est acquitté
dignement de cette fonction de sa nouvelle
dignité. L'assemblée a été aussi fortement
impressionnée lorque le nouvel évêque a
parcouru la grande nef de la cathédrale,
la crosse en main et la mitre en tête, avec
les deux prélats assistants, en donuant des
bénédictions sur son passage.
C'est Mgr. Lauwers, vicaire général de S.
Em. le cardinal archevêque de Malines,
qui a lu le mandat apostolique contenant
la préconisation de Mgr. Faict en qualité
d'évêque de Bruges. C'est en qualité de
secrétaire du consécrateur que ce haut
dignitaire de l'Eglise a été chargé de lire
cette pièce haut choix.
A la fin de la cérémonie, le cortège a
repris, dans le même ordre qu'à l'arrivée,
le chemin du palais épiscopal, où le nou
vel évêque a été reconduit processionnel-
lement et où il a reçu les félicitations
d'usage.
Au moment où le cortège religieux est
sorti de l'église, il tombait une pluie bat
tante. L'iténéraire indiqué au programme
n'a donc pas plus être suivi. On ne pouvait
pas circuler aux abords de la cathédrale
tant la foule était compacte.
DE M:r FAICT, ÉVÈQL'E DE BRUGES.
L'imposante cérémonie du sacre de
Mgr. Jean-Joseph FaictXX* évêque de
Bruges, a eu lieu le 18 c' au matin, en
l'église cathédrale de S'-Sauveur, au milieu
d'une aflluence considérable de fidèles. S.
Em. Mgr. l'archevêque de Malines a officié
pour la consécration du successeur de
l'illustre évêque que la mort a ravi
l'Église et l'affection de tous les catholi
ques, le 25 mars dernier.
Dans l'après-midi le nouvel évêque a donné on
banquet dans la grande salle dn séminaire épisco
pal. Aux cérémonies et fêtes intimes ont succédé
les cérémonies et les fêtes publiques. Le 19 c', a
10 h. du matin, il y a eu, sous la présidence de
Mgr. Faict, accompagné de S. Em. Mgr. le cardi
nal archevêque de Malines et des é»êques belges
et étrangers présents Bruges, une réunion géné
rale des délégués des principales conférences de
Saint-Vincent de Paul des deux Flandres. A la
suite de cette conférence, tous les évêques se sont
rendus la maison de campagne de M. le chanoine
l De Blaeuwe (hameau de Steenbrngge)distant