D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48,m- Année.
Samedi 19 Novembre 1864.
No 4,918.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
La crise que la république des Etats-Unis
traverse en ce moment se trouve caracté
risée dans les récils qui sont parvenus par
le paquebot du 4 novembre des troubles
de Philadelphie. C'est de la guerre civile
dans la guerre civile
Dans la soirée du 29 octobre, plus de
vingt mille personnes appartenant au
parti démocrate, voulurent faire une pro
menade aux (lambeaux. On fit entrer dans
le cortège des hommes cheval, dejeunes
filles dans des chars, des vaisseaux que
traînaient des voitures attelés de six che
vaux. Les maisons s'illuminèrent, on
alluma des feux de joie, on déploya des
bannières. L'ivresse semblait générale,
lorsque les républicains fondirent avec
rage sur la procession, d'abord coups de
pierre, ensuite coups de fusil. Des
rixes s'engagèrent sur plusieurs points.
Les démocrates s'étant emparés d'une
maison d'où l'on avait tiré sur eux
précipitèrent d'un troisième étage dans la
rue tous les habitants qu'ils y trouvèrent.
On a ramassé une trentaine de person
nes tuées ou blessées. La police a fait cause
commune avec les républicains.
On se demande, non sans effroi, quel
effet produira au millieu de la population
effervescente la nouvelle de la nomination
du président Lincoin ou du général Mac-
Clellau
La gravité de la situation en Italie ne se
montre pas encore tous les yeux, ou
plutôt chacun cherche détourner son
attention de ce qu'il ne veut pas encore
s'habituer regarder comme étant le
nœud auquel tout aboutit Savoir la dé
tresse financière.
En Allemagne, la question des duchés
se pose comme question intérieure; les
divisions qu'on prévoyait se déclarent.
Une protestation vient de paraître,
Francfort, contre l'art. 5 du traité de paix.
Cet article reconnaît au roi de Danemark
un droit que la protestation lui conteste,
celui de disposer de duchés qu'il ne possé
dait qu'en vertu d'un titre déclaré déchu.
La protestation dont nous parlons émane
du comité des trente-six, qui s'attribue la
mission de représenter les trente-six Etats
composant la confédération germanique.
Le Sénat a continué jeudi la discussion
générale du projet de loi sur les bourses
d'études. Il a successivement entendu MM.
de Lasse et Gheldolf pour le projet, et
MM. de Rhodes, de Ribaucourt et Malou
contre le projet.
Sur la proposition de M. de Robiano,
appuyée par M. Osy, le gouvernement a
été invité déposer sur le bureau du
Sénat les documents qui soient de nature
prouver les abus auxquels auraient
donné lieu les fondations de bourses
d'études.
La Chambre des représentants a adopté
jeudi le budget des non-valeurs et rem
boursements et celui des recettes et des
dépenses pour ordre pour l'exercice pro
chain. Ces deux budgets n'ont donné lieu
aucune discussion et ont rallié l'unani
mité des 68 membres présents. L'assem
blée a ensuite adopté tous les articles du
budget des dotations pour le même exer
cice, l'exception de l'article concernant
la Chambre des représentants elle même,
qui n'a pas encore volé son budget, et qui,
par conséquent, a ajourné cet article
une séance ultérieure.
Dans le cours de la séance, M. le minis
tre de l'intérieur a présenté divers projets
de loi qui étaient restés en souffrance
l'époque de la dissolution de la Chambre,
et M le ministre de la justice a également
reproduit plusieurs projets de loi dont la
Chambre était déjà saisie dans la session
de 1865-1864, et au nombre desquels
nous remarquons ceux concernant les
fraudes électorales et les étrangers puis
il a, en outre, présenté divers projets nou
veaux, dont un est relatif au temporel
des cultes. De son côte, M. le ministre des
finances a présenté le rapport sur la situa
tion du trésor et un projpt de loi allouant
un crédit d'un million pour construction
et ameublement d'écoles.
Le Sénat a continué hier la discussion
générale du projet de loi concernant les
bourses d'études. La séance a été presque
entièrement remplie par un discours de
M. le ministre de la justice, qui s'est effor
cé de réfuter ou d'atténuer les critiques
auxquelles le projet avait été en butte dans
les deux séances précédentes.
La séance s'est lermiuée par un discours
de M. Pirmez contre le projet.
La section cenlale chargée d'examiner
le budget des travaux publics, a approuvé
hier ce budget.
On a beaucoup parlé du général russe
Totleben et de son passage Anvers. En
dernier lieu le bruit s'est répanduavec
tous les caractères de la vérité, que notre
cavalerie allait subir une transformation
importante.
Si nous sommes bien informés, ce serait
un conseil du général russe qu'il faudrait
faire remonter l'origine de la transforma
tion projetée; seulement, on n'exécuterait
qu'une partie de l'idée du général Totleben.
D'après l'avis du général, c'est la cava
lerie tout entière de notre armée qu'il
faudrait désormais dresser au service de
l'artillerie; et dans ce cas encore, le géné
ral croit que nous n'aurons pas un nom
bre d'artilleurs suffisant pour servir les
pièces de canons dont les nouvelles forti
fications d'Anvers seront garnies.
Dans le projet actuel de notre ministre
de la guerre, il n'est question de détacher
de chacun de nos régiments de cavalerie
qu'un seul escadron. Et encore, l'on com
mence par excepter de la mesure le régi
ment des guides.
Un homme qui a pris une part active
dans les journées de notre révolution et
qui a occupé dans la suite de hautes fonc
tions dans l'armée espagnole le général
Don Juan Van Halen vient de mourir
Cadix le 8 de ce mois. Il était âgé de 75 ans.
Des promotions dans l'ordre de Lcopold
sont attendues pour l'époque du 74® anni
versaire de la naissance du Roi, Je 16
décembre prochain.
On écrit d'Ostende que la direction
du Kursaal vient d'adresser au ministre de
la guerre une demande d'autorisation aux
fins de pouvoir agrandir considérablement
cet établissement.
Une salle de fêles et de concerts d'une
étendue de 900 mètres carrés, serait jointe
aux locaux actuels et permettrait de rece
voir plus du triple de visiteurs que les
années précédentes.
Un acte de brigandage inqualifiable
vient de jeter le deuil dans une honorable
famille belge. Le sieur Félix Coupez, de
Saintes, caissier de la Société du çhemin
de fer calabro-ilalien, yienl d'être assassiné
non loin de Messine, dans la plaine de
Viasi. Il était parti dans la soirée du 8 oc
tobre dernier de Palerme pour Agrigenle
par la malle-poste; la voilure fut arrêtée
au milieu Je la nuit par cinq brigands qui
forcèrent les voyageurs descendre et les
dépouillèrent complètement.
Félix Coupez, qui avait sur lui une forte
somme d'argent destinée payer les ou
vriers de la Compagnie, fit résistance; les
brigands l'accablèrent de coupset il
mourut le lendemain Leriaranon loin
du lieu de l'attentat.
La voilure était accompagnée de deux
soldats cheval, qui, après avoir tiré deux
coups de fusil, coururent Mezzo Jusso
pour chercher les carabiniers royaux, qui
arrivèrent quant tout était fini.
On écrit de Bruxelles, au Liégeois
Une nouvelle des plus importantes a cir
culé sur les bancs de la Chambre. On an
noncepour paraître bientôt l'Office île
Publicité, les œuvre complètes de M. Bou
vier. Les discours de l'honorable repré
sentant de Virton sont indispensables pour
connaître fond l'histoire politique de
notre pays et surtout l'histoire parlement
taire. Celte publication est un véritable!
événement. Les œuvres de M. Bouvief
seront précédées d'une introduction due
la plume de M. llymans Celui qui avait
fait sonner les tambours et tonner les
trompettes était seul capable d'apprécier
les discours du représentant Bouvier.
On nous écrit d'Audenarde, le 14
vous savez déjà, sans doute, que le départ
du deuxième détachement de la légion
belge mexicaine était fixé aujourd'hui,
lundi.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIOIE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE LABONNEMENT.
REVUE POLITIQUE.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.