D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Smc Année.
K<> 4,920.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Il paraît que l'un des besoins qui se font
généralement sentir, c'est la création d'une
dizaine ou d'une quinzaine d'athénées
nouveaux. De l'enseignement de l'Etatil
n'y en a jamais assez II coûte les yeux de
la tête, mais cela ne fait rien. Dans un
pays oùen matière d'enseignement, le
principe constitutionnella base est la
liberté, cette multiplicité des établisse
ments de l'Etat constitue une -violation
formelle de la loi fondamentale. Qu'im
porte! Encore, encore et toujours des
athénées de l'Etat! il n'y en aura jamais
assez. Quelle monomanie!
C'est le Journal de Liège quidéfendant
contre la Gazelle de Liègela loi de 1850,
et trouvant que cette loi réunit autant de
beautés que la feuille catholique lui re
proche de vices en vient proférer cette
parole impayable, ce mol vraiment carac
téristique Il y a trop peu d'athénées.
On peut même regretter une chose,
o dit-ilc'est qu'au lieu de dix athénées,
l'Etat n'en ait pas créé vingt ou vingt
cinq, et que des villes comme Huy et
Verviers, qui luttent avec vigueur contre
la concurrence acharnée des Jésuites et de
l'épiscopat n'obtiennent pas des élablis-
seinenls de l'Etat ou un appui plus efG-
cace de cet être dangereux.
C'est cela étouffons, écrasons la liberté
partout où elle lèvera la tète dans la per
sonne de l'enseignement religieux. Le
collège communal n'atteint pas ce but
d'extermination, vite un athénée, deux
athénées, dix, quinze athénées de renfort
et en attendant ce supplément la loi de
1850, des subsides, des subsides en masse!
Donnez de l'argentbeaucoup d'argent
donnez sans compter, ah! vous n'en don
nerez jamais trop! Est-ce que l'on mar
chande quand il s'agit d'un intérêt aussi
vitald'un intérêt suprême. Lequel
donc? Celui d'en finir avec l'enseigne
ment libre, donné par le clergé. Mais
alors vous demandez de l'argent pour
tuer la Consiitulion. Tant pis! nous ne
voulons pas de l'enseignement religieux.
Ils n'en veulent pas! Est ce que la Con
stitution qui a décrété l'enseignement libre,
s'est occupée s'il y aurait dans l'Etat une
secte quelconque qui ne voudrait pas que
l'Eglise enseignât? Non, en vérité. A cette
secte, si d'aventure il lui en prenait fan
taisie, elle a donné comme tout le monde,
comme aux catholiques en particulier,
la faculté de fonder tel enseignement
qu'elle jugerait bon pour la satisfaction dê
ses idées sectaires. Mais présent, ils
changent tout cela! Voilà une ville, voilà
un centre de population où il existe des
besoins d'enseignement. Ils ne se deman
dent pas s'il est suffisamment satisfait ces
besoins l'aide des efforts de la liberté et
de la commune réunies. Non! ce n'est pas
cela. Mais ils s'aperçoivent que la com
mune toute seule, malgré un honnête sub
side, ne peut venir bout de la concurrence
acharnée des Jésuites et de répiscopat, ou
pour appeler tout bonnement les choses
par leur nom de l'établissement libre.
Alors, ces parfaits libéraux appellent la
garde contre la liberté Un athénée
vite un athénée, ou tout au moins des
subsides charretées... Et puis après? Le
tueront-ils cet enseignement religieux que
la faveur des pères de famille entoure et
entourera toujours? Croient-ils qu'ils le
tueront force de rançonner les contri
buables contre lui? Vains projets et vaine
conspiration!
Mais il ne s'agit pas des résultats, il
s'agit de l'intention. Cette intention d'é
touffer, d'écraser la liberté, elle existe,
elle est manifeste. Dans le regret exprimé
par le Journal de Liègeelle s'affiche avec
une crudité sans pareille. Dix, quinze
athénées de plus ce n'est passans doute,
un mot lancé "aventure. Il fera son
chemin il prendra un corps, il aboutira.
Qui sait si le Journal de Liège, en prenant
des airs d'initiateur, n'est pas plutôt un
écho de la presse officielle? A quand la
présentation de ce beau projet de loi
additionnel la loi de 1850?
(Ami de C Ordre.)
Le Sénat a continué mercredi la discus
sion des articles du projet de loi concer
nant les bourses d'études. Une grande
partie de la séance a été absorbée par un
débat auquel a donné lieu l'amendement
proposé mardi l'art. 1" par MM. d'Ane-
than, de Woelmont, Malou et de Pitteurs,
et qui tendait reconnaître aux commu
nes la capacité de recevoir des libéralités
en faveur de l'enseignement libre.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE L'ABONNEMENT.
REVEE POLITIQUE.
M. Seward, le ministre des affaires étrangères k
Washington, a prononcé k Anborn, sa tille natale,
atanl l'élection présidentielle, un discours d'oo
très grand intérêt. Il serait difficile d'être plos net,
plos énergique, d'annoncer eoe résolution pins
indomptable de combattre jusqu'à ce que l'ennemi
soit écrasé ou qu'on ait été écrasé par lui.
Le ministre le déclare plusieurs reprises, le
gooternemeot dont il fait partie n'abandoonera
pas la lutte, tant que la majorité du peuple ne lui
dira pas de céder. Là dessus, applaudissements et
hurrahs universels, cris': cela ne sera pas!... M.
Sevrard continue et noos allons reprodnire ses
paroles textuelles
Notre marioe serait mise ea pièces, il n'y au
rait plus de blocus possible; l'armée serait disper
sée, le trésor aide et le crédit national anéanti; la
France et l'Angleterre auraient reconou les rebel
les; notre invariable ami, l'empereor de Russie,
(applaudissements) ainsi que le sultan turc et le
pacha d'Egypte et l'empereur de Chine auraient
abandonné la nation amie qui dans un moment de
pusillanimité se serait livrée elle-même la des
truction, il n'y aurait pas encore reculer il n'y a
pas deux voies suivre. Concitoyens; vons êtes
tons libres et indépendants comme je le suis, vous
pouvez et devez décider la question vous-mêmes et
pour vous seuls.
Évidemment, ce discoors a le mérite de la fran
chise il y a dans celte roauicre d'agir quelque
chose que l'on ne comprend pas en Europe et qoe
nous avons peine admettre noos dirions d'on
homme d'Etat qui tiendrait ce langage parmi noos
qu'il n'est pas homme d'État. M. Seward a voulu
enlever tout espoir anx rebelles, mais au lieu de
l'espoir il leur donne le courage du désespoir.
Les détails qui arrivent de New-York, sur la
joornée do 8, sont des plus satisfaisants; mais les
craintes étaient vives. Ou avait prévu des désordres
et pris de très-grandes précautions; mais New-
York, ainsi que dans toutes les autres villes des
États- Unis, l'ordre a régoé pendant et après l'élec
tion. Les renseignements sur la manière dont se
sont réparties les voix entre les denx candidats
manquent encore; on sait toutefois que Mac Clellao
ne l'a emporté sur son antagoniste que dans quatre
États sor vingt-cinq le Delaware, le Kentucky,
le New-Jersey et le Missonri. Dans New-York, il
avait eu une majorité de 87.000 voix, mais il a
perdu dans la campagne la majorité que lui don
nait la ville. Au résumé le succès do président
Lincoln est grand, beaucoup plos grand qu'on ne
pouvait le prévoir. Il est de nature porter le
découragement parmi les confédérés, si ceux ci
peuvent être découragés.
A Vienne, le gouvernement vis-à-vis do
Reicbsrath a un point vulnérable, vers lequel l'op
position va tourner tous ses efforts. Par suite de
l'état de siège de la Gallicie, uo membre de la
Chambre des députés, peut être plusieurs, ont été
jetés en prison et condamnés des peines plus ou
moins graves, sans aucune autorisation préalable
de la Chambre. Pourquoi cette infraction Pour
quoi l'état de siège dont est frappé celte province
n'est-il encore pas levé? Pour le moment, les
députés de la Gallicie s'abstiennent d'assister aux
séances du Reicbsrath mais s'ils prersistent dans
leur abstention, ils concourront la victoire du
ministère en séance poblique.
Noos avons eu raison de n'accepter qu'avec
incrédulité la nouvelle, donoée par le Morning
Post, d'oo désarmement en Angleterre. Le Globe,
qni, comme organe ministériel, est le journal le
plus autorisé, répond au Morning Post en ces
termes
A moins de quelque grand exemple que
nous n'avons aucune espérance de voir donner, il
est souverainement improbable que le gouverne
ment veuille effectuer des réductions de nature
justifier le moins du monde la formule qu'ont
adoptée hâtivement nos confrères du continent
le désarmement de C Angleterre.
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