Au commencemeut de la séance, il a élé donné lecture d'une proposition de loi ayant pour but de remplacer les art. 6 iO de la loi du 16 juin 1836 par de nou- velles dispositions sur la mise en non- activité, l'état et la position des officiers. M. Goethals, curé de l'église S'-Nicolas, en celte villevient de se démettre de ses fonctions. Nous recevons aujourd'huipar la voie d'Angleterre, et datée de Fort-de-France, la Martinique le 3 novembre les pre mières nouvelles du détachemeut de la légion belge-mexicaine, parti d'Audenarde le 14 octobre dernier, sous le commande ment du lieutenant-colonel baron Van der Smissen. On sait que la Louisiane, paquebot de la Compagnie transatlantique, sur lequel nos compatriotes se sont embarqués pour le Mexique, a levé l'ancre le dimanche 16 octobre, vers trois heures de l'après-midi. Le temps était superbe, peine sentait-on le mouvement du navire; mais le lende main, 17, la température a changé; une horrible bourrasque a éclaté sur l'Océan; les hommes couchés sur le pont roulaient pêle-mêle, avec tout ce qui n'était pas soli dement amarré; le navire embarquait la lame par toutes ses ouvertures. Les souf frances étaient grandes, et cependant, pendant celte affreuse nuit, nos jeunes soldats ont montré une résignation et une gaieté qui sont d'un bon augure pour l'avenir. Leur courage et leur discipline leur ont acquis les sympathies et l'admi ration de l'équipage et des autres passa gers. Le lendemain, 18, le temps s'est un peu calmé; mais il ne s'est remis tout fait au beau qu'après quatre jours de vents contraires qui n'ont eu d'autre effet que de prolonger la traversée de quelques jours. L'état sanitaire a été excellent bord, sauf l'inévitable mal de mer, qui a fort éprouvé la plupart des hommes du déta chement. Un seul homme, un grenadier, a succombé une fluxion de poitrine dont il avait contracté le germe en Belgique. Arrivée en vue de Fort-de-Fiance le 5 1 novembre, dans la matinée, la Louisiane a jeté l'ancre,dans le port de la Martinique, le même jour, huit heures du soir, pour y relâcher de vingt-quatre heures. M. Frutsaert, curé Ploegsteert, est nommé curé a Dottignies. M. Uassonneville, curé Luingne, est nommé curé Ploegsteert. Dans ses audiences des 24 et 23 novem bre, la cour d'assises de cette province, s'est occupée de l'affaire charge de L. Van de \Yalle, âgé de 52 ans, ouvrier Wulpen accusé de viols commis sur des enfants mineures et de tentative d'assas sinat sur une d'elle. Le principal témoin dans cette affaire s'élant suicidé, après sa déclaration la justice, Van de Walle n'a pas été reconnu coupable-de tentative d'assassinat, mais il a été condamné 8 ans de travaux forcés pour des viols commis. Dimanche dernier on a trouvé mort sur des poutres plaçées dans la Lys Menin le nommé Henri Montagne, tisserand liai- luin. Cet homme s'adonnait parfois la boisson. 11 laisse une veuve et dix enfants en bas âge. On écrit de Liège, 30 novembre Un terrible accident de chasse, sans exemple dans les annales cynégétiques, est arrivé luudi matin l'une des battues que la Société de chasse de Libin donne en ce moment. Au début de la première battue, un dix- cors de forte taille, rabattu une centaine de traqueurs, arrivait fond de train vers les tireurs, lorsque, les apercevant, il fit tète la queue et se décida rebrousser sur les traqueurs pour en forcer la ligne. Un vieux traqueur voulut barrer le pas sage au cerf affolé mais en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, l'animai se jeta sur lui et l'atteignit la tempe d'un coup de son bois, arme redoutable. Le malheureux traqueur fut enlevé de terre et lancé une assez grande distence. Il vint tomber inanimé aux pieds de son fils qui faisait partie de la traque. Quant on révéla le vieux traqueur, il avait caisse de vivre. Le bois dn cerf lui avait envelé une partie du crâne et mis le cerveau nu C'est un père de famille, âgé de 60 ans. Ce pénible accident a cousé une triste impression chez tous leschasseurs présents celte traque. Une souscription immédia tement ouverte, en pleine forêt au profit de ce malheureux, a produit une somme de mille francs. Quant au cerf, il avait disparu. Le lecteur nous permettra de l'égayer en empruntant M. de Villemessant cette nouvelle la main Dernièrement est mort dans une ville de province, un artificier possesseur d'une honnête fortune. Par testament olo graphe il léguait tout son bien la fabri que de sa paroisse, mais sous certaines conditions très-expresses. Ayant pris lui- même les plus minutieuses dispositions pour son enterrement, il exigeait, sous peine de nullité de la donation qu'on ne se servit, ses funérailles, que des objets qu'on trouverait chez lui. On le coucha donc dans une belle bière en chêne qu'il avait acquise; on étendit sur le cercueil un drap mortuaire qui lui appartenait, et on prit dans le tiroir de sa commode vingt1 beaux cierges de pure cire, qu'il avait dé posés là pour la circonstance. Une messe en musique lui fut chantée au milieu du recueillement général, car c'était un digne homme, fort regretté de ses concitoyens. L'office funèbre touchait la fin, et déjà le prêtre allait procéder l'absoute le requiem donaeis, Domine, retentissait lugu brement et faisait frisonner l'assistance, quand, tout coup Piî la! paî ba! brac! un crépitement de mousquelerie jette la terreur dans la petite église; de chaque cierge le feu s'éleve pour retomber en pluie d'étincelles et s'épandre en gerbes de toutes couleurs. On s'effraie, on se NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. CHRONIQUE JUDICIAIRE. NOUVELLES DIVERSES. reneooire d'Arqués, produisit une consternation générale parmi les habitants Ils se rappelèrent les concussions du gouverneur de Cbâtillon et se ré pandirent en plaintes cootre leurs magistrats, qu'ils traitèrent de Leliaerts et qu'ils accusèrent ouver tement d'avoir déterminé la défaite dont nous venons de parler par leurs iutelligence coupables avec l'ennemi. Il est douteux que cette accusation eût du fondement, mais il est certain qu'elle occa sionna l'événement dooloureux que nous avons le dessein de raconter. Le mécouleutement de la populace était an comble. La révolte était imminente; les magistrats se réunirent le 29 novembre i3o3 pour prendre des mesures qui tendraient b prévenir les troubles. Le peuple en eut vent et dans sa fureur il débou cha de toutes parts sur la place publique. Dès le matin du même jour l'hôtel de ville fut entooré. On lisait la rage ei la vengeaoce sur toutes les fi gures. Les plus hardis montèrent l'escalier sous les Halles qui conduisait b la chambre échevioale au deuxième étage; il enfoncèrent les portes, acca blèrent les magistrats d'insultes et d'outrages; leurimputèrent formellement la prétendue trahison d'Arqués; et au milieu d'un horrible tumulte, ou entendit les cris tuez, tuez tous les partisans de la France [smit dood, smit dood aile de Leliegezinden). Il n'en fallut pas davantage pour pousser quel ques éuergumèues l'exécutiou de leurs projets sanguinaires. Les habilauis paisibles étaient peine instruits de l'émeute, lorsque plusieurs ma gistrats devinreui la victime de ces iuseusés; ils furent cruellement mis uiort et leurs cadavres jetés par la fenêtie de la salle écbevioale. Ou peut se l'imaginer, ce forfait répandit la terreur dans la ville; la crainte et la stupéfaction étaient géuéiales; tout était eu mouvement le désœuvrement régnait parmi les ouvriers et notam ment parmi les nombreux drapiers, foulons et cardiers, enfin le désordre ne cessa de gaguer du terrain les pillages et les atrocités, auxquels se livrait la populace devaient inspirer de sérieuses inquiétudes b ceux qui avaient la réputation d'être des Leliaerts. Ces horreors continuèrent le lendemain 5o no vembre i5o3. Des conseillers et d'autres bonnes gens subirent le même sort que les échevins. Ces crimes qui auraient pu entraîner des résul tats funestes pour la Flandre, où l'influence fran çaise n'était pas complètement éteinte, ne tardèrent pas b être connus de Philippe de Thiette, le plus jeune des fils du comte Guy, qui s'était chargé du gouvernement de la Flandre. Aussi la commune s'adressa-t-elle b lui, saos doute b l'instigation de quelques-uns de ceux qui se croyaient plus ou moins compromis, afio d'ex poser que les excès dont la ville d'Ypres avait été le théâtre, devaient être considérés comme le joste châtiment des griefs et des injustices qu'elle arti culait depuis longtemps et en vain contre ses ma gistrats. Après en avoir délibéré en son conseil et avec les représentants des quatre bonnes villes: Gand, Bruges, Lille et Douai, Philippe, comte de Tbiette, eu égard aux services qu'il avait obtenus et qu'il pouvait attendre des Yprois, les déchargea de toutes poursuitessoit cou're leurs personnes, soit sur leurs biens, par lettres patentes du lundi après la S'-Nicaise, en décembre 1 3o3. Mais heureusement celte mesure fut déclarée nulle et de nul eflei par la senleoce que proooo- cèreutb la Vierscbaere d'Ypres, les représentants des qoatre villes principales de la Flandre, en voyés sur les lieux poor faire une enquête judi ciaire et séiir contre les coupables. La condamna-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2