D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4S,IK' A;jnée.
Mercredi 14 Décembre 1864.
N° 4,925.
POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VII.LE 7,50
Déjà nous avons signalé le dessein for
mé par le libéralisme anti-catholique de
s'emparer de l'éducation des filles, afin de
les libéraliser. Ensuite nous avons été ame
nés rappeler les services que depuis un
siècle l'école libre et catholique, dite de
iMtnolle a rendu avec un infatigable dé
vouement la classe ouvrière, et enfin les
aveugles colères que l'esprit de parti et les
préjugés antireligieux ont déchaîné contre
les humbles Sœurs, pour prix de tant
d'abnégation et de sacrifices! Allons
avant!
Or, nous lisions dernièrement ce qui
suit au sujet de l'érection de la nouvelle
école libérale, dans une feuille locale,
admiratrice zélée de l'intervention de
l'Etat, partout où il s'agit de molester les
catholiques Nous souhaitons qu'au bout
de peu d'années, cette école, ne pouvant
plus suffire la progression constante
des élèves, nécessite des travaux d'a-
grandissemenl, comme celle des garçons
cette année. Combien pareil résultat ré-
chaufferait le cœur des amis de l'huma-
nité dans une ville où l'éducation des
b filles est exclusivement aux mains des
b corporations religieuses qui étiolent le
b corps et l'intelligence de ces futures
mères de famille, destinées élever et
b instruire un jour uue nouvelle généra-
b lion, b
Ainsi se flatte l'Opinion du brillant ave
nir réservé l'institution nouvelle, et déjà
elle en compare les progrès futurs ceux
de l'école communale de garçons. Nous
croyons toutefois, imbus que nous som
mes des sentiments d'un tout autre libé
ralisme, qu'il y a des succès dont on a
mauvaise grâce d'être fier, eu ce qu'il y a
des moyens de propagande et des laçons
de conquérir la confiance des pères de
famille auxquels le besoin et la faim ne
permettent pas aux classes souffreteuses
de résister impunément. Tout le monde
sait, en effet, qu'à peine fut établie en ville
une école gratuite, libre et catholique, le
bureau de bienfaisance défendit sous peine
de radiation aux familles inscrites sur ses
listes d'envoyer leurs garçons toute'
autre école que celle de la commune.
C'est ainsi que le faux libéralisme entend
la liberté d'enseignement et respecte les
droits des pères de famille!
Le confrère nous fait part, comme on a
vu plus haut, des charitables alarmes que
lui causent les corporations religieuses; il
vient de découvrir quechargées depuis
les époques les plus ténébreuses du
moyen âge de l'éducation de la jeunesse,
et toujours la tête du mouvement intel
lectuel des peuples, elles étiolent cependant
tout la fois le corps et l'intelligence.
Nous croyons nous que ce qui étiole le
corps de nos futures mères de famille (pour
nous servir des expressions citées) c'est
tout simplement la fabrication de la den
telle, métier trop sédentaire; et cependant,
ajouterons nous, métier qui n'est pas plus
malsain, au point de vue hygiénique, et
infiniment moins malsain, au point de vue
moral, qu'un grand nombre d'autres aux
quels travaillent dans les aléliers et dans
les fabriques les personnes du sexe.
Nous croyons enfinque ce qui étiole
Cintelligence de ces futures mères de famille,
c'est le relâchement des mœurs où mène
fatalement le relâchement des liens reli
gieux.
A cet égard, toutefois, notre confrère a
des idées différentes, et c'est apparemment
dans l'enseignement religieux qu'il décou
vre l'appauvrissement des intelligences;
en cet enseignement qui n'est autre que la
doctrine du Christ; doctrine sublime qui
réhabilita le genre humain, qui ennoblit
la femme en particulier et l'entoura d'une
auréole de dignité et de respect.
Sans doute l'institution nouvelle sauve
gardera mieux la liberté de conscience,
telle qu'on est convenu dans le camp libé-
râtre de nommer l'exclusion absolue du
catholicisme; sans doute la robe odieuse
du prêtre ne passera point le seuil de celte
porte; sans doute le père de famille, libre-
penseur et solidaire, n'aura point le désa
grément de voir enseigner sa fille les
superstitions d'un autre âge.
Au reste si le catéchisme est élagué du
programme de la future école, assurément
des branches d'enseignement d'une im-
poi tance moins contestée rempliront utile
ment cette lacune. Et comme déjà nous
avons entendu ci dessus que la dentelle
étiole le corps de même que le catéchisme
étiole l'intelligence de nos futures mères de
famille, il nous est evis, et l'Opinion
aussi, que la gymnastique, par exemple,
remplacerait agréablement celui-ci, tout
en obviant coup sûr, aux inconvénients
de celle-là.
Mais peut-être avons-nous tort de plai
santer, alors qu'il y va de si graves inté
rêts car quelqu'absurdes que soient les
innovations du libéralisme maçonnique,
n'oublions pas que l'avenir moral et reli
gieux des générations qui s'élèvent, est
peut-être pour un si grand nombre la
merci de ces folles conceptions!
Au reste, si le confrère, que nous citions,
a si fort cœur de relever le niveau intel
lectuel et moral des classes ouvrières,
nous sigualerons ses philanthropiques
méditations une école d'un autre genre,
U PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE I/A BORNER EUT.
REVEE POLITIQEE.
La seelion législative de France s'ouvrira, dit-
on, dans la première quinzaine do mois proebaio;
et déjà l'on se préoccuppe de l'intérêt qu'elle peot
offrir. Il n'y aura cette fois ni expédition do Mexi
que, oi querre de Chine critiquer. L'opposition
a très nettement exprimé le désir qoe le goo»erne-
ment se renfermât dans une politique extérieure
expectante; le gouvernement s'y est conformé. La
lutte, si elle s'engage, portera donc sur la politique
intérieure. Non-seoleineut on compte que celle
lutte s'engagera, mais l'on s'attend ce qu'elle soit
pleine d'ardeur.
Il ne faut pas oblier que déjà l'année dernière
le Corps législatif, en plusieurs circonstances, a
témoigné vis-â-vis du gouvernement et vis-a-vis
do conseil d'Etat de soo réveil b la vie politique
et de sa volonté d'avoir une existence que lui fût
propre. On croit que le germe se sera développé,
que l'attitude de cette assemblée sera plus oette
encore, même dans sa majorité, et qu'il en pourra
sortir plus d'uoe situation intéressante.
Les Allemands savent entourer les questions
qu'ils prennent eo mains de tant d'arguments et
d'incidents qu'ils se font la longue on labyrinthe
ou ne peovent se retrouver que les adeptes en
très-petits nombre c'est eu ce montent ce qui
arrive pour la question de succession des dochés
conquis. La Prusse et l'Autriche ne sont d'accord
jusqu'à présent que sur un point, celui d'adminis
trer les duchés en commun mais qui prononcera
eo dernier ressort sur la souveraineté Y aura-t—il
un ou plusieurs souverains Quel sera, dans tout
ceci, le rôle de la Diète? Le nuage le plus |épais
enveloppe les solutions qui vout ou qui peuveut
sortir des questions posées. Nous constatons seule
ment que la pensée de consulter la populatioo des
duchés dans des comices électoraux est pour le
moment la combinaison la moins accréditée.
Plusieurs d'occuments confidentiels d'origine
russe viennent d'être livrés b la publicité; ils jettent
one bien vive lumière sur le plan conçue S'-Pé-
tersbourg pour rendre complète et définitive la
russification de la Pologne.
A Vienne, l'adresse de la Chambre a été trans
crite et signée par le président et le secrétaire de
l'assemblée, MM. de Kamer et Hanisch, pois eu-
vovée b Bruue (Moravie) pour recevoir la signature
de M. Giskra, le rapporteur de la commission. Elle
a dû être remise b l'Empereur, dimanche dernier,
dod par une députation, mais par le mioislre d'E
tat. La réponse de l'Empereur, qui est attendue
avec inpatience, sera communiquée aujourd'hui
même b la Chanbre.
L'ouverture du Parlement prussien paraît eofio
décidée pour le commencement du mois prochain,
la publication de l'arrêté royal qui indique le joor
est annoncée comme prochaine.
LA FERRE LIBÉRALE.
(trosième article.)