D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4SIII(' Année. N° 4,926 M PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE. PRIX DE I/A BOA N EMEUT. POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVEE POLITIQUE. S'il y a en Enrope des ministères qni prétendent gouverner sans majorité il en est d'antres k ce qu'il semble, qui avec one majorité considérable se sentent atteiols d'impuissance. Le télégraphe est venu apprendre que le maréchal Nar.aez, Ma drid offrait sa démission a la reine Isabelle. A Turin également, nous sommes a la veille de voir s'opérer nne modification de cabinet, quoique celai qui existe vienne d'obtenir une majorité daos des circonstances très-difficiles. Noos avons dans les changements continuels qu'éprouve le gouver nement a Turin une des preuves nombreuses qni chaque jour altesteot la difficulté de vivre que rencontre le nouvel ordre de choses en Italie. On cherche, on demande des hommes assez forts pour surmonter des difficultés sans cesse renaissantes; ces hommes doivent être bien rares, puisqu'k chaque nouvelle modification, nous voyons retourner ceux déjk connus, qui ont échoué dans des tenta tives précédentes. On nous parle de désarmement presque partout la fois. Il eo est dit quelques mots dans les cor respondances de Paris, de Londres, de Vienne, de Torin. Il y a Ik une espérance que les hommes d'Etat s'efforcent de faire briller k nos yeux et k nos esprits fatigués. Ecoutons ces bruitscar le bieo qui succède au mal n'est pas impossible. Evi tons toutefois de trop nous en Donrrir, en nous rappelant que celte perspective nous est présentée pour la vingtième fois depuis la paix de Villa- franca et de Zurich. La France ne croit pas beaucoup k cet adoucis sement dans la situation. Malgré la rigueur des exigencesfinancières(la France o'onblie pas qu'elle a pour le moment le plus gros budget de l'Europe^ l'empereur Napoléon joue un rôle dans le monde qu'il veut garder; s'il n'avait plus une armée de 200 mille hommes prête k marcher au premier signalune flotte de 25 vaisseaux toujours capable de prendre la mer en huit jours, ou croirait qu'il abdique. Trop d'éventualités peuvent se produire toute heure. Il ne faut pas être pris au dépourvu. Nous venons de parler d'éventualités qui peuvent tout k coup surgir L'Allemagne est-elle satisfaite? Les dachés sont-ils constitués? L'Italie a-t-elle renoncé k ses rêves? La Hongrie a-t-elle souscrit aux conditions de paix qu'on lui-offre? La Pologne n'est-elle plus oq volcan qui gronde? Et en France ne se passe-t-il rien qui fasse parfois songer k l'utilité de ranger eo bataille sur un point quel-» conque cent mille bayonnettes? L'Algérie n'est pas même pacifiée. La question d'Orient est tou jours pendante. Il y a beaucoup d'irritation k Vienoe contre la Prusse; et cette situation gagne, dit-on, les sphères les plus élevées. Les nouvelles de Copeohagna sont assez graves. Le ministère reoconire dans les Chambres une opposition si ardente qu'il a fait entendre la me nace d'une dissolation. Dans un entretien qu'il eut avec le nonce du Pape, peu de temps avant les élections, le Roi, on se le rappelle, avait promis de refuser son approbation au projet de loi sur le temporel des cultes. En échange, Sa Majesté demandait aux catholiques d'éviter tout ce qui pourrailsurexciter les passions; entr'aulres elle exprimait le désir de voir les religieux s'abstenir de prendre part au scrutin du 11 août. Le nonce, on le sait aussi s'empressa de déférer au désir du Roi et il enjoignit aux membres des con grégations religieuses de ne pas user de leurs droits électoraux C'est ainsi qu a Gand vingt sept religieux s'abstinrent de voter; la majorité fut par là acquise aux candidats doctrinaires et le ministère fut sauvé. Voyons maintenant quel a été le résultat de cette falale condescendance du nonce. Le Roi, fidèle sa promesse, a refusé d'abord de signer le projet de loi sur le temporel des cultes. Le ministère, pour l'y contraindre, a offert sa démission; S. M. a pendant vingt quatre heures résisté aux obsessions dont elle était l'objet. Mais enfin les ministres sont parvenus lui forcer la main; plutôt que de jeter le pays dans une nouvelle crise, le Roi a signé le projet. La loi sur les bourses attend toujours la sanction royale et il paraît, d'après les bruits qui courent, que le Roi éprouve de vives répugnances signer cette loi. Per sistera t-il dans son opposition? cedera-t-il ici comme proposde la loi sur le temporel des cultes la pression de ses ministres Interrogeons le passé, nous pourrons plus facilement prévoir l'avenir. Divers inci dents qui viennent d'avoir lieutelle que la lettre adressée M. le doyen de S,e-Gu- dule, donnent une apparence de raison ceux qui voient que le Roi est décidé ne pas suivre ses ministres dans la voie mal heureuse où ils se sont engagés et qu'il opposera son veto la promulpation de la loi sur les bourses. Nous ne pouvons nous empêcher ce pendant de craindre encore, comme aux élections du 11 août, une nouvelle décep tion. Le vote du budjet de la guerre est très compromis; son sort dépend entière ment de la droite. Les nouveaux gages que l'on donne aux catholiques n'ont-ils pas pour but de rallier au budget de la guerre les membres de la droite qui sont encore indécis C'est la question que se pose le Journal d'Anveus, et il ajoute Obtenir leur concours, au moins leur abstention, c'est assurer le vote du budget. Nos amis n'auront-ils rien appris et se prépareront-ils encore de nouvelles décep tions? Nous l'ignoro«s. Mais s'il nous était permis d'avoir voix au chapitre, nous verrions dans le rejet du budget de la guerre le seul moyen d'empêcher la sanc tion de la loi sur les bourses. (Union de Char ter oi.) On écrit d'Audenarde, sous la date du 14 Aujourd'hui est partie de notre ville, 11 heures du matin, pour le Mexique, la troisième expédition du corps belge qui doit former la garde de l'impératrice Charlotte. Les officiers de ce détachement s'étaient réunis hier en un hanquet d'adieu, auquel avaient été invités les membres de l'admi nistration communale, des amis et des parents des officiers. Après le dîner, MM. les conseillers communaux ont offert au corps des officiers un café, qui a été servi dans la grande salle de l'hôtel de ville. Pendant cette fête, où la plus vive et la plus franche gaiété n'a cessé de régner, la société d'harmonie de la ville et celle des chœurs ont exécuté tour tour les plus beaux morceaux de leur répertoire. M. le major Tydgat, qui commatide cette troisième expédition de nos volon taires belges, a été l'objet d'une véritable ovation. En effet, ce jour même, le Roi, qui apprécie si bien les qualités militaires, venait d'envoyer M. Tydgat la décora- lion de chevalier de son ordre. M. le bourgmestre d'Audenarde a félicité en termes chaleureux ce brillant officier su- péiieur sur la manière aussi ferme qu'in telligente avec laquelle il avait aidé l'organisation du corps des volontaires belges qui doit former la garde de la fille de notre Roi. M. Tydgat a remercié, de son côté, M. le bourgmestre et ses collègues de l'administration communale, pour le con cours si bienveillant qu'ils avaient adcordé en toute circonstance aux organisateurs du régiment Impératrice Charlotte. o Pendant toute cette journée la ville n'avait cessé de présenter le coup d'oeil le plus animé. Chaque convoi avait amené une foule de monde qui venait pour assis ter au départ des volontaires. Enfin, le jour du départ est arrivé. De bonne heure la Grand'Place se couvre de curieux. A 9 heures, les volontaires, au nombre de 400 environ, quittent leur ca serne et viennent déboucher en colonne sur la Place. La Société de fanfares de la ville marche en tête, drapeau déployé, en jouant la marche du régiment belge- mexicaine (on sait que la musique du corps est partie avec la seconde expédition). La colonne se déploie sur la vaste Place et se met ensuite en ligne de bataille. M. le major Tydgat est radieux en voyant que pas un de ses hommes ne manque l'ap pel. Tous sont leur poste, le sac sur le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1