D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4Sme \nncc. Samedi 14 Janvier 1865, IN° 4,934. PRIX DE I. A BOX II EMEUT. POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN. HORS VILLE 7,30 REVCE rOLITIQEE. Les feuilles libérâtres tiennent énormé ment, depuis l'Encyclique du 8 décembre, ce que les catholiques belges optent entre leur foi religieuse et entre la Con stitution qui fut leur œuvre et qu'ils ont constamment défendue dans sa lettre et dans son esprit, comme le palladium de leurs droits et de leur liberté. Il n'a point été difficile la presse con servatrice de réduire néant les arguties fallacieuses dictées par la haine de parti. Le parti libéràtremomentanément écrasé en 1830; était celte époque oran- gisle ou partisan de l'annexion française. Depuis qu'il a ressaisi le pouvoir, qu'il gouverne sa guise, qu'il dispose du bud- jet, le parti libéràtre se proclame national l'exclusion de tout autre. La Belgique, c'est Lui. L'attaquer ou le confondre c'est ébranler le trône, la Constitution et la na tionalité belge dans ses vrais et uniques fondements. Mais les catholiques ont le tort grave de réclamer aussi leur part au soleil ils ne savent se résigner la position d'ilotes et de parias. Ce qu'ils réclament avant tout c'est la liberté de faire le bien c'est le droit, non pas illusoire, mais sérieux de répandre et d'enseigner leurs doctrines; c'est le respect dû au Culte de la grande majorité des Belges en même temps qu'à la foi religieuse des faibles du pauvre et de l'enfance. C'est là ce que le libéralisme anti chré tien nous dénie; et pour pailler son into lérance, et pour voiler ses tendances des potiques, il faut qu'il représente ses adver saires comme ennemis des institutions nationales. Les déclamations des feuilles libérâtres contre le catholicisme propos de l'Encyclique ne forment qu'une des phases de cette politique tracassière, in juste et antinationale. Nos contradicteurs ont prétendu que l'Encyclique confondait le pouvoir spiri tuel et le pouvoir temporel, et assignait celui-là la haute main sur celui-ci. Le Monde, journal tout dévoué aux doc trines romaines répond ce reproche Les feuilles anticatholiques ont prétendu que l'Église approuvait et môme réclamait l'emploi de la force pour imposer ses doc trines aux dissidents. Le Monde réplique encore LE PBOPAGATEUB FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. Ce n'est pas la première fois qoe l'empereur Napoléon jette dans on grand embarras, par ses actes, ceux qoi l'ont étudié avec le plus d'attention et croieot le mieux le connaître. Ce souverain est la veille de rompre avec le clergé, disons avec tout le parti catholique. Qui donc l'y pousse? Quel in térêt sert-il? A ces questions, nous nous abstenons de répoudre quant préseut. Nous noos bornons il dire que nous avons devant nous un esprit mysté rieux, bizarre^ illogique même dans ses écarts ap parents, tuais qui rentre assez souvent de lui- même daus la ligue droite, comme si UDe peute naturelle l'attirait, La mesure prise contre l'encyclique soulève une tempête qui ne noos surprend pas et qui sans doute a été prévue par le gouvernement français. Le nombre des é»êques qui protestent contre l'inter diction dont l'encyclique est l'objet s'élève huit. Nous ne garantissons pas encore le fait, mais ou racontait a Paris que l'évêque de Moulins était monté en chaire, dans la cathédrale de son diocèse, qu'il avait lu l'encyclique tout entière, et que de plus il avait annoncé l'intention de la publier dans un mandement. S'il en était ainsi, le conseil d'État, en France, aurait se prononcer de nouveau sur une question religieuse. Nous disons de nouveau, parce qu'il a déjà, une première fois, blâmé le mandement d'un évêque, qui avait, disait-on, empiété sur les droits de l'autorité civile; mais, aujourd'hui, c'est le clergé français qui se plaint tiès vivement et non sans raisoo d'un empiétement de l'autorité civile sur les droits de l'Église catho lique. De ce commencement de lutte le parti révolu tionnaire coutioue de se réjouir parce qu'il espère améliorer sa situation. Oo fait aux catholiques de ce temps-ci une place qui marquera dans l'histoire. Pendant qu'on les accuse d'être des ennemis de la liberté ils souffrent, ils combattent et ils foot des conquêtes doDt la liberté doit un jour profiter. Le conflit qui s'engage en France n'a pas d'ao- tre but. Oo refuse aux catholiques le droit com mun; ils en réclament l'usage et ils le font avec énergie. Eo Autriche et en Prusse l'attitude du gouver nement en face de la bulle pontificale et de I épiscopat est tout autre; elle est silencieuse et réservée. M. de SchmerliDg, Vienne, témoigne le désir d'éviter toute controverse propos de la bulle. Pareille conduite est si simple, qu'elle a échappe aux Français au premier coup d'oeil ils se sont imaginés que la cour de Rome voulait s'atta quer leurs principes de 89, or, ils y tiennent ab solument comme s'ils en avaient l'osage, et ils dé tendent ces principes contre ceoz qui ne songent pas les attaquer. Ils eussent beaucoup mieux fait de ue pas se les laisser ravir. L'échec essuyé par les forces de terre et de mer dirigées par les fédéraux contre la place de Wil- miugton a été plos considérable qu'on ne l'avait au premier abord supposé. C'est le fort Fisber qui a supporté tout le poids de l'attaque, et, malgré la puissance des moyens déployés, la garnison laquelle avait été confiée la défense de la place est restée de sang-froid a répondu au feu que de sa flotte l'amiral Porter, et de la terre ferme les troupes débarquées par le général Butler, faisaient pleuvoir snr elle. La flotte ne portait pas moins de 600 700 canons; l'armée débarquée se compo sait de deox divisions. L'attaque des fédéraux avait été précédée de l'explosion formidable d'un natiie chargé de 55o tooneanx de poudre. La distinction des pouvoirs était déjà observée sous l'ancienne loi avec l'Église elle est devenue un dogme. Depuis dix-huit siècles, les Papes pro clament la distinction du spiritoel et du temporel le Bullaire romain est plein de leurs décisions appli- qnées aux événementslesplnscélèbresde l'histoire. Il faut l'ignorance et la mauvaise foi des légistes et publicistes de la royauté pour avoir contesté on fait si évident. En général les papes n'approuvent ni ne blâment les constitutions elles sont du do- inaine civil. Sous les formes diverses de gouverne ment, démocratie, aristocratie, monarebie, l'Église ne cherche qu'one chose, la prospérité du catholi cisme. Les Papes ne condamnent que les fausses doctri nes; ils stigmatisent les erreurs sans rien préjoger sur les nécessités politiques. Ainsi, eD Belgique, différents cultes s'exercent, au nom même de la Constitution, Ce fait, le Pape ne le condamne pas; il ne fait pas un devoir aux catholiques de le sup primer. Mais prétendre que cette diversité des cultes est chose hoone en soi, c'est affirmer impli citement la bouté de plusieurs religions c'est nier que le catholicisme soit la seule vraie religion. C'est cette erreur qui est coodamnée. Quoi de plus rai sonnable Quel homme de sens peut croire qoe la vérité soit contradictoire elle-même Il en est de même de la liberté de conscience tant en France qu'en Belgique. Ce n'est pas contie ce fait que le Saint-Siège s'est élevé. Nous en appelons au premier libre penseur venu, pourvu qu'il se pique de quelque bonne foi et d'un peu de logique. Nous lui soumettons cette quinzième erreur signalée dans le Syllabus il est libre chaque homme d'embrasser et de profes ser la religion qu'il aura réputée vraie, d'après la lumière de la raison.» Là-dessus, mille libres- penseurs vont se boucher les oreilles et prendre la fuite. Nous supposons daus le nôtre plus de calme, et nous lui disons Vous croyez peut-être que le Saint Père veut vous forcer être catholique Rassurez-vous, cette idée ne loi est jamais entrée dans l'esprit! Professez la religion que bon vous semblera, ou n'en professez pas du tout, le Saiut- Père n y peut rien. Il faoi, tout prix, écarter celle fantasmagorie de gens convertis l'épée sur la gorge. Ce n est pas ainsi que l'Église convertit les hom mes. Les Papes ont directement suscité de grandes guerres, les croisades. Mais elles avaient pour but la ruine de l'islamisme et non la conversion des infidèles. Soyez donc libre-penseur, si vous le vonlez. Le Syllabus ne concerne pas les individus il ne touche que les doctrines. Quelle est donc la doc frine condamnée? Un certain nombre d'hommes pensent librement, c'est dire ne reconnaissent pas d'autorité supérieure eux mêmes, et h qui appar tienne le droit de régler leur conscience et leur conduite. lis soutieuiieut que la libre-Densée est par elle-même jos'ice et vérité, et qu'une loi divine ne saurait s'imposer aux hommes. Cette doctrine renverse tout le catholicisme, et le Pape a, assuré-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1