un progrès égalilaire, sans doute. Mais,
comme contre partie. M. John Rock a dû,
après avoir rempli son office, se rendre au
bureau du prévôt marshàl pour solliciter
une passe qui lui permît de retourner
Boston, un ordre militaire défendant
tout homme de couleur de quitter la capi
tale fédérale sans un permis spécial.
Immense incendie Philadelphie.
Les journaux anglais nous apportent le
récit d'un horrible incendie qui vient de
jeter la ruine et la mort dans la ville de
Philadelphie. Celte catastrophe a été
causée par une immense explosion d'huile
de pétrole. Nous traduisons
Presque au centre de la ville se trouvent
les grands entrepôts d'huile de pétrole
appartenant MM. Daily, Porter et Black-
burn. Ces entrepôts, au moment où la
catastrophe a éclatécontenaient trois
mille barils d'huile de pétrole. Le I
courant, vers les deux heures du matin,
un bruit effroyable, semblable celui qui
produirait l'explosion d'un magasin de
poudre, se fit entendre, et au même instant
d'immenses colonnes de feu s'élançaient
vers le ciel. L'élément destructeur se
communiquait avecla rapidité de la foudre
d'un baril l'autre, et en moins de temps
qu'il n'en faut pour écrire ces lignes, les
trois mille barils devenaient la proie des
flammes.
Il est remarquer que ces entrepôts se
trouvent situés au miiieu du quartier le
plus populeux de la ville, dans le voisinage
des belles rues occupées par de riches
magasins et d'opulentes familles. Aussi
rien ne saurait dépeindre les scènes de
désolation dont ces rues devinrent le
théâtre. De longues gerbes enflammées,
que le vent poussait dans une direction
horizontale, sabalaient dans les belles rues
de Ninth-street, de Washington et d'Llles-
worth, promenant l'incendie de maison en
maison, de magasin en magasin, si bien
qu'en peu d'instants tout ce beau quartier
de Philadelphie n'était plus qu'un immense
brasier. Il faut se reporter au terrible in
cendie qui eut lieu Philadelphie, en
1800, pour trouver le tableau d'un pareil
désastre. Partout l'on voyait les malheu
reux habitants surpris par la catastrophe,
les uns parcourant les rues, les vêlements
en feu et se précipitant vers la rivière pour
éteindre les flammes qui les brûlaient; les
autres, n'ayant plus la force d'avancer,
rendant le dernier soupir au milieu des
plus horribles contorsions de l'agonie. Ici,
des montagnes de meubles et des mar
chandises précieuses que l'on jetait la
hâte sur la voie publique; là, des groupes
de morts et mourants que des citoyens
dévoués et courageux transportaient vers
d'autres endroits de la ville. La inain
tremble la description de ces horreurs.
On peut le dire, sans exagération, des
familles entières ont été littéralement
grillées vivantes dans leurs demeures.
Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous
ceux qui furent surpris dans leur sommeil,
devinrent les victimes du fléau. Ce ne fut
qu'après cinquante-deux heures d'efforts
incroyables que l'ont parvint se rendre
maître du feu; mais les dégâts sont im
menses. Les rues Fédérale et Washington
sont presque entièrement détruites, et la
belle rue d'Ellesworlh n'est plus qu'un
monceau de ruines. On ne connaît pas
encore au juste l'étendue des désastres;
mais ce que l'on pouvait affirmer la date
des dernières nouvelles, c'est que plus de
cinquante maisons ou magasins ont été
brûlés de fond en comble, et que les perles
se calculeraient par vingtaines de millions.
Quant au chiffre des morts, il n'est pas
encore connu, mais il doit être fort consi
dérable.
ANGLETERRE.
The Tablet, de Londres, nous donne des
détails intéressants sur un tremblement
de terre qui a eu lieu la semaine dernière
dans le Lancashire. C'est vers deux heures
de relevée que ce phénomène, tout fait
extraordinaire dans lès pays du Nord, a
eu lieu. La vibration paraît avoir été assez
forte, puisqu'une personne présente, "M.
Townson, raconte que, se trouvant dans
sa maison de campagne, Hampside, il
sentit le sol éprouver un mouvement
d'oscillation si violent qu'il tomba la
lenverse.
A quelques pas plus loin, un cottage,
bâti sur une élévation, fut si fortement
ébranlé qu'un de ses murs s'écroula,
entraînant sa suite le bâtiment tout
entier. La secousse a été ressentie sur
plusieurs points la fois, et une assez
grande dislance, puisqu'à Mosside, localité
située une dizaine de lieues de Rampside,
des cabanes et des moulins ont été renver
sés. A Borow et llundpool, le choc a été
non moins violent. Les sonnettes des
habitations furent mises en branle, les
vitres lurent brisées, et dans plusieurs
maisons on eut déporer la perte de
meubles précieux. Un témoin occulaire
rapporte un fait singulier qui eut lieu dans
la derniere de ces villes Des jeunes gens
se livraient l'exercice du patin au
moment où la secousse se sentir; la glace
fut brisée en plusieurs endroits, et bon
nombre de nos patineurs durent prendre
un bain auquel, certes, ils étaient loin de
s'attendre. Heureusement qu'ils prenaient
leurs ébats sur une prairie inondée, sans
cela il eut été fort craindre qu'ils n'en
eussent pas été quittes au prix d'un simple
bain de pieds.
FRANGE,
Toute la haute société parisienne est
émue en ce moment par la mort d'une des
plus jolies femmes du grand monde, M""
la marquise de L... Au dernier bal du
ministre deon remarquait déjà sa
pâleur extrême, bien qu'il fil extrêmement
chaud dans les salons; mais cependant rien
ne faisait prévoir une fin si prochaine.
Hélas! trois jours après elle n'était plus. Sa
famille a voulu connaître les causes de la
mort de cette jeune femme. L'autopsie a
été décidée, et on a découvert que cette
pauvre M"" de L... avait trois côtes enfon
cées dans le foie... Ainsi aujourd'hui on
ne mpurt pas d'une fièvre typhoïde ou
d'une fluxion de poitrine, on meurt de son
corset
M. 11.';., sous préfet d'un des princi
paux départements de la France, est un
homme de beaucoup d'esprit et qui sait
merveilleusement tirer parti de toutes les
situations pour augmenter ses succès po
litiques ou littéraires, ainsi que le prouve
l'aventure suivante laquelle il doit son
habit brodé palmes d'argent.
Au bal masqué donné par Mrat la comtesse
Waleska, dans le courant de cet hiver,
certain chiffonnier, dont la hotte était d'ar
gent. le bâton d'or et le crochet de dia
mants, est interpellé par certain domino,
qui lui demande ce qu'il cherche. Une
position sociale, répond le Diogène noc-
turne(car il avait la lanterne traditionnelle).
Quelque temps après, M. R..., était sous-
préfet.
L'autre soir, aux Italiens, Paris, un
habile voleur a réussi un coup digne de
Cartouche eu personne. L'impératrice
assistait la représentation. L'attention
des spectateurs était attirée vers une loge
située peu de distance de la loge impé-
riale, cause de la présence d'une dame
étrangère dont le costume magnifique in
diquait une origine orientale, et qui avait
fait son apparition dans la loge au premier
acte, accompagnée par son mari. On ad
mirait surtout la splendeur et le précieux
travail de ses boucles d'oreille en diamant.
Pendant l'un des entr'actes, le mari de la
dame quitte sa loge pour un instant. On
frappa doucement la porte; l'étrangère
se retourne; un homme l'air distingué
se présente, il apporte un gracieux mes
sage de la part de S. M. qui exprime sa
vive admiration des boucles d'oreilles que
porte la dame, et son ardent désir de pou
voir en examiner une pendant quelques
secondes. La dame, assez étonnée, se hâte
de consentir la demande du soi disant
aide de camp, et, dès que son mari revint,
elle lui raconta l'incident.
L'histoire parut singulière au monsieur,
il alla s'informer auprès d'une des per
sonnes de la suite de l'impératrice, et
acquit la certitude que c'était le tour d'un
voleur, mais il était trop tard. Le lende
main le maii se mit de bonne heure en
campagne pour donner tous les détails au
préfet de police. Une demi-heure après son
départ, une personne de la préfecture se
présente l'hôtel et demande voir la
dame; puis produisant une lettre de M. le
préfet, explique la nécessité de déposer de
suite entre les mains de la police la bou
cle d'oreille que possède encore la dame
afin de faciliter les recherches au sujet du
bijou volé. La dame cède la demande de
l'agent de police avec moins d'hésitation
qu'à celle de l'aide de camp, et le rival de
Cartouche entra ainsi en possession de la
paire de boucles d'oreilles, car une redin
gote boulonnée jusqu'au cou et une
immense barbe avaient fait de l'élégant de
la soirée précédente, un agent de la pré
fecture de police! Ce dernier tour était
aussi hardi qu'ingénieux, La police de
Paris n'a pas encore réussi découvrir le
voleur.
Il s'est fait beaucoup de bruit autour
du banquet hippophagiquedu Grand-Hôtel,
et I on a mangé solennellement du cheval
sous la présidence d'un savant illustre et
sur l'initiative courageuse de quelques
spécialistes enthousiastes. Si nous en
croyons un travail sur Constantinople en
1804publié par la lievue Contemporaine
les hippophages célèbres de Paris ne sont
que les plagiaires des Circassiens fainéants
de Constantinople. Ces Circassiens, pau
vres diables qui grouillent dans un quar
tier eux, passent leur journée fumer et
secouer leur vermine. Mais qu'il tombe
du ciel une pluie de cuivre ou d'argent,
vile on s'émeut, on se cotise, et l'on va avec
ce magot acheter au marché un cheval de
rebut. On le lue, on le met au feu. et, assis
en rond comme les guerriers d'Homère,
les convives déguenillés se partagent le
rôti hippique, suivant leurs goûts, prenant
qui du saignant, qui du bien cuit, mais se
léchant les doigts et y revenant tant qu'il
y en a. Jamais membre enthousiaste d'une
société qui rêve pour les chevaux de culi
naires funérailles n'a éprouvé plus de
satisfaction entraîner des adhérents sur
le turf des cuissons hippiques que les Cir
cassiens n'en ont se bourrer de leur
mets national. Encore un progrès qui ne
serait qu un emprunt, une audace qui
serait renouvelée des Scythes!
L autre jour, la police arrête un
voleur, natif de je ne sais plus quelle
petite localité de l'Auvergne. Le procureur