D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4Sme Année. 4,960. On a essayé, dans YÈcho du Parlement, d'élever sa plus grande hauteur un mi nistre en face d'un représentant; quelque habileté qu'on y mette on ne parviendra pas faire l'un, c'est-à-dire au premier, une position égale celle de l'autre. Un ministre est aux ordres de la Cham bre; la Chambre n'est pas aux ordres d'un ministre, ni du ministère. Un ministre peut être jugé et cassé par la Chambre; la Chambre ni aucun de ses membres ne peuvent être jugés ou cassés par un ministre. Le ministre qui n'est pas représentant et connaît ses devoirs, dit toujours Je demande la Chambre la permission de lui soumettre tel avis et tel renseigne ment. La Chambre avise ensuite et vote sans que le ministre y prenne part. Ouinous l'affirmons ce n'est que par une sorte de délégation tacite de l'autorité royale que le ministre acquiert le droit de siéger et de parler dans l'enceinte de la représentation nationale; la Constitution a conféré au Roi le droit de faire cette délé gation mais combien de restrictions l'usage de ce droit n'est-il pas soumis? Combien n'est-il pas restreint? Le ministre, au profit duquel ce droit du pouvoir royal est exercé, se brise et compromet la royau té, dès qu'il l'oublie. Après la profanation des cimetières, voici venir la violation des églises Dimanche 2 de ce mois, l'église paroissiale de Ninove a été ouverte de force par un serrurier la réquisition d'un conseil de frahrique libéràtre qui siège en cette ville, sans titre ni qualité, usurpant les fonctions du con- seil régulièrement et légalement constitué. Ces libérâtres prétendaient se réunir dans l'église, et n'en trouvant pas les portes ouvertes ils en ont fait forcer l'accès. C'est un avant-goût des douceurs que nous prépare le projet de loi qui fait du culte catholique le vassal de la loge. (Patrie.) Dans sa séance publique de ce jour le Conseil communal d'Vpres s'est occupé des objets suivants LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Le Corps législatif de Fraoce est eofio parvenu, daos sa discussion de l'Adresse, au paragraphe qui concerne la question romaine et la convention du i5 septembre. Dans la séance d'avant-hier, M.Thiers a déclaré qu'il était l'adversaire de l'unité italienne, dans la quelle il ne voit que des dangers et aucune utilité pour la Fraoce. D'après lui, le gouvernement a posé le problè me suivant vis* à- vis de l'Italie, il a l'air de vouloir livrer Rome; vis-'a-vis des autres, il a l'air de la refuser. Le Pape est un pauvre prêtre ayant seulement une force morale, mais n'ayant pas 3oo,000 hom mes derrière loi. On lui demande donc de céder; jusqu'à présent il refose; l'avenir dira le reste. L'orateor a soutenu que le catholicisme n'est pas une entrave la pensée humaine et que la destruc tion du gouvernement pontifical doit amener infailliblement l'établissement d'églises nationales. Or, il De veut pas le Pape Paris, parce qu'il serait trop près des Tuileries. M. Ollivier a répondu M. Tbiers. Il a critiqué les idées de M. Tbiers qui s'est montré favorable l'alliance autrichienne. L'orateur a terminé eo disant que la convention du i5 septembre replaçait la souveraineté du Pape dans des conditions normales. M. Rouher ayant demandé la parole, la suite de la discussion a été renvoyée aujourd'hui. Le Journal de Rome annonce que jamais on ne vit autant d'étrangers Rome que pour la semaiue sainte de4 i865. Ce concours immense, dit-il, donne la preuve de la vénération toujours crois sante des catholiques pour la Rome papale. Une révolution qni a pour bot d'anéaotir le traité cooclo avec l'Espagne menace le gouverne ment du général Pizet. Dans le même temps Panama, une autre révolution éclatait, et forçait le président de celte autre république se réfugier chez le consol des Etats-Unis. LA LÉGENDE DES CLOCHES. I. Une grande harmonie remplit l'espace. Les lar ges accords do bronze et de l'airain se confondent et se répandent au loin. Les sons les plus graves, les notes les plus aiguës s'élancent, s'étendent, vibrent, grandissent, puis s'éloigoent et meurent, aussitôt remplacées. L'atmosphère est inoodée de sonorité. Tous ces battants qui frappent, toutes ces cavités de métal qui frémissent, produisent un bourdonnement immense qut heurte l'oreille de ses vagues incessantes, et tantôt s'approche, tantôt s'éloigne, selon les caprices do vent. Puis enfin ce tumulte s'apaise, ces accords s'étei gnent, les cloches s'arrêtent, noo pas toutes la fois, mais comme dans cette étrange symphonie de Beethoven où les exécutants, les uns après les autres, s en vont mesure que leor partie s'achève. Les instrumentistes ont disparo, les cloches se retirent; quelques-unes d'abord, puis d'antres, puis la moitié, pois presque toutes. Les dernières se balancent encore lentement, pois se taisent. Une seule, enfin, frappe doucement quelques sons indé cis, et tout est dit! Un silence morne, complet, un silence qui surprend et attriste, a succédé ce grand concert,et,daosces espaces si pleins de bruit, ce n'est plus que le vide, un vide effrayant. Et ce silence n'est pas comme celui des autres rrT D i mi jours, comme le caltne qui succède la fête. On n'entend pas résonuer celte note qui d'ordinaire fuit, s'éloigne et se perd dans des vibrations infi nies. Le deruier son de la cloche s'est éteint tout coup, comme soudainement étouffé. C'est qoe ce jour n'est pas comme les grands jours de l'année; il n'est pas jour de fête. Le monde chrétien est frappé de deuil, et sa dooleur se manifeste par des événements surnaturels. A pareille heure, il y a dii-buit siècles, le Sauveur, entouré de ses disciples, était au jardin des Olives. Des hommes armésconduits par un traître, le saisirent et l'entraînèrent. Alors le ciel se couvrit, un voile de deuil s'éten dit sur toute la nature; alors se turent, comme pro testant contre cet acte sacrilège, les mille bruits de l'air qui sont la vie du monde. Et depuis les siècles l'Eglise rappelle par un silence lugubre l'affliction qui frappa les croyants. Le Jeudi-Saint, l'heure où le Seigneur a été insulté par les soldats, l'heure où les apôtres effrayés se sont enfuis, abandonnant leor maître, cette même heure cessent les chants de l'Eglise, et les cloches ne sonuem plus. Elles font comme les apôtres les cloches s'enfuient. Pendant deux jouis, leur silence porte témoignage des douleursde l'Église et du mystérieux sacrifice qui s'accomplit. Tout se lait! La cloche, cette grande voix qui nous appelle du haut du temple, cet organe reten tissant des avertissements du Seigneur, celte com pagne de toutes les joies, de toutes les gloires, de i* Communication de pièces. 2° Dépôt du plan ponr le renouvellement du Marché au poissoo. 3* Agrandissement de la Maison des aliénés. 4* Traitement du commissaire-voyer. 5* Création d'un Marché houblon. 6° Crédit provisoire pour la coDtiooatioo des travaux de restauration intérieure des Halles (Nieuwwerk). 7* Comptabilité du Mont-de-piété. 8° Demande des Hospices ponr employer le produit d'one vente d'arbres, pour les travaux faire l'Hôpital Notre-Dame. s> BC-M Héaullat do conroura ponr le bétail reproducteur, Ir II avril 18«S. l1 CONCOURS. Fâches pleines élevées dans Y arrondissement administratif depuis six mois au moins. i5 concurrents, prix Une médaille eo argent et i prime de 100 fr. Coppio, Pierre François, Wytscbaete. a' prix Une médaille en argent et prime de 70 fr. Debeer, Florimond, Proven. 5° prix Une médaille eD argent et 1 prime de 4o fr. Vermeolen-Bonle, Boesioghe. 4" prix Une médaille en bronze et 1 prime de 4o fr. Partagé entre Huyghebaert, Fr., Dicke- bnsch, et Dumortier, J.- B. Comines. tous les bonheursde toutes les tristesses de l'homme, la cloche est muette, d'autres disent Elle est absente. Tant qu'a duré l'année, elle a battu sans relâche comme bat l'artère au cœur de l'homme, elle a salué le soleil lorsqu'il arrivait et lorsqu'il dispa raissait. Joyeuse et vive, elle a accompagné les premiers cris du nouveau-né; lente et lugubre, elle a alterné avec les derniers râles de l'agonisant. Aux travailleurs des champs elle a signalé l'heure de la peine et le moment du repos; partout elle nous a parlé, partout elle nous a suivis, partout on l'a entendoe. Et maintenant, pour le cbrétieD qui meurt, pour les jeunes époux qui échangent la promesse de s'aimer, pour la victoire qoi illustre nos atmes, pour le triomphateur qui revient, pour l'enfant qui naît, fût-il le fils du prince, plus de cloche qui sonne comme elle sonnait hier. La cloche est partie! 11 manque soudain aox harmonies de la nature cette note vibrante qui les domine; tout est silen cieux comme la tombe, triste comme la solennité que célèbre l'Église. Au lieu de la cloche do matin, le coq seul chante, comme l'heure où Pierre renia le Fils de Dieu; au lieu de la cloche du soir, on n'entend que le cri sinistre de l'oiseao des sépul cres; et la Datore semble aussi se taire pour laisser retemir travers les mondes ce cri terrible du Sauveur expirant: Eli! Eli! lamma sabacthani! [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1