D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 48,ne Année. Samedi 6 Mai 1865. 4,966. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. A Rome, la dépotation *enue do Mexique poar négocier un arrangement relatif aux biens du ''clergé a eo depois qnelqne» jours une audience du Soa.eraio-Pootife, dont on n'a pas en besoin de chercher h satoir le résultat. Que peot faire, en effet, le Saint-Père poor an gonternement qui commence par trancher senlt les questions snr lesquelles il demande ensuite a négocier? Oo sait d'avance que la conr de Rome n'a pins qo'b s'ab stenir et b attendre. Les oégociationsentamées entre Rome et l'Italie, an sujet des sièges épiscopaux aoxquels il y a lien de pourvoir, suivent au contraire un cours régulier, et, quoique entuurées de difficultés nombreuses elles éveillent l'espoir d'an succès. Un second en voyé italien, M. Rossi, attaché comme aide de camp au prince Humbert de Savoie, va rejoindre b Rome M. Vegezzi, et l'on se complaît de plus en plus dans l'idée que cette double démarche, b laquelle M. de Persigny a, dit-on, préparé les voies, pourrait avoir d'heureux résultats. On prête b Pie IX les paroles suivantes: a Victor-Emmanuel désire arranger cette affaire de quelque manière que ce soit; l'empereur Napo léon le désire aussi et le demande; le Pape le veut, donc la chose se fera, t La Chambre des commooes s eu b s'occuper, dans sa dernière séance, de la question de l'exten sion du droit de suffrage électoral. A l'occasion de quelques pétitions, M. Saines, le cbampioo ordi naire de cette réforme a demandé la deuxième lecture du bill qui a ponr objet de réduire b 6.li». st. (i5o fr.) le chiffre do cens des électetirs des bourgs. La discussion a été ajournée b cause de l'absence de lord Paltuerston. hu France, le corps législatif vient de consacrer deox séances b l'examen de la question de savoir si l'état militaire ne devrait pas être mise en harmonie avec la situation financière. Suivant les nns, l'état militaire actuel de la France suffit b peine b ses besoins les plus restreints en temps de paix; suivaul les autres, il assure b l'armée française une trop grande prépondérance sur toutes les Batres armées du continent. Suivant ces derniers, on pourrait ssds inconvénient rédnire de 10,000 et même de 20,000 hommes le contingent annuel que la conscription doit fournir l'armée; soivant les premiers, il ne faut rieu changer b l'état actuel i des choses. La majorité partage ce dernier avis. Les nouvelles de l'Algérie sont attendues avec impatience. Nous voudrions donner nos lecteurs une explication d un fait qu'ils ont observé. Ils auront, sans doute, remarqué une différence importante, significative, entre la polémique des journaux catholiques et celle des organes de l'irréligion. Les pre miers,quand ils sont amenés examiner la situation politique et sociale de notre temps, étudier la nature des éléments qui composent la société, les idées qui I agitent, les tendances qui l'emportent, les hommes qui la dirigent, ne peuvent s'empêcher de ressentir une sorte d'effroi et d'exprimer les craintes qu'il conçoivent. Les seconds, au contraire, ne voient que sécurité dans le présent et sécurité dans l'avenir, qu'amélioration, que progrès. Nous n'avons pas apprécier le mérite et le bien fondé de telle ou telle manière de voir. Disons seulement que, pour notre part, nous craignons autant les optimistes que les pessimistes exagéréset nous croyons qu'il y a autant de dangers déclarer que tout va bien qu'à proclamer que tout va mal. Il y a incontestablement, aujourd'hui, pour la cause de l'ordre et du bien des forces actives, puissantes, intelli gentes, capables de contenir les éléments de désordre et de les vaincre s'ils triom phaient. Mais incontestablement aussi, il existe pour la société des abîmes qu'elle doit éviter, des dangers qu'elle doit vaincre: abîmes plus profonds, dangers plus redou tables que jamais. Mais pourquoi dont les organes de l'irréligion nient-ils ce fait, car c'est un fait, pourquoi persistent-ils ne pas voir ce qui est éclatant. Ce qui se passe dans la presse se ramér- queà la tribune, dans la littérature, partout. Dans le monde religieux on éproave des craintes, des terreurs même en considérant les complications redoutables qui peuvent surgir d'un moment l'autre; on les si gnale, on travaille les prévenir, les éloigner. Dans le monde irréligieux au contraire, ou ne semble ni les apercevoir, ni les redouter, on les prépare, on les ap pelle. Comment cela se fait il L'histoire nous apprend qu'il en a tou jours été de même; au 18' siècle, la veille de la révolution française qui devait amasser du sang, et étonner le monde par de si grands désordres et de si grands crimes, l'Église de France était saisie d'ef froi et elle entrevoyait dans un avenir rapproché les terribles conséquences de l'impiété et de la. licence qui régnaient alors; elle avertissait le peuple et les prin ces, et plusieurs de ses orateurs emprun tant le langage des prophètes, déroulaient du haut de la chaire chrétienne les tristes scènes qui allaient désoler le pays Mais Voltaire et ses adeptes, le régent, ses mi nistres et sa cour, le pouvoir et la littéra ture qui était la presse d'alors, riaient de ces frayeurs et méprisaient ces avertisse ments. La religion disparaîtrait sans doute, mais la royauté, la noblesse, l'ordre, la sécurité, demeureraient. Avant 1848 nous avons assisté au même spectacle. Dans toute l'Europe on voyait s'accomplir un travail de destruction so ciale; l'Eglise toujours attentive, toujours inquiète pour ses enfaDts, pour la société, signalait le péril, la catastrophe par la voix du Souverain-Pontife, des évèques, de ses orateurs, par la plume de ses écri vains. Mais le monde irréligieux, celui qui est hostile ou indifférent au christianisme, riait comme l'avaient fait Voltaire et la Cour. Ce qui se passe aujourd'hui n'est donc point du nouveau. Les.raisons de la sollicitude et des fray eurs de l'Eglise, de l'aveuglement et des témérités de la révolution sont bien sim ples. Le christianisme, c'est dire l'Eglise qni le personnifie, quoiqu'on dise et quoiqu'on fasse est tout la fois le fondement, le ciment et l'appui de la société et de l'or dre, de la liberté et du progrès; elle con naît donc leurs ennemis, et entrevoit de loin les dangers qui la menacent et dans sa sollicitude elle les signale au monde. La révolution au contraire qui travaille avec tant d'activité et souvent avec tant de succès la ruine de toutes les institutions, la destruction de tous les principes, connaît, elle aussi, l'heure des troubles et des ruines, mais craignant qu'on entrevoie ses desseins et qu'on aperçoive son but et l'œuvre qu'elle prépareelle s'efforce de plonger les esprits dans les préoccupations du présent pour les distraire des appré hensions de l'avenir. Puis l'Église qui n'est pas sur la terre pour un jour, mais qui doit assister toutes les destinées de l'humanité, s'in quiète constamment du sort que l'avenir lui réserve; en dehors d'elle au contraire, il y a une grande partie de la société dis posée s'étourdir et s'écrier cela durera bien aussi longtemps que moi. Pour tous ceux qui la composent, les avertissements du catholicisme sont importuns et ils voudraient les faire passer pour puérils. L'Église n'a que trop de raisons de craindre et de trembler, non pour elle, elle a reçu les promesses de vie, mais pour les intérêts de la société civile. Ce serait imprudence et folie que de mépriser ses enseignements et ses conseils. Dans sa dernière réunion, le Sénat a adopté la proposition de loi de MM. Malou et d'Anelhan, relative au paiement effectif du cens électoral. Cette proposition de loi, transmise la Chambre des représentants, a été soumise l'examen des sections et celui de la section centrale, et n'a rencon tré aucune opposition. La section centrale s'est prononcée l'unanimité pour son adoptioo. La commission parlementaire chargée d'étudier les questions de droit constitu tionnel que soulève le duel de MM. Cbaz.il et Delaet, soumettra prochainement la

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1