lavait des gants dans une solution de napbte, a eu la figure et les mains horri blement brûlées le liquide ayant pris subitement feu par suite d'une chandelle qu'on en avait approchée. Il est bruit en ce moment d'un projet de création Bruxelles d'une société sur les bases de la société des Docks entrepôts d'Anvers. Avant-hier le faîte de la nouvelle église de Laeken était pavoisé l'occasion de l'achèvement du couronnement du dôme de ce splendide édifice, érigé en mémoire de la reine Louise-Marie, et qui doit, assure-t-on être inauguré le 41 oc tobre prochain15' anniversaire de la mort de l'illustre princesse. La question de nationalité de M. Hy- mans déjà soulevée pour la première fois en 1859, par un électeur de Bruxelles, M. Stassin, lors de la vérification des pouvoirs du jeune député, vient de nouveau d'être mise en discussion. On annonce, en effet, que profitant de la révission annuelle des listes électorales, un jeune avocat du bar reau de Bruxelles, Henri Zwartebroeckx, a déposé, lundi dernier, au secrétariat de la commune d'Ixelles, une pétition par la quelle il demande la radiation du sieur Louis Hymans de la liste des électeurs pour la Chambre de la commune d'Ixelles. Le pétitionnaire prétend prouver que le sieur Hymans n'est pas belge, faute par lui d'avoir dans les formes et devant l'au torité déterminées par la loi rempli la déclaration requise pour être Belge. On nous assure que ce travail est fortement raisonné et que d'éminents jurisconsultes ont reconnu la valeur des arguments in voqués par le pétitionnaire. Le conseil échevinal d'Ixelles embarras sée de la réclamation et n'osant se prononcer sur le fond du débat, s'est abrité derrière le principe de l'autorité de la chose jugée, et a rejeté la réclamation par ce motif, qu'aucun jurisconsulte n'ad mettra, savoir, que M. Hymans ayant vu ses pouvoirs validés par la Chambre, la question de nationalité se trouve vidée. Mais le pétitionnaire, ce qu'on nous assu re, ne se contentera pas de cette décision, et l'on affirme que la dépulation perma nente et après elle la cour de cassation serontsaisies del'examen decette question. On écrit de Mons, G Mai Depuis quelques jours on est forcé d'interdire Pède tout rapport avec les autres prison niers. Deux fois on a trouvé sur lui des têtes d'allumettes phosphoriques, quand, après avoir séjourné quelque temps avec d'autres détenus, il rentrait dans sa cellule. Il ne s'est pas expliqué sur la manière dont il se les était procurées. Un hardi coquin s'était introduit, avant-hier, dans unemaison.au quai de l'Ourthe, Liège; la maîtresse du logis entre par hasard dans le salon où se trou vait le visiteur; aussitôt celui-ci lui deman de, avec le plus grande naturel, qu'on lui serve un verre de bière. Sur la réponse qu'il lui fut faite qu'il n'était pas dans un cabaret, il s'excusa et sortit mais peine était il dehors, qu'on remarqua que deux vases qui ornaient la cheminée avaient disparu. On rechercha vainement alors cet audacieux voleur, il avait trouvé son salut provisoire dans une fuite rapide mais il n'échappera pas longtemps aux investiga tions de la police, qui s'est immédiatement mise sa recherche. Depuis quelques jours il n'est ques tion que de la disparition de la commune de Lobbes de MM. Dupré, ingénieur-civil, ancien concessionnaire du chemin de fer de Chiraay Frameries; de M. André, notaire et de M. Lavary, bourgmestre. Nous avons voulu attendre la confirmation de ce fait avant de l'annoncer. Cette triple disparition occasionnera, dit-on un sinistre financier considérable. Comme il est possible que la justice ait intervenir dans cette triste affaire, nous croyons devoir, pour le moment, observer la réserve que les circonstances exigent. Journal de Cliarleroy.) A une époque où l'on entend partout glorifier les hommes de 93, leurs vertus, exalter la douceur de leurs mœurs privées que l'on oppose leurs mœurs publiques, i! est toujours bon de montrer, par des exemples pris dans leur vie intime, quoi se réduisent toutes ces complaisantes apo logies. A cet égard, tout ce qui louche leur vie, même les faits les plus anciens, présentent un intérêt qu'on pourrait ap peler actuel, et c'est le motif qui nous en gage reproduire l'histoire suivante Le dîner était serviet dans une pièce voisine de la salle manger, les nouveaux mariés, leur famille et quelques amis cau saient joyeusementnon sans donner de temps en temps quelques signes d'impa tience. Bar intervalle, une jolie petite fille, bien fraîche, bien sémillante, courait la fenêtre et regardait avec attention dans la rue. Vient il? lui criait-on. Non, maman, pas encore. Ce convive si impatiemment désiré, c'était Kobespierre.il se mariait ce jour-là avec la fille du menuisier Dupluy, et l'on n'attendait plus que lui pour le repas de noces. Cependant au coin le plus obscur de la salle était assise une jeune et belle femme, blottie dans cet angle de muraille comme pour éviter d'être importune; elle parais sait prêter l'oreille au moindre bruit qui pourrait annoncer les pas d'un homme. Son regard inquiet suivait tous les mouve ments de la petite fille, et en entendant sa réponse, ses lèvres tremblantes répétaient machinalement a Bas encore! Elle aussi attendait Robespierre. Mais ce n'était pas pour se livrer aux joies innocentes du banquet nuptial. Son époux elle languissait dans les cachots de la Conciergerie, et elle venait deman der sa grâce. Les doux propos des jeunes mariés, les sollicitations de leurs amis retombaient bien lourdement sur son cœur abîmé de chagrin. C'était un supplice affreux, pour tant elle en craignait la fin. Beut-être, après avoir vu Robespierre, il n'y aurait plus pour elle une minute d'espérance. Dis-donc, ma sœur, criait la folle petite fille en jetant ses bras autour du cou de la jeune mariée, il y a doue eu bien du monde condamner aujourd'hui?... Est- cequec'est longde condamner un homme? Il m'a promis des bonbons. On entendit sonner C'est lui, dit l'enfantet, avant d'ouvrir, elle courut prendre un gros bouquet de roses qu'elle lui offrit. Mercipetite dit-il en la caressant. Ah!... mon enfant, j'ai oublié tes bonbons; nous avons été bien occupés et j'étais si pressé de revenir... En même temps il s'avançait vers la jeune mariée qu'il embrassa en s'excusant de l'avoir fait attendre... Nous avons eu tant faire aujour d'hui, j'ai cru que nous ne finirions pas. Et il se jeta dans un grand fauteuil près de la table. Mon ami, lui dit tout bas la mariée, il y a ici une personne qui t'attend depuis bien longtemps. Où est-elle? L'inconnue s'avance en tremblant, peine pouvait-elle se soutenir. Elle se jeta aux genoux de Robespierre. Eh bien, qu'y a-t-il? dit celui-ci en considérant avec attention la belle jeune femme prosternée ses pieds. Elle avait repris un peu d'assurance, car le visage de Robespierre était riant et son regard exprimait de l'intérêt. Citoyen, dit-elle d'une voix douce, je vous en conjure, la grâce de mon mari... De ton mari? dit il en lui caressant les joues avec le bouquet de roses qu'il tenait la main, où est-il ton mari? A la Conciergerie. Qu'a-il fait? Comment s'appelle-il? Lamarlière Lorsqu'on l'a arrêté, il commandait... Ah! ah! j'entends, c'est un aristo crate, le comte de Lamarlière. Eh bien, qu'en veux tu faire de ton mari? Il est trop vieux pour toi; tu es fraîche, jolie, lu devrais être bien aise de t'en débar rasser. C'est un homme de mon âge qu'il te faut. Hein, qu'en dis-tu?... Madame de Lamarlière frissonna. Allons, reprit-il en lui passant la main sous le menton, pas d'enfantillage, reste dîner avec nous, et laisse-là ton vieux comte; il ne souffrira pas longtemps qu'est-ce après tout que la guillotine Une chiquenaude sur le cou les vertèbres du comte de Lamarlière ne seront pas plus dures que celles de feu son roi Aye aye Et il jeta son bouquet loin de lui avec l'humeur d'une petite maîtresse. Une épine lui avait effleuré la peau. La jeune femme pleurait sans pouvoir articuler une parole. Allons, sois raisonnable et prends ton parti, car pour ton mari, il mourra il faut purger la France de ces vieux restes d'aristocratie. Mon Dieu! sécria-telle d'une voix déchirante en levant au ciel ses beaux yeux noyés de larmes... Dieu! Ah! nous devons être très-bien ensemble; il était hors la loi, c'est moi qui l'ai rappelé en France... et il ricana bien haut. Sa victime ne parlait plus, la tête pen chée, elle sanglotait silencieusement. La

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 2