D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4Sme Année. Samedi 27 Mai 1865. Ko 4,972. LA CLÉMENCE D'UN ROI. YPRES. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQl'E. CONSTITUTION BELGE. Les nouvelles qui arrivent do Mexique, après avoir traversé les Etats-Unis, sont d'une natare in quiétante ponr les Français et pour cette excellente légion de volontaires belges qoe nous avons vn partir regret, il y a quelques mois. Nous avons sous les yeux les quelques paroles adiessées par le général Rosencraoz ses officiers et a ses soldats, pour les engager s'abstenir de toute expédition an Mexique. Le langage de ce général est plein de bon sens. Voici des paroles qui retentiront jusqu'aux Etats-Unis, c'est notre vœu bien sincère. «Le pays demande la paix grands ciis (the country cries for pence). L'Europe ne peut pas envoyer d'autre conseil a l'Amérique; toutes les contrées sont uuauitnes dans le vœu qu'elles offrent au peuple américain, comme naguère elles se sont associées ses douleurs nationales. En Europe, la Prosse est le pays que chacun doit observer en ce moment avec le plus anxieux intérêt. Une donble crise pèse en ce moment sor son gouvernement et sur le peuple. La crise est provoquée d'une part par la jalousie du pouvoir et de l'autre par une pensée d'agrandissement territorial que bien de gens prenneut pour do patriotisme. La Chambre des députés Berlin, dans sa séance de mercredi, a refusé d'accorder la décharge qoe lui demandait le gouvernement pour les comptes aotérieurs des dépenses de 1859 et 1860. Elle statuera sur les comptes de 1861. Nous ne nous exprimons qu'avec la plus grande réserve depois quelques jours sur les négociations ouvertes entre Rome et le roi Victor-Emmanuel Suite. Voir notre numéro de mercredi dernier. II. Entouré d'amis mauvais conseillers, excités par les plaisirs, le comte Eudes avait retrouvé son ca ractère, un instaut paralysé par la terreor générale; de nouveau, turbulent, ambitieux, il résolut de s'emparer prochainement de Melun. Comme cette place de Melon était bien fortifiée et difficile prendre, le comte de Champagne pensa qu'il valait mieux s'y ménager des intelli gences et I obtenir par la trahison, il s'entendit, a cet effet, avec son ami Odou de la Rocbette, proche pareot de Gautier, châtelain de Melnn celui ci était d'une avarice qui ne pouvait être surpassée que par celle de sa femme le vicomte Odon se rendit auprès de ce couple adorant la même idole, fit briller h leurs yeox l'or du comte de Champagne, caressa leurs oreilles par de sédui santes promesses, et parvint bientôt le gagner. Toutes les conditions arrêtées, tontes les mesures prises, l'iodigoe marché fut conclu, a la graode satisfaction de la dame Gantier. elles éveillent daos certains esprits beaocoop d es pérances; mais elles sont violemment combattues par d'autres. Nous ne serions uollement surpris d'appreodre que, au moment de toucher leur terme, un incident survint et les fil avorter. Les jonroaux et les correspondances de Saint- Pétersbouig ne nous laissent aucun espoir d amé lioration pour les provinces polonaises. Le général Mourawieff reste l'homme modèle que les organes du parti russe recommandent I l'étude et h l'imita— tioo de ses successeurs. Une dépêche de Londres annonce l'arrestation de M. Jefferson Davis; la même dépêche nous apprend que M. de Mootholon a été reçu par le président Johnson et que l'entrevue a été des plus amicales. La Chambre des représentants a pro cédé hier au second vote du projet de loi sur les crimes et délits commis par les mi nistres hors l'exercice de leurs fonctions. Les articles amendés au premier vote ont été maintenus dans la rédaction adoptée mardi et mercredi. L'ensemble du projet de loi a été voté par 63 membres contre 25 et 7 abstentions. Aux termes d'une modification précédemment introduite l'art. 10 et dernier, la loi ne sera obliga toire que pour une année partir du jour de sa publication. i 11 On lit dans une correspondance bruxel loise de YAmsterdamsche Courant: J'apprends que la veuve Meyer, la pré tendue épouse morganatique du Roi, va quitter le pays et se rendre son domaine situé entre Cologne et Dusseldorf. Nous souhaitons le bon voyage la veu ve Meyer et surtout qu'elle ne revienne pas. Uo jour, dans le verger du château, elle s'entre tenait avec sou mari de cet affaire, lorsqu'elle aperçut, au pied d'un arbre voisin, on homme qui paraissait très-profondémeot endormi. Quel était cet homme?... Son sommeil était-il bien réel?... N'avait-il enfin rien entendu Voilà ce que tout bas se demandaient les époux effrayés. Quelques gardes, accooros la voix de Gautier, réveillèrent le dormeur obstiné, on le reconnut alors pour Christieo, ami du jardinier, et, bien le châtelain pensât n'avoir rein redouter de ce rustre pro vençal, il jugea prndent de s'assurer de sa per sonne et de l'envoyer en prison; de sou côté Ch'istien trouva prudeot aussi de o'y pas séjour ner longtemps, et aussitôt il se mit en devoir de préparer son évasion. Ao moyen d'une lime qui se trouvait cachée dans ses vêtements, il se débarrassa d'une barre de fer qui défendait le soupirail de sod cachot, et ooe nuit, se glissant par cette ouverture encore assez étroite, il tomba dans la Seine; mais, habile nageur, il ne fol point déconcerté par cette chute, et sut bientôt gagner l'autre rive. Ayant parfaite ment entendu la coversatioo de Gautier et de sa femme, connaissant tous les secrets de la conspi- ratioD, Christieo résolut d'aller cooter an roi le danger qui menaçait sa ville de Meluo. Quelque dilligeoce qu'il voulût faire, il lui fallot plus d'une Avant-hier, jour de l'Ascension, les bou levards intérieurs de la ville étaient très- fréquentés. La Régence d'Ypres a su tirer de nos anciens remparts le meilleur parti possible. Les travaux de jardinage qui y ont été exécutés en ont fait une suite de magnifiques jardins qui tous se relieDt entieux d'une manière admirable et du haut desquels la vue s'étend avec complai sance tantôt sur l'antique et belle cité flamande tantôt sur ses pittoresques alen tours. Dans notre feuilleton Ypres dans vinqt ans (Propagateur des 31 mai et 7 juin 1856), nous écrivions entre autres Évoquez vos souvenirs. Il y s vingt ans, la ville perdait l'honneur très-peu profitable d'être une place de guerre; mais elle gardait avec tous ses établissements militaires, son Esplanade, son ma gnifique Champ-de-Mars de la Plaine d'AmoDr, l'abondance et la qualité des eaux, la richesse du pays en fourrages savoureux; elle gardait par droit de raison et de justice le privilège d'être une ville de garnison. Elle hypothéquait ce titre légitime sur le bon sens des ministres de la guerre présents et futurs. Elle gagnait an démantèlement, de l'air, de la liberté, de l'espace. Celait elle profiler d'avoir échappé h la captivité intràmurale. E Ile l'a fait. Si vous pouviez voir comme moi, les belles promenades ombragées gui. en place des remparts, interdits plus ou moins la circula tion, en place des bastions, lunettes, ouvrages cornes, Jorts avancés, etc., forment la ville une ceinture de verdure et de fleursvous seriez ravi des grands massifs d'arbres verts qui surgissent du sein desfossés toujours alimentés d'nneeau pure, eDtre le boulevard extérieur devenu le Longr.baraps fréquenté par nos gentlemen rider s et nos élégants équipages, et bordé de charmantes maisons de campagDe, et l'ancien mur de ville devenu un jardin suspendu! semaine avaot d'arriver au but de son voyage car, fugitif des prisons de Meluo, les précautions qu'il avait prendre pour échapper aox poursuites de Gautier, ajoutèrent encore aux difficultés habi tuelles qoe les voyageurs éprouvaieot cette épo que dès qu'il aperçut les murs de Paris, il oublia sa fatigue et marcha d'un pas ferme vers le palais de la Cité, habité par le roi Robert, qui n'a vait pas voulu quitter la demeure de sou père. Christieo savait que ses habits de mendiant le serviraient mieux pour arriver auprès du roi, qu'une belle cotte de maille ou qu'uo vêtement d'étoffe d'or ou d'argem, portant riche armoirie le bon sire aimait se voir entouré de pauvres, et n'éprouvait aucun dégoût pour leuis misérables haillons. Le Provençal marchait donc avec confian ce vers la demeure du père des malheureux, lors qu'il entendit des chants religieux partant de l'église adossée au palais. Cet édifice, que la piété de Robert veoait de faire élever sain t - Nicolas, patron des époux, parut, avec raison, d'une grande beauté au aou'reau-veou. Pour être continué.) (i) Ce qui rendait les voyage* fort rares, on lie voit la preuve dans une lettre écrite au comte de Melun par l'abbé de Cluny, qui refusait de venir Paris: Ne peuvant, disait- jl, entreprendre un aussi long voyage dans uue contrée étrangère et inconnue

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1