- Il nous reste dire quelques mots de la décoration des rues. Notons que, contrai rement ce que nous avions annoncé, la Régence n'a pas contribué dans cette or nementation. Les habitants ont donc seuls dû se charger de ce soin. Et cependant la décoration n'a jamais été pins générale. Non-seulement les rues que devait suivre le cortège, mais un grand nombre d'autres rues avaient été converties en véritables voies triomphales. Quant l'illumination d'avant hier soir, nous pouvons dire aussi qu'ellen'ajamaisétéaussigénérale ni aussi belle. L'article qui précède était composé quand on nous a communiqué les lignes suivan tes Nous sommes heureux de pouvoir ren dre un éclatant hommage au sentiment si éminemment religieux dont les habitants de notre ville ont fait preuve dans la journée de lundi ce jour où ils avaient le bonheur de recevoir pour la première fois leur nouvel évêque, restera profondément gravé dans tous les cœurs il a été une éloquente expression de la vivacité de leur foi et de leur respect filial pour leur pre mier Pasteur, pour le représentant de Dieu auprès de son peuple, il a prouvé aussi a un tout petit nombre d'hommes, que leur position appelait rehausser l'éclat de cette fête et qui pour de ridicules prétextes ont jugé plus propos de s'ab stenir, qu'à défaut de leur concours la foi cependant a réussi se manifester dans sa plus douce et plus joyeuse expression. Le cortège organise pour introduire Sa Grandeur, était aussi nombreux que bril lant et varié parti de la Place de S' Martin un peu après M heures, il est arrivé la station au moment même où Mgr. y des cendait. L'administration du chemin de fer avait eu la délicate attention de pavoi ser ses bâtiments et d'en mettre les salons la disposition de Sa Grandeur. Bientôt parut tous les regards l'auguste pré lat revêtu de ses vêtements pontificaux, et se joignant au cortège, il parcourut tra vers une foule immense les différentes rues de l'itinéraire qui toutes étaient plan tées de sapins et ornées de guirlandes et de festons partout flottaient les couleurs nationales, des handerolles, des oriflam mes et des drapeaux aux armoiries du prélat Les habitants avaient rivalisé de zèle et s'étaient en quelque sorte disputé qui ornerait le mieux sa maison, qui ferait le mieux éclater son dévouement au pre mier Pasteur du diocèse. Sa Grandeur avait le visage rayonnant de bonheur elle était visiblement émue de l'entrée solen nelle qui lui avait été préparée et du pro fond respect que lui prodiguait celte foule immense, et d'une main que faisait trem bler son émotion,elle répandait sur toutes Jes tètes ses bénédictione paternelles. Le cortège s est avancé dans l'ordre le plus parfait jusqu'à la Grand'Place oh! qu'il était imposant 1 aspect qu'offrait notre im mense marche au moment où le cortège tout entier se trouvait échelonné sur ses quatre faces appuyant ses flancs sur une foule compacte, el que Sa Grandeur mon- lée sur l'estrade et se tournant vers celte multitude de pieux fidèles entonnait d'une voix solennelle le lienedicat! Un roulement de tambours parcourut toute la place la foule était tombée genoux et toutes les têtes s'inclinaient pour recevoir cette so lennelle bénédiction. Il faut un sentiment religieux pour créer des fêtes et pour par ler aux masses un langage qui pénètre jusqu'au cœur. Après cet acte religieux accompli avec une si pompeuse majesté, le cortège par une heureuse inspiration fit le défilé devant Sa Grandeur c'est alors qu'on put ec goûter l'ensemble et en ad mirer l'ordre et la richesse. Quelle fraî cheur dans les costumes, quelle élégance dans le maintieu et la démarche, quel heureux choix dans les groupes! Quelles étaient gracieuses par dessus tout ces douze bergères qui formaient le groupe d'honneur! Quel légitime orgueil animait ces gardes civiques qui s'étaient si géné reusement offerts pour escorter Sa Gran deur! Qu'ils étaient nobles dans leur enthousiasme ces nombreux élèves du collège S'-Vincent de Paul qui dans leurs chaleureux vivais exprimaient une pre mière fois la reconnaissance qui les ani me envers celui qui préside leur in struction el leur éducation chrétienne! Qu'ils étaient intéressants ces petits en fants ces jeunes gens ces jeunes vierges qui représentaient soit lés différentes con fréries de nos paroissessoit l'une ou l'autre scène de la vie de N. S., soit l'un ou l'autre attribut la dignité épiscopale! Monseigneur ne put s'empêcher d'expri mer tout haut sa satisfaction, el de répéter qu'il ne verrait plus dans aucune ville de son diocèse le spectacle dont il jouissait. Dans le même ordre et avec la même ré gularité qu'il était arrivé la Grand'Place, le cortège rentra S'-Martin, laissant tout le monde dans la joie el l'admiration. Il n'y avait qu'une voix parmi tout le peuple, c'est que le cortège organisé pour la récep tion de Mgr., effaçait de loin tous ceux qui avaient été organisés depuis longtemps c'était, disait on, une éclatante manifesta tion des sentiments de foi et de piété des Yprois c'était la réponse qu'il fallai aux chicanes d'une mauvaise presse et aux sug gestions de ceux qui n'auraient rien omis pour arrêter l'élan et éteindre le zèle de notre généreuse population. Honneur en soit rendu ceux qui ont organisé cette fête c'est leur voix qui a été écoutée ce sont leurs efforts qui ont été couronnés. Honneur en revienne aux habitants de la ville d'Ypres. S. A. R. le prince Léopold-Ferdinand. comte de Hainaut. a accompli avant-hier sa sixième année. Ce priuce, deuxième des trois enfants issus du mariage du duc de Brabant avec l'archiduchesse d'Autriche Marie-Henrietteest né au château de Laeken le 12 juin 1859. A l'occasion de cet anniversaire, les troupes de la garnison ont été passées en revue sur la Grand'Place. Quelques minutes avant l'arrivée de l'évêque la station du Railway, un feu de cheminée s'est déclaré dans une maison netterue de Terre. Grâce de prompts secours, le feu a été bientôt éteint. Le feu d'artifice tiré devant la maison de M. Vandermeersch-Deneckere, pendant l'illumination d'avant-hier soir, avait attiré une foule de curieux avides de contempler ce magnifique spectacle. Mgr. l'évêque de Bruges a administré hier en l'église de S' Martin le sacrement de la Confirmation. MM. les membres de la commission pour la décoration de la Grand'Place ont fait procéder hier la vente publique des sapins et de quelques décors. La vente a produit environ 60 francs. Un secrétaire communal des environs de la ville a passé la nuit dernière au Bureau de Police. Ce personnage avait trouvé de bon ton d'arracher quelques petits drapeaux qui servaient la décora tion de la rue de Lille. Dame Police a cru de son devoir de récompenser un si beau zèle. Ce matin, 7 h., Mgr. Faict a adminis tré les sacrements de l'Eucharistie et de la Confirmation a des élèves du collège épiscopal. Aujourd'hui 3 h. 45 de relevée, les cloches de toutes les églises et oratoires de la ville ont annoncé le départ de Mgr. Faict, évêque du diocèse de Bruges. S. G. est partie pour Poperinghe. Les tirs la cible pour les prix du Gou vernement, pour tous les gardes du batail lon et de la demi-batterie, sont fixés aux jours suivants 19, 26 juin; 3, 10, 17, 24 juillet. ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du 24 mai dispose que M. A. Jacqué, actuellement receveur de l'enregistrement des actes civils et du droit de succession Bruges, conservera la re cette de ce dernier droit. Par le même arrêté, M. A. Noé, rece veur des actes judiciaires et des domaines Bruges, est nommé receveur de l'enre gistrement des actes civils, et M. J. Hans- sens, vérificateur de première classe de l'enregistrement el des domaines Bruges, est nommé receveur des actes judiciaires et des domaines en la même ville. NOMIN ATION ECCLÉSIASTIQUE. Mgr. l'Evêque de Bruges a nommé: Vicaire Passehendaele, M. Van Henyn- ghe, vicaire a Bavichove Vicaire Bavichove, M. Gaullet, coadju- teur Coyghern Coadjuleur Coyghern, M. Sengier coadjuleur Passchendaele.. CHIiOMQUE JUDICIAIRE. Le conseil de guerre du Brabant, s'est occupé, dans son audience d'avant hier d'une affaire fort grave charge d'un ca pitaine instructeur l'école militaire, M. Leroy, inculpé d'abus de confiance,de mal versation. etc. dans la question des deniers qui lui étaient confiés. L inculpé qui était pensionné depuis quelque temps a été condamné deux an nées de détention el la cassation de son grande.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 3