D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48me Année.
j\o 4,985.
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Abd el-Kader est Paris. Nous 8vionsb l'avance
attaché b cette démarche de l'ex-émir des Arabas
un certain intérêt. Ce nom seul réveille le souvenir
de la lotte pendant dix sept ans sur le sol africain
de toot une race pins grande par le conrage que
par le nombre. Dans l'accueil empressé fait par la
France a un ancien ennemi, nous nous plaisions h
voir percer un sentiment généreox d'un boo exem
ple. Mais voici qu'on oons annonce qn'Abd-el-
Kader arrive suivi d'un ours et accompagné de
deux Circassiennes que l'on dit être fort belles,
quoiqu'elles soient défendues par des voiles épais
contre les regards de tous. Eh bien I nous avouons
que cette escorte nous paraît vulgaire et presque
ridicule. Abd-el-Kader, seul avec les sonvenirs qui
s'attachent h sa carriète, était plus graod pour nous,
il y a quelques jours, qu'il ne l'est aujourd'hui en
compagnie de ces deux Circassiennes et de cet ours
qui, mené en laisse dans les rues de Paris, pourrait
bien attirer les rigueurs d'un commissaire de police
esclave des règlements.
Donnons aujourd'hui toute uotre attention b la
situation tous les jours pius dificile du prince Fré
déric d'Auguslenbourg. Il a été l'objet de mani
festations très-cordiales dans la journée du 6
juillet. Malgré la Prusse et en partie peut-être a
cause de la défense formelle qu'avait faite le com
missaire prussien, des dépotatioos nombreuses sont
venues au château du prioce, b une courte dislance
de Kiel; on lui a présenté les vœux et les espéran-
ces de cette population, arrachée au Danemark
i
Suite. Voir notre numéro du samedi 8 juillet.
Hugues de Beauvais était tombé très malade a
Orléans. Marguerite l'apprit; le danger qui mena
çait cette chère vie était le seul qu'elle redoutât
maintenantles obstacles et les périls de la route,
rien ne pouvait l'arrêter Alix partageait son. in
quiétude et son dérir d'aller donner ses tendres
soins au malade. Le sire de Saint - Martio voulut
chercher b les retenir, mais les conseils de la pru
dence se trouvaient en telle opposition avec leur
vive inquie'tode,qu'ilsne purent ébranler un instant
leur résolution. Alors le vieux parent, fort contristé
de ne pouvoir accompagner les voyageuses, fit
armer les plus braves do château pour leur donoer
nue escorte capable de les garantir des attaques des
Normands et de tous autres malfaiteurs. Elles se
mirent en route et la dame de Beauvais se sentit
moins malheureuse, car rien D'ajouté autant b l'agi
tation morale que l'iuactiou physique. A chaque
pas qui la rapprochait de son mari elle retrouvait
un peu d espérance. La matinée avait été belle,
mais chaude; vers une heure, des nuages orageux
s'amoocelèrenl, la caravane était alors daos oue de
ces immenses forêts de pins qui couvrent le pays;
les chevaux, tourmentés par les moostics dont l'air
était rempli, ne pouvaient avancer qu'avec peine
daos les terrains sablonneux, et on entendait rugir
la mer, ce qui aononçait encore l'orage; en effet
bientôt des éclairs sillonnèrent le ciel, et le ton
nerre fit entendre sa voix menaçaoïe. Les dames
commençaient b s'effrayer on peu," mais que devin
rent elles, grand Dieu! lorsqu'une horde étrangère,
poor passer sous une domination qu'elle ne con
naît pas encore. Tout s'envenime de ce côté.
Le paquebot VImpératrice Eugénie, qui a
qoitté Ver* Croz le t4 juin, est entré avant-hier
b deux heures de l'après midi dans le port de
Sairit-Nazaire. Nous ne connaissons pas encore les
nouvelles que re bâtiment apporte, mais d'avance
nous affirmons qu'elles sont excellentes. El pour
tant nous doutons qu'elles annoncent l'échaDge
de nos pauvres volontaires devenus, depuis trois
mois, les prisonniers de Rpgoles. Il faut bien du
temps b ce qu'il semble pour régler une conven
tion mexicaine sur un point quelconque; et puis,
lorsque la convention est faite il faot bien des
précantions pour écbapper aux surprises dans
l'exécution.
Uo bomme d'Etal italien très-considérable, M.
Boucompagni, vient de publier son opinion sur les
accords projetés du royaume italien avec la cour
de Rome et se pronooce pour la conciliation.
Le Pape, dit-il, est disposé b recommander
aux évèques la loyale observation des lois. Ce fait
seul a nue telle importance que nos eouemis
comme nos amis s'en sont émus. Mais ce fait,
comme tout autre, ne portera ses fruits que lorsque
le projet sera devenu réalité. Je désire que cela
arrive. Il faut en ce moment attendre qoe le
fruit mûrisse.
La Chambre des Représentants a abordé
la discussion des articles du projet de loi
concernant les fraudes électorales. De
deux amendements proposés l'article 1er
de ce projet par MM. Giroux el de Theux,
d'un aspect hideux, tomba soudain sur leur escorte
eo poussant des cris aigus qui semblaient appartenir
b l'enfer. Le nombre de ces assaillants ne laissait
aucun espoir de salut, et, malgré la vigoureuse
défense des geos de leur escorte, les voyageurs
lurent bientôt au pouvoir de leurs ennemis, et
ceux-ci calculaient déjb la riche rançon que pour-
rail leur valoir la femme d'un comte du palais.
Alix et sa triste compagne étaient plus mortes
que vives. Eu croupe derrière ces affreux pirates
pendant plusieurs heures, elles traversèrent la
forêt; l'orage, la pluie, les éclairsajoutaient a
l'horreur de leur posirioo; arrivés au bord de la
mer, le temps s'était calmé. La plupart des Nor
mands se rejetèrent dans les bois; les autres, char
gés des prisoouiers, cherchaient leur barque pour
rejoindre le vaisseau; et, comme elle avait été ra
menée b bord, ils allaient appeler pour qu'on la
leur reovoyât, lorsqu'ils aperçurent une misérable
barque. Un pauvre diable s'y était endormi; le
prenant pour uo pêcheur, et ue voulant point per
dre de temps, ils le poussèrent du pied et lui or
donnèrent de les conduire. Cet homme leva la tête,
et debout bientôt, il lut prêt b obéir. Les deux
prisonnières se laissaient entraîner, s'apercevant a
peine de ce qui se passait autour d'elles; Alix
avait encore pu conserver un trésor qoe les Nor
mands lui laissèrent b cause de son peu de valeur,
c'était un petit Christ qui lui avait été donné le
jour de sa première coromuuion, elle le pressait sur -
son cœur, demandant a celui qui a supporté tant de
doleurs,du courage pour elle et sa mèreadoptive!...
Une forte secousse la sortit de ces réflexioos, oo la
prit brusquement par le bras pour la faire monter
b bord, elle mettait le pied sur l'échelle de corde,
lorsque tout bas on loi dit Courage espe'taoce
l'un a été écarté par la question .préalable,
et l'autre, rejeté par 49 voix contre 22 et
une abstention.
C'est au même article que M. Delcour
avait rattaché son amendement tendant
obtenir la publicité des séances des dépu-
tations permanentes où seront examinées
les réclamations au sujet de la formation
des listes électorales. Cet amendement a
également été écarté par la question préa
lable, qui a été prononcée par 48 voix
contre 23.
L'époque de la moisson étant cette année
un peu précoce, nous croyons le moment
venu pour réclamer de M. le ministre de
la guerre le renvoi en congé de tous les
miliciens que les besoins du service lais
sent disponibles, et vu l'état de paix ils
sont très-nombreux. Cette mesure émi
nemment utile, àb laquelle M. Chazal ne
s'est jamais refusé jusqu'ici, dous semble
avoir été oubliée celle année. En effet, ni
le Moniteur, ni aucun des nombreux orga
nes dont dispose le ministre n'a annoncé
jusqu'ici qu'une décision eut été prise
cet égard.
Nos avis d'Allemagne nous apprennent
que la Belgique s'est déjà laissée devancer
dans cette voie vraiment libérale où elle
devait tenir honneur de marcher en
toute première ligne.
La Bavière vient de décider que du 1"
juillet au 23 août les compagnies seront
réduites 15 hommes, et si les besoins
l'exigent un plus grand nombre de congés
sera accordé.
Dieu et le chevalier Guy De vous abandonneront
pas! Elle se retourne, et dans le batelier, qu'elle
n'avait point encore aperçu et qui s'e'loigne d'un
air iodiffe'reot,ellereconnaîtChristien le Provençal
L'armée dn duc de Guienne, augmentée des
seigneurs de Poitou et de Saiotooge, ainsi que des
pèlerins de diverses contrées était campée en
Poitou celle des Danois se voyait b une petite
distaoce, mais du côté de la mer; tout se disposait
de part et d'antre pour en venir aux mains; la plus
grande activité régnait dans les deux camps. Une
nuit, la sentinelle qui veillait sur le camp français,
vit arriver un bomme qui demandait b être con
duit, b l'instant même, auprès do chevalier de la
Rochelle.
Craignant qu'il ne fût un espion envoyé pour
examiner leur nombre, ou avec quelque antre per
fide dessseio la sentinelle fit le cri convenu;
plusieurs soldats arrivèrent; vainement ils voulu
rent questiooner l'étranger, il assura qu'il ne ré
pondrait qu'à Guy de la Rochelle auquel il venait
rendre un service important. VoyaDt l'obstination
de cet homme, ils prirent le parti de lui lier les
mains, de lui bander les yeux et de le condoire, au
travers de l'armée endormie jusqu'à la tente de
Guy de la Rochette. Celui-ci, comme c'était
l'usage eo temps de goerre, n'avait point quitté son
armure son casque et ses armes reposaient b ses
côtés, il s'en saisit, réveillé en sursaut par le bruit
des soldats qui entraient dans sa tente Il n'est
poiot encore question de dégaîner, noble chevalier,
dit un sergent, mais d'un espion, sans doute, qui
arrive b celte heure, sous prétexte de grand service
b rendre a votre seigneurie. On introduisit alors
l'espion prétendu, et quand le mouchoir qui cou-