D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Sme Année
LA CLÉMENCE D'UN ROI.
No 4,986.
Toute la séance d'hier de la Chambre
des représentants a encors été absorbée
parla discussion de l'amendementproposé
par M. Orsl l'art. 2 du projet de loi sur
les fraudes électorales. Cet amendement a
été combattu par MM. J. Jouret, Kervyn
de Lettenhove, de Theux et Rodenbach,
mais défendu par MM. Guillery et Giroul.
A la fin de la séance, M. Orts, sur l'in
vitation de MM. Muller et Frère, a fait con
naître un moyen pratique pour mettre son
amendement exécution. A cet effet, il
propose que l'électeur dont la capacité est
contestée soit admis en faire la preuve
devant l'autorité qui juge en matière de
contestations électorales. Dans le cas où
l'électeur ne demanderait pas fournir la
preuve de sa capacité, il serait rayé de la
liste électorale.
L'affaire du duel de MM. Delaet et Cbazal
a été appelée mercredi on.e heures de
vant la cour de cassation, toutes chambres
réunies. La salle était comble.
La cour qui siégeait, en audience solen
nelle et publique dans sa grande salle
d'honneur, était présidée par M. le premier
président, le vénérable baron de Gerlache.
M. Leclerc, procureur-général, occupait le
siège du ministère public.
MM. Delaet et Ghazal, cités officieuse
ment par lettre de M. le procureur-général
près la cour de cassation, étaient présents.
Ils ont pris place au bauc du bureau. M.
Gbazal ainsi que son témoin, M. le général
Soudain de ISiederwerth étaient en habit
de ville.
Deux témoins seulement avaient été
appelés déposer M. Nothomb, membre
de la Chambre des représentants, témoin
de M. Delaet, et M. le général Soudain de
Niederwerth, témoin de M. Cbazal.
La parole a été donnée M. procureur-
général pour faire l'exposé de l'affaire
déférée la cour.
11 est donné ensuite lecture, la réqui
sition du ministère public,du procès-verbal
du commissaire de police de Saint Josse-
ten-Noode. Puis il est procédé l'audition
des témoins.
La parole a été ensuite donnée MM.
Delaet et Chazal pour présenter leurs
moyens de défense.
M. le procureur-général Leclerc a pré
senté ensuite son réquisitoire,en soutenant
que M. Delaet devait être considéré comme
le provocateur, et en demandant son
égard une peine plus forte, celle de trois
mois d'emprisonnement et 300 fr. d'amen
de, tandis qu'il n'a requis contre M. Chazal
que deux mois d'emprisonnement et 200
fr. d'amende, laquelle amende, en la qua
lité de militaire, devait être commuée en
8 jours d'arrêt.
La cour s'est ensuite retirée pour délibé
rer; l'instruction orale de l'affaire, l'au
dience, n'avait duré qu'une demi-heure.
Après une délibération qui n'a pas pris
moins d'une heure, la cour est rentrée en
séance, et M. le premier président a pro
noncé son arrêt qui condamne M. Delaet
trois mois d'emprisonnement et 300 francs
d'amende, avec la contrainte par corps en
cas de non-paiement de l'amende et des
frais, pendant huit jours; le général baron
Chazal deux mois d'emprisonnement et
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Noos ne parvenons pas encore i porter on juge
ment certain sur ce que pourront être dans leur
ensemble les élections anglaises; les renseigne
ments nous manqueot; mais nous pouvons du
moins parler de celles de Londres.
On veut y voir un triomphe nouveau et plus
éclatant de l'opinion libérale; on se tiompe. Qui
donc en Angleterre porte le drapeau libéral? Ne
serait-ce plus lord Palroerston?
Si, comme nous le croyons, cet homme d'État,
ce mioistre en est resté jusqu'ici le plus exact re
présentant, nous sommes fondés b dire que c'est
lui, que c'est le libéralisme qui vient d'essuyer un
échec. Le parti radical a obtenu une victoire signa
lée et inattendue.
Quelques joornaux de Londres se montrent plus
satisfaits, plus fiers aujourd'hui qu'ils ne l'étaient
hier Londres a fait son devoir, s'écrient-ils, la
capitale est daos son rôle; elle marche b la tête du
mouvement. Ce mouveroent-lb, s'il était réel, pla
cerait, entraînerait rapidement l'Angleterre b une
grande distaoce du point où veut se mainteoir
lord Palmerstoo. Attendons!
En France, les préfets rédigent leurs circulaires
électorales; ils invitent sur certains points b la mo
dération, sur d'autres b la lutte. Tout dépend des
lieux et des circonstances.
L'Indépendance qui n'est pas suspecte en
pareille matière, a reçu d'Italie des nouvelles qui
sont dignes d'attention.
Ou ne saurait se faire une idée, dit le corres
pondant de ce journal, de l'apaisement qui s'est
produit dans les esprits. Beaucoup de ceux qui ont
demandé Rome pour capitale sont d'accord aujour*
d'hui sur la nécessité de faire quelques concessions
qui permettent l'entente de l'Italie et do Pape.
Dans un temps très-rapproché l'Italie occupera
auprès du gouvernement pontifical la situation
qu'avait la France.
Le même correspondant présente comme cer
tain le prochain avènement d'un ministère Ratazzi.
Suile. Voir uotre numéro du mercredi i a juillet.
VII.
Le duc de Guiénne attaqua les Danois, le choc
fut rude, on se défendit avec une égale vigueur de
part et d'antre; mais la victoire, un moment en
balance, resta aux Fraoçais, grâce an courage de
Guy et des siens, qui vinrent tomber b l'improviste
sur le derrière de leur armée; la valeur des assail
lants leur fit croire b on bien plus grand nombre,
ils ne pensèrent plus qu b rejoindre leurs vaisseaox,
et ils ne se crurent en sûreté qu'au milieu de l'O
céan, dont ils quittèrent les bords b tonte voile.
Le doc remercia le chevalier de la Rochette du
secours efficace qu'il lui avait prêté,proclantaot que
le départ des Danois était dû au courageox conp de
main qu'il n'avait pas craint d'entreprendre. Il lui
fit accepter plusieurs beaux présents. Toute la
contrée lui témoigna sa gratitnde, et la comtesse de
Beauvais, lui dit Et moi aussi, je sautai bientôt
vous donner une récompense!
D'après les correspondances de New York, do
X** juillet, la santé dn Président donne qoelqnes
inquiétudes. Celle de Jefïerson Davis est égale
ment dans un état peu satisfaisant.
On signale dans l'atmée de nombreux faits
d'indiscipline.
La comtesse oe retrouva le repos que lorsqu'elle
sut enfin des nouvelles de son mari. Arrivé au
camp du duc de Guienne, elle apprit que le comte
de Beauvais avait recouvré la sauté; tous les cha
grins passés s'oublièrent, et accompagnées de Guy
de la Rochette, les deux dames prirent enfin la
route d'Orléans.
Ce fut avec une vive joie que la dame de Beau
vais revit son mari, il était en pleine convalescence,
mais ne pensait point b se rendre b Paris, le roi
devant très-prochainement venir b Orléans. Le roi
Hogues n'accompagnait point la cour b Orléans, b
cause de la mésintelligence, toujours plus grande,
qui régnait entre loi et sa mère; Guy ne put donc
passer que peu de jours daos cette ville. Le soir où
il fit ses adieux b ses amis, il s'en allait trisiement,
lorsque, au coin d'une rue déserte, il sentit saisir
son bras; il se re'ouroe et voit près de lui un hom
me recouvert d'one espèce de sac de pénitent, qui
l'examinait avec attention; il allait se mettre en
garde, lorsque cet homme lui tendit la main en
disant Sois-moi, seigneur de la Rochette, nos
amis t'attendent. Et aussitôt il se mit b marcher
Guy ne trouvant rien d'hostile dans les manières
de celoi qui l'avait abordé, pensant qu'il s'offrait
peut-être quelque occasioa de rendre service, et
curieux de savoir quels pouvaieut être ses amis,
daDS une ville où il croyait D'avoir qu'une ou deux
connaissaDces, se mit b suivre l'inconnu sans répli
quer un seul mot. Ils marchèrent assez longtemps,
passant par diverses rues étroites et boueuses, enfio
ils arrivèrent b la porte d'une maison d'assez triste
appareuce; le guide du chevalier frappa trois fois le
solavecson pied, etla portes'ouvrit.Ilsdescendirent
un escalier et furent ensuite introduits dans une im
mense salle souterraine, éclairée par des lampes sus
pendues au plafond; une foule de gens remplissait
cette salle, oDe femme occupait la tribune, et dé
veloppait avec feu les avantages des doctrines
qu'elle professait Ciel fit Guy tout bas, se re
pentant d'avoir si facilement suivi l'inconnu, me
voici au milieu des hérétiques! mais, que vois-je?
Étieone, l'ancien directeor de la reioe, lui, dans
cette assemblée? O mon Dieu! a-t-il donc perdu
la raison Et cet homme, si attentif, qui semble on
des adeptes privilégiés, c'est Ardfast, ce chevalier
normand, que la reine agréait eD sa cour; mal lui
adviendrait, le pauvre gentilhomme! si elle le
savait l'un des chefs de ces hérétiques auxquels,
chaque jour, elle envoie des malédictions pour
ma part, je oe pois le souffrir, mais je me garderai
de jamais révéler ce que je vois, ce que j'entends