D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49rae Année. N» 4,993 et 4.994. TOLÉRANCE LIBÉRALE. La presse indépendante et catholique signale une manœuvre odieuse qui a été employée Malines pour obliger les parents pauvres retirer leurs enfants d'une école tenue par les Sœurs de Charité. Cette école, dirigée avec le zèle intelligent et plein d'ab négation qui distingue les créations de la foi chrétienne, fournissait l'instruction gratuite toutes les jeunes filles de la classe ouvrière. Nonobstant, le Conseil communalimbu de ces aveugles et mal saines préventions contre l'enseignement religieux qui des basses régions du libéra lisme sont remontées jusqu'aux hommes du pouvoir, le Conseil communal, disons- nous, fonda une école rivale, dont on n'avait nul besoin. Mais on avait compté, paraît-il, sans la conscience des familles pauvres qui ont persisté, malgré toutes les sollicitations, donner la préférence aux anciennes insti tutrices. L'influence du bureau de bienfai sance fut mise en œuvre et l'on ne craignit pas de se servir du patrimoine des pauvres, d'en faire un moyen de contrainte pour forcer les familles secourues confier leurs enfants l'école communale. Spéculant sur la misère des indigents, on alla jusqu'à les menacer de leur enlever leur carte de secours, voire même de les priver de mé decins en cas de maladie, s'ils persistaient laisser leurs filles l'établissement des Sœurs. On a peine croire la réalité de pareils actes, tant ils sont odieux, tant ils froissent les sentiments les plus intimes et les plus sacrés du cœur de l'homme. Et cependant nous avons sous les yeux une lettre écrite par une femme veuve, une pauvre mère de famille, sur laquelle on a essayé sans succès ce système d'intimida tion. Le Journal d'Anvers en donne la tra duction littérale Il y a qnelqoes jours no commis du bureau (de bienfaisaDce) est venu chez moi pour me dire qne je devais faire inscrire ma petite fille la nouvelle e'cole (communale). Je dis cet individu que j'avais l'inleotioo de laisser mon a enfant h l'école des Sœurs de Charité, que rooo autre fille a également fréquentée et où elle est restée honnête; quoi il répondit bien, ruais si vous ne faites ce que je vous enjoins, vous ne recevrez plus ni secours, ni médecin des pauvres quand vous serez malade. Cette conduite est ignoble, dit le Journal d'Anvers; nous ne connaissons pas de ter mes assez énergiques pour la flétrir. Elle montre combien les libéraux respectent la liberté de conscience et la liberté d'ensei gnement. Il faut, ajoute le Journal de Bruxelles, qui nous empruntons les lignes ci-dessus, il faut que le pays connaisse et flétrisse celte indigne spéculation sur la misère du pauvre. Pour notre part, nous nous associons pleinement ces généreuses protestations de la presse conservatrice et véritablement libérale. Nous comprenons combien il est odieux de se prévaloir des secours maté riels auxquels le pauvre a droit, pour vio lenter sa conscience et sa liberté. Mais ces procédés-là n'ont rien qui nous surprenne; nous sommes trop familiarisés Ypres au régime exclusif et anti-libéral que le parti vient d'appliquer Malines. Il fonctionne chez nous pour la classe des jeunes gar çons depuis l'installation de l'école gra tuite épiscopale, et sera, sans doute, étendu aux enfants de l'autre sexe du moment que s'ouvrira l'école communale de filles. FÊTE COMMUNALE D'YPRES. Samedi dr 6 h. de relevée, le drapeau national a été arboré sur la tour de Saint- Martin et le carillou a annoncé la Fête par l'air de N.-D. de Thuyne. Autrefois, une salve de 21 coups de canon annonçait aux alentours que la ville d'Ypres se préparait célébrer l'anniversaire de ce siège mé morable où nos valeureux ancêtres se couvrirent de tant de gloire. A 7 h. la musique du Corps de Sapeurs- Pompiers a exécuté, sur l'estrade érigée au centre de la Grand'Place, outre l'air de N.-D. de Thuyne, quelques morceaux choi sis de son répertoire. Les promeneurs étaient assez nombreux. Nous constatons que d'année en année le nombre des bara ques et des échoppes tend décroître sen siblement. Les temps sont bien changés depuis celle époque fortunée où nos vastes Halles suffisaient peine pour contenir les produits si nombreux et si variés de l'In dustrie. Le convoi de 9 h. 42 m. du soir a amené une foule énorme d'étrangers. Les abords de la Station fourmillaient de monde. Les trains de 8 h. 53 m. et de 11,55 ainsi que les convois spéciaux prix ré duit et un grand nombre de voitures par ticulières ont encore déversé en notre ville une foule d'étrangers. On évalue plus de trois mille le nombre d'étrangers qui sont arrivés Ypies dans le courant de cette journée. A 9 h. la procession de N.-D. de Thuyne est sortie de l'église S'-Martin et a suivi son itinéraire habituel au milieu d'une afïluence de fidèles. La musique des Pompiers ainsi que les magnifiques groupes de N.-D. de Thuyne, de S"-Barbe et du S'-Sacreraent figuraient dans le cortège. Sur tout le par cours de la procession le drapeau national et celui aux couleurs de la Vierge flottaient la façade des maisons. A 10 h. a commencé le tir l'arc la perche) donné par la société de Guillaume Tell. Il était terminé 6 h. du soir. De midi une heure, un concert donné au Parc par la musique du 10e de ligne réunissait dans ce jardin public une foule élégante et choisie. A 3 b. les différentes sociétés (24 musi ques et 25 sociétés de chœurs) qui étaient venues pour prendre part la Fête musi cale,ont traversé en cortège les principales rues de la ville afin de se rendre aux locaux désignés pour le Festival. Parmi les socié tés qui se fesaient remarquer par leur mise élégante leur magnifique uniforme mili taire et le grand nombre de leurs mem bres,nous mentionnerons principalement les Mélomanes, de Gand; les Fanfares, de Genlbrugge, et la musique des Pompiers, de Menin. La marche du cortège était fer mée par le magnifique équipage de M. le sénateur baron Mazeman de Gouthove. Il contenait quatre garçons tenant les écus- sons sur lesquels brillaient les médailles du Festival. Les prix ont été répartis comme suit Médailles d'honneur. Les Mélomanes, de Gand. Société orphéonique, de Roubaix. Musique communale, de Dunkerque. Société Royale philharmonique, de Menin. Médaille d'éloignement, L'Orphéon, de Bergues. Médaille pour la plus belle tenue civile. Société orphéoniquede Roubaix. Médaille pour le plus grand nombre. La Lyre Roubaisienne, de Roubaix. Médaille d'éloiqncmenl, L'Écho de CEscaut, de Zele, LE PR0PAGATEU1 FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. M. Steenackers, Je voudrais bien savoir si ces gaillards ont le droit de me forcer a envoyer mon enfant a la nouvelle école. Le pauvre n.'est-il donc plus aussi respectable que le riche Voudraient - ils doue eDlever maiotenanl la seule chose qne nous poissons laisser a nos enfants l'instruction et le sentiment religieux C'est par trop fort de voir quelles avaoïes l'on fait aux pauvres; mais je n'enverrai toutefois pas mon enfant leur école, et s'ils ne veulent plus rien me donner, je conduirai mes cinq petits innocents l'hôtel- de-ville et je les remettrai M. le bourgmestre il n'aura alors qu'à les nourrir il est révoltant de voir ainsi molester ces bonoes Sœurs qui aiment si tendrement les enfants pauvres. Mais il suffit qoe voos soyez malheureux, pour que certains gens se croient autorisés vous piétiner. Votre très-humble servante, La Veuve B. dimanche, 6 aout. Sociétés de Choeurs étrangères. Sociétés de Choeurs belges.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1