têle de ma colonne belge-mexicaine, forte
de 850 hommes.
Arrivé près de Tacamburo, j'aperçus
l'ennemi qui m'attendait en bataille une
lieu au delà de la ville dans les positions
de la Loma, qui lui inspiraient, parait-il,
la plus grande confiance. Il n'existe, la
vérité, qu'un seul chemin, très-étroit, ex
trêmement scabreux avec des pentes
très-escarpées. Pour enfiler ce passage,
Arleaga avait établi une batterie de six
pièces d'artillerie.
Je l'ai immédiatement attaqué. Le défilé
a été traversé au pas de charge, malgré le
feu violent de l'infanterie et de la batterie.
Toutes les pentes ont été enlevées en un
moment. Une heure m'a suffi pour déloger
l'ennemi de toutes ses positions et le
mettre en déroute complète.
Il a laissé en notre pouvoir, sur le
champ de bataille, trois quatre cents
morts, entre lesquels se trouvent un colo
nel et nombre d'officiers supérieurs, et
cent soixante-cinq prisonniers, la plupart
ayant de graves blessures de baïonnette. Je
lui ai enlevé toute son artillerie, ses muni-
lions, plus de cent caisses de cartouches
et au moins six cents fusils, parmi lesquels
presque toutes celles des carabines qu'il
avait prises Tacamburo. Je dois retour
ner demain la Loma, parce que ma
colonne n'a pas pu ramasser même la
moitié des objets d'armement abandonnés
par les fugitifs.
La rapidité de nos mouvements a jeté
un tel désordre chez l'ennemi, dès le début
de l'action, que son feu nous a causé très-
peu de perles un lieutenant du corps
belge tué; dix hommes du môme corps
tués ou blessés. Les troupes mexicaines
ont eu une douzaine d'hommes hors de
combat.
La conduite des troupes, monsieur le
maréchal, a été admirable. Belges et
Mexicains ont rivalisé d'ardeur et d'en
thousiasme. Dans le rapport que j'aurai
l'honneur de vous adresser je citerai ceux
qui se sont particulièrement distingués.
Agréez, monsieur le maréchal, etc.
Le lieutenant-colonel commandant
la colonne expéditionnaire.
Signé Baron Yandek Smissex.
citaient la mort! il se sentit l'instant profon
dément touché de l'expression do visage de Guy,
et du repentir que montraient les autres crimi
nels. Le roi allant alors vers eux, demanda qoe le
supplice fût retardé, et que les coupables entras
sent avec lui dans l'église voisine afin qu'ils fissent
eosemble la sainte communion. C'était nne grande
grâce, les sacrements étant d'ordinaire refusés aux
condamnés, et le people se jeta dans l'église des
Aogustines, où Robert veuait d'entrer avec ses
assassins
Des ombres qui se dessinèrent sur le rideau de
la grille séparant le chœur des religieoses du chœnr
de l'église, vinrent attester que les sœurs Augus-
tiues étaient venues pour assister aussi l'office
divio. Lorsqu'il commença, le roi était agenouillé
a côté des condamnés, leurs prières montaient en
semble vers le ciel, car la voix de l'innocence et
celle du repentir arrivent également aux pieds du
trône céleste. Quand le prêtre dit ces paroles, plus
solennelles encore daDS cette circonstance: Qoe
Dieu (ont-puissant ait pitié de vous, et qu'après
vous avoir pardonné vos péchés il vous conduise
la vie éternelle! chacun tressaillit, car, en
effet, après la héoédiction do prêtre, la vieéternelle
allait s'ouvrir pour les condamnés.
nécrologie.
M- Jules Vanderslichelen, ministre des
travaux publics, et sa famille, viennent
d'être frappés d'un coup très-sensible par
la mort de leur mère, décédée Gand
après une douloureuse maladie.
nouvelles diverses.
On écrit d'Ostende, 19 août, au soir
Le concert d'Adelina Palti a obtenu un vé
ritable succès d'enthousiasme. La jeune et
célèbre cantatrice a été acclamée avec fu
reur.
La grande salle, nouvellement établie,
de notre Casino, regorgeait de monde; les
salles adjacentes étaient également encom
brées d'auditeurs.
L'assistance appartenait, presque exclu
sivement,au plus haut mondede l'élégance
et de l'aristocratie. On y remarquait LL.
AA. BB. le duc et la duchesse de Brahant,
ainsi que LL. MM. le roi et la reine de
Wurtemberg et S. A. R. le duc de Saxe-
Weimar.
La recette du concert de ce soir s'est
élevée neuf mille six cents francs.
On écrit d'Ostende, 19 août La der
nière liste des étrangers, publiée la date
du 15 courant, en porte le nombre
10,000 contre 7,602 de l'année dernière.
L'arrivée de plusieurs grandes familles est
encore annoncée et la foule s'accroît cha
que jour.
On écrit d'Ostende, le 21 août Le
Boi paraît beaucoupse plaire Ostende. Sa
Majesté fait de fréquentes sorties en voitu
re rai-découverte, et ses promenades de
prédilection sont la plage marée basse.
On voit souvent aussi sur la plage le duc
et la duchesse de Brahant et leurs enfants.
La duchesse fait des excursions dans la
campagne, aux environs d'Ostende, dans
une petite voiture traînée par des poneys
qu'elle conduit elle même.
Nous avons quelques détails sur le
duel de MM. Cliazal et de Prêt. Le combat
a eu lieu au fleuret. Les deux adversaires
se sont rencontrés hors de la porte de
Louvain, sur un terrain vague touchant
la grande roule de Bruxelles Louvain,
Avec quelle ferveur ils disaient tous les quatre.
Vous qui effacez les pêches du monde, ayez piété
de nous!» Avec quelle onction Guy répétait
après l'officiant «Seigneor, ne roeconfondez point
avec les impies, ne me traitez pas comme les
homicides!... J'ai marché dans l'iooocence, mon
pied est demeuré ferme dans la voie droite!...
Puis ils dirent tous: u Béni soit celui qui vieol
ao nom du Seigneur Hozanna, salut et gloire
au plus haut des cieux
Enfin voici l'hostie sainte qui s'élève! Voici le
roi des rois qui vient a vous plein de bonté! l'en
tendez-vous? il appelle, il dit. u Venez a moi,
Vous tous qui êtes affligés et qui succombez sous
le poids de vos peines; venez i moi, et je vous
<r soulagerai V oici le corps, le sang de la victime
du salut... prosternez-vous! Et chacun en si
lence se prosterna. Au Pater, Robert, Guy et les
deux chevaliers, répétaieut: Pardonnez-nous
nos offenses; comme dous pardonnons 'a ceux
qui nous ont offensés; ne dous laissez pas suc-
comber a la teolation et délivrez-nous de tout
oral. Ainsi soit - il reprit le peuple, ainsi soil-
il! firent les voix des religieuses.
Le prêtre a commencé, il dit: C'est ici le pain
de vie qui est descendu dn ciel, afin que celui
un quart de lieue environ de la ville.
endroit n'est nullement écarté, puisque les
guides, passant par là de leur retour du
camp de Beverloo ont pn voir les adver-
saires au moment où ils déposaient les
armes. La lutte n'a pas été longue; après
quelques passes. M. Chazal a été légère
ment atteint au poignet droit. 11 voulut
continuer le combat, mais les témoins s'y
sont opposés.
Les témoins de M. de Prêt ont donné
alors lecture d'une lettre qu'il leur avait
remise cachetée avant l'engagement et par
laquelle il reconnaissait, qu'en sifflant U
Brabançonne, il n'avait eu aucunement in-
tention d'insulter la nationalité belge.
C'est l'exécution de l'air, et non l'air lui-
même qu'il a entendu blâmer.
Quand donc une bonne loi viendra-t-elle
mettre fin ces absurdes préjugés qui vio-
lent toutes les lois de l'Etat, de Ta religion
et du bon sens?
On écrit d'Eecloo Une particularité
commerciale peu connue, c'est que h
petite ville d'Eecloo est le plus grand
marché aux porcs de toute la Belgique.
Les affaires qui s'y traitent en ce genre de
commerce sont considérables et ont pris
depuis quelque temps des proportions
vraiment étonnantes.
Chaque jour de marché, le jeudi, ont
compte au moins 1,000 pores réunis :i
certains jours il s'en trou ve jusqu'à 1,500.
Ce sont les cultivateurs de tout le Meetzes-
land et du pays de Cadzand partie delà
Flandre Zélandaise limitrophe, qui élèvent
des porcs et les amènent hebdomadaire
ment au marché d'Eecloo. Les marchands
de toute la Flandre orientale et de toute
la Flandre occidentale viennent régulière
ment au marché de cette ville pour y
acheter leur provision.
Les porcs achetés par ces marchands
sont exportés pour l'Angleterre.
Les marchands de porcs de fa province
d'Anvers qui font des achats périodiques
Eecloo, les destinent pour le Brabant
septentrional. Les marchands de Lille et
de ses environs y font des achats pour le
nord de la France.
qui en mange ne meure point!... Venez rece-
voir la nourriture céleste, qu'elle serve de dé
fense a vo're corps, votre âme, el vous soil le
u remède tous vos maux. Ainsi soit-il! reprit
le peuple, Aiosi soit-il firent les voix des religieo
ses. Alors Robert, les tnains jointes el dans le plos
profond recueillement, s'avance vers la table sainte,
il est suivi de Guy et de ses compagnons. Ce n'est
plus on roi, ce ne sont plus des sujets, ce c'est
plus oo juge, ce ne soot plus des coupables; cou.
ce sont des frères qui s'asseyent au même ban
quet, reçoivent la ruètne faveur, senteDl la mèfne
allégresse, tous disent avec une égale bomili|e':
SeigQeur, je ne suis pas digne de vous rece-
voir, mais dites seulement une parole et ®°B
âme sera guérie! Que le corps, le saog de
Dotre Seigneur Jésus Christ vous garde pour h
vie éternelle, dit l'officiant, Ainsi soit-il!
reprit le people, h Ainsi soit-il! firent les *oix des
religieuses. Avant de remonter l'autelle prêtre
se dirigea vers la grille docouvent, les rideaox s e°
Ir ouvriient, et, par on petit guichet, il donna
sainte eucharistie uoe sœur, que lui seul pou»*1'
apercevoir.
Pour être continué