D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
K<> 5,005.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Ad milieu do mécontentement général, le roi de
Prusse se montre satisfait de son premier ministre,
et le premier ministre doit être satisfait de son
souverain 5 car, non seulement M. de Bismark vient
d'être créé comte, mais le roi Guillaume a roula
lui porter ses félictlatioos persotioelles; le souve-
rain a fait 00e loogue visite i son ministre.
Nods trouverions dans l'histoire des gouverne-
ments européens peu d'exemples de faveurs aussi
franchement avouées que celle qui nous est offerte
en Prusse en ce moment, et ce qui sortoat la ca
ractérise, c'est qu'elle semble se fortifier de tout ce
qui devrait, ou l'attiédir, ou y mettre un ternie.
En effet que voyous-«ions? L'isolemeot se fait
et se marque de plus en plus autour de la politique
piussienue. Ses amis les plus dévoués ont beau
l'avertir elle n'écoute personne. La Prusse est
blâmée d'abord par la France, ensuite par l'An
gleterre, enfin par la Russie; c'est ce que déclarent
ou avouent les correspondances Ie6 mieux infor
mées. Rien ne déconcerte M. de Bismark; il mar
che comme le destin; i! entraîne le roi de Ptusse,
content de soa ministre, content de pouvoir 6*ap-
puyer sur une main si sûre, au milieu des plus
grands écueils que depuis longtemps royaume ait
franchis.
Et quand nous disoos la Prnsse, il faut s'enteo-
dre car si le roi est cooteotla nation ne l'est
guère. La natiou prussienne pense par moment
exactement comme la France, comme l'Angleterre
et la Russie. La course effrénée qu'on lui impose
lui donne le vertige.
Qoao« a l'Italie, qui oserai: parler encore de son
prochain triomphe, lorsqu'on voit chaque jour
grandir autour d'elle les difficultés qui entravent
sa marche? Elle aurait besoin de ministres fermes
et capables; elle oe trouve plus que des hommes
passionnés et présomptueux. Elle devrait faire
appel toutes ses ressources, mais ses charges
seules grossisseut. Enfin, le rapprochement des
partis pourrait la saover,la discorde fait de nouveaux
progrès dabs tous les rangs; on chercherait en vain
au millieo de cet immense désordre un homme
ayant assez d'autorité pour se faire obéir.
Depuis huit jours, les électeurs ont émis leurs
votes pour le renouvellement des conseils provin
ciaux et communaux; les urnes électorales renfer
ment donc ce que l'on suppose être la volonté du
pays; mais quoique le parti domioant prétende
avoir eu la majorité partout pour des motifs
iocoonus il recule devant la proclamation définitive
des résultats.
Un assez grand nombre d'é»êques dépossédés de
leurs sièges épiscopaux avaient été autorisés re-
preodre possession de leurs diocèses; ils ont reçu
contre-ordre. Ce premier pas vers 00 ordre de
choses meillleor est ajournée; on se rétracte.
La situation de I Irlande continue de mériter
l'attention. Les arrestations, faites A vingt-quatre
heores d'intervalles sur plusieurs points, doivent
en avoir porté le chiffre un point élevé. A Du
blin seulement, vingt-one personnes ont coraparn
devant le joge pour y répondre do crime de haote
trahison. Elles n'ont pu obtenir leur liberté sous
caution. 200 livres de récompense (5,000 fr.) sont
offertes pour la capture d'un individu échappé
jusqu'ici aux recherches de la police.
Le Times ne dit plus que le jenianisme n'est
qo'ooe idée en l'air, sans consistance. La répu
blique, voilb son but; la violence, le recours aux
armes, ce sont ses moyens d'action,
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Madrid, 19 septembre. Quelques cas de
choléra ont éclaté Se ville et oot jeté la conster
nation dans cette ville.
L'état sanitaire dans l'intérieur et le nord de
l'Espague est satisfaisant.
nécrologie.
M. De Volder, curé A Boilshoucke (FI. occ.), y
est décédé le i5 septembre, a l'âge de 63 ans.
nouvelles diverses.
Vendredi malin, un jeune couple se
présentait devant l'officier de l'état civil
Bruges, pour se faire unir par les doux
liens de l'hyraénée. Au moment où le oui
sacramentel devait être prononcé, la fian
cée prit la fuite en laissant là le jeune
amoureux tout déconcerté de celte décep
tion inattendue.
Le Roi est revenu d'Ostende Bru
xelles lundi soir. La santé de Sa Majesté
est excellente.
La peste bovine ne paraît pas devoir
se propager dans noire pays. Dans la
Flandre orientale, la seule province où
elle est montrée et ait sévi avec quelque
gravité, elle a entièrement cessé. On cite
des cas isolés dans le Brabant; encore
n'est-il pas bien constaté que le bétail ma
lade souffre du typhus des steppes. En
temps d'épidémie, on est toujours tenté
de voir partout la maladie régnante.
Après MM. Campers et Michels, revenus
de Hollande, et dont les rapports ont
paru au Moniteur, le gouvernement vient
d'envoyer dans le même pays, où malheu
reusement les ravages de la terrible mala
die ne discontinuent pas MM. Defays,
professeur de pathologie l'école vétéri
naire, et Laridon, vétérinaire du gouver
nement Bruges.
Ce qu'il y a de plus consolant dire
ce sujet, c'est que les éleveurs tiennent le
sort de leurs bestiaux entre leurs mains.
L'expérience a démontré que la peste
bovine ne se transmet pas par les émana
tions atmosphériques, pas plus que, dans
nos régions tempérées, elle ne se produit
spontanément. Elle ne frappe que par
contagion il suffît donc, pour en être ga
ranti, que les animaux sains ne puissent
communiquer ni avec des animaux mala
des, ni même avec les personnes qui ont
soigné ceux-ci.
Le propriétaire de bestiaux que le fléau
frappera ne pourra donc s'en prendre qu'à
lui-même de son malheur.
Au marché au bétail d'hier les vétérinaires et
les experts, chargés de la surveillance, n'ont ren
contré aucun animal qui présentât le moindre
symptôme de maladie. A l'abatage il en a été abso
lument de même. C'est lâ une excellente nouvelle
qui sera apprise, pensons-nous, avec plaisir.
(Journal de Gand.)
On écrit d'Anvers, 18 septembre: Des
passagers, arrivés ce matin par le steamer venant
de Tamise, nous ont apporté le récit émouvant
d'un crime commis cette nuit dans la commune de
Miel, dans les circonstances suivantes Deux jeunes
filles en rentrant chez elles au retour de la ker
messe se sentirent suffoquées par une forte odeur
de paille brûlée. Croyant on incendie elles se
mirent faire des investigations dans la maison
pour en découvrir la source; dans une chambre
elles trouvèrent leur jeune sœur, âgée de i4 ans,
qni était restée seule la maison, baignée dans son
saog; le cadavre était couvert d'une quantité de
paille h demi consumée, la malheureuse victime
avait reçu one profonde blessure au côté au moyen
d'une arme tranchante. L'assassin, dans l'intention
de faire disparaître toute trace de son crime, avait
entouré sa victime de paille b laquelle il avait mis
le feu. Heureusement que le fen ne s'est pas pro
pagé. L'auteur présnmé de ce forfait, un ouvrier
de l'endroit, a été arrêté ce matin; si l'on en cro't
la rumeur publique 00 aurait constaté que ses
habits étaient tachés de saog.
L'épizootie qui a attaqué les oiseaux
de basse-cour, notamment les poules, dans
plusieurs localités du pays, vient de se
déclarer dans des colombiers de la capitale
et des environs. Plusieurs amateurs de
pigeons en ont perdu beaucoup en quel
ques jours. Il parait que, aussitôt morts,
les volatiles, frappés par le lléau, se dé
composent avec une rapidité effrayante et
qui nécessite un prompt enfouissement.
Les chaleurs sénégaliennes de l'été qui
va finir sont les causes présumées de cette
nouvelle épizoolie.
Nous extrayons d'une lettre de Liège
les détails suivants De nouvelles expé
riences de l'Extincteur ont été faites de
nouveau Liège par le mécanicien Ber
nard. Un immense bûcher avait été allumé
dans la cour de l'ancienne caserne de
gendarmerie, et les flammes avaient atteint
de si alarmantes proportions que les per
sonnes composant le train arrivé Liège
7 1/2 crurent le quartier opposé de la
ville dévoré par le feu. La lutte a offert
aux nombreux spectateurs un intérêt pal
pitant, car elle a été longue, vive, et on ne
peut plus décisive. En cinq minutes et
avec une soixantaine de litres d'eau saturée
de gaz acide carbonique la fournaise a été
complètement éteinte. On peut dire que
Y Extincteur a vaincu un incendie réel.
Pendant le service funèbre qui eut
lieu ces jours derniers Ormeignies pour
le repos de l'àme de M. le comte de Rouil
lé, ancien membre du Congrès national,