D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Samedi 23 Septembre 1865.
N° 5,006.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVEE POLIT1QCE.
L» Galette de CAllemagne du ISord n'a pas,
jusqu'ici, »onl«i reconnaîirr l'existence fie la Doie-
circulaire de M. Dronyn de Lbuys; ce n'est, S ses
veux, qu'un serpent de iner. Pour que cet or-
gaee de M. de 8 <maik y croie, il faut que la note
paraisse dans les colonnes du Moniteur univertel.
Ce que oous tenons de dire a de l'iuiportance
oo y trou.e la preute qu'en Prusse dans les hautes
régions, l'attitude hostile de l'empereur des Fran
çais dans la question des duchés est en dehors de
toutes les pré.isious. Elle est pourtant réelle et de
tous les iocidenis politiques de ces dernières se
maines, nous n'eu connaissons aocuo qui soit plus
grate.
Le roi de Prusse, pendant que l'horizon se coo-
tre au-dessus de sa tête, s'abandonne A des fêtes
charmantes qui lui rappellent les conquêtes d'au
trefois et celles d'aujourd'hui.
En France, beaucoup de journaux se plaisent
réveiller le sou.enir de la bataille gagnée a Jeoa le
t 4 octobre i 806; ils diseut qu'A cette occasion .les
décrets pourraient bien paraSue dans le but d'en
consacrer indirectement l'anni.ersaire. On tnoche
là a«ec insouciance des matières infl <nimab'es.
Dans quelqties jours, le roi de Prusse fera son
entrée daus la petite capitale du l.aiienbnurg.
Nouvelle occasion de fêter les cdnqnê'esOn ne
pourra pas dite que ce suit beaucoup de bruit pour
rien. L'affaire du Lauenbnurg se lie étroitement
un drame dont oo ue connaîtra le dernier acte que
plut tard.
Eu Italie, le parti dominant se déclare très-
satisfait. Il est «rai qu'à Naples l'opposition dont
les catholiques sont la principale force a conquis la
majorité dans le conseil communal} tuais, Flo
rence, on assure qu'elle n'a pu faire passer qu'un
petit nombre des siens.
Q inique nous ne trouvions que des détails tout
fait secondaires dans les journaux anglais sur la
conspiration des feuiaos aujourd'hui encore il
importe de lui consacrer quelques.lignes. L'Angle
terre se voit arrachée tout d'un coup ses rê«es
dorés.
Il résulte des papiers saisis entre les mains de
plusieurs des personoes arrêtées que les affiliés,
dans chaqtie district, se comptaient ici par centai
nes, un peu plus loin par milliers. Le gouverne
ment pourrait donc, avec des renseignements de
cette nature pousser très loin ses arrestations; il
lui suffit d'établir que s'il a frappé un coup sévère,
il y avait urgence; qu'une plus longue ioaclioo
pouvait amener un réel désastre.
D'ap'ès une dépêche de Dublin du 21 septem
bre, on s'attend un mouvement que les fenians
des Etats Unis dirigeraient contre le Canada.
Les journaux anglais publieot une lettre écrite
par Richard Cobden, très peu de temps avant sa
inort; il compare l'expédition des Français au
Mexique la tentative de Napoléon I" contre
l'Espagne en 1808. Il affirme que les Américains
ne peuvent la souffrir pas plus que les Français ne
toléreraient les Américains venant fonder eQ
Belgique un gouvernement républicain.
L empereur d Autriche vient de faire paraître
un manifeste ses peuples, qui peut être consi
déré comme le programme du nouveau ministère.
Le système centraliste de M. de Schmerling est
répudié; le droit réclamé par chaque nationalité
de s'admioisirer reconno. Jusqu'à ce qu'une as
semblée représentant l'État tout entier poisse se
réunir, le gouvernement avisera dans l'intérêt
commun. Ici commencent les difficultés de ce
ooexeau système.
Un pays, qui. entouré d'étals que secoue
sans cesse l'esprit révolutionnaire vit
depuis trente cinq ans sous la même cons
titution et le même souverain, devient un
phénomène qui appelle les méditations
des hommes politiques et des puhlicistes.
On veut savoir comment il s'est constitué
et sur quelles bases son édifice repose.
Voilà désormais le rôle que la Belgique
remplit vis-à-vis de tous les étals voisins.
On voit qu'elle subit heureusement les
épreuves de tout genre qui lui sont appor
tées ou par les événements du dehors, ou
par le jeu naturel des partis au dedans; et
chacun pour son instruction personnelle
se demande s'il n'y a pas dans cette situa
tion priviligiée un secret qu'on pourrait
surprendre et propager.
Depuis trente cinq ans, en effet, plus
d'une reprise, les hommes les plus clair
voyants, ceux qui connaissaient le mieux
l'esprit de la nation, ont vu de bien près
des érueils que l'on commençait par quali
fier de fatales distance et qui disparais
saient, avant d'y loucher, comme par
enchantent nt.
On ne nous accusera pas de rien exagé
rer; ce n'esl pas non plus une découverte.
La pensée que nous exprimonsest devenue
tellement générale qu'elle produit un fonds
de quiétude, rassurant pour tous, dès que
de gros nuages se montrent l'horizon
Le présent anniversaire de nos fêtes
naiionales se présente nous sous ce
double aspect on entend dans le lointain
le grondement de l'orage; l'atmosphère
est lourde et semble présager des convul
sions mais ce spectacle n'a plus rien qui
nous trouble. Nous croyons tous que le
granit sur lequel est assis notre édifice
sorial résislerait encore s'il le fallait aux
tempêtes nouvelles. Le sentiment est con-
solani; lâchons seulement de ne pas l'exa-
géier.
AVIS A EX CELTIVATEERS.
Au moment où l'opinion public se
préoccupe si juste titre des ravages de
I épizoolie régnante, nous croyons devoir
ouvrir nos colones la note suivante, qui
nous est remise par un homme qui a des
connaissances pratiques et une grande
expérience en agriculture
o On dit que les étahles où la nourriture
et les boissons destinées au bétail sont
préparées dans des ustensiles en fer, sont
préservées de l'épizootie régnante. Ce
préservatif est d'un emploi facile.
L'eau destinée au bétail et dans la
quelle on laisserait pendant une journée,
par exemple, de vieux morceaux de fer
rouillés, produirait un effet très salutaire.
Au surplus, on ne risque rien d'en
faire l'essai aucun mal ne peut en résul
ter, tandis qu'on court la chance d'en
recueillir de grands avantages.
SER LE CUÔ NI AGE DE II MM.
Le tort que se font les ouvriers en chô
mant le lundi est très considérable. La
plupart de ceux qui ne travaillent pas ce
jour n'en connaissent pas l'étendue et ce
serait peut être leur rendre un service que
d'appeler leur attention sur cet objet.
Nous établirons les choses au plus bas.
L'ouvrier qui gagne ne fût ce que 1 fr. 50
c. par jour perd 53 lundis qui auraient dû
lui procurer78 fr.
Si on ajoute celte somme la
dépense extraordinaire qu'il fait
le lundiqui peut bien être éva
luée au moins la moitié de cette
somme39 fr.
On trouvera une perte annuelle de 117 fr.
Mais cela ne se borne pas là la perte
des effets et les excès élèvent la dépense.
Cette somme ne concerne que les céli
bataires. Les pères de famille perdent bien
davantage, parce que leur absence de la
maison fait naître quelquefois chez eux des
désordres dont les suites sont incalculables.
Si ceux consacrent le lundi un repos
dont ils n'ont pas besoin voulaient travail
ler ce jour et mettre la Banque populaire
la somme qu'ils gagneraient et celle qu'ils
auraient dépensée (tous sont même de
faire ce calcul), ils verraient bientôt qu'ils
peuvent trouver, au bout de quelques an
nées, une somme suffisante pour doter une
fille ou pour exempter du service militaire
le (ils qui est destiné devenir leur sou
tien.
Eu estimant seulement 500.000 pour
toute la Belgique, le nombre d'ouvriers
qui chôment le lundi, et en réduisant pour
chacun d'eux 100 fr la perle annuelle
qui résulte de ret usage, on aura une perle
totale de 30 millions de fr'. Cette perle pa
raîtra plus grande encore si l'on songe que
la totalité des fonds des bureaux de bien
faisance et des hospices, destinés au soula
gement de tous les indigents du pays,
n'excède pas vingt millions, et que le
montant des sommes prêtées par les
Monts de-Piété se réduit sept millions
de francs. Il est évident qu'avec un esprit
d'économie mieux entendu, la classe ou
vrière parviendrait non seulement l'af
franchir de la tutelle des établissements
de charité, mais acquérerail encore des
moyens d'indépendance et de bien être
qui lui inanquenttropsouventaujourd'hui.
Monsieur Arthur Petyt de Moorslede.
élève du collège S1 Vincent de Paul d'Ypres
a obtenu du jury le diplôme de gradué en
lettres.
Monsieur Jules Chrisliaen fils de M.
Chrisliaen, Notaire Passchendaele, vient
de passer son examen de gradué en lettres.
Par arrêté royal du 22 c', M' A. Brun-
faut lieutenant au Corps de Sapeurs-
Pompiers de la ville d'Ypres. est nommé
chevalier de l'Ordre de Léopold.
DÉPFCIIES TÉLÉGRAPIIIQEES.
VtEjiSE, 20 septembre. La Gazette da
Étrangers annonce que les préparatifs de