D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
No 5.009.
LE PR0PAG1TEUB
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Les Allemands sont toujours les mêmes, nous les
retrouvons aujourd'hui tels que les générations
présentes les ont connus, se divisant, aussitôt qu'ils
devraient s'unir.
Une grande réunion de députés allemands
convoquée par le comité des Ireote-six, a eo lieo,
avant-hier, Francfort. A l'avance, ud appel avait
été fait aux députés de la Prusse et ceux de l'Au
triche. La convention de Gastein était la question
b examiner et b résoudre.
Deux cent soixante trois membres ont répondu
b l'appel de ce comité; mais de l'Autriche, personne
n'est venu; de la Prusse, six membres seulement
étaient présents.
Un seul mot de M. de Bismark a anjourd'hoi
plus de «aleur que la déclaration solennelle de
a63 délégués de l'Allemagne représentants du
droit et de la nationalité. Nous voulons être nets,
quoi qu'il nous en coûte; se faire illusion anjour-
d'bni nous conduirait demain b des mécomptes et
b de longs regrets.
M. de Bismark a toute la puissance que nous
venons de lui assigoer; occupons-nous donc de
M. de Bismark, eu laissant aux députés de Frsoc-
fort et a l'historien Mommsen le soin de trouver le
poiot autour duquel se ralliera un jour la nation
allemande. Ce point est tout aussi introuvable que
la quadrature do cerele; maisees recherches con
viennent tout b fait au génie allemand.
fanant b M. de Bismark, qui pour la netteté tient
beaucoup de l'esprit français, il va droit sur Biar
ritz. Il a peut - être appris que l'empereur Napo-
léoo cherche b l'éviter; M. de Bismark tient, au
contraire, b le rencontrer, et il le rencontrera.
Nous souhaitons, poor notre part, que cette
rencontre ait lieu nous ne regrettons qu'une
chose, c'est de n'en pas être les témoins. Ce n'est
certes pas la sjrapathie qui nous fait parler, cha
cun de ces deux personnages porte en lui les des-
tioées d'un puissant pays; l'un et l'antre ambitieux,
ils vont chercher non pas b s'entendre, cela est
impossible, ils le savent, mais b s'endormir et fina
lement b se duper. Pareil tableau est instructif et
curieux.
Un nouveau sujet de discorde s'élève entre les
Anglaise! les Américains. Les jouroaux de Londres
publient une correspondance échangée entre M.
Seward, le ministre des affaires étrangères b Was
hington, et M. Adams, le ministre américain b
Londres. Le sujet du conflit est grave, mais il est
de nature b se prolonger.
M. Sewards informe M. Adams que le gouver
nement américain ne connaîtra pas la dette que le
gouvernement sécessionniste a contracté b Londres.
Noos n'en sommes pas surpris; mais M. Seward
réclame en outre comme étant la propriété du
gouvernement fédéral des colons expédiés d'A
mérique b Liverpool, daos les derniers temps de
l'existence du gouvernement coofédéré et sor
lesquels des avances oot été faites par des négo
ciants aoglais. Déjà la cour de chancellerie, en
Angleterre, a débouté le gouvernement américain.
A cet arrêt, M. Sewards refuse de se sonmettre.
Les lignes suivantes de l'économie de
Tournai confirment les faits que nous
avons signalés d'après la Gezette belge
Nous avons cru devoir jusqu'ici garder
le silence sur de faits assez graves qui se
passent dans la garnison de Tournai
mais un journal de Bruxelles ayant parlé
ce sujet, nous pouvons signaler les dé
sertions assez nombreuses de la semaine
dernière; un groupe de 5 sous-officiers a
d'abord passé la frontière par Baisieux;
l'un d'eux fut arrêté par les douaniers et
ramené Tournai quelques jours après,
une dizaine de sous officiers, dont 3 jeunes
sergents majors, résolurent de partir dans
la nuit du 22 au 23 avec leurs armes
chargées pour se défendre au besoin ils
réussirent passer la frontière vers Condé
tandis qu'on la gardait vers Lille.
Ces faits sont excessivement regrettables
et si nous les taisions, c'est que nous
voulions éviter la contagion; mais il pa
raît que la désertion existe aussi Mons,
Charleioi, Dinanl et Namur.
Des bureaux d'enrôlements sont établis
en France pour les cadres de 6 bataillons
de 1,000 hommes que l'empereur Napoléon
va former pour garder le Mexique après
l'évacuation française; on prend de tout
pour former cette troupe, mais comme il
manque des officiers pour commander des
aventuriers de l'espèce, on s'adresse aux
sous-officiers belges qui passent ainsi sous-
lieutenants.
Ainsi, que nos compatriotes le sachent
bien, ce n'est pas pour aller rejoindre
leurs frères qu'on les enrôle, c'est pour
servir avec la lie de toutes les nations
qu'ils quittent leur drapeau.
COUnRIER DU MEXIQUE.
Il est enfin question de l'échange de nos
compatriotes faits prisonniers Tacam-
buro. Du moins le passage suivant, extrait
d'une lettre écrite par un officier belge
ses parents, nous en donne l'espoir
Cet officier écrivait de Morélia en date
du 15 août
Je me trouve complètement sec de
nouvelles. Dans quinze jours, j'espère
pouvoir vous en donner une bien bonne,
celle du retour de nos camarades faits
prisonniers Tacamburo. Les négociations
avaient été poursuivies avec une grande
activité, et l'on était près de réaliser notre
plus ardent désir, lorsque notre brillante
victoire du 16 juillet a tout compromis. Un
officier, fait prisonnier Puebla, et qui
avait été chargé de mener bonne fin les
négociations, est revenu sans avoir pu rien
conclure. Depuis longtemps l'idée domi-
nante est qu'il faut ravoir nos prisonniers
tout prix et cela dans le plus bref délai.
Aller les chercher les armes |a main»
c'est chose difficile. La dislance (60 lieues),
le mauvais état des chemins, les averses de
la saison et un ordre péremptoire du ma
réchal, qui a défendu les expéditions mili
taires, tout est obstacle. Combien on re
grette que la fatigue de la troupe, le butin,
les prisonniers, aient empêché, immédia
tement après l'affaire du 16 juillet, de
marcher sur Guinagnato, où se trouvent
nos prisonniers, 50 lieues de Tacamburo.
Il n'y a qu'une opinion cet égard c'est
que grâce la déroute, au désarroi de
l'ennemi, on était certain de reprendre
nos camarades, et quelle victoire complèle
c'eût été! La demande en fut faite, mais
on dût reculer devant des difficultés insur
montables.
AujourJ'ui, nous tenons 15 officiers et
uue centaine de soldats ennemis (le reste
a dû être élargi), et nous espérons que
l'échange sera facile. Mais comment re
nouer Ie6 négociations? D'abord le choix
du négociateur est difficile faire. Enver-
ra-t-on une députation d'officiers belges
dans le camp ennemi? C'est une mission
extrêmement périlleuse; non qu'on ne
puisse se fier la bonne foi des chefs,
mais c'est la soldatesque qui est craindre.
L'assassinat de notre malheureux collège
Lejeune est là pour le prouver. Puis Ja
route est parcourue par une multitude de
bandes, qui feraient fi d'un sauf conduit et
trouveraient l'assassinat méritoire. Quant
envoyer pour négociateur un homme
neutre, celle classe est rare ici et le résulat
serait nul. Besle une dernière alternative,
celle d'envoyer un des officiers que nous
avons fait prisonniers, de ce côté encore
il y a peu d'espoir. Aucun n'inspire assez
de confiance.
Nous transcrivons le post scriptum de
cette lettre écrite le 18 août
J'apprends l'instant que le général
Ortega, répondant une mission envoyée
par le colonel Vanderstnissen, vient de
faire parvenir ce dernier un sauf-con
duit pour une députation d'officiers belges
qui seraient envoyés dans son camp
l'effet d'y négocier l'échange des prison
niers. A quelques lieues d'ici, la députa
tion trouvera une escorte sûre. Toute
assurance de sécurité est donnée par le
général Ortega. Le capitaine Visarl sera
la tête de cette députation, les autres offi
ciers ne sont pas encore désignés. La dépu
tation se mettra en route dans une couple
de jours. Au prochain courrier, j'espère
pouvoir vous annoncer le résultat de cette
expédition aventureuse et le retour au
milieu de nous de nos braves et chers
camarades.
Par décret du 12 août, l'Empereur du
Mexique, voulant récompenser les militai.