D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49n,e Armée. N° 5,010. <1 A naaus PROPAGATEUR - FCI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE. REVUE POLITIQUE. L'ëtacoaiioD prochaine de Rome est annoncée par Ie Moniteur universel; elle se fera graduelle, meot et par petits détachements. Ce système est adopté pour que les troupes pontificales puissent remplir peo S peu la mission qui «a leur être confiée, celle de défendre le pomoir de Saint- Père Ce sont les expressions textnelles dont s'est serai le journal officiel français. Les journaux prussiens naguère hostiles b M. de Bismark, qui les flagelle sans pitié, semblent *ouloir prendre le raranche mais ils le preonent leur manière. Us «routent plaisant de flageller a leur tour l'assemblée qui tient de se réunir b Francfort. Eo se conduisaot ainsi, c'est la politique de M. de Rismark qu'ils soutiennent; ils le savent bien et puis ils sa.ent aussi qu'ils peuvent bafouer la pâture et inoffepsi«e assemblée. Us oe sont pas exposés a être cela frappés d'une saisie préalable et jetés ensuite poor quelques mois en prison. M. de Bismark est arri.é b Biarritz; son passage par Paris, sa visite b M. Drouyn de Lhnys, sont annoncés par le Moniteur universel qui, dans quarante hoit heures, saos doute, ooos annoncera l'aodience que l'empereur Napoléon voudra bien accorder au premier ministre prussien; aussitôt après les journaux de Berlin informeront l'Europe que les rapports de la Prusse avec 1b France n'ont jamais été meilleurs. L'empereur Alexandre n'a pas loujoors le succès qu'il désirerait dans les actes de sa politique étran gère. A propos de la position actuelle du prioçe Couza et prenant pour point de départ l'émeute du 15 août, qui a ensanglanté les rues de Bucbarest, le souverain moscovite a invité le Sultau b ouvrir uoe enquête, lui promettant son appui pour mener b tonne fin l'instruction. Le Sultau a cm devoir écarter la proposition russe; il a pensé très-sage ment que l'autocrate ne visait qu'b une chose, avoir uo pied sur le Danube pour en prendre quatre bientôt après. Le Sultao pourra s'entendre avec le prince Couza sans le cooconrs russe. A Dublin, le procès des fenians a continué. Des pièces très-compromettantes poor les accnsés ont été communiquées par M. Barry, le conseil de la Reine. Nous o'avons aucoo intéiêlb le dissimuler, si les accusés oe peuvent nier ou leur écritore ou leur signature, il était difficile de confier plus net tement an papier tous les détails de leur complot. A côté de beaucoup d'audace, ils ont déployé une imptévoyance doot l'aveuglement ne saurait être surpassé. Une correspondance de la Servie, publiée par la (jatetle d'Augsbourg, parle de menées qui se font en Bulgarie, de eoncert eDtre le prince Michel de Servie et le prince Cooza, mais auxquelles serait mêlée la Russie. Le secrétaire du consulat russe assistait aux délibérations du comité des Bulgares. La ville d Y près vienl de perdre un de ses plus honorables citoyens; M' l'abbé Lpuis-Benoit-Joseph Struye a succombé le 3 courant une longue et douloureuse maladie supportée avec une résignation et un calme, qui ont édifié tous ceux qui oui eu le bonheur de l'approcher. Né Ypres le 17 février 1804 d'une des familles les plus honorables de la ville, M' Louis Struye fut un modèle accompli de toutes les vertus chrétiennes. Après avoir achevé avec distinction ses humani tés au collège communal de celte ville, dirigé alors par M' Morel, de vénérée mé moire, M' Struye entra en octobre 1823 au grand Séminaire de Gand où il ne tarda pas gagner l'estime générale des supé rieurs et des élèves, par la bonté de son caractère, l'amabilité de sa vertu, ses rares talents, son application et ses succès dans les études Lhéologiques. Promu au sacerdoce, il occupa quelque temps le poste de vicaire Vormezeele, et passa en janvier 1850, en la même qualité, la paroisse de S' Jacques en cette ville, où il succéda Mr Uelebecque, appelé. une chaire de théologie au Séminaire et plus lard l'évéché de Gand. M'le vicaire Struye eut, pendant trois ans et demi, pour collègue Mgr. Brunecl, président du Séminaire de Bruges. Dès le début de sa carrière sacerdotale, M' l'abbé Struye fit preuve du zèle aposto- liquo pour le salut des âmes, dont son cœur était embrasé. Il était encore vicaire S'Jacques, quand il jeta les premiers fondements de son œuvre de prédilection, la Congrégation de la Sainte Famille, qui fut érigée d'une manière définitive le 20 décembre 1840. Toute la ville d'Ypres connaît quels im menses services cette institution a rendus, depuis 25 ansaux pauvres et toute la classe bourgeoise. Après avoir fondé un Orphelinat pour les filles pauvres ce digne prêtre fut le promoteur et le directeur plein d'intelli gence et de zèle des Ecoles gardiennes; il créa des classes françaises pour les jeunes demoiselles; il ouvrit une congrégation pour les jeunes filles plus que ses forces ne le lui permettaient, il prêta un énergi que et dévoué concours toutes les bon nes œuvres. Il accepta des Hospices la direction si délicate et si importante du grand Orphelinat de Sainte Elisabeth. Il coopéra généreusement et largement la fondation ou l'organisation de plusieurs écoles rurales et d'un hospice pour la vieillesse. Avec la sainte communauté qu'il a formée il osait tout entreprendre et menait tout bonne fin. Il s'épuisa en faisant le bien. La foi fut le mobile de toutes les actions de l'humble et du généreux fondateur; il avait le talent de faire beaucoup de bien sans faire parler de lui. Dans l'espoir de la vie éternelle, il donna volontiers tout ce qu'il avait, et se sacrifia pour le salut des âmes. Il se fit tout tous, pour les gagner tous Jésus-Christ. La bonté de son caractère le fit chérir de tous ceux qui le connaissaient, et les bons sentiments de son âme lui valurent l'estime générale. Il aimait la beautéde la maison du Seigneur; aussi avait il un amour ardent envers Jésus dans le Sacrement de ses Autels, et une tendre dévotion envers Marie, sa Mère bien-aimée. Dieu voulut éprouver la vertu de son fidèle serviteur, par une longue et doulou reuse maladie; mais au milieu de ses souf frances on le voyait paisible, résigné, joyeux, les yeux constamment fixés sur le crucifix. Son cœur débordait d'amour la vue de l'image de Celui qui, comme dit S1-Paul, m'a aimé et s'est livré pour moi. Les derniers jours de sa maladie, il dit un de ses amis Que je suis heureux d'avoir servi Dieu toute ma vie, et de mètre sacrifié pour sa plus grande gloire, et pour le bonheur temporel et éternel du prochain! Quelque^ minutes avant sa mort, on le vit sourire aux pieuses inspirations que lui suggérait un de ses anciens professeurs du Séminaire, qui eut l'insigne consolation de l'assister cette heure suprême. Toute la ville a voulu témoigner sa re connaissance et sa sympathie pour cet ami du pauvre, ce successeur de S'-Vincent de Paul. On peut dire, sans exagération, que toutes les classes de la société étaient lar gement représentées aux obsèques solen nelles, qui ont été célébrées en l'église de S1 Nicolas. Les trois nefs de cette église paroissiale étaient combles. Le corps a été porté processionnellcment au cimetière. Les orphelines de la Congré gation de la S"-Famille et les orphelines de l'Ecole deS"Elisabeth accompagnaient, avec des flambeaux et en pleurant, les restes mortels de celui qui constamment s'était montré leur Père. Le cercueil était suivi par la famille du défuntun nom breux clergé et les personnes les plus notables de la ville et des environs. Le corbillard et une longue file de voitures de maîtres fermaient le cortège funèbre. Hier, vendredi, a eu lieu l'école des Sœurs de Marie, dites Lamotte, la distri bution solennelle des prix. Les Dames du comité de protection, un clergé nombreux et plusieurs bienfaitrices de l'école honoraient .le leur présence cette fête des pauvres, si simple et si belle soit que l'on considère le grand nombre d'enfants qui y assistent, soit que l'on compte les prix qu'elles remportent soit que l'on admire l'ordre et la joie qui y régnent. Monsieur le Doyen de la ville a adressé ces jeunes filles une courte et chaleu reuse improvisation. Il leur a fait voir que, conformément aux intentions de la noble

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 1