CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le conseil de guerre do Biabant, présidé par M.
le colonel Lecat, du 9' de ligne, s'est réoni ce matin
9 001e heores, pour s'occuper de l'inculpation de
rébellion avec actes de violences enfers deoi agents
de police, b charge de cinq officiers détachés au
bureau lopographiqoe du mioistère de la guerre,
les lieotenaots Kraus, Brincourt, Smal, Noulet et
Booyette. Les lieotenaots Brincourt et Noulet qui
ont été blessés pendaoi la scène qui s'est passée,
comme on se le rappelleraplace des Ranicades, le
11 octobre, fers 3 heures du matin, ont été autori
sés se préseoter en habits bourgeois.
Le conseil de guerre, eu égard au grade des pré-
fenus et conformément au code militaire, est com
posé exceptionnellement pour cette cause de trois
officiers supérieurs, safoir un colonel, on lieutenant-
colonel et on major, et de quatre officiers subalters
nés, doot deux capitanes et daex lieutenants, ton-
appartenant b l'infanterie.
Les plaignants, agents de police et quelques
autres personnes soot entendus comme témoins.
L'affiuence des curieux est considérable daos la
salle do conseil de guerre.
Après des débats assez animés dans lesquels M.
l'auditeur militaire a conclu b l'acquittement des
inculpés, le conseil est entré en délibération h trois
heores trois quarts.
Un quartd'beureaprèsil est rentré avec on juge
ment qui déclare non coopables les cinq officiers
iocnlpés et les a acquittéscomplétemeot.
Le tribunal de première instance de Gand,
chambre ci-»ile, présidée par M. Leliè»re, fient de
prononcer, daos sa séance do 7 Novembre, on ju
gement fortement motivé en cause de l'État, repré
senté par le ministre de la gnerre, M. Cbazal, plai
dant d'au côté, et M. le capitaine en premier du
génie De Mabieu, plaidait contre, de l'autre côté.
Le capitaine De Mabieu réclamait au départe
ment de la guerre le remboursement des frais et
avances qu'il avait faits pour la confection des
plans en relief des fortifications, d'Anvers, des
forts, de la citadelle do Nord et des nouvelles cita-
j-ii.. eUr la rive gauche de l'Escaut.
Le tribunal de Gand nomma des experts, com
posés d'ingénieurs compétents, pour juger la valeur
do travail, et la validité des demandes de M. De
Mabieu.
Le rapport d'experliseaconclu que cesdemandes
étaieot toutes parfaitement fondées, et que cet
officier avait même négligé de tenir compte de plu
sieurs dépenses doot il était en droit de réclamer le
remboursement.
Le tribunal, se fondant sor cette expertise, a
condamné M. le ministre de la guerre: 1' h payer
le montant intégral des déboors pour fournitures et
salaires des ouvriers employés l'exécution de ce
travail; 3* les iotérêts légaox coorus sur ses
avances jusqu'à la date de l'assignation en justice;
3* les iotérêts judiciaires, tous les frais et dépens
du procès. Enfin, le tribunal a déclaré le jugement
exécutoire par provision nonobstant opposilioo ou
appel et sans caution.
L'Etat avait pour avocat M. Alphonse De Becker
de la cour de cassation Bruxelles, et était repré
senté par M* Mortier, avoué.
I.e capitaine De Mahieu avait poor conseils M.
l'avocat Charles Van Acker, du barreau de Gand,
et Van den Kerckhoveo, de la cour d'appel de
Bruxelles, et pour avoué M' De Buck.
Après un pareil résultat, M. De Mahien n'a qu'a
bien se tenir, car la veogeance de M. Cbazal est
patiente de terrible..
Tout bien peusé, noos croyons qu'il eut gagné
bien davantages en perdant.
Nouvelliste de Gand.)
NOUVELLES DIVERSES.
Hier 41/2 h. de l'après midi,la nomrae'e
Sophie Wydooghe, épouse de NVoIfcarius,
âgée de 53 ans, a jeté son petil-fîls Arthur
Allewaert, âgé de 6 ans, par une des fenê
tres du troisième étage de l'estaminet de
Goiule Beker, situé sur la Crand'Flace.
L'enfant, chose incroyable, n'a reçu
dans sa chûle aucune lésion extérieure,
quoiqu'il soit tombé d'une hauteur de 9
mètres. S'il n'a pas de lésion intérieure, il
sera conservé la vie. La prévenue est
surveillée l'estaminet susdit. On attribue
un accès de folie l'attentat qu'elle vient
de commettre.
Une querelle qui a dégénéré en voies
de fait a éclaté samedi dans l'habitation
des époux De Crock Beveren, près de
Housbrugge. Le mari, armé d'un soufiloir,
en a porté des coups sa femme et sa
fille Julie. Les blessures de ces deux
femmes ne sont pas très graves. Le mari
a été arrêté.
M. le ministre des travaox publics vient
d'*u(oriser, Blnnkeobergbe, l'établisement d'une
bnitrière, sur un vasie terrain touchant le chenil
do port de refuge en cours de consiruc'ioo. Ce
terrain est fort bien situé pour l'établissement d'un
parc aux huîtres et il faut espérer que d'ici
quelques auoées la concurrence faite aux produc
teurs d'huîtres d'Osteude fera baisser les prix de
ce comestible, exorbitants aujourd'hui.
La garde civique de Bruxelles, forte actuel
lement de 5,t5ô hommes, se compose comme soit
État-major, t4 officiers; 1" légion, 69 officiers, 73
sous officiers, 79 caporaux, 25 musiciens et 943
gardes; total de la force numérique, 1,187. 2'n°
légion, 67 officiers, 67 sous-officiers, 81 caporaux,
24 musiciens et 957 gardes; total 1,196. 3"
légion, 69 officiers, 68 sous-officiers, 82 caporaux,
53 musiciens et 734 gardes; total 1,006. 4*
légion, 69 officiers, 64 sous-officiers, 83 caporaux,
34 muciciens et 947 gardes; total, 1,190.
Bataillon de chasseurs-éclaireurs, 31 officiers, 25
sous-officiers, 33 caporaux, 4i musiciens et 161
gardes; total 380. Batterie d'artillerie, 10 offi
ciers, 18 sous-officiers, 16 caporaox. 32 musicieos
et i56 gardes; total 353. Demi escadron de
cavalerie, 3 officiers, 6 sous-officiers, 5 caporaux,
12 musiciens et 38 gardes; total 64.
Il y a en tout 322 officiers, 530 sous-officiers,
377 caporaux, 231 musiciens et 3,935 gardes.
Total général, 5,155.
«-» Ou asiuro qoe lo rni 1)00 Rolgpç aurait décidé
que les Chambres belges seront ouvertes, le i4
courant, sans discours du trône afio d'éviter uoe
discussion sur l'Adresse. (Epoque.)
Le public est prévenu que les résidus
de boucheries, tels que les boyaux frais, la
finie et le sang, ne seront admis l'avenir
au transport par le chemin de fer de l'Etat,
que dans des tonneaux en fer hermétique
ment fermés. De même les tonneaux ayant
contenu des marchandises de l'espèce ne
sont acceptés au transport qu'après avoir
été soigneusement désinfectés. Moniteur
Voici une anecdote que nous trou
vons rapportée par le Journal de Home et
qui peint d'une façon caractéristique l'es
prit sagace et finement railleur du général
Lamoricière
Celui-ci pria un jour le révérend père
Dechamps l'évêque actuel du diocèse de
Namur de lui prêter certain ouvrage de
philosophie que ce dernier venait de rece
voir depuis peu et qu'il n'avait pas encore
eu le temps de lire. Le général, rapportant
l'ouvrage son ami, quelques semaines
après lui dit C'est une œuvre colossale
(l'ouvrage était en deux volumes, in-folio),
pleine d'aperçus neufs et, sans doute, très-
savant; mais il contient aussi des exposés
qui laissent désirer sous le rapport de la
clarté. Ainsi, par exemple, voici deux cha-
pîlres que j'ai lus et relus. Après une pre
mière lecture, je doutais que j'eusse saisi
la pensée de l'auteur; après une seconde,
j'étais certain de n'y avoir rien compris et
après une troisième lecture encore plus
attentive, j'avais acquis la certitude que
l'auteur lui même aurait de la peine
comprendre ce qu'il y dit.
Plusienis personne? oni bien voulu oous
communiquer des lettres arrivées du Meiique par
le dernier courrier. Toutes, sans exception, men
tionnent la démission collective du corps d'officiers
Belges. (Echo du Luxembourg.)
On écrit de Bautzen (Saxe) la Gazette
de Leipzig -* L'exécution de l'assassin
Boehmer, qui a en lieu le 28, a été horri
ble. L'ecclésiastique qui accompagnait
Bœbmer -à la guillotine lui adressait en
vàtu des "paroles de consolation le con
damné ne l'écoutait pas. Celui-ci monta
assez tranquillementisur lechafaud mais
#fivé en haut, il Essaya de résister, et
alors commence une scène affreuse.
Quatre hommes essayèrent de le
maintenir, mais ils ne purent en venir
bout. Bœhmer frappait, mordait ceux
qui le tenaient. Il poussa d'abord des cris
inarticulés et fit entendre enfin les cris:
Au secours! Je suis innocent. Sauvez-moi,
vous êtes des meurtriers je veux parler
encore au directeur de la prison! Trois
hommes accoururent l'aide des exécu
teurs; mais quoique Bœhmer fut un hom
me faible et petit, ils ne purent le maîtriser.
Enfin un garçon dn bourreau, qui
était très fort, les saisit aux cheveux, et,
lui tirant la tête en arrière, le mit hojs
d'état de résister. Bœhmer ne cessait de
crier: Je suis innocent. Son dernier
mot fut La justice humaine est de l'as
sassinat On parvient,avecla plus grande
peine, a le boucler sur la planchette. Enfin
le couteau tomba et mit fin cette scène
horrible. Il avait été condamné pour as
sassinat.
Nous trouvons dans une lettre adressée b ses
parents par un sous-officier du régiment lmêra-
ttice Charlotte quelques nouveaux détails sur le
sort de nos compatriotes prisonniers entre les maios
des juaristes. Ils oe soot guère consolants. Qu'on en
juge
Zirandaro, 36 août t865.
a Mes chers parents,
Depuis ma dernière lettre que vous avez dû
recevoir le 1" septembre, je n'ai pas grand'chose
b vous apprendre de oouveau Notre position n'est
pas encore changée, nous sommes toujours prison
niers b Zarandaro; maintenant nous avons de la
misère (moi pas); dos hommes n'ont plus eu b
manger et n'ont plus reçu d'argeDt, depuis le 17
courant. C'est la charité publique qui sauve quel
ques hommes, seulement de la faim.
n Je suis b l'ordinaire d'un bien brave homme
nommé de Elorta; c'est nn riebe propriétaire b
moitié médecin; j'apprends le français b son fils,
je suis sa table et couche chez loi, donc vous
voyez que la misère ne m'a pas encore atteint. Je
voudrais qu'il en fut de même de tous mes pauvres
compagnons d'infortune, mais malheureusement il
n'y en a pas plus que vingt qui ont le même bon
heur que moi, les autres sont misérables, n'ont pas
de vêtements et couchent sor la place. C'est un
tableau navrant et tellement triste que je n'ose
aller me promener sur la place, car mon cœur se
brtse qoaud je voies ces jeunes gens dépérir ainsi
par suite de la faim. Je suppose que l'Empereur,
qui a connaissance de tous ces pénibles récits, né-
parguera rien pour notre échange immédiant.
Il u'existe dans toute la Chine qu'une
seule gazette; elle est publiée Pékin, et
porte le titre de Messager de la capitale. Le
tribunal suprême de l'empire se trouve
dans l'intérieur du palais de Pékin. Tous
les jours de bonne heure, on affiche sur
une planche, dans une cour du palais,
d'amples extraits des affaires décidées ou
examinées la veille par l'empereur. Les
recueils de ces extraits composent les an
nales du gouvernement. Toutes les admi
nistrations et îesétablissemenls du gouver
nement Pékin font copier chaque jour les
extraits dont il vient d'être question et les
conserve dans les archives. Afin que tous
les habitants de l'empire obtiennent une
certaine connaissance de la marche des
affaires publiques, des extraits affichés