D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Mercredi 29 Novembre 1865.
No 5,025.
Nous trouvons raconté par la Patrie de
Bruges, le curieux incident parlementaire
que voici
Le jour où commença la discussion po
litique, mercredi dernier, M. Rogier laissa
échapper les paroles suivantes
Beaucoup de regards se tournèrent aus
sitôt vers le banc que M. Tesch est allé
choisir pour savourer en paix les avanta
ges des loisirs qu'il s'est créés. On n'a pas
tardé le voir se rapprocher du banc des
ministres. Il a attendu la fin de la séance,
et aussitôt après, dit-on, un colloque animé
a eu lieu entre l'ancien ministre et M.
Rogier.
M. Dechamps joue, quoi qu'absent, un
grand rôle dans la discussion actuelle deia
Chambre. La lettre qu'il vient d'adresser
M. Rogier, ministre des affaires étrangères,
mérite donc de figurer comme un des élé
ments essentiels de cette discussion.
Onavait entendu avecétonnement, mais
non sans indignation M. Rogier, ministre
des affaires étrangères, appeler le mépris
sur un de sesanciens collègues; dédaignant
d'apporter aucune preuve l'appui de ses
paroles, ce ministre avait de son autorité
privée, rendu une sorte d'arrêt de flétrissure
contre M. Dechamps l'occasion de son
dernier écrit.
C'est àcetélrange incident parlementaire
que vient répondre M. Dechamp. Nous
affirmons que de longtemps l'envie ne
viendra ni M. Rogier, ni ses amis les
doctrinaires, ni même M. Dotez, de tenter
de nouveau l'entreprise.
Les renseignements reçus sur la sanié
du Roi ne sont pas satisfaisants. Sa Majesté
souffrirait de nouveau de l'affection qui l'a
tourmentée si fortement l'été dernier; on
a parlé d'une nouvelle ponction, mais,
d'après ce qu'on mande, les médecins se
seraient opposés toute opération de ce
genre, vu l'état de la saison.
été de nouveau appelée. M' Blondel, au
nom de la partie défenderesse, a demandé
une remise deux mois, invoquant no
tamment l'état maladif de son client et de
sou confrère de Bruxelles, M" Quairier.
Les demandeurs, par l'organe de M' Ver-
ellen. ont opposé l'urgence de l'affaire qui,
lors de la précédente remise, avait déjà été
fixée par priorité et l'âge avancé de plu
sieurs témoins dont la déposition est d'une
extrême importance. Nonobstantle tri
bunal a prononcé une remise 3 mois.
On écrit de Liège
M. D'Arbrefonlaine, rue Grétry, vic
time d'un incendie dont les pertes s'élèvent
plus de cent mille francscroit de son
devoir de déclarer qu'il n'a eu qu'à se louer
de la société d'assurances LES BELGES
REUNIS et de son agent principal en celte
ville M. Lambert Jamme leur manière
franche et loyale de procéder inhérente
d'ailleurs au système mutuel, les recom
mande tous égards.
M. D'Arbrefonlaine a été prompte-
ment indemnisé son entière satisfaction
et nous prie de livrer ce fait la publicité
comme gage de sa reconnaissance.
L'économie produite par celte mesure
est évaluée 2,500,000 francs.
Depuis quelques jours, l'église de Saint-
Martin est éclairée au gaz. Par suite de
quelques petites modifications ce mode
d'éclairage est très-satisfaisant.
La fonction de suisse vient d'être insti
tuée dans cette église. Depuis dimanche dr
le titulaire fait son service.
Les sermons prêcbés en la même
église, l'occasion du Jubilé, y attirent une
affluence énorme de fidèles, avides d'en
tendre les paroles de paix et de salut des
éloquents missionnaires.
Vendredi dernier, la femme de E.
Van den Abeele, née Van Trooys, est ac
couchée Thiell, de trois enfants du sexe
féminin, qui ont été baptisés le même jour
3 heures. La mère et les enfants se por
tent bien.
On écrit de Lillo, en date du 23 cou
rant Celte après-midi on était occupé
creuser la terre pour jeter les fonde
ments d'une usine, et tout en fouillant la
terre on trouva, dans une boîte fermée, le
cadavre, déjà en décomposition, d'un en
fant âgé d'environ 6 mois. On se perd en
conjectures relativement cette décou
verte.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Si l'on pooeait ajouter foi b tootes les nouvelles
qoiarrivent deNew-York, nous devrions annoncer
qu'il en a été reçn nne qui fera grande sensation.
Le Président Burait accrédité auprès du président
Jnarez un nouvel agent diplomatique. Cet agent
serait le général John A. Logan, envoyé d'abord
au Japon comme ministre plénipotentiaire, et ce
qui aggraverait la manifestation, c'est qu'il aurait
pour secrétaire de légation le colonel William
Browning, actuellement secrétaire particulier du
président Johnson. Le général Logan a de tout
temps professé de »i»es sympathies pour ce
que l'on est convenu d'appeler le parti libéral
mexicain, ceint b la tête duquel se trouve Juarez.
Il est uo fait qui occupe en ce moment toutes
les grandes capitales de l'Europe; celui-Ib est
d'un ordre purement diplomatique.
M. Drouyn de Lhnys a très-décidément trans
mis b tout ses agents b l'étraoger une circulaire qui
a pour but d'expliquer le sens qu'il convient de
donner b la réduction de l'effectif de l'armée fran
çaise. Le mioistre des affaires étrangères de France
désire que toutes les puissances y voient on gage
des sentiments pacifiques qui animent l'empereur
des Français.
Déjb l'on a vu comment on l'envisage en Prusse.
Le roi Victor-Fmmanuel nons a dit, de son côté,
en ouvrant son Parlement, qu'il comptait maintenir
son armée; si l'Italie reste armée, est-il besoiu de
se demander ce que fera l'Autriche? Les optimistes,
dès lors, devront reperdre une partie du terrain que
le décret impérial leur avait fait gagner.
Et quant b l'Autriche, ce serait se tromper
grossièrement qnede lasupposer inquiète seulement
du côté de l'italie. On pourrait presque dire qu'en
ce moment l'Italie est le moindre de ces soucis.
L'Autriche a de très justes motifs de conserver
une attitude de forte défensive, d'abord vis-b-vis
de quelques-unes de ses populations, ensuite et
surtout a l'égard de la question allemande. De
cette seule question tant de péripéties peuvent
sortir b ('improviste, qu'il n'y a qu'un gouverne
ment imprévoyant qui pourrait fermer les yeux.
On croit b des pourparlers Irès-sérieox entre le
roi de Danemarck et l'empereur des Fraoçais pour
l'adoption d'un plan qui restituerait au premier de
ces Etats la portion du Schleswig dans laquelle la
population danoise domine.
L'affaire du Chili est entrée dans une voie d'ar
rangement qui ne laisse plus de place an conflit.
La France et l'Angleterre ont accepté le rôle de
puissances médiatrices.
Je crois que la situation serait beaucoup plus
grave, si les esprits n'étaieot exclusivement pre'oc-
copés que d'intérêts matériels. Ce qui serait regret
table, ce serait une situation où les hommes politi
ques, capables de tenir le gouvernement, au lien de
poursuivre cette voie avec constance, iraient s'é
garer dans les entreprises particulières de manière
que leurs talents vinssent b faire défaut au pays
dans certaines circonstances données.
Dans la séance d'hier de la Chambre des représen
tants, M. le comte de Theux a repris la parole
pour continuer la réponse quY avait commencée
samedi au discours de M. le ministre des finances,
chef de la droite a montré, combien les actes du
ministère sont en contradiction avec les intentions
conciliantes affichées et les paroles modérées qu'il
fait entendre. La loi sur les bourses d'études, la
loi sur les fraudes électorales, le projet de loi sur le
temporel des cultes, la violation des cimetières
catboliqoes, la non-exécution de la loi de i84a
daosson texte et dansson esprit,enfin l'exclusivisme
dont le parti conservateur est victime dans l'intérêt
de la domination de ses adversaires, voilb les prin
cipaux griefs que l'orateur a successivement dé
veloppés pour prouver la contradiction qu'il venait
de signaler entre les paroles et les actes du cabinet.
M. le ministre de la justice s'est efforcé de ré
pliquer b M. de Theux. Ne pouvaot nier ni alté-
nuer les faits patents, incontestables, invoqués par
le dépoté de Hassell, il s'est rabattu, comme l'avait
déjb fait M. Dolez, sur les principes et les ten
dances vrais ou supposés du parti conservateur. Eu
terminant, M. le mioistre a déclaré que, malgré la
résistance passive du clergé, le gouvernement fera
exécuter la loi sur les bourses d'études,
A la fin de la séance, M. le ministre des finances
b déposé un projet de crédit de 8 millioos pour
l'extensiou du matériel du chemin de fer.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
A l'audience de samedi du tribunal civil
d'Anvers l'affaire De Buck et Yalentyns a
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris, 25 novembre. Le Moniteur pu
blie un décret impérial réunissant les
fonctions de receveur général et de payeur.
La suppression des receveurs généraux
aura lieu par voie d'extinction pour être
terminée en janvier 1867.
Dublin, 24 novembre. Le chef des
fenians, M. Slephens, s'est échappé de la
prison Dublin.
NOUVELLES DIVERSES.