D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
N» 5,027.
REVUE POLITIQUE.
Le Moniteur d'hier malin publie le bul
letin suivant
Il n'est pas survenu de changement
depuis hier dans la maladie du Roi.
Par suite de l'absence de M. Bara, minis
tre de la justice, qui est allé Tournay
pour assister sa réélection comme mem
bre de la Chambre des représentants, celte
assemblée devait entendre hier les déve
loppements de la proposition de loi de M.
Guillery; mais, l'honorable député de Bru-
xelles ayant demandé un congé pour cause
d'indisposition, c'est le budget des affaires
étrangères qui a fait les frais de la séance.
M. Lelièvre, le seul orateur qui ait pris
la parole dans la discussion générale, a
signalé la nécessité de régler par des
traités internationaux tout ce qui concerne
l'exécution des actes passés et des juge
ments rendus l'étranger.
Dans la discussion des articles, qui a eu
lieu ensuite, M. le ministre des affaires
étrangères a déclaré propos de l'art. 53,
et en réponse une interpellation de M.
Rodenbach que le travail de la commis
sion chargée d'examiner les questions rela
tives la pèche nationale est très-avancé,
et que le rapport sera distribué dès qu'il
sera terminé.
Les autres articles n'ont donné lieu
aucun débat.
Au voie sur l'ensemble, le budget pré
cité a été adopté par 60 voix contre 5.
La séance s'est terminée par l'examen
de feuilletons de pétitions et le vote sur la
prise en considération d'une demande de
grande naturalisation, qui a été rejetée.
M. Rara, ministre delà justice, a été réélu
hier, Tournay, en qualité de membre de
la Chambre des représentants. Sur 5,496
électeurs inscrits il y a eu 1,727 votes émis,
desquels il faut déduire 147 billets blancs
M. Bara, qui n'avait pas de concurrent, a
réuni 1,565 suffrages.
"g ï'S'g-C
Nous trouvons un calcul intéressant dans
le journal delà Société de Statistique de
Paris
La force de toutes lesarraées de l'Europe
réunies s'élève 4,735,782 hommes. La
population actuelle de l'Europe de 372
millions.
Le coût de chaque soldatest au minimum
de fr. 600. La dépense totale est donc de
fr. 2,841,469,200. Si cette force pouvait
être réduite de moitié, la dépense ne serait
plus que de fr. 1,400 000,000. Nous aurions
une somme égale applicable aux travaux
publics, l'enseignement età l'encourage
ment des établissements de prévoyance,
etc., ou bien au remboursement de la dette
publique. Aucune de ces diverses applica
tions n'est dédaigner.
On écrit de Liège
M. D'Arbrefonlaine, rue Grétry, vic
time d'un incendie dont les perles s'élèvent
plus de cent mille francscroit de son
devoir de déclarer qu'il n'a eu qu'à se louer
de la société d'assurances LES BELGES
BEUMS et de son agent principal en cette
ville M. Lambert Jamme leur manière
franche et loyale de procéder inhérente
d'ailleurs au système mutuel, les recom
mande tous égards.
M. D'Arbrefonlaine a été prompte-
ment indemnisé son entière satisfaction
et nous prie de livrer ce fait la publicité
comme gage de sa reconnaissance.
On nous communique, dit un journal dç
Bruxelles la lettre suivante d'un officier
belge au service du Mexique
Nous avons eu ici, il y a huit jours, une
chaude affaire, tandis que nous étions réu
nis, nous occupant toujours de l'affaire
des démissions, le lieutenant-colonel était
absent. Il est parti pour Mexico il y a quel
que temps, lorsque retentit tout coup le
cri Les Chinagands sont dans la place.
Nous nous précipitons au balcon, et nous
apercevons une troupe de cavaliers qui est
déjà arrivée la moitié de la rue. Les
coups de feu retentissent et les balles
sifflent nos oreilles. Cinq minutes après
les rangs étaient formés, on élevait des
barricades, et le capitaine Loiseause
précipite la rencontre des ennemis, la
tête de sa compagnie, les obligeait ré
trograder.
C'était l'avant garde du corps d'armée
du général Riva ï'alacio, composé de 600
cavaliers et de 1,000 fantassins. Déjà ce
corps avait franchi la guanté d'entrée.
Mais aussitôt qu'il vit revenir en désordre
les cavaliers, voyant que sa surprise était
raanquée, il rebroussa chemin avec tout
son monde. Manquant de cavalerie et ne
pouvant abandonner Morelia dont nous
formons la garnison nous avons dû re
noncer le poursuivre.
La garde belge a vaillamment défendu
le poste. Elle a eu deux hommes tués,
deux grièvement blessés, mais qui sont en
voie de guérison; deux légèrement atteints,
en outre quatre hommes ont été enlevés.
L'ennemi a eu un officier et quelques
hommes tués.
Cette surprise, qui aurait pu être em
pêchée, ne témoigne pas en faveur des
officiers mexicains qui avaient le comman
dement. C'e6t au défaut de villance,
l'absence ou un nombre insuffisant d'es
pions que l'ennemi n'a été signalé que lors-
queson avant-garde avaitpénélré au centre
de la ville, presque sous les fenêtres du
bureau de la place où nous étions réunis.
Aussi sommes nous presqu'en état de
sîége, les hommes campent sur la place et
au pied des barricades. La promenade du
dehors n'est passûreet nous devons renon
cer la chasse. L'enuemi parcourt les
environs, pillant, dévastant, imposant les
propriétés des impérialistes. Cettesilualion
va cesser heureusement. On nous annonce
l'arrivée d'un corps important de l'armée
française, et alors les pillards regagneront
leurs montagnes et se réfugieront dansleur
désert. Je ne sais si nous ferons partie de
l'expédition; dans ce cas, nous aurons une
promenade de quelques mois faire, la
Li PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Noos ne nous étions pas trompés daos notre
jogenient sur la crise italienne: elle se trouve ou
verte par la constitution du nouveau Parlement.
Le ministère est hors de cause; on sait qu'il doit
disparaître de la scèoe politique, dans un temps
plus ou moins rapproché. Mais qui le remplacera
C'est ce que personne n'ose encore prédire.
En ce moment la majorité du Parlement italien
n'est nulle part elle sera ou elle peut être gauche
aujourd'hui, puis elle reviendra s'asseoir au centre
demaio, pour visiter vingt-quatre heuies après la
droite et la gauche, s'unissant contre leceulre. Mais
l'homme d'Etal qui donnera une base cet édifice
mal venu et déjà chancelant, où est il On le
cherche sans pouvoir le découvrir.
La direction qu'ont prise, en France,4es affaires
politiques, quoique graves, n'a rien d'inquiétant
pour aucune des nations voisines. La question du
Mexique est pour l'empereur Napoléon un sujet de
préoccupations croissantes. Un général américain,
le général Scholefield, est arrivé Paris, chargé,
du moins on le dit, d'une communication de la
part du président Johoson; il aurait pour mission
de faite connaître la nécessité entrevue par le chef
de la république américaine de donner au senti
ment public, dont lecongtès va devenir l'expression
fidèle, quelques satisfactions de langage du côté du
Mexique, qui, au premier abord, vout porter om
brage la France. Et peodant que sur ce point on
cherche une issue l'électricité dont lesuuages sont
chargés, l'empereur Maximilien, peu au fait de tous
les écueils dont est semée la mer sur laquelle il
vogue pleine vapeur, s'élance avec une hardiesse
ou une confiance qui frise l'aveuglement vêts des
solutions qu'il croit résoudre 'a coups de décret et
qui ne font qu'accroître le désordre. Après avoir
mécontenté les catholiques, sans se réconcilier avec
personne, l'empereur Maximilien a irrité les libé
raux; puis il s'aliène les Français. Sur qui donc
s'appuiera-1 il la fin? On assure qu'à Paris
comme au Mexique le découragement et la lassi
tude font des progrès. On compte les sacrifices que
la continuité de la lutte exige, et l'on ne voit
d'avantages recueillir comme compensation que
dans un temps très - éloigné.
La France, compromise au Mexique, doit éviter
de se compromettre en Europe telle est en ce
moment la situation.
Ou se déclare satisfait Berlin de l'attitude du
gouvernement français vis à-vis de l'Allemagne.
Des manœuvres avaient été tentées auprès de ce
gouverneineot, prétend-on par des puissances
qu'on ne nomme pas; elles avaient pour but de
l'eotraîner dans nne politique d'intervention acti
ve. M. de Bismatk, par soo voyage Biarritz, s'est
assuré que la France veut se tenir en dehors de
pareil rôle; il se déclare dooe satisfait; et voilà
pourquoi les journaux, ses organes, déclarent avec
un redoublement de confiance qu'il ne sera rien
changé la politique de la Prusse.
Le mariage de la princesse Hélène d'Angleterre
avec le prince Christian d'Augusteubourg est fixé
une époque beaucoup plus rapprochée qu'oo ne
le peosait. Il doit avoir lieu avant la fin de ce mois.
maladie du roi.
D' Wimmer De Rocbaix.
Palais de Laeken le 4 décembre 9
heures du soir.
COURRIER DU MEXIQUE.
Morelia, i g octobre.