S. M. LÉO POLO I«. TE DEUM POUR LE ROI. heureux. Ces paroles que son règne entier a justifiées, je ne crains pas de les répéter en mon nom. (Applaudissements prolongés.) Ifieu a daigné exaucer le vœu qu'elles exprimaient. Puisse-t il l'entendre en- core aujourd'hui, me rendre le digne successeur de mon père, et, je le lui de- mande du fond de mon âme, continuer proléger notre chère Belgique. (Ap plaudissements. Les cris de vive le noivive la reine! éclatent avec une nouvelle énergie. Depuis i83o pareil spectacle ne s'est pas vu dans les salles du Palais de la Nation. Jamais assem blée législative n'a été plus belle, plus grande, plus patriotique. L'émotioo était dans lous les cœurs, les larmes dans tous les jeux. Cbaqne parole du Roi était couverte par un tonnerre de bravos et d'ap- plaudissetneots, et lorsque Sa Majesté a dooné le signal da départ, lous les membres de la Chambre, unis dans un même sentiment d'amour et de pa triotisme se soot levés comme un seul homme et ont salué la famille royale b sa sortie par des acclama tions dont nous n'avons pas encore eu l'exemple. A la sortie de la Cbarnbre, les élèves de l'école militaire se sont précipités au-devant de la Reine, et c'est h grand'peine que !a voiture de Sa Majesté a pu avancer au milieu des flots du peuple qoi criaient: Five It Roi! Vive la Reine! L'Eglise catholique est venue joindre, avant- hier, sa voix celle du pays pnui appeler les béné dictions du Cie! sur l'auguste prince dont la Belgique vieot de célébrer l'a«énemeul au tiôue. Dès ueuf heures, lesabordsdel'antique collégiale de Su Gudule étaient envahis par une foule immense désireuse d'acclamer une nouvelle fois un Roi déjS tant aitué auquel sont confiées désor mais les destinées du pays. Les feoêtres, les balcons, les toits des maisons regorgeaient de monde. Sur la place, la circulation était impossible, et les rampes-douces qui relient le grand escalier de l'église étaient couvertes de spectateurs. Dès dix heures, l'église collégiale des SS. Michel et Gudule s'est remplie d'une foule considérable, aux places réservées au public. La décoratiou du chœur était imposante et très- riche. Le chronogramme suivaut se lisait parmi les oruetneuls qui surmontaient le niaîire-aulel Deo JUbILans natIonIs preCatUr appLaU- Dens VIVat reX. LeopoLDUs. Son Etui oeoce le cardinal archevêque de Ma lin es, revêtu de ses habits sacerdotaux des plus grandes solennités religieuses, est veuu recevoir et haran- ger le Roi sous le porche; le prélat était accom pagné et suivi des autres évêques du pays, de divers digoitaires, ecclésiastiques, du cuté-doyeu et du clergé de la capitale. Sa Majesté, portant le g-atid-coid>>n de l'ordre de Léopold et revêtue de l'uuiforme de géoétal en chef de l'armée belge, a été de nouveau acclamée avec le plus grand enthousiasme en se rendant b l'église et sortant b l'issue de la cétémonie. Il était uiidt et quart lorsque la cérémonie du Te Deum a pu commencer, aptès que lous les corps constitués, les grauds corps de l'Etat eurent pris place aux places réservées daus le chœur. Le cnm'e de Flandre ainsi que l'archiduc, frère de Sa Majesté la reine, accompagnaient le Hoi avec les priucipanx digniian es de lacoot et les officiers que leur service appelait auprès du trône. Le corps dip omatique, ayant sa tête le nonce apostolique du S' Stege, Bruxelles, assistait au complet b cette céréiuouie officielle et religieuse. Les places réservées aux autorités civiles et mi- 1 il ait es, etc., suffisaient b peioe; i'offluence du monde officiel était aussi considérable que celle du public pioprerueiit dit. Le Te Deum de Stadtfeld, avec le Domine saloum fac Rrgem de Fétis, maître de chapelle du Roi, a supérieurement interprété par une itès-ootubieuse réuuioo de chanteurs et d'iustru- mentisies d'élite, sous la direction de M. Fischer, maître de chapelle de l'église collégiale; il en a été de même du morceau Auto Deum au moment de l'entrée du Roi. Les ministres du Roi, les membres des deox Chambres législatives, en corps, la plupart des □nuisîtes d'Etal, lescoursde cassation, des comptes, d'appel, militaire, le conseil d>-s mines, les tribu naux inférieurs, etc., tous en corps, le général inspecteur des gardescitiqoes du royaume, le baron d'Hoogvorst, et le commandant supérieur général Pléiinckx, etc., étaient piéserits au Te Deum. Tous les corps constitués ool été escortés con formément au décret qui presctil les honneurs h rendre par la troupe. La cérémonie était terminée avant une heure. Lorsque le Roi est retourné an palais après le Te Deum, une foule de jeunes geos, parmi lesquels se trouvaient presque tous les élèves de l'école mi litaire, ont enlouté la voilure de S. M. et l'ont escortée jusqu'au palais eu poussant des hourrahs enthousiastes, des cis de Five le Roi! Five la Reine! Five la famille royale! qui étaient répétés par des milliers de spectateurs échelonnés le long de la route, roeRoyale et place desNatious. Le Roi, après être rentré au palais, s'est vu obligé de se montrer de nouveau au balcou pendant que de formidables hourrahs ne cessaient de reten tir du sein de la multitude, La foule a entonné ensuite l'air national le Roi, après avoir salué pendant quelques minutes, s'est retiré vivement ému de cette nouvelle et patriotique ovation, (.a place des Palais et le Parc étaient en ce mo ment aussi remplis de monde qu'ils l'avaient été la veille pendant la revue. On apprendra avec tristesse que les émotions de ces jours derniers ont amené une iodispositiott chez S. M. la Reine, qui n'a pu assister au Te Deum, h Sle-Gudule. Le conseil communal d'Ypres vient d'envoyer LL. MM. le Hoi et la Heine des Belges l'adresse suivante A Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges. Sire! Le conseil communal, fidèle organe de la popu lation Yproise, présente Votre Majesté, l'hom mage de son profoud respect et de sou euiier dévouaient. En pienant possession du tiône au milieu des acclamations les plus sincères et les plus enthou siastes d'uu peuple confondant daus un amour coinmuu son Prince et sa patrie, vous avez dit comme le disait votre illustre et si regretté prédé cesseur u Moo cœur ne connaît d'autre ambition que celle de vous voir heureux. Cette noble ambition, Sire, ne peut manquer d être satisfaite. Nous eu avons pour garants, d uue part, les préceptes et les exemples de sagesse d'un l'ere bteu-aimé, les seutimeuts patriotiques qui vous atitmeui, votre amour pour les grandes institutions qui garantissent l'ordre et la liberté. D autre part, la loyale confiance, la fidélité, ce même amour d'ordre et de liberté qui oui fait daus toutes les périodes de l'histoire, le caractère dis- liuciif de la nation Belge. Madame, Daignez agréer également l'hommage de uos sentlmeuts du plus affectueux dévouement. Digue descendante d'une glande Impératrice, votre place sur ce Tiôue était toute marquée. Eu vous y voyant, le peuple y retrouve sa bien aimée Reine Louise, il se rappelle sa boulé, sou aflectiou pour sa nouvelle patrie. Pailageaut comme elle, les oohles sentiments de voue royal époux et les inspirant a vos tufauts, comme elle aussi vous contribuerez a procuitr ce bonheur qui a fait l'ot'jet du plus cher de ses vœux. De vos Majestés, Sire, Madame, Les liès-respeciueux et dévoués sujets. Suivent les signalâtes. }pres, le 18 Décembre t865. Par disposition ministérielle do département de la guerre a été désigné pour passer Le capitaine en second Michel, de l'e'tat-major de l'artillerie, instructeur b l'école de cavalerie, h la tbatterie b cheval du t* régiment, eo restant dans sa position actuelle. nouvelles diverses. Dans la jonrnée du 17 cl la ville d'Ypres a été pavoisée de drapeaux aux couleurs nationales h l'nccasion de l'heureox avènement au Tiône de S. M. Léopold II. Le car il Ion s'est fait entendre a plusieurs reprises et une illomioation générale a clôturé ce jour dont les habitants de uetre bonne ville conserveront on bien précieux soovenir. Noos avons appris que dans les soirées des 17 et 18 c1, les voyageurs de Bruxelles b destina tion d'Ypres ont dû passer la onit h Coortrai, le train pour Ypres, étant déj's parti. Daus les journées des 16 et 17 c1 des trains sont arrivés h Bruxelles avec une demi beoie de retard. Celui qui devait arriver dans la capitale h 10 173 h. du inalin, a dît s'arrêter h celte beute h Laeken. I.es voyageurs, plutôt que d'attendre, ODt préféré faire la route pied de Laekeo a Btoxelles. Trois immenses colonnes de voyageurs ont ainsi fait a pied, b travers champs, ce trajet. Il était presque impossible de trouver logement a Bruxelles. 11 était aussi bieo difiicille de trouver b manger. Noos connaissons un bôtel où on a du refuser le dîner une soixantaine de personnes. Une épouvaotable catastrophe a eu lieu jeudi dernier, dans latraaerséede Douvres b Calais. Le bateau-poste Samphire qui fait le service entre ces deux villes, arrivé b huit milles en mer, a été rencootré par le Fanny Boot, trois-mâts américain une collision terrible a eu lieu, l'avaot du bateau a brisé, et s'est enfoncé dans la mer. Un grand uombre de voyageors étaient a bord: remplis d'épouvaote, ils voyaient le oavire près de couler et la mort imminente. Tous étaient réunis b l'arrière qui surnageait encore. On s'est bâté de détacher les chaloupes, et la foules'y est précipitée. On dit qu'un voyageur français a péii daus ce périlleux sauvetage. Les chaloupes étaient tellement mauvaises que l'eau y pénétrait de toutes parts et que ceox qoi y avaient cherché un refuge ont dû faire les plus grands efforts pour l'épuiser b l'aide de leurs cha peaux, de leurs bottes et de tout ce qu'ils avaient sous la main. Enfin, api es deux ou trois heures de travail et de transes, ils ont abordé b Douvres. On disait, touieirois,qu'uQe cinquième chaloupe n'avait pas reparu. Le bateau belge, parti d'Ostende, est arrivé a Douvres au moineut où cette caïa-tropbe venait d'être connue. Le capitaine ayant appris qu'un graud nombre de passagers étaient restés b bord du bateau français, s'est hâté de diriger sou navire vers le point du sinistre, et il a été assez heureux d'arriver b temps pour sauver ces malheureux qui, tevenus b Douvres, ont pu reprendre le Prince royal, qoi lésa trausportésb Calais. Le Samphire a été remorqué b huit heures et demie b l'enttée du port, où il est b demi-submergé. 0» écrit de Liège M. b'Arbrefonlaine, rue Grétry, vic time d'un incendie dont les pertes s'élèvent plus de cent mille francscroit de son devoir de déclarer qu'il n'a eu qu'à se louer de la société d'assurances LES BELGES REUNIS et de son agent principal en celte ville M. Lambert Jamme leur manière franche et loyale de procéder inhérente d'ailleurs au système mutuel, les recom mande lous égards. a M. D'Arbrefonlaine a été prompte- ment indemnisé son entière satisfaction et nous prie de livrer ce fait la publicité comme gage de sa reconnaissance. En vente au bureau de cette Feuille: PHOTOGRAPHIE-CARTE de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1865 | | pagina 3