D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 49me Année. Mercredi 31 Janvier 1866. N<> 5,043. REVUE POLITIQUE. Le Sénat a repris lundi dr ses travaux, interrompus depuis les fêtes de Noël. La séance a été employée la communication des projets de loi et d'autres pièces transmis l'assemblée. Sur la proposition de M. le président, prince de Ligne, le Sénat a mis le projet de loi sur la mendicité son ordre du jour de bier. Le Sénat a commencé hier la discussion des articles du projet de loi sur la mendi- cité. Divers amendements ont été proposés par la commission et par M. d'Anethan. LA PRÉSOMPTION La Chambre des représentants a procédé bier au second vote du projet de loi auto- risaut le gouvernement prendre des mesures contre la propagation de la peste bovine. Tous les articles ont été maintenus dans la teneur adoptée au premier vote, sauf l'art, i", auquel l'assemblée a admis un amendement de M. Dumortier ajoutant le mot épiioolique aux mots typhus contagieux, et les articles 5 et 6, qni ont été adoptés avec des changements de rédaction propo- sés par M. le ministre de l'intérieur. Au vote sur l'ensemble, le projet de loi a été adopté par 70 voix contre 4. La séance s'est terminée par le vote du projet de loi qui ouvre des crédits supplé mentaires au département de la justice et qui a été adopté par 68 voix et une abslen* lion On assure que la commission spéciale de la Chambre des représentants chargée de l'examen de la loi d'organisation judi ciaire vient de prendre une décision qui intéresse au plus haut point la magistrature tout entière. Elle a admis l'éméritat pour tous les magistrats, avec faculté pour eux de le ré clamer, savoir: les juges 70 ans; les conseillers la cour d'appel 72 ans; les conseillers la cour de cassation 75 ans. Toutefois, plusieurs membres de la com mission étant absents et la majorité n'êyant été que de deux voix en faveur de l'éméri tat facultatif, il est bien possible que cette décision ne soit que provisoire, surtout en présence des réserves que des membres ont apportées leur vote favorable au système adopté. Avant hier, dans l'après-midi, quatre- vingt-seize volontaires de l'armée pontifi cale sont partis de Bruxelles par le convoi de Paris. Cinquante-deux de ces volontaires sont hollandais; quarante-quatre appar tiennent nos provinces. On écrit de Rome, le 22 janvier u M. le vicomte Vilain XI1II, envoyé extraordinaire de Belgique, chargé âe notifier la cour pontificale la mort du roi Léopold I" et l'avènement du roi Léopold II, vient de recevoir du Saint- Père le grand cordon de l'Ordre de Pie IX. s Voici le texte du projet de loi prescri vant les mesures prendre contre le typhus contagieux tel qu'il a été adopté par la Chambre au premier vote Article premier. Le gouvernement est autorisé prescrire par arrêté royal les mesures que la crainte de l'invasion ou l'existence du typhus contagieux peut ren dre nécessaires, tant dans l'intérieur du pays que sur les frontières, en ce qui con cerne les relations de commerce avec l'étranger. Art. 2. Un règlement déterminera les conditions et le taux des indemnités qui pourraient être accordées aux délenteurs d'animaux malades ou suspects dont l'abattage serait ordonné. Art. 5. Les infractions aux dispositions prises en vertu de l'art. 1" seront punies d'un emprisonnement de trois mois deux ans et d'une amende de cent francs mille francs,, soit cumulativement, soit séparé ment. Art. 4. S'il existe des circonstances at ténuantes, les peines d'emprisonnement pourront être réduites celles de police. Art. 5. Le ministre de l'intérieur pourra conférer, soit aux agents de l'administra tion des douanes, des accises et des forêts, soitaux officiers et sous officiers de l'armée, soit même toutes autres personnes le droit de rechercher et de constater par des procès-verbaux faisant foi jusqu'à preuve LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Le Livre-Jaune a été distribué avant-hier aux Chambres françaises. Il conlienl la correspondance échangée entre la France et les Étals-Unis relati vement an Mexique. Eo ce qui concerne Romele Livre Jaune renouvelle les assnraoces dn discours de l'Empe reur en faveur du pouvoir du Saint-Pere. Veut-on savoir de quoi se montre désireux par dessus toute chose l'empereor des Français? Il veut éviter tout cooflit et jusqu'b l'apparence d'un nuage, en Europe, afin que les Américains sachent bien que s'il leur prenait fantaisie de le provo quer, il ne sera distrait dans la réponse qu'il lenr fera par aucune préoccupatioo de natore l'affai blir; l'empereor Napoléon ne se laissera pas pren dre au dépourvu. Pendaot qu'entre l'Antriche et la Hongrie tout paraît tendre b une réconciliation sérieuse, en Prose, an contraire, tout tend de plos en plus non pas vers la division, car elle existe depuis long temps mais vers ODe rupture éclatante, un scan dale parlementaire dont la portée ne peut être en ce moment exactement mesurée. Le pavillon de goerre do Chili vient de se i montrer sur les côtes d'Espagoe. On ne peut pas porter plus loin le défi b la puissance maritime espagnole. OU LE DANGER DE SE FIER A SOI-MEME. Suite. Voir notre numéro de samedi dernier. Cette réponse ne se fit pas attendre. M. de Balioville, plutôt affligé qu'irrité de ce que sa fille avait pensé b faire un choix en son absence, refusait absolument de l'approuver avant qu'il ait pu juger par lui-même des avantages que présentait celte union. Il défendait donc b Léouie d'y songer avant son retour, qui malheureusement paraissait encore fort éloigné. Nous avons trop bonne opinion du cœur de Léonie pour hériter b croire qu'elle eût obéi b des ordres aussi précis, sans les ruses dont l'environna l'adroit aveuturier qui avait un pressant besoin d'argent, et qui avait juré qu'une aussi belle for tune ne lui échapperait pas. Il produisit des lettres de sa famille, qui habitait, disait il, au fond de la Provence, Jaus lesquelles ses parens sollicitaient la main de mademoiselle de Balioville, comme le plus grand honneur qu'ils passent recevoir; ils feraient tous les sacrifices pour l'obtenir, et dès ce jour toute leur fortune était promise b leur fils. Les lettres et la conduite de ce fils, un peu légère peut-être jusqo'ici, annonçaient en lai uo si favorable changement, attribué b la bieofaisaote influence de mademoiselle de Balioville, que la plus tendre des mères et le père le plus reconnaissant suppliaient d'achever son ouvrage. C'était déjb quelque chose que d'avoir intéressé l'orgueil de Léonie. Le rusé Valrive bientôt sut compromettre assez sa délicatesse, pour accélérer le moment où elle devait consentir b l'accepter pour époux. Les maux qui peuvent résulter d'une position fausse et qui blesse les convenances de la société sont incalculables. Une jeone personne qui n'est plus sous l'aile paternelle doit redouter tons les dangers qui menacent un être dénué de protection, et c'est toujours aux dépens de sa réputation ou de son boobeur qu'elle reçoit celle d'un étranger. Valrive le savait bien,et il profita d'une occasion qu il cherchait depuis longtemps. Une querelle qu'il sut faire naître dans 1111 endroit public, où il accompagnai: mademoiselle de Balioville et sa cousine, et dont la première devint l'objet, lui servit de prétexte pour fixer sur elle et sur lui tous les regards du public.Toute publicité blesse la modestie si naturelle aux femmes, et c'est déjb une souffrance que d'être remarqué. Mais que devint la pauvre Léonie, lorsqu'elle apprit que dans le monde son nom passait de bouche en booche avec celui de Valrive, et que personne ne doutait qu'il ne devînt son époux? Elle venait d'atteindre sa vingt-unième année terme fixé par la loi, sans doute afin que le premier usage de la liberté qu'elle accorde soit de se remet tre volootairement sous la tutelle paternelle, dont cependant elle permet de s'affranchir, parce qu'en effet il peut exiler de tristes exceptions. Léonie n'osait plos paraître en public, après les bruits qui avaient été répandus sur son union prochaine avec Valrive, et dont il lai avait fort exagéré l'éclat. Parsuadée d'ailleurs qu'il était le seul homme qui, par la haute opioioo qu'il avait conçue d'elle et sa déférence b ses a is pût la rendre heureuse, elle se décida b faire b son père, au terme de la loi, des sommations respectueuses. Après un certain temps écouté, elle devenait libre de contracter l'union b laquelle elle s'était résolue. Cette démar che lui coûta excessi-ement; mais où ne peut pooduire un fol orgueil Elle éloigoe d'elle pr sque

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1