Pendant la soirée de dimanche df, une
affreuse tempête s'est déchaînée sur celle
ville et ses environs. Vers six heures, des
éclairs non interrompus et des coups de
tonnerre formidables ont succédé l'ou
ragan, aux raffales de pluie et de grêle.
Bon nombre de toitures endommagées,
des cheminées et des clôtures renversées,
des fenêtres enfoncées, des carreaux de
vitres brisés et une maison incendiée par
la foudre, sont le bilan de cet ouragan. La
maison réduite en cendres par le feu du
ciel, était située au hameau du Frezenberg,
sur la chaussée d'Ypres Zonnebeke. Elle
appartenait au sieur Blieckcouvreur en
chaume. Bien n'a pu être sauvé, si l'on en
excepte toutefois deux coffres. L'argent
même (180 francs) a été fondu par l'élé
ment destructeur. La maison n'était pas
assurée. Quand la foudre est tombée sur
l'habitation de Blieck, il n'y avait heureu
sement personne la maison.
Les villages de Wytschaele et de Voor-
mezeele ont beaucoup souffert par suite
de cet ouragan. A Voormezeele notam
ment le toit d'une grange a été enlevé et
lancé travers champs.
A la Foire aux chevaux de ce jour, un
grand nombre de bons et beaux chevaux
de labour ont été présentés en vente. Les
transactions se sont faites des prix géné
ralement bas. Au concours aux chevaux
qui a eu lieu ce midi, les chevaux concur
rents se faisaient remarquer par leurs
qualités et leur nombre.
Le temps nous manque pour insérer
dans notre n* de ce jour une circulaire de
Mr le gouverneur de la Flandre-occidentale,
touchantTépizoolie. Nous l'insérerons sa
medi prochain.
I, Il est permis de se servir de laitage tous les
jours excepté le Mercredi des Cendres et le
Vendredi-Saiot.
La douceur exceptionnelle de cet
hiver a tellement hâté la végétation qu'aux
environs de Bruxelles, notamment Jette-
S' Pierre, on peut voir des champs de
colzas en parfaite floraison.
Une découverte qui fera sensation
parmi les brasseurs de lambic et de faro
est annoncée par le Moniteur de la Brasserie,
On sait que, selon les règles traditionnelles
en usage depuis des sièclesla formation
finale, en bonne qualité, de ces bières, el
notamment du lambic, ne s'achève que par
un séjour prolongé en tonneau; ce qui
exige de I industrie de la brasserie bruxel
loise d'immenses approvisionnements el
des capitaux considérables Or, le procédé
découvert fait accomplir, point par point,
ces bières mais dans un court espace,
exactement les mêmes opérations de vieil
lissement et de bonification, qu'elles n'ont pu
accomplir jusqu'ici que par un très long
repos dans les magasins des brasseurs.
L'inventionfruit de plusieurs années
d'études expérimentalesest d'un de nos
compatriotes. Son application, exempte de
l'emploi de toute substance chimique, est
d'unesimplicité extrême, et s'étend, paraît-
la fois au vieillissement des bières, des
vins et des eaux-de-vie.
C'est, assure-t on, M. Tindemans qui
estappeléà remplacer M. J.-P. Bèdecomme
rédacteur en chef de VEcho du Parlement.
Vers la fin du mois dernier,.un coup
de pistolet a été tiré sur le sieur Arnaud
Tack, fils, cultivateur Sysseele (FI. occ.),
quand, au milieu de la nuit, il retournait
chez lui heureusement il n'a pas été
atteint. L'auteur de cet guet pens, qui a
eu lieu sur le territoire de la commune de
S' Croix, est connu.
Une découverte précieuse a été faite
vendredi dernier Bruges. Les ouvriers
occupés aux travaux d'appropriation de
l'ancien estaminet le Grand Jacobsis en
cette ville, rue du Vieux Sac, acheté der-
DISPOSITIONS DU CARÊME.
II. I! est permis de manger des œufs tons les
joursexcepté le Mercredi des Cendres, les trois
jours des Quatretemps et les trois derniers jours
de la Semaine-Sainte. Les Dimanches il est permis
d'en tuauger plusieurs fois (ce qui est aussi permis
tons les jours ceux qui sont exemptés du jeûne,
ou qui n'y sont pas obligés), mais les antres jours
une seule fois, et cela an repas principal, et non b
la collation; ce qu'on doit aussi observer aux jours
de jeune pendant l'année.
Il est b remarquer néanmoins que, hors le
Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint, celte
défense ne s'étend pas aux œufs qoi servent, en
petite quantité b préparer d'antres 'mets; mais
seulement b ceux que l'on sert séparément et
comme on mets particulier.
devant de laquelle se portaient en foole les habi
tants du village et se glissait sans bruit dans sa
nouvelle demeure, lorsqu'eo poussant la porte du
concierge, qu'il trouva eotr'ouverte, il aperçut on
ecclésiastique penché vers le lit d'une personne
malade. Il s'arrête un moment b la porte, incertain
s'il ne reculera pas; mais tout b coup une voix bien
connue une voix toujours chère, retentit josqu'b
son cœur. Si mon père, répétait-elle, un jour
pardonne b ma mémoire, c'est b la fille infortunée
de LéoriieM. de Balin vil le (car c'était lui)
n'en eotendit pas davantage. Il s'élance vers ce
lit de douleur, il presse dans ses bras cette fille tant
regrettée; il ne sait déjb plus qu'elle fnt coupable-
et qu'il fut courroucé, tant le cœor d'un père con
tient d'indulgence et d'amour!
Le bon curé qoi devine la vérité sans la com
prendre, éclaircil enfio cette scène attendrissante.
On redoutait l'effet qu'elle pouvait produire sur la
III. Il est permis de manger de la viande les
dimanche, luodi, mardi et jeudi de chaque semaine,
le Jeudi-Saint seul excepté.
Nous ne doutons poiot que tous les fidèles ne
se rappellent que l'abstinence, dont ils ont obtenu
la dispense pour les samedis ordinaires de l'anoée,
est maintenue aux jours de jeûne, et que par con
séquent elle doit être rigoureusement observée
tous les samedis do Carême et des Quatretemps, et
aux Vigiles des fêtes.
IV. Il est défendu de manger de la viande plus
d'une fois par jour, excepté le dimanche.
V.II est défendu, même le dimanche, de manger
de la viande et du poissoD au même repas.
VI. Les fidèles qui ne profiteront pas de la per
mission que Nous accordons b certains jours, de
manger de la viaûde, pourront, aux dits jours,
oser de bouillon, au dîner seulement. Nous per
mettons aussices jours-lb, l'usage plus fréquent
de graisse fondue au lieu de beurre, quand même,
au lieu de viande, on mangerait do poisson.
VII. Noos enjoignons b nos diocésains, de réci
ter trois fois Notre Père et trois fois Je vous
salue, Marie, et une fois les actes de Foi, d'Espé
rance, de Charité et de Contritiou chaque jour
qu'ils profiteront de la permission de manger de
la viande, accordée par le présent mandement. Us
pourront cependant se libérer de celte obligation,
en versant une aumôae, selon leur dévotion, daos
le tronc du Caiêtue, qoi doit être placé dans toutes
les églises.
Tous les motifs qui Noos ont obligé, l'année
dernière, b prier avec instance les fidèles de s'ac
quitter généreusement de celte dette, subsistent
eocore cette année. Nous les engageous donc de
nouveau b offrir leur aumône ou leurs dous pour
l'amour de Notre SeigDeur, et avec la douce per
suasion, qo'en accomplissant ce devoir, ils acquiè
rent le double mérite de satisfaire aux prescriptions
de l'Église et de contribuer au moins pour une
petite part, b l'entretien de nos institutions chré
tiennes, qoi font le bonheur de beaocoop de fa
milles et la gloire de la rébgion en Belgique.
Comme i'omissioo de ce devoir n'a le plus son-
vent d'autre cause que l'oubli, Messieurs les curés
auront soin de le rappeler plusieurs fois b leurs
paroissiens, surtout vers la fio du Carême, et après
la fête de Pâques.
Et afin que les fidèles puissent s'acquitter aussi
facilement de cette obligation que de toutes les
autres qui leur sout prescrites pour le saiut temps
do Carême, on aura soiu de la publier par affiche,
jusqu'au dimanche après Pâques.
VIII. Comme les militaires de tout grade, leurs
femmes, enfants et domestiques, ainsi que les autres
personnes attachées de fait an service militaire,
sont soumis b notre juridiction, et que leur état
exige des égards particuliers, Nous leor accordons
par extension de dispense, la permission de faire
gras tous les jours de l'année, exceptés le Vendre-
di-Saint, où ils devront se conformer aux autres
fidèles.
Comme les gendarmes et les employés de la
douane, en service actif, exigent les mêmes égards,
b cause des fatique auxquelles ils sont astreints, la
nuit è'nssi bien que le jour, Nous les assimilons aux
militaires.
faible Léonie; niais le bonheur est un si puissant
médecin! Aussitôt qu'elle eut reconnu sou père,
qu'elle eut entendu ses tendres bénédictions
qu'elle fut certaine que c'était sur son sein qu'elle
reposait, le calme revint daos son cœur, et le bon
heur éloigna le daoger.
M. de Balin ville, de retour en France (aussitôt
quê la lettre écrite depuis longtemps, qui avait
désespéré sa fille) avait chargé son homme d'affai
res de lui acquérir une terre pour placer des fonds
considérables qu'il rapportait des îles.
C'était précisément daos cette propriété que la
Providence avait conduit les pas de Léonie errante
et abandonnée. C'était Ib qu'était marqué le terme
de sou châtiment et la fin de ses épreuves.
M. de Balin ville en arrivant b Paris n'avait pu
s'abstenir de conoaître le sort de sa fille. Il apprit
qu'il était affreux, et qu'elle avait disparu. Il ap
prit aussi que ce même jour Valrive, voulant
IX. En vertu des pouvoirs spéciaux que Notri
Saiot-Père le Pape Noos a accordés, Nous per
mettons b tous oos diocésains de faire cette arméi
usage de viaode, même plosieors fois, les joors dt
saint Marc et des Rogations.
Nous désirons que les fidèles, qui profiteront dt
cette dispense spéciale, fassent aussi une aumôut
particulière pour le soutien des bonnes œuvres dt
diocèse.
Sera notre présent Mandement lu an prône, dam
toutes les églises et oratoirs publics de notre Dio
cèse, le dimanche qui eu suivra la réception.
Donnée b Bruges, daos notre palais épiscopal, If
5 février 1866.
'j* Jean-Joseph, Évêque de Bruges.
Par mandement de Mgr. l'Évêque,
F. Nolf. cban. secret.
nouvelles diverses.
échapper b la justice, avait pris la fuite, et que,
dans la précipitation b laquelle il avait été con
traint il avait fait une chute de cheval, et venait
de mourir des suites de cet événement. Il savait
donc ces détails lorsqu'il suivit si heureusement
les traces de sa fille. Dès qu'elle fut mieux, il lui
apprit que ses liens étaient brisés, et que rien ne
pourrait désormais éloigner de Ini le charme et
l'appui de ses vieox jours.
Léonie recouvra la santé. Elle dot b l'expé
rience de ses malheurs uoe piété vive et solide, et
une salutaire défiance de son propre jugement on
la voyait toujours déférer aux avis de son père.
Où tronverais-je jamais, disait-elle, un ami plus
sincère, on protectenr plus dévoué? Lorsqu'on a en
le malbeor de méconnaître ses avis, lorsqu'ou a
senti tout le danger de diriger soi-même sa desti
née, on De se rend pas deux fois coupable de la
même faute!