D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
No 5,048.
ADELINE.
REVUE POLITIQUE.
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ÉI'IZOOTIE.
Vous n'ignorez pas que la propagation
du typhus contagieux des bêtes bovines
s'étend continuellement en Angleterre et
en Hollande, et que la marche du fléau
dans le dernier de ces deux pays devient
particulièrement menaçante pour notre
agriculture.
En présence d'un danger aussi imminent,
il importe d'attirer l'attention sur la cala
mité qui nous menace, en lui lésant con
naître les ravages que cette maladie a déjà
occasionnés dans les pays voisins.
En Angleterre, depuis le mois d'octobre
jusqu'au 13 du mois passé, le nombre des
cas officiellement constatés s'est élevé
94,236, dont 35,319 animaux sont morts,
15,395 abattus et 10,008 guéris. Le nombre
des cas nouveaux par semaine qui, au 1"
décembre dernier, n'était que de3,828 n'a
cessé de progresser régulièrementponr
arriver le 13 janvier, au chiffre de 9,243.
En Hollande, la situation est tout aussi
inquiétante au 13 du mois passé, le nom
bre des cas officiellement constatés dans
les provinces de la Hollande méridionale
et d'LJlrecht, s'élevait 28,737 comprenant
8,785 morts, 6,964 abattus et 8,763 guéris.
Plusieurs cas de maladie se sont, en
outre, produits dans les provinces de la
Hollande septentrionale, dans l'Overryssel
et dans le Brabant septentrional. Il est
probable qu'à ces provinces, il faut ajouter
la Zélande.
La contagion ne cesse, dans les Pays-
Bas, de gagner du terrain vers nos fron
tières, et nous serons de nouveau envahis
si tout le monde, autorités et particuliers,
ne prête pas un concours dévoué l'exé-
cu'iion ponctuelle des mesures de' police
sanitaire, et surtout si tous les propriétai
res de bétail ne prennent pas le parti de se
préserver du mal, en s'abstenant d'acheter
du bétail dont la provenance et l'état de
santé ne leur sont pas parfaitement connus,
en fermant de la manière la plus absolue
leurs étables tous les visiteurs étrangers
et surtout aux marchands, én les assainis
sant continuellement par des chaulages,
des goudronnages au coaltar, des lavages
et des recurages quotidiens, et en donnant
leurs bestiaux des aliments corroborant
et des soins de propreté aussi fréquents
que possible.
Je vous prie tous, Messieurs, de donner
la présente circulaire la publicité la plus
étendue, et je recommande spécialement
aux administrations communales rurales
de la faire publier l'issue du service
divin du premier dimanche qui suivra sa
Fécèplion, et de placarder l'affiche qu'elles
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITDTiON BELGE.
Le duc de Persigny a pronoDcé dans le Sénat,
en France, an discours qui a fait un grand effet sUr
ses collègues. Accueilli plusieurs reprises par des
murmures flaiteurs et sympathiques, ce discours est
la reproduction de celui que M. le duc de Persigny
prononce dans toutes les occasions solennelles
mais il nous a paru plus chaudement, plus forte
ment écrit. Il établit l'impossibilité de doter la
France de la liberté politique pratiquée par l'An
gleterre; mais tenant compte de la différence de
mcetirs des deux nations, il trouve la liberté fran
çaise très sagement en harmooie avec le principe
d'autorité, surtout mieux appropriée aux circon
stances et au tempérament du pays.
Voici, entre antres, une phrase qui a eu beau-
'conp de succès parmi tes sénateurs
Dans notre Constitution il faut prendre garde
de s'égarer sur l'origine du pouvoir: il découle, il
est vrai, de la volonté nationale; mais, tandis que
la nation reste en possession du principe de la li
berté par le suffrage universel, c'est l'Empereor
et sa dynastie qu'elle a délégué l'exercice du
principe, l'autorité. L'instrument de la liberté,
c'est le vole populaire, mais l'instrument de l'au
torité vient du souverain.
Le Sénat tout entier a paru donner son adhésion
sans réserve cette proposition qui renferme eu
effet le germe de la Constitution napoléonienne.
Nous verrons maintenant ce qu'en dehors de
l'assemblée sénatoriale le public français pense des
doctrines de M. de Persigoy. Ou ne doit pas
chercher se faire illusion la lutte est ouverte
sur la somme de liberté que le pays peut supporter;
mais elle n'existe pas dans le Sénat; là règne
l'unanimité qui ue sera peut-être pas inaltérable,
niais qui pour le moment devient une force et une
garantie dans l'intérêt do pouvoir.
Le projet d'Adresse du Corps législatif est prêt.
Soumis la commission par le comité de rédaction,
il a rallié tous les suffrages et notamment le para
graphe relatif b la papauté, dans lequel le mot de
temporel ajouté ii celui de pouvoir écarte jusqu'à
la moindre apparence d'éqoivdque.
Adeline de Maulosson, douée par la nature de
toutes les grâces de l'esprit et de la figure, joignait
h tous ces moyens de plaire, le plus sûr pour atta
cher, un très-bon cœur. Tant de qualités et de
charmes n'étaient obscurcis que par un léger dé
faut; mais comme le prétendait une grand'mère
qui avait élevé Adeline et qui en était idolâtre, sans
cette imperfection elle eût été trop parfaite.
Par considératiou sans doute pour la pauvre
humanité, et afin de payer le tribut sans lequel elle
eut excité trop d'envie, Adeline s'abandonna sans
réserve l'excessive indoleuce qui lui était natu
relle. Toutes ses occupations se ressentaient de ce
penchant, qui paralyse les meilleures dispositions
et les plus agréables talents. Toutes les habitudes
de sa vie étaient incertaines et irrégulières; elle
remettait toujours au lendemain ce qu'elle aurait
du faire la veille, et c'est ainsi que chaque journée
lui échappait sans laisser aucune trace d'agrément
ou d'utilité.
Entre autres inconvénients de ce défaut, Adeline
ne songeait jamais h s'informer de l'heure, ni
s occuper de sa toilette temps aussi ne vit-elle
jamais le commencement d'un dîoer ou d'un spec-
C'est sur la Prusse que la politique semble
vouloir amasser ses plus gros nuages.
Les journaux ministériels redoublent de menaces
envers la Chambre des députes, l'accusant de vou
loir absorber tous les pouvoirs, et la Chambre se
soutient et se console de ces accusations injustes,
parce qu'elle croit avoir derrière elle l'opinion
publique.
PROPAGATION DU TYPHUS CONTAGIEUX EN
ANGLETERRE ET EN HOLLANDE.
Pruges, Je 2 février i866, n° 43*229.
LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DE LA
FLANDRE OCCIDENTALE,
Aux Administrations communales, Mes
sieurs les Commissaires d'Arrondissement,
les membres de la Commission d'Agricul
ture, tes Médecins Vétérinaires du Gouver
nement aux Comices et aux Sociétés
Agricoles dans ta province
Messieurs,
tacle. Toujours arrivée Irop tard partout, elle em
ployait en excuses, souveot assez gauches, uDe
partie du temps qu'elle passait eo société, et lors
qu'elle avait fait uoe impolitesse et qu'il fallait
pour la réparer, faire une visite ou écrire un billet,
elle retardait l'uo ou l'autre, tellement qu'il de
venait entièrement hors de saisoD; accusée d'im
pertinence, elle se faisait mille ennemis, excités
peut-êire par les avantages naturels qu'elle avait
sur eux et qui pour s'en venger n'attendaient
qu'un prétexte.
Parmi quelques anciens amis de sa famille, qui
jugeaient Adeline avec sévérité sur de si légers
torts, M. Montenger, riche et laborieux négociant,
pour lequel l'activité était la première des vertus,
se distinguait par des reproches sérieux. Minutieux,
ponctuel, impatient et brusque, chaque fois (et
c'était toutes celles qu'il dînait chez la grand'mère
d'Adeline), qu'elle arrivait au milieu du repas, il
tirait sa montre, ce qui était le signal d'une longue
ébnmératioo des avantages d'une scrupuleuse exac
titude, et se plaisait calculer devant elle, de
combien elle était en relard. Adeline se défendait
d'abord en liant, puis ajoutait avec une douceur
faite pour désarmer son antagoniste il est vrai,
je suis descendue un peu trop tard, est-ce d- ne un
crime irrémissible? En effet, ajoutait sa grand'
mère, voilà bien du brait pour une toilette un peu
prolongée. Ma petite fille, M. Montenger, n'est
point née pour la minutieuse exactitude d'un
comptoir. Il est vrai, répondait brusquement le
négociant, que l'oisiveté d'un salon lui coovient
bieo mieux. C'est ainsi que chacun d'eux exa
gérait la manière d'envisager ce défaut d'Adeline,
qui devait influer sur sa destinée beaucoup plus
que personne ne le prévoyait.
Adelioe recevait chaque aooée de sa grand'
mère, une pensiou proportionnée sa fortune, et
qui paraissait d'aulaut plus devoir être suffisante,
qu'on lui doit la justice qu'elle u'élait pas suscep
tible de cet engouement des modes, de ce désir
excessif d'éclipser les autres, qui devient, pour
beaucoup de femmes, un abîme sans fond. Calme
et raisonnable beaucoup de mères la citaient
leurs filles comme on modèle d'économie et de
modération. Mais oo iguorait que son insouciance
équivalait aux défauts qu'elle n'avait pas Comme
elle ne marchandait jamais, qu'elle n'eût pas fait
un pas pour s'informer du prix d'uoe étoffe, ou
pour l'avoir meilleur marché; comme elle troo-
vait plus court et plus commode d'acheter des
choses neuves que de faire raccommoder lesvieilles,
et que l'ennui de surveiller les marchandes et les
ouvrières, surpassait de beaucoup, pour elle, le
chagrin de voir les mémoires s'amonceler; ils s'ac
cumulèrent en effet au point, qu'à la fia de l'année