D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
No 5,050.
ADELINE.
REVUE POLITIQUE.
Nous croyons utile de rappeler qu'il va
être procédé prochainement la révision
des listes électorales pour l'année 1866,
dans les bureaux des administrations com
munales.
Pour être électeur général il faut payer
encontribuiionsdirectes,au profitde l'Étal,
la somme de 42 francs 32 centimes et
avoir été imposé pour la même quotité en
1864 et 1863.
Pour être électeur provincial, il faut
réunir les mêmes conditions, mais peuvent
figurer également sur la liste provinciale
ceux qui ont obtenu la naturalisation ordi
naire et ceux qui réclament leur inscription
par délégation du cens de leur mère ou
belle-mère, quand celle-ci n'a pas de 61s.
Pour être électeur communal, il suffit
d'être imposé pour la même somme en
1863 et 1866.
Les centimes additionnels perçus au
proût de la province et de la commune ne
sont point comptés pour la formation du
cens électoral qui doit être payé entièrement
au profit de l'État
Ceux qui paient des contributions en de
hors de la commune dans laquelle ils sont
domiciliés et où ils ne seraient pas imposés
pour la totalité du cens, doivent se procu
rer les avertissements de ces contributions
et les produire l'administration commu
nale du lieu de leur domicile pour réclamer
leur inscription sur les dites listes.
Les autres conditions requises pour être
électeur sont les suivantes
1° Être belge ou avoir obtenu la grande
naturalisation et être majeur aux termes
du Code civil, c'est-à dire, être âgé de 23
ans au moins;
2® Avoir son domicile réel dans la com
mune au moins depuis le 1" Janvier 1866.
La naturalisation ordinaire donne celui
qui l'obtient le droit de figurer sur les
listes provinciales et communales.
On peut dès la majorité de 21 ans être
porté sur la liste des électeurs communaux
du moment qu'on réunit les autres condi
tions prescrites.
Les contributions payées par la femme
sont comptées au mari de même que celles
qui sont payées par les enfants mineurs
comptent au père pour parfaire son sens
électoral.
Voici les articles qui contiennent le prin
cipe de la réforme électorale d'après le
projet de loi présenté mardi la Chambre
des représentants par AL le ministre de
l'intérieur
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES.
Art. 1". Par dérogation au n" 2 de Part.
1" de la loi électorale, il suffit, pour être
électeur aux Chambres, d'être âgé de 21
ans accomplis.
Art. 2. Les contributions de la femme,
même non commune en biens, sont comp
tées au mari. Ces contributions peuvent
être ajoutées celles que le mari paie de
son chef.
ÉLECTIONS PROVINCIALES ET COAI-
M UN A LES.
Art. 3 Par dérogation aux articles 1",
3, de la loi électorale, sont électeurs pro
vinciaux et communaux, sous la condition
de jusiiber qu'ils ont suivi nn coursd'ensei-
gnement moyen de trois ans au moins,
daps un établissement public ou privé
1° Ceux qui payent la moitié du cens
prescrit par les articles cités plus haut;
2" Les employés privés jouissant de
quinze cents francs de traitement, et qui,
comme tels, ont payé la patente depuis
deux années au moins;
3° Les magistrats, les fonctionnaires pu
blics, les employés de l'Etal, de la province,
de la commune et des établissements
publics qui en dépendent, jouissant de
1,300 fr. de traitement; les avocats, les
médecins, les pharmaciens, les ministres
des cultes rétribués par l'État et les insti-
LE PROPAGATEUR
On se moolre satisfait b Paris, dans les régions
les plus hautes do gouvernement, des noo»elles
reçues du Mexique et des Étals-Unis quelque
chose en a transpiré dans les coloones de la Patrie
Il serait difficile en tout cas qu'elles permissent
aux organes du gouvernement de dire autre chose
que ce que l'on affirmait déjà il y a un an. a L ex
pédition du Mexique touche a son terme, a disait-
on au mois de mars i865. Le maréchal Forey, b
la vérité, n'avait pas encore prononcé son discours
do mois de février 1866.
Le Moniteur annonce que le Prince impérial est
nommé président d'hnnoeur de la commission de
l'exposition universelle de 1867 et que les fonc
tions de présideot seront exercées par le ministre
d'État.
En Irlande, d'après les nouvelles arrivées le
mardi soir par le télégraphe, on a fait encore dans
les environs de Dublin, puis b Cork, b Limerick, b
Alhlone et b Trim, des arrestations en grand
nombre. De résistance il n'y a pas eu la moiadre
apparence.
Les journaux anglais trouvent la chose plaisante,
fis aiment b raconter que les barbiers de Dublin
eut beaocoup d'occupation depuis que l'habeas
corpus est suspendu. Un grand nombre de person
nes se hâtent de faire disparaître sous le ciseau ou
le rasoir les énormes barbes qui étaient le carac
tère distioctif de Ions les agents américains.
Les dernières nouvelles de Florence permettent
de regarder la crise ministérielle comme étant dès
présent commencée. L'avènement de la gauche
aux affaires est inévitable.
Les nouvelles de Syrie font espérer le complet
apaisement des troubles suscités par Joseph Karam.
RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES.
Suite. Voir notre numéro de mercredi dernier.
Deux années se passeDt, Melrose est le plus doux
et le plus tendre des maris; Adeline est d'une con
duite sans reproche. Quel est donc l'ennemi des
tructeur de leur félicité conjugale? Il faut bien
l'avouer c'est l'incorrigible nonchalance d'Ade-
line; c'est le peu de soin qu'elle apporte b ce qui
plaît b sou rnari, lorsqu'il faudrait pour le satisfaire
sacrifier son penchant et ses habitudes. Veut-il
arranger une partie, réunir quelques amis? elle
met uoe telle uégligence b s'en occuper, tant de
lenteur dans les soins qu'elle prend, elle gémit
tellement de la fatigue qu'ils lui causentet des
maux de nerfs ou des migraines qui en sont la
suite, qu'il renonce b recevoir du monde d'on
autre côté, la conversation d'Adeliue est langou
reuse; le plus souvent elle est de son avis, surtout
ponrs éviter la peine de soutenir un avis coutraire.
Mais celte indolence n'est pas de la douceur; elle
D en a ni la grâce ni le mérite et la monotonie
qui bientQi amène l'ennui, cet ennemi puissant du
lien conjugal, chasse Melrose de chez lui. Qae
fait-il alors? Il passe au spectacle ses soirées. Ade-
line ne l'v accompagne pasparce qu'il faudrait
qu'il renonçât b voir le premier acte de toutes les
pièces, ce qui serait nne privation pour lui, ou
qu'elle prît sur elle d'arriver au commencement
do premier, ce qui lui est dit-elle, impossible; ce
sujet frivole a dëjb fait naître quelques discussions
dans lesquelles Adeline, du ton d'une victime, s'est
plaint qu'un objetd'aussi peu d'importance
qu'une comédie, lui valût des reproches; taudis que
son époux prétendait que l'importance était, non
dans le spectacle mais dans le peu de complaisance
dont elle payait le plaisir qu'il trouvait b passer la
soirée avec elle. Bientôt qu'arriva-1-il ce qui
est presque toujours le résultat des discussions de
ce genre. Melrose fut seul au spectacle. Il y trouva
des amis qui l'entraînèrent daos leurs sociétés. Lb
il fit des connaissances nouvelles qui restèrent
étrangèresb sa femme. Adeline voulut s'en plaindre
avec quelque amertume; elle ne s'a vouait pas qu'elle
seule par des défauts légers en apparence mais
insupportables quand ils influent snr toutes les ac
tions de la vie, peu b peu éloignait d'elle le meilleur
des maris. Au moment où son booheur*était ainsi
menacé, un événement qui les rendit plus cbets
l'un b l'autre, rappela près d'elle son époux. Ade
line devint mère d'un fils que souhaitait passion
nément Melrose, et dans les premiers transports de
sa joie, i! s'accusa d'avoir pu trouver une seule
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION RELCE.
imperfection dans la mère de son petit Henri. Il
aurait bien désiré qu'elle le Donriît, mais le méde
cin jugeant avec quelle indolence elle remplirait
un devoir qui exige quelques sacrifices, lui fit ob
server qu'elle oe pourrait supporter d'être ioter-
rompoe dans son sommeil, et que sans doute elle
était trop sensible pour soutenir les cris de son
enfant. Le mari, voyant qu'elle se laissait facilement
persuader, n'osa insister, et il fut conveuu que la
nourrice et l'enfant demeureraient avec eux, b la
coudition que leur chambre De serait ni dessous,
ni dessus, ni b côté de celle d'Adeline, parce que
le bruit qu'on pourrait faire autour d'elle la nuit
on le matio, suffirait pour la rendre malade toute
la journée.
Plusieurs mois s'écoulèrent, et b cela près de
quelques privatioos de fortune, notre jeooe ménage
était fort heureux. Henri se développait en force et
en beauté; sa mère b laquelle il ne coûtait ui fati
gue Di coutrariété, l'aimait extiêmement. Elle
souriait a«ec complaisance lorsqu'on lui répétait
que son fils avait pris ses beaux yeux noirs, et
Melrose, avec toute la prévention du plus tendre
sentiment avouait naïvement qu'il ne connaissait
rien de plus beau que sa femme, si ce n'était son
petit garçon.
Mais il u'est point dans ce monde de repos cer
tain, ui de bonheor sans mélange, et Melrose était