D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49rne Année. Samedi 17 Mars 1866. j\o 5,056.
Le cadre que parcourt le Corps législatif
de France, dans sa discussion de t'adresse,
est immense. Il embrasse et refait toute la
situation. Celte assemblée s'est occupée des
banques et de la situation financière en géné
ral. On a parlé des voies nvviguables, des ré
ductions faire sur Carmée; et enfin des
transports par bateaux transatlantiques. Rien
d'essentiel n'est oublié. Reste la question des
libertés intérieures qu'on espère épuiser ce
soir, de manière que l'adresse puisse être
portée demain aux Tuileries. On se demande
qu'elle sera la réponse de Cempereur
En Angleterre, la discussion sur le bill de
réforme électorale ne sera reprise dans la
Chambre des communes que le 12 avril.
La Gazette de Moscou continue de méri
ter notre attention. On pouvait supposer que
le fameux traité de Paris de 1856 existait
encore et qu'il continuerait d'exister jusqu'à
ce qu'on fourrnisse au cabinet de Saint-Pé.
lersbourg l'occasion de se dégager. Les occa
sions ont été données, c'est la susdite feaille
qui te déclare sans dire lesquelles. Donc, la
Russie ne se considère plus comme engagée.
Si nous devions prendre cette déclaration
au pied de la lettre, il faudrait convenir que
la position de l'Europe devient de jour en
jour plus singulière. Il n'existerait plus de
traités qui lieraient entre eux les gouverne
ments.
La tournure que prennent les relations
entre la Diète honqroise et le cabinet Relcredi
ne nous semble pas très-rassurante.
L'importance de la résolution prise par
la Chambre, dans la séance de mardi, sur
une pétition relative la liberté des sépul-
tures, ne doit échapper personne.
M. Funck avait proposé l'ordre du jour
pur et simple sur cette pétition qui réclame
contre un règlement de l'autorité commu
nale de Gand, en ce que ce règlement
supprime la liberté descultes et, au mépris
de la législation existante, attribue sur les
cimetières une omnipotence absolue au
pouvoir civil.
Par cet ordre du jour, la Chambre eut
déclaré implicitement qu'elle accordait
carte blanche en fait d'inhumation au gou
vernement et déclinait toute intervention
dans une matière où sont en jeu cepen
dant les questions de l'ordre le plus élevé.
Il y aurait eu là un escamotage indigne
d'une respectable assemblée. Après quel-
ques paroles de M de Theux qui réservent
tous les principes, le renvoi de la pétition
au ministre de l'intérieur et au ministre de
la justice, a été prononcé.
On ne saurait être trop sévère, en son
geant au pitoyable rôle que M. Funck a
essayé de faire jouer notre représenta
tion nationale. L'ordre du jour! est il rien
de plus dédaigneux? telle était cependant
la réponse que M. Funck voulait qu'on fît
des habitants fort honorables de Gand
quila Constitution d'une main, le décret
de prairial de l'autre, réclament l'exercice
libre de leurs croyances religieuses.
Consacrons quelques lignes d'explica
tions au bill de réforme britannique. Dans
un moment où notre pays essaye, lui aussi,
d'introduire dans sa législation une ré
forme analogue, le sujet est digne d'atten
tion-
Le bill proposé serait spécialement
l'Angleterre ni l'Ecosse ni l'Irlande ne
participeraientquant présentla
réforme.
L'Angleterre compte en ce moment 489
mille votants dans ses bourgs; par le projet
de bill que M. Gladstone vient de dévelop
per, le nombre en serait porté 693 mille.
Au lieu de 126,000 électeurs, apparte
nant aujourd'hui la classe ouvrière, on
en compterait 330,000, environ la moitié
du total de la populatioh investie du droit
de suffrage.
Dans les bourgs anglais est pour le mo-
mentélecteur quiconque possède un revenu
de 50 livres (ou 1,250 fr.). A l'avenir, tout
citoyen qui occuperait une maison ou une
portion de maison payant 10 liv. st. (250
fr.) de loyer, ou un appartement meublé
de 20 liv. (500 fr.) ou bien encore tout
citoyen payant sur une maison une contri
bution de 7 liv. (175 fr.) exercerait le droit
de suffrage.
Nous avonsen outre, les électeurs des
comtés ce sont ceux qui représentent la
population rurale. Pour cette dernière
catégorie, il faut être, sous le régime ac
tuel, franc-tenacier ou possesseur de biens,
ou fermier ayant un bail de vingt-un
soixante ans et payant une rente annuelle
de 50 liv. (1,250 fr.)
Après l'adoption de la réforme, la rente
payer serait abaissée de 50 liv. 14
(c'est-à-dire de fr. 1,250 350).
En outre de ce qui précède, le droit
électoral serait accordé tout homme qui
justifierait de la possession, dans une caisse
d'épargne, de 50 liv. st. (1,250 fr.) depuis
deux ans.
En réunissant les deux catégories d'élec
teurs, M. Gladstone a calculé que la popu
lation électorale de l'Angleterre mais
remarquez-le bien de l'Angleterre seule,
serait augmentée de 400,000 ayants-droit.
Le typhus contagieux qui ne s'était plus
montré dans la province d'Anvers depuis
le 2 février dernier, vient d'y faire une
nouvelle irruption. Il s'est manifesté la
fois dans trois communes, Anvers même,
Saint-Amand et Merxem. Les deux
premiers foyers ont été éteints par le sa
crifice de quatre animaux. Le dernier avait
des proportions plus dangereuses. Une
bêle chez laquelle le médecin vétérinaire
avait cru reconnaître les symptômes du
typhus, fut sacrifié comme elle provenait
d'une étable qui contenait une soixantaine
de bestiaux, l'administration voulut véri
fier le cas, avant d'agir, et un second mé
decin vétérinaire fut chargé de se rendre
sur les lieux. Le cadavre de la bête sacri
fiée avait disparu aucun contrôle ne put
avoir lieu, et il fallut s'en remettre au
temps du soin de décider si c'était bien le
typhus auquel on avait eu affaire. Le doute
ne tarda pas être levé après huit jours,
toutes les étables de l'exploitation se trou
vèrent infectées, et il fallut se décider
sacrifier tous les animaux qu'elles renfer
maient, au nombre de 136.
En ce moment, ce vaste foyer est éteint
et toutes les mesures de précaution sont
prises pour conjurer les dangers qui pou
vaient en résulter.
Ce qui vient de se passer dans la pro
vince d'Anvers tend démontrer que,
malgré les avertissements qui leur ont été
prodigués, les propriétaires de bétail mé
connaissent souvent les règles les plus
vulgaires de la prudence, en achetant des
bestiaux dont ils ne connaissent ni la pro
venance, ni l'état sanitaire. On comprend
que le trésor public ne peut pas avoir
pâtir de semblables actes d'incurie. C'est
ceux qui les commettent en subir la res
ponsabilité un arrêté royal du 11 mars
la leur laisse toute entière, en refusant
toute indemnité ceux qui ne craignent
pas de peupler leurs étables d'animaux
suspects. (Moniteur.)
Un arrêté royal du 10 mars annule une
délibération par laquelle le conseil com
munal de Dottignies a protesté tant contre
une mesure prise par le bourgmestre
comme officier de police judiciaire que
contre une décision de l'autorité judiciaire.
Un arrêté royal du 14 mars confère
les bourses et les demi-bourses devenues
vacantes dans les grands séminaires de
Malines, de Bruges, de Gand, de Tournay
et de Namur.
Des arrêtés royaux nomment dans la
commune de Staden: Bourgmestre, M. F.
De Grave; échevin, M. G. Desimpel.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
ÉPIZOOTIE.
ACTES OFFICIELS.