D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMEHT.
49me Année.
Mercredi 28 Mars 1866.
JN° 5,059.
REVUE POLITIQUE.
Pas plus l'intérieur qu'au dehors,
l'empereur Napoléon entend que personne
ne puisse lui forcer la main. Il ne veut
empiéter sur les droits de personne, mais
il ne veut pas qu'on empiète sur les siens.
Le premier de ses droits est de rester
maître de la politique de la France. Depuis
1852, en possession de ce droit, il croit
avoir conduit les affaires de tous de ma
nière justifier la confiance qu'on avait
mise en lui. Il se réserve le choixr du jour
et de l'heure pour changer quoique ce soit
la ligne qu'il s'est tracée. De cela il ne
doit compte personne.
Mais qui donc s'effrayait des projets
belliqueux de la Prusse envers l'Autriche,
ou de ceux de l'Autriche envers la Prusse?
Les ministres de ces deux puissances vont,
d'ici peu de jours, soutenir qu'il n'y a
pas le plus petit nuage au ciel qui les
abrite et que rien ne saurait troubler leur
touchante harmonie. L'amiral prussien
Jachman, dans un banquet Kielporte
un toast et émet le vœu de voir bientôt la
maison de Habsbourg et la maison de
Hohenzollern unir leurs drapeaux contre
les ennemis de l'Allemagne. Puis le géné
ral autrichien, comte de Gablenz, son
tour, de la capitale du Holstein, envoie ses
meilleurs souhaits au roi de Prusse qui
s'empresse de lui répondre au plus vite.
Aurait-on joué la comédie, il y a quelques
jours, ou bien est-ce une nouvelle pièce
qui commence?
En Autriche l'exécution de toutes les
mesures militaires projetées est suspendue.
On ne déplacera ni un soldat, ni un canon.
Nous avons de Rome une correspon
dance dans laquelle on nous dit Rome
est encore bien religieuse. Remarquons
bien le mot encore. Beaucoup de gens,
depuis quelques années, s'imaginent que
rien pas même le christianismene peut
résister aux doctrines des libres-penseurs.
Ces gens-là s'étonnent donc que les céré
monies recommandées par le Saint Père
aux fidèles remuent toute la population.
Des missions sont en ce moment prêchées
dans douze églises de Rome, par ordre du
Souverain-Pontife la foule s'y porte; des
processions ont lieu et la foule les suit.
L Osservalore romano appelle cela un plé-
biscisle religieux. Nous croyons qu'il a
raison.
La Chambre des Représentants a adopté
samedi sans aucun changement, par 59
voix contre 45 la proposition Orts. Elle
s'est ensuite ajournée jusqu'au mardi 10
avril prochain.
ENTRÉE DU BÉTAIL.
Il paraît que des doutes se sont élevés
sur la portée de l'art. Ie' de l'arrêté royal
du 8 février, relatif l'entrée du bétail.
Celte disposition est cependant fort claire.
En effet, elle interdit l'entrée des bêtes
cornes par toutes les frontières, l'excep
tion de la frontière française, depuis la
mer jusqu'à Athus (Luxembourg). Quant
aux autres animaux de l'ordre des rumi
nants et aux porcs, ainsi qu'à la paille, le
fourrage, le fumier, etc., l'interdiction n'en
est prononcée que par la frontière .mariti-
me et par les frontières du Nord et de
l'Est, depuis la mer jusqu'à Welkenraedt
l'entrée est donc libre pour tous ceux de
ces objets qui proviennent soit de l'Alle
magne, soit de la France. (Moniteur.)
Par arrêté royal du 5 mars, le ministre
de la guerre est autorisé délivrer les
congés définitifs aux miliciens de la classe
de 1856.
Par arrêté royal du 19 mars, les mi
liciens de 1866 sont répartis entre les
différents corps de l'armée qui seront mis
en activité de service immédiatement
après leur désignation.
M. le baron de Macar ancien gouver
neur de la province de Liège, vient de
mourir. Depuis plusieurs jours son état
était complètement désespéré mais sa
forte constitution a prolongé ses jours au
delà du terme prévu par la science. M. de
Macar étaitâgé de80 ans et 7 mois et demi.
La mort de cet homme éminent plonge
différentes de nos familles nobiliaires dans
le deuil et la désolation-
M. le baron de Macar était grand-officier
de l'ordre de Léopold officier de Légion
d'honneur commandant de l'ordre du
Lion-Néerlandais, chevalier de 2° classe
de l'ordre de l'Aigle Rouge de Prusse.
L'Université catholique vient de faire
une perte sensible par la mort d'un de ses
savants les plus distingués, M. le R. cha
noine David, professeur émérite la faculté
de philosophie. Littérateur flamand des
plus remarquables, historien profond, M.
David a enseigné, pendant de longues
années, ces deux branches Louvain. Il
est auteur de nombreux ouvrages, parmi
lesquels il laisse inachevée sa Grande
Histoire de la Belgique, écrite en flamand.
Le défunt était chevalier de l'ordre de
Léopold de l'ordre du Lion Néerlandais,
membre de l'Académie royale de Belgique,
président de la Société flamande Tyd en
Vlyt, de Louvain. etc., etc.
Un des vétérans du sacerdoce fla
mand, un des glorieux survivants de cette
phalange de prêtres héroïques qui résistè
rent, en 1813, au despotisme de Napoléon
1er et préférèrent les rigueurs de la capti
vité, de l'exil ou du service militaire la
désobéissance leurs légitimes pasteurs,
Mgr Edouard-Brunon-Ghislain Van den
Hecke, chanoine honoraire et vicaire gé
néral honoraire du diocèse de Gand
vicaire général honoraire de Versailles,
protonotaire apostolique ad instar parlici-
pantium, est décédé subitement dimanche
malin, Gand.
Les journaux anglais nous confirment
la triste nouvelle de la mort de la coura
geuse et digne compagne du roi Louis-
Philippe, de la reine des Français, Marie-
Amélie, qui est décédée samedi matin
Claremont, près d'Esher, où Sa Majesté a
résidé pendant la plus grande partie de
son long exil. L'illustre défunte était née
le 26 avril 1782, et aurait complété, par
conséquent, dans peu de semaines, sa 84e
année. Sa Majesté était fille de Ferdinand
IV, roi des Deux-Sicileset avait épousé,
le 25 novembre 1809, Louis-Philippe, duc
d'Orléans, plus tard roi des Français.
La reine Amélie était allée en Angleterre
après l'abdication de Louis-Philippe, en
1848. Pendant le temps de sa résidence
Claremont, la vertueuse et pieuse Reine
s'était rendue chère aux habitants par ses
nombreux ac'es de charité.
L'éclipsé de lune du 31 mars courant
présentera des circonstances assez curieu
ses. Depuis 3 heures 54 minutes jusqu'à 5
heures 32 minutes du matin, la lune sera
complètement dans l'ombre de la terre
elle ne -se dégagera entièrement qu'après
son coucher, qui aura lieu 5 heures 44
minutes. On pourra voir la fois les deux
astres sur l'horizon, l'un l'orient, l'autre
l'occident, avec un disque partiellement
plongé dans l'ombre de la terre.
S. A. R. le comte de Flandre se voit
Rome l'objet de prévenances et d'atten
tions flatteuses, auxquelles il cherche se
soustraire; mais ses efforts ne prouvent
qu'une chose, c'est qu'il les mérite.
Il nous arrive de Vienne une nou
velle que nous ne donnons que sous toutes
réserves bien qu'elle soit, nous écrit on,
fort accréditée dans la capitale de l'Autri
che Il s'agit du mariage de S. A. R. le
comte de Flandre avec la princesse Marie-
Louise-Françoise Amélie de Saxe Cobourg.
fille de la princesse Clémentine d'Orléans,
et, par conséquent, cousine germaine du
prince belge.
LE PROPAGATEUR
ACTES ÔFFICIBLS.
NÉCROLOGIE.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
MORT DE LA REINE MARIE-AMÉLIE.
NOUVELLES DIVERSES.