D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEHENT.
49rne Année. Mercredi 4 Avril 1866. 5,061.
REVUE POLITIQUE.
La dépêche prussienne du 24 mars,
semble avoir été inspirée par un homme
avide de justice et de paix son auteur, en
apparence du moins, craint ia guerre pour
le présent, il ne la redoute pas moins pour
l'avenir qui donc l'a écrite? Ce ne peut
être M. de Bismark, l'homme audacieux
que l'Europe tout entière condamne, ou
bien c'est une nouvelle comédie qu'il nous
prépare.
Si les petits États veulent bien sortir de
leur torpeur, la question peut entrer dans
une phase toute nouvelle ce ne sera pro
bablement pas la dernière, parce que nous
sommes loin de croire que M. de Bismark
renoncé ses projets mais en présence
de la réprobation que ces projets soulè
vent, il consent les ajourner il ne veut
pas que le feu soit mis de ses mains tous
les coins de l'Europe. C'est maintenant aux
États secondaires de faire leur devoir.
Ce qu'il faudra cicatriser après cela ce
sont les pertes considérables que cette pa
nique aura fait subir presque toutes les
Bourses. Le Consolidé anglais descend
près de 86, le trois pour cent français
67-40 les Métalliques d'Autriche ne sont
pas épargnées mais ce qui est surtout at
teint, c'est le fonds italien qui, en peu de
jours, après avoir perdu trois francs, n'a
plus été coté le samedi soir ia Bourse do
Paris que 57-60.
Les nouvelles du Mexique sont du 28 fé
vrier. Au milieu d'assez grands détails don
nés par les correspondances sur la mort
de M. Langlais, nous croyons trouver quel
ques espérances que celte perte, toute sen
sible qu'elle ail été pour l'empereur Maxi-
milien, sera réparée. M. Langlais était fort
avancé dans le plan de réorganisation des
finances mexicaines. Si un plan peut suf
fire pour assurer le salut d'un pays, le
Mexique va en avoir un de plus M. Lan
glais laisse en M. de Maintenant un colla
borateur intelligent, qui peut, dit-on, lui
succéder pour veiller son exécution. M.
Langlais peut donc revivre dans son
œuvre.
La dernière revue hebdomadaire du
Sièc/e commence par les lignes suivantes
Ce n'est pas de Paris qu'il faudrait
parler, c'est de Rome, qui n'avait jamais
vu, celte date de l'année, un tel concours
de visiteurs et surtout de visiteuses! Le
désir d'assister aux cérémonies de la se
maine sainte, de voir le Pape dans toute
la gloire du Pontificat, a pris feu partout,
une traînée de poudre catholique
Vous l'entendez, c'est le Siècle, le libre-
penseur^ c'est lui qui reconnaît l'existence
d'une traînée de poudre catholique.
A cette traînée de poudre nous devons la
manifestation du Corpslégislatifde France
en faveur du pouvoir temporel.
Partout ce même courant d'idées s'im
pose aux. intelligences les plus nobles et
les plus sérieuses. On se tourne vers la
lumière qui depuis deux mille ans res
plendit sur le monde. L'auguste vieillard,
qui tient en main cette lumière douce et
pénétrante, attire lui tous les respects,
tous les dévouements, toutes les admira
tions. Le monde, juste celte fois, s'efforce
de le consoler des violations, des indigni
tés dont ses ennemis le menacent ou l'a
breuvent.
Une circulaire de M. le gouverneur de
la province de la Flandre occidentale, en
date du 21 février, adressée aux adminis
trations communales, aux commissaires
d'arrondissementaux membres de la
Commission d'agriculture, aux médecins
vétérinaires du gouvernement, aux comi
ces et aux sociétés agricoles dans la pro
vince, fait connaître la loi du 7 février sur
l'épizootie, les arrêtés royaux des 8 et 9
suivants, ainsi que les deux arrêtés minis
tériels destinés en assurer l'exécution.
Cette circulaire entre dans des explica
tions très-détaillées sur les mesures pren
dre contre le typhus contagieux. Une autre
circulaire de l'autorité provinciale, por
tant la date du 2 mars, traite du droit de
faire abattre les bêtes bovines atteintes du
typhus contagieux.
On dit que le roi a l'intention de n'ac
corder plus qu'à bon escient et après mûr
examenles décorations de l'Ordre de
Léopold, tant dans l'ordre civil que dans
l'ordre militaire.
Nous sommes heureux de la détermina
tion prise cet égard par S. M. Prodiguer
l'Ordre de Léopold, comme il a été depuis
quelque temps, c'est s'exposer le faire
tomber dans un discrédit complet.
Il faut que l'Ordre de Léopold rede
vienne ce que doivent être tous les ordres
honorifiques la récompense du dévoue
ment, du courage ou du talent.
On vient de faire en France cette remar
que que sur les 283 membres du Corps
Législatif, 240 sont membres de la Légion
d'Honneur. Parmi les 43 dont la poi
trine est vierge de toute décoration, figu
rent les hommes les plus éminents, les
plus brillants orateurs de la Chambre,
entre autres MM. Berryer, Glais-Bizoin,
Ollivier, Marie Picard Pelletan Jules
Favre, etc.
On a fait encore une autre remarque
plus significative sur les 283 députés, on
en compte 145 qui n'ont jamais pris la
parole. Ces 145 nullités sont décorées sur
toutes les coutures. (Economie
YPRES.
Avant-hier, un des cavaliers de l'École
de Cavalerie, employé au transport de fu
mier, tombait de son cheval, avec cette
conséquence fâcheuse que les roues du
lourd véhicule auquel était attelée sa mon
ture, ont passé sur le corps du maibeu.-
reux, qui a été pour ainsi dire écrasé.
Transportée l'hôpital, la victime de cet
accident n'a pas tardé y expirer. Les
dernier» secours de la Rteligion avaient
toulefoiSf pu lui être administrés-
Dans la matinée dlavant-hier, l'École de
Cavalerie, revenant de la promenade, pas
sait par le Zaelhof. Le nommé Auguste
Caliewaert, entr'autres, s'y était arrêté
pour voir défiler la troupe, quand, tout
coup il reçut du cheval d'un, officier un
coup de pied qui lui fracassa deux côtes.
Le cavalier tomba en même temps de sa
monture. Caliewaert a été immédiatement
transporté son domicile dans un état qui
ne laisse pas que d'inspirer quelques
craintes. Jusqu'à ce jour, nous dit-on, la
victime de cet accident se trouve dans
l'impossibilité de se mouvoir.
Dans l'après midi du même jour, le
Corps de Sapeurs Pompiers s'est trouvé
réuni au complet sur ia Grand'Place, avec
tout le matériel incendie; Il s'agissait
d'éprouver ce matétiel et cette épreuve
s'est faite sur les Halles. Un immense sac
en toile ayant la forme d'un long tuyau a
été ensuite attaché par une de ses extré
mités, une des fenêtres de l'étage supé
rieur du Nieuwwerk, tandis que l'autre ex
trémité était maintenue sur le pavé par
des. pompiers. Quelques hommes de ce
corps, placés la fenêtre précitée, se sont
successivement laissé glisser dans ce sac et
sont parvenus sans encombre sur la Place.
Cette expérience avait pour but de s'assu
rer. si, par ce moyen, on pouvait en cas
d'incendie sauver les personnes surprises
par les flammes, et se trouvant un étage
trop élevé pour leur permettre de sauter
par la fenêtre.
Ces expériences ont été terminées par
d'autres manœuvres. Un temps détes
table a régné pendant ces exercices.
Avant hier, vers 5 heures de relevée, un
orage a éclaté sur la ville. Éclairs, gronde
ments de tonnerre, ondée, grêlons, rafales,
rien n'y manquait. En un instant la Grand1
Place, où la foule s'était rendue pour voir
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.