D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Mercredi 11 Avril 1866.
No 5,063.
REVUE POLITIQUE.
L'HÉRITAGE D'UNE MÈRE.
Voici le résultat de l'élection qui a eu
lieu avant-hier Diest pour l'élection d'un
membre du conseil provincial
Votants417
Bulletins nuls10
M. Versluysen a obtenu. 243 voix.
M. Theys162
En conséquence, M. Versluysen, candi
dat conservateur, est élu.
Les renseignements que nous recevons
sur la récolte la campagne sont des plus
favorables. Le froment, le seigle et les
colzas sont d'une excellente venue et pré
sentent un aspect magnifique. L'absence
de gêlée a particulièrement activé le déve
loppement de cette dernière plante et l'on
cite des champs qui sont eu floraison.
La baisse des prix sur les marchés n'est
point t'avantage du cultivateur et ou se
plaint partout dans nos environs. Il est
certain que les hauts baux sont une charge
pour les fermiers et ceux d'entr'eux qui
n'ont point de propriétés eux n'auront
guère se louer de 1866.
La peste bovine et la pleuro pneumonie
oxcudative, n'ont, grâce Dieu, pas encore
entamé nos étables, quoique l'absence de
gêlée, pendant cet hiver, ne fût poiql faite
pour nous donner confiance.
Les marsages ne peuvent être que flo
rissants avec le temps qu'il fait et les fer
miers vont eu plein se mettre la besogne
dans les champs.
Les journaux de la Roumanie confir
ment la nouvelle que M. Librecht, arrêté
le lendemain de la chute de Çouza, a été
condamné par le jury de Bucbarest dix
ans de réclusion et une amende de un
million et demi de piastres, du chef de
concussions et escroqueries au préjudice
de l'Etat. r 4
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Une crise fini», noe crise recommence La doo-
velle crise comme la précédente éclate en Alle
magne, et toujours entre Vienne et Berlin; là se
trourent les personnages qui ont jouer les pre
miers rôles, mais cette fois les États secondaires,
qui ne peuvent manquer d'entrer en scène, d'uoe
manière qui les réhabilite dans l'estime de l'Eu
rope.
La Prosse ne veut pas soumettre son différend
avec l'Autriche au jugement de la Diète. Cela ré
sulte des dernières notes échangées.
L'Autriche a nettement proposé de déférer la
question la Diète germanique. La Prusse a ré
pondu d'une manière évasive.
Or, voici le texte complet de cet article 11 do
pacte fédéral que l'Autriche invoque
Les États confédérés s'engagent ce se faire
la guerre sous aucun prétexte et né point pour
suivre leurs différends par la force des armes, mais
les soumettre la Diète. Celle-ci essayera
moyennant une commission, la voie de la média
tion. Si elle ne réussit pas et qu'une sentence ju
ridique devienne nécessaire, il y sera pourvu par
un jugement a'éstrégal bien organisé, auquel les
parties liligantes se soumettront sans appel.
Reste savoir si la Prosse protestant, les États
secondaires constitueront leur tribunal austrégal
qui rendra une décision. C'est ce qu ils doivent
faire au plus vite, moins qu'ils ne se résignent
disparaître de la carte politique.
On apprend par une correspondance de Var
sovie que neuf divisions de l'armée russe viennent
d'être échelonnées sur les frontières Kolo, Konin
et Kalisch. D'autres snut attendues.
S'il fallait joger par des chiffres la hauteur du
patriotisme italien, nous prendrions pour mesure
les sommes encaissées par le comité du Consorzio
Suite. Voir notre numéro de samedi dernier.
Resté seul avec sa mère, le jeune homme
tomba genoux auprès du grabat, couvrit de
baisers et de pleurs la maiu déjà froide de la
mourante, et fut longtemps sans pouvoir tirer noe
parole de sa poitrine oppressée.
A cette vue, deox grosses larmes roulèrent des
paupières de la malade.
Cber enfaut, dit-elle, c'est la volonté de
Dieu Je dois te quitter aujourd'hui... daos une
heure..., dans quelques instants peut-être... Je
sens que ma vie s'en va... Il ne me reste plus qu'à
te bénir et te recommander Dieu... Qu'il soit
ton père, pauvre orphelin Et qu'elle soit ta
tuère, celte Vierge bénie dont l'image me regarde
et console ma dernière heure, et que j'ai si souvent
priée pour toi.
Les sanglots d'Alphonse redoublèrent ces
paroles, et la mère, épuisée par l'effort qu'elles lui
avaient coûté, s'arrêta on instant.
Mon fils, reprit-elle, la main qui nous frappe
est une main miséricordieuse; les blessures qu'elle
Nationale. On sait tout le bruit qui a commencé
par se faire autour de cette idée d'où devait sortir
le remboursement de la dette publique. Oo allait
réunir des milliards jusqu'à préseDt le Consorzio
Nationale, la tête duquel se trouve tout le
monde officiel italien, a recueilli un peu plus de
900,000 fr. Veut-on une autre mesure? Quand
on vit que le Consorzio ne réussissait pas, des
banquiers se réunirent et essayèrent de substituer
un emprunt au pair des dons en argent comptant
qui ne devaient pas être remboursés.
L'agitation politique produite eu France, mais
surtout Paris, par la réunion du Corps Législatif
et la discussion qui a signalé les débuts de la ses
sion ne paraît pas devoir cesser. L'Opinion Na~
tionale vient de recevoir un second avertissement
l'occasion d'un article dans lequel ce journal ré
clamait le bénéfice des libertés que la Constitution
promet.
Le Canada, suivant les correspondances du 22
mars, se montre entièrement rassuré sur les atta
ques que les feoiaos avaient ou semblaient avoir
l'iotentioo de tenter contre cette possession. La
panique aura permis de mettre l'épreuve les sen
timents de la populatioa canadienne ils sont favo
rables au maintien de la Constitution colooiaie ac
tuelle, sons laquelle le pays jouit d'une iodépeo-
dance réelle et depuis quelques auoées prospère
rapidement.
La Chambre des représentants devait reprendre
ses travaux hier mais, comme elle ne s'est pas
trouvée en nombre pour délibérer, elle u'a pu
aborder l'examen des objets portés son ordre du
jour. Cinquantetrois membres seulement ont
répondu l'appel.
ÉLECTION PROVINCIALE A DIEST.
fait portent avec elles le baume qui les guérit. Ne
murmure pas contre cette main divine. Tu recueil
leras, je l'espère, le fr ait des épreuves qu'elle a
daigué répandre sur ton père et sur ta mère... Des
jours meilleurs se lèveront pour toi, mou fils
Hélas! je le laisse seul sur la terre avec la misère
pour compagne de ta jeunesse, mais ma confiance
ne sera point trahie... Le ciel adoptera l'orphelin
délaissé, et, si tu dois vivre ici bas malheureux et
souffiaot, un jour, du moins, tu viendras nous
rejoiudre daos le paradis.
La mouraote fit une nouvelle pause, prit sous
son chevet un rosaire loogtemps usé sous ses
doigts, et le tendant ou jeune homme
D'autres en tnouraot, dit-elle, laissent
leurs enfants des terres et de l'or; moi je ne puis
te laisser que l'espérance de te revoir au jour dans
le sein de Dieu... et voici, mon fils, le gage de
cette espérance!... Prends ce chapelet... Il te rap
pellera tes deux inères, toutes deux au ciel, c'est
mou espoir! Il sauvegardera ton âme contre les
dangers et les pièges de la vie, et il sera pour toi
la clef du Paradis!... Chaque jour tu le réciteras en
mémoire de moi et en mémoire de Celle en qui je
te confie... Tu me le promets, Alphonse
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Alphonse saisit le pieux objet, le pressa sur ses
lèvres, et au milieu de ses sanglots retentirent ces
paroles parties du plos profond de soo cœur
Ob oui, je vous le promets... jusqu'à moo
dernier soopir
Mon fils, je te bénis, répondit la mère, adieu
jusqu'au moment qui nous réunira pour toujoors!...
Eo disant ces mots, elle attira vers elle la tête
d'Alphonse, imprima uo baiser sur le frout do
jeune homme, et exhala son âme daos cet embras-
sernent maternel
vingt-trois ans plus tard.
La douleur d'Alphonse fut immense. On eut de
la peine le séparer de sa mère qu'il tenait em
brassée, et quand le corbillard des pauvres eut
traîné celle-ci au cimetière, quand la pelle du fos-
soyeor eut entassé sur sou cercueil la terre qui
couvre les morts, le malheureux orphelin poussa
un cri d'effroi semblable un soupir d'agonie, et
momentanément il perdit l'usage de ses sens. Mais
sa jeunesse et les soins de quelques personnes cha
ritables triomphèrent de ces rudes épreuves; et
quelques jours plus tard, remis moitié des se
cousses qui avaient broyé et reudu son rœar son