D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE PETIT BUCHERON.
49me Année
N» 5,074.
LE PROPAGATEUR
FOI CATIIOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Les espérances que donne la réunion
d'un congrès ou d'une future conférence
européenne forment aujourd'hui le thème
sur lequel s'exercent les correspondances
parisiennes. En considérant cette situation,
on se souvient involontairement des alter
natives par lesquelles dut autrefois passer
l'opinion publique, avant la guerre de Cri
mée et la guerre d'Italie. On allait de
Sl-Pétersbourg Constantinople dans le
premier cas, puis dans le second de Vienne
Turin, et l'on retournait ou Vienne ou
S'-Pélersbourg; mais les armements con
tinuaient de part et d'autre,et un fieau jour
la guerre éclata. ,j
Quant présent, c'est un congrès qu'on
propose l'Autriche, l'Italie, la Prusse.
Un congrès! soit! mais qu'y débattra t on
et quelles concessions prétend on deman
der? Telles sont les réponses que l'on a
obtenues tout d'abord Florence, comme
Vienne et Berlin; Florence surtout,
car les Italiens sont plus pressés que les
Allemands d'en finir, M. de La Marmora
est plus intraitable que M. de Bismark, ce
qui n'est pas peu dire.
L'impression rapportée d'Italie par le
prince Napoléon est un fait malheureuse
ment réel Pour l'Italie la guerre est be
soin et entre l'Italie et la Prusse un
engagement existe.
Il y a Gèvrê partoutmais elle est plus
sensible Florence qu'ailleurs. C'est là
qu'il faudrait arrêter le mouvement, et
c'est là qu'on reconnaît que le mouvement
est devenu irrésistible.
En Allemagne, l'attitude de la neutralité
semble prévaloir au milieu des Etats se
condaires, mais ce serait d'abord la neu
tralité armée. Comme la Diète germanique
ne peut pas, au moment le plus solennel,
tenir donner au monde le spectacle d'un
corps atteint de la plus radicale impuis
sance, nous affirmons que cette neutralité
prendrait rapidement au autre nom. La
Suite. Voir uolre numéro de tïiercredi dernier.
m.
LE DÉPART ET L'ARRIVÉE.
Tout rempli de l'idée de ne plus fendre du bois,
et libre enfin d'embrasser la carriè-e qu'il rê«ait
depuis que ses mains éiaient a«sez fortes pour
teuir un pinceau, Antonio ne put fermer l'oeil de
la nuit i! était debout avant le jour; tout dor
mait autour de lui il eut un moment le désir de
réveiller sa mère pour l'etnbrasser et partir ensuite,
mais une seconde réflexion l'en empêcha. Elle va
se mettre pleurer, se dit-il, ces larmes que je
peux essuyer en lui disant, ye reste, rue donneront
peut être des tentations de tester. Il vaut mieux
partir sans rien dire... le bonheur de revenir bien
tôt et d'apporter de quoi soulager la misère de tues
parents doit me donner le courage de les quitter
sans leur dire adieu
Fort de cette pensée, Aotooio s'avança hardi -
meut vers la porte eu passant près de l'alcove où
Diète dira qu'il faut que les articles fonda- j
mentaux du pacte fédéral s'exécutent; or,
l'un de ces articles prescrit aux membres
de soumettre la Diète la décision de leurs
différends. Déjà une première déclaration
a été faite en ce sens; un comité est consti
tué; des questions sont posées auxquelles
la Prusse doit répondre. Personne ne peut
admettre qu'opérant tout coup une con
version, la Diète abandonne cette voie
pour ensuivre une autre qui serait ridicule.
On avait parlé de la convocation desélec-
leurs prussiens;decela il n'est plusqueslion.
En Angleterre,depuis le commencement
de la semaine, les préoccupations causées
par les embarras de la crise commerciale
et par les nouvelles du bombardement de
Valparaiso ontmis les affaires du continent
au second plan.
Après avoir entendu MM. Wasseige
Dumortier et Nothomb, ainsi que MM. les
ministres de la justice et des finances, la
Chambre des représentants a terminé
mercredi l'incident relatif aux bourses
d'études, en décidant l'impression de toqles
les pièces qui n'avaient pas encore été
imprimées par ordre de M. le ministre de
la justice et dont la droite demandait la
publication.
RENOUVELLEMENT PARTIEL DE LA CHAMBRE DES
REPRÉSENTANTS.
Par arrêté royal du 16 mai, les collèges
électoraux des arrondissements qui doi
vent procéder l'élection de leurs manda
taires la Chambre des représentants, et
des sénateurs et représentants qui leur
sont attribués par la loi du 7 mai, établis
sant une nouvelle répartition des repré
sentants de la nation, sont convoqués pour
le 12 juin prochain, 9 heures du matin.
ACTES OFFICIELS.
Un arrêté royal du 12 mai approuve
l'arrêté de la députation permanente du
conseil provincial de la Flandre occidentale
reposaient ses pareuis, son pauvre petit cœur
éprouva comme un soubresaut qui lui amena des
larmes dans les yeux mais, dominant cet instant
de faiblesse, il murmura seulement bien bas Au
revoir u ouvrit sans bruit la porte, et s'élança
dehors.
L'aube blanchissait l'bnrison, et la campagne
avait cette senteur de printemps qui réjouit et
renforce, Antonio marcha d'un pas ferme devant
lui.
En passant devant la maison de son oncle, il
l'aperçut sur le seuil, qui guettait sans doute son
passage.
u C'est bien, lui dit le peintre d'enseignes, te
nant la main nue palette et des pinceaux, c'est
bien, neveu, j'avais peur que Maiietta ne te fît
changer de résolution... il y a des vocations vois-
tu, et la tienne n'est pas d'être bûcheron... prends
ceci, oeteu, ajouta t - il en donnant Antonio la
palette et les pinceaux, et ceci encore, reprit il en
mettant dans la poche de la veste de l'eufaut, nu
papier plié qui avait l'air de contenir une pièce de
monnaie; c'est l'héritage de ton oncle... et va de
vant toi, droit ton chemin, mon garçon... Dieu est
le soutien des orphelins, et tu es plus qu'un orpbe-
autorisant l'ouverture d'un chemin vicinal
destiné relier entre elles les communes
de Boesinghe et de Langemarcq.
NÉCROLOGIE.
M. Isidore-Frédéric Minne, né Thielt
et depuis près de vingt ans curé de Pele-
ghepj, lez-Audenarde, y est décédé la
suite d'une longue maladie le 12 de ce
mois, l'âge de 65 ans.
BULLETIN DE LA GUERRE ET DE LA PAIX.
Le tableau que présente l'Autriche
l'intérieur est superbe, parce qu'il est
plein d'enthousiasme. Nous n'en pouvons
dire autant de la Prusse.
Nous avons cité la proclamation adres
sée aux habitants de Vienne et de la Basse-
Autriche par le maréchal commandant et
par le bourgmestre de la capitale.
En Gallicie (province polonaise), le com
te Kaczinski est la tête d'un corps de
volontaires de 12,000 hommes; et chaque
année il contribuera son entretien par
un versement personnel de 250 mille
francs.
La noblesse de Hongrie aura aussi son
corps de volontaires qu'elle équipera ses
frais.
Vienne veut mettre en campagne quatre
bataillons de 1,200 hommes chacun.
La ville de Linz forme un bataillon de
1,500 hommes. Les villes de Prague, de
Pilsen, de Klagenfurt imitent cet exemple.
Les communications par chemins de fer
commencent devenir de plus en plus
difficiles.
Dans les cercles militaires, les grands
mouvements de l'armée commenceront le
20 mai.
Nous ne révoquons pas en doute l'élan
d'une partie de la population italienne
pour la guerre, mais les récits qui nous
arrivent de cette contrée sont toujours
empreints d'une exagération frappante.
N'oublions pas le Consorzionalionale qui
lin, puisque non - seulement tu te trouves privé des
secours de ton père et de la mère, ruais encore
qu'il te faudra plus lard soutenir ton père et ta
mère... «a donc... eu arrivant Modène... demande
l'école de François Biaochi dit Le Frari, et pré
sente toi chez lui... bon voyage... et a la grâce de
Dieu
En achevant ces mots, le vieux peintre d'en
seigne embrassa son neveu, lui posa les deux mains
sur la tête en signe de bénédiction, et lui donnant
uoe poussée, il ajouta
Fais ton chemin. Pois il reporta ses maius
sur ses yeux. Si Aotooio l'eut regardé, il eût vu de
grosses larmes couler entre ses doigts.
Mais il ne retourna pas la tête, le pauvre en
fant, le cœur gtos, la poitriue oppressée, il marcha
dans la directiou où son oncle l'avait poussé, il
eut bientôt perdu de vue Correggio et ses jolies
maisons blanches.
Une plaine immense était deva'ot lui, l'enfant
s'avança hardiment dans le sentier qui traversait -
la plaine, il tnnrcba sans s'arrêter jusqu'à ce qn'il
eût atteint un bois d'orangers et de citronniers e"n
fleurs; il eut un moment l'idée de s'y arrêter, mais
Modène n'était pis loin, il apercevait déjï sou