devait rembourser la dette italienne et qui,
après les efforts les plus gigantesques, a
réuni neuf millions de francs! Ce ne sent
que des capitalistes, que des financiers qui
pouvaient y prendre part, dira i on; soit!
voyons maintenant ce que les Italiens ré-
pondront, maintenant qu'on leur demande,
non leur argent, mais le sang de leurs
enfants.
Jusqu'ici il ne s'est pas encore levé en
Italie un comte Kaczinsfci qui dise Je
donne mon sang et mon argent.
On écrit de Gratz, en Styrie, le 13 mai
En Styrie, au milieu de ses beaux, ses
verts vallons, on a maintenant le triste
tableau des misères de la guerre. Partout,
les miliciens rappelés rejoignent par grou
pes et les batteries d'artillerie circulent.
Même d'ici, quoique l'Italie soit proche,
les troupes marchent en grande bâte la
frontière du nord, contre la Prusse; d'ici
8 jours, environ 300.000 hommes seront
disponibles. Toutes les frontières militaires
sont appelées sous les armes; 20,000 ve
nant des frontières delà Dalmatie et de
l'Italie, 12,000 de la Croatie sont trans
portés par des trains exprès aux frontières
de Silésie; beaucoup d'artillerie prend la
même direction.
On enrôle beaucoup de volontaires, qui
peut être veulent être assurés par là de
leur subsistance.
Veut-on connaître l'un des fruits préma
turés de la guerre? écoutez et jugez:
La semaine dernière, l'une des stations
du chemin de fer, avant d'arriver Colo
gne, un grand nombre d'hommes de la
campagne se présentèrent la fois et
demandèrent partir par le prochain
convoi. C'était un détachement de la
Landwehr. Un officier arrive pour en
prendre le commandement, son inspection
commence'; remarquant un homme* qui
a*rtkit deux enfants dans les bras, il s'ar-
réke Qui êtes-vous? qu'est-ce qne vous'
a vez-là Je suis dè! la Landwehr; ces
enfants sont les miens, répond le milicien.
Vous n'emmenerez pas ces enfants;
vous ne le pouvez, dit l'officier. Que
voulez vous donc que j'en fasse? Lais
sez les leur mère, réplique l'officier avec
une vivacité croissante. Le milicien reste
calme: Leur mère est morte! Ici le
ptrtïllc commence s'émouvoir, et l'officier
s'irrite Laissez ces enfants qui vous
voudVez. s'écrie l'officier prussien, je vous
l'ordonne. Toujours avec le même calme,
mais avec énergie, le milicien répond
Je n'abandonnerai pas mes enfants,
quoiqu'il arrive; ils n'ont que moi au
monde! Ces paroles furent entendues; le
public se jeta entre le milicien et l'officier,
car un acte de violence allait se commet
tre. D'une voix unanime, le public affirma
l'officier que ce qu'il voulait faire était
une affreuse barbarie; celui-ci se calma,
et le convoi partit pour Cologne avec le
détachement, le milicien et des deux en
fants
Tout le monde applaudissait, mais cha
cun disait Pourvu que la guerre ne rende
pas bientôt ces deux enfants orphelins.
On comprend cela très-vivement en Alle
magne. Il ne faudrait pas beaucoup de
scènes semblables pour achever de dépo-
pulariser la guerre.
Les armements de l'Autriche, dit le
correspondant de Vienne au Times, se font
sur un pied colossal. Dans quelques se
maines, cette puissance aura 900.000 hom
mes sous lès armes. Les régiments de
ligne ont chacun 4,000 et quelques hom
mes. Il y a deux ou trois jours un ordre a
été émis pour la formation d'un cinquième
bataillon. Chacun des trente-deux batail
lons de chasseurs qui est déjà très-fort
aura deux compagnies de dépôt.
A Berlin, par suite du désappointement
que font éprouver les nouvelles de Vienne,
on a appelé, indépendamment de la Land
wehr de réserve, toute la Landwehr, ce qui
fait 75,000 hommes de plus pour l'armée
prussienne. Dans une quinzaine de jours
celte armée comptera 500,000 hommes.
Tous les hommes nés depuis 1838 vont
être soumis une inspection médicale;
100,000 hommes pourront facilement sor
tir encore de ce travail.
On écrit de Mons, 17 mai SJ. le baron
de Saint Sympbi'orien a ce matin interjeté
appel du jugement du tribunal correction
nel de Mons qui le condamne du chef de
distillerie clandestine. C'était aujourd'hui
jeudi, 17 mai, le dixième jour depuis la
prononciation du jugement, c'est-à dire le
dernier jour pendant lequel il était possi
ble d'interjeter appel.
Le Staats Gourant donne les détails
suivants sur les ravages exercés par le
choléra en Hollande
11 décès de cholériques ont été enregis
trés Pélat-civil de Rotterdam le 9 de ce
mois; 15 le 10; 253 depuis le commence
ment de l'épidémie.
45 cas de choléra ont été déclarés au
bourgmestre de Rotterdam.
A Utrecht 2 cas ont été constatés-
Zevenbergen, 1. 5
22 décès de cholériques ont été en régis,
très l'état-civil de Rotterdam le 11 maj.
275depuislecommencementde l'épidémie!
On lit dans le Moniteur du Clergé K(|
y a Rom» aujourd'hui soixante-dix égH.
ses, grandes ou petites, qui sont dédiées
la très sainte Vierge. Ces églises ont été
bâties, rebâties, diversement décorées
quelquefois richement dotées: les unes par
des papes ou des princes de l'Eglise, ou par
les princes temporels; les autres par la
pieuse munificence des fidèles de tous les
pays il en résulte qu'elles appartiennent
au monde catholique.
Le mois de Marie est très-popn!aire en
Italie. A Rome particulièrement, il est cé
lébré avec la plus grande pompe. Chaque
jour, le Pape descend dans la basilique de
Saint-Pierre pour y prier devant une image
miraculeuse de la Vierge, que l'on vénère
dans la chapelle où repose le corps de Sl-
Crégoire de Naziane. Partout aux angles
des rues,sur les places publiques.au dessus
des maisons et des magasins, voire même
dans les cafés de Rome,on aperçoit l'image
ou la statue de l'auguste Mère de Dieu,
ornée de fleurs. Devant ces images et sta
tues brûlent des lampes nuit et jour.
Le séjour des souverains pontifes
Avignon explique là consécration du même
usage dans celle ville. La lievue des Biblio
thèques paroissiales d'Avignon nousapprend
quenon-seulement pendant le mois demai,
mais tous les samedis, les habitants de l'an
cienne ville des papes honorent la très-
sainte Vierge de la même manière que les
Romains. Il y a Avignon plus de deux
cent cinquante maisons qui ont une statue
de Marie de grandeur naturelle avec de
jolies lanternes qu'on allume aux jours de
ses solennités.
FRANCE.
Au milieu des violentes oscillations des
cours, on cite des perles considérables et
des fortunes énormes faites en quelques
semaines, en quelques jours. On assure,
par exemple, que M. de Soubeyran, sous-
gouverneur du Crédit foncier de France,
gagnerait 18 millions. On dit que M. Rou-
land, gouverneur de la Banque, a réalisé
5 millions de bénéfice. On parle d'un gain
de 8 millions fait par M. Centy, adminis
trateur du journal la France.
En regard de ces coups heureux se pla
cent les perles essuyées par la maison
Rothschild, lesquelles atteignent, dit-on,
faubourg, il hâla le pas, Antonio entra pour la
première fois de sa vie dans une ville.
Ces mes qui se croisaient eu tout seos, et le
laissaient indécis sur celle qu'il devait choisir, tout
ce monde qui allait, venait, qui le heurtait sans
s'occuper de lui, et parmi lequel il ne reconnaissait
pas uu visage ami, tout ce bruit, ce tumulte d'une
ville qui se ré veille, tout cela étonna d'abord
Antonio, pois ce premier étonnement passé, il loi
sembla qu'il était plus seul au milieu de ce peuple
animé, que dans la plaiue solitaire qu'il avait
traversé le matin. Dans la plaine le soleil avait
caressé son front et l'avait réchauffé, l'herbe s'était
montrée souple et frat. be sous ses pieds, il avait
cueilli et senti des fleurs qui n'avaient été écloses
que pour lui, qui n'avaient donné qu'à lui leur
parfum... dans la >i!le, il n'y avait qu'une beure
qu'il y avait mis le pied, et déjà il avait compris
qne rien ne lui appartenait... qu'il n'avait droit b
rien, ui b sa place an soleil, don! le premier venn
criant gare, le chassait, ni aux pavés des rues que
le moindre passant lui disputait, ni aux fleurs, ni
aux fioits, qu'il ne s'agissait pas de cueillir, m al
d'acheter... il eut peur de cet isolement alors ils
pensa ta recommandation que lui avait faite son
NOUVELLES DIVERSES.
oncle, et se mil b chercher dans celle foule qui
passait devant lui, uo visage qui encourageât uue
question.
Une marchande d'oranges s'établit près de lui;
Antonio ia regarda, la tnarchaode pensa que
c'était uo acheteur, et prenant uo air des plus
riaots, loi offiit gracieusement sa marchandise.
Enhardi par cet accueil bienveillaot, Antonio loi
dit
Ma boone dame, pourriez-vous me dire où
demeure le signor François Biaochi dit Le Frari,
qoi tient une école de peinture et de plastique?
La figure de la marchande changea subitement.
Est ce que je sais dit-elle brusquement, puis
avisaut uue belle dame qui passait, la marchande
redevint gracieuse et riante. Achetez des oranges,
ma belle dame, a dit-elle.
La dam s'approcha, et tout en choisissant des
oranges, elle ne pot s'empêcher de jeter des re
gards d'intérêt sur la jolie figure d'ADtonio dont
tous les traits offraient goe crainte timide et
honteuse.
m Que désires tu, mon petit? lui dit-elle avec
boulé.
L'enfant lui.réitéra la demande qu'il avait pré-
Paru, 6 mai.
cédemment «dressée b In marchande, mais d'uoe
voix plus basse, plos timide eucoie si c'était
possible.
m Vois-ta d'ici l'église de Sainte-Marguerite
dit la dame d'un air plein de bienveillance, et k
droite, ce péristyle b colonnes... Entre les dent
colonnes do milien, il y a une porte en bois
sculpté... c'est lb... mou petit.
Merci, madame la marquise, dit Antonio qui
avait regardé attentivement la dame pendant
qu'elle parlait.
Ce dernier mot, ce titre surtout, qui était le sien
et qu'elle enteudait sortir de la bouche d'oo eufant
rencontré par hasard sur le pavé, lui fit faite
atleutiou b celui qui le lui donnait elle le suivit
des yeux pendant qu'il s'éloignait dans la direction
indiquée.
C est singulier l dit-elle, on dirait qu'il ne
connaît...
Puis et avec cette insouciance de duchesse, qui
fait qu' 'oo ne s'occupe pas longtemps des gens qui
ne sont pas de votre rang, elle acheta de choisit
ses oranges, et remonta dans son carrosse, d'eu
elle n'était dcscendae que ponr cela.
(Pour être continué