D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49"le Année.
No 5.075.
REVUE POLITIQUE.
Le Journal de Dresde el le Constitutionnel
ont, chacun, sur la formation du congrès,
une version différente; mais toutes deux
concourent relever pour quelques in
stants les espérances de paix qu'on ne doit
jamais entièrement abandonner. Nous ap
pelons cela une nouvelle péripétie, el nous
ajoutons que ce nè sera pas la dernière.
On offre l'Autriche, remarquons le
bien, de prendre part un congrès; mais
on commence par lui retirer tout moyen
d'accepter l'offre. Est-ce qu'une puissance
qui dispose d'une armée de 8 900 mille
hommes a jamais souscrit sans combattre
l'abandon, ne fut-ce qu'en principe, d'une
de ses provinces el une abdication de
droits qui lui sont assurés par des traités?
Si l'on peut nous citer un antécédent de
ce genre, l'instant même nous croirons
la formation d'un congrès et même son
succès.
Autre objection L'Italie adhère au con
grès, mais on lui permet de confier au
monde politique, par toutes les bouches de
la renommée, celte déclaration qu'elle ne
renoncera jamais au sacriûce de ce qu'elle
appelle ses droits sur la Vénétie; et. l'on
voudrait que l'Autriche acceptât la discus
sion sur cette base Est-ce bien sérieuse
ment qu'on l'affirme? Pareille assertion
peut elle se discuter Non, non. Lorsque
le Journal de Dresde a déclaré que le con
grès était accepté par toutes les parties,
peut-être a-t-il voulu dire que la France,
que l'Angleterre, que la Russie adhéraient
au principe; mais s'il a entendu compren
dre l'Autriche dans l'adhésion, le Journal
de Dresde aurait dû ajouter sa nouvelle
un détail important, celui des réserves que
met l'Autriche son adhésion. En cela, du
moins, l'assertion est admissible.
LE PETIT BUCHERON.
Nous avons, d'ailleurs, de très-fortes
raisons de croire que l'adhésion jusqu'ici
n'a pu être demandée ni l'Autriche, ni
la Prusse, ni l'Italie. Aucune communi
cation n'a dû être faite encore ces trois
puissances sur un projet qui était soumis
l'examen des puissances médiatrices. Si
une réunion est indiquée Paris pour
vendredi, ce set a sans doute entre les puis
sances médiatrices qu'elle aura lieu et
pour arrêter la rédaction de la communi
cation faire aux trois gouvernements
qu'on veut essayer de reconcilier.
En attendant que cette tentative se fasse,
les nouvelles qui nous arrivent de Berlin,
de Vienne, de Florence, ne perdent rien
de leur caractère belliqueux.
Les manifestations qui ont lieu en faveur
de la paix sur divers points de l'Allemagne
ne doivent pas être passées sous silence.
L'une des plus remarquables vient d'avoir
lieu Cberanitz, en Saxe, au centre de
l'Erz Gebirge, c'est-à dire au milieu de la
population saxonne la plus avancée en
industrie.
En Prusse, les manifestations qui ont
lieu se passent autrement. Les ouvriers
résistent aux enrôlements. D'après une
correspondance du Monde, tous les jours,
les gares de chemins de fer sont le théâtre
de scènes déchirantes eoire de pauvres
pères de famille et leurs femmes et leurs
enfants qu'ils laissent sans pain. C'est
en Silésie surtout qu'ont lieu des scènes
de ce genre.
Et pendant que l'Allemagne subit plutôt
qu'elle n'accepte cette situation, en faisant
éclater des signes non équivoques de sa
répugnance, voici les Roumains qui se
précipitent avec enthousiasme vers uo dé-
uoûment inconnu.
Le télégraphe nous informe de l'arrivée
Bucbarest, de la manière la plus iuatteQ-
due, du prince Hobenzollernnommé
souverain de ce pays. Ce prince accepte
donc la souveraineté, malgré la Turquie et
la Russie malgré les décisions de la con
férence de Paris. Nul doute que celle dé
marche de sa part ne soit une complication
menaçante de plus pour l'Europe.
Les nouvelles de Paris d'avant hier, se
résument en une baisse nouvelle et conti
nue qui affecte les fonds publics, les espé
rances qui se rattachaient la réunion
d'un prochain congrès sont sur le point de
s'évanouir.
A la fin de sa séance de vendredi, la
Chambre des représentants s'est ajournée
indéfiniment.
Le Sénat a tenu hier une courte séance
dans laquelle il a reçu communication dès
projets de loi adoptés par la chambre des
représentants pendant l'ajournement de
la première de ces assemblées.
CHRONIQUE ÉLECTORALE.
L'opinion conservatrice propose Tbou-
roui pour candidats aux élections provin
ciales
M VI. César De Lafontaine, agent d'affai
res Thouront; J. de Crouabrugge-de
T'Serclaes, docteur en droit Bruges
Benoit Bonte-Lecomte, secrétaire Corte-
marcq; Cb. de Schietere de Lophem-Pec-
steeu, ancien bourgmestre de Lophem.
MM. Surmont et Van Caillie, membres
sortants, renoncent au renouvellement de
leur mandat.
L'Association constitutionnelle conser
vatrice du canton de Thielt a choisi pour
candidats pour les élections provinciales
MM. L. de Schietere de Lophem Plettinck
et Stanislas Ysenbrandt, propriétaires
Thielt, membres sortants.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Suite. Voir notre numéro de samedi dernier.
IV.
L'ATELIER DE MAITRE FRANÇOIS BIANCHI.
Arrivé devant la porte eo bois sculpté, Aotooio
chercha longtemps avant de ^découvrir leressort
qui faisait jouer la sonnette de la maison; enfio il
le trouva, mais il le lira si faiblement, inquiet
qu'il était de la réception qu'ou allait lui faire,
qu'aucun sou probablement u'en sortit; ayant en
core attendu assea longtemps sans voir tenir,
Antonio se décida faire a I ter leressort une seconde
fois, et celle-là si fort, que l'enfant fot effrayé lui-
même du bruit qu'il avait produit... il songeait
presque s'échapper lorsque fa porte fut ouverte
toute grande, par un vieux domestique, qui s'a
vança jusqu au milieu du péristyle regardant
droite et a gauche, cherchant le visiteur qui s'au-
conçait d'une façon si hardie.
Qui a donc sonné?... dit-il enfio, n'apercevant
pas Antonio qui se tenait coi contre une colonoe,
sans oser s'avancer.
Moi, dit enfin Autonio se montrant, et ne pou
vant s'empêcher de reculer l'aspect de l'étoooe-
ment qui rendit sévère le visage du vieillard.
Toi! et que veux-tu? dit le valet avec uo soutire
de oiépris.
Parler maître François Biaocbi, dit Aotooio.
De quelle par t demaoda le valet.
De la wieone donc, dit Aotooio s'eohardissaot h
mesure que l'air d'importaoce du domestique aug
mentait.
De la tieooe, mauvais drôle! reprit cet homme
eo colère, de la lieoue! et c'est de ta part que tu
t'annonces ni plus oi tooius qu'un marquis ou uo
duc...
Je peux deveoir mieux que cela, reprit Aotooio,
quila gaietédeson âge reudait un peu d'assurauce.
Plus qu'ou duc?
Je n'ai pas dit plus, mais mieux, sigoor serviteur
de maître François Biau
Et qu'y a-t-il de mieux interrompit brusque
ment le valet.
Un artis'e mon cher... dit Aotooio de cet air
qui veut dire rieo que ça!
Uo artiste!... un artiste! ils ont tout dit... quand
ils ont prononcé ce mot, murmura le domestique...
suis moi donc, futur artiste, artiste en tuioiaiore,
ajouta -1-i I toisant d'un air moqueur la taille petite
et frêle du petit Corregio... viens... tu vas voir
comme le maître reçoit les artistes sans autre re-
commandatiou que la leur... Eh bien avance
donc...
m
Celte dernière phrase rendit Antonio tonte sa
timidité; jusqu'à préseut il n'avait vécu qu'avec ses
égaux, et il ne connaissait pas cette gène désagréa
ble qu'on éprouve en présence de gens qui se
croient supérieurs vous; il suivait doDC le valet,
mais de loin, en tâtant pour aiosi dire le terrain, eu
cherchant dans son cerveau ce qu'il dirait cet
homme devant lequel il allait se trouver pour lu
première fois, et se disant lui toutes sortes de
raisons pour s'encourager.
Et d'abord, que maître Ftançois Bianchi était un
homme comme son père mieux vêtu peut être,
mais qu'un habit plus au moins beao ne signifiait
rien,qu'un peu plus ou on peu moins d'argent pour
le payer... qu'après tout Le Frari ne le battrait pas,
ne le mangerait pas pour être venu loi demander a
travailler dans son atelier... qu'il était bien bête de
trembler ainsi, que d'ailleurs il venait de la part de
son oncle Laurent, peiotre comme Le Frari, et une
infinité d'autres raisons toutes aussi bonnes, et qui,
cependant, ne l'empêchaient pas de trembler plus
fort eo approchant de l'atelier, quand il l'eut atteint,
il sentit ses jambes se dérober sous lui.
Seigneur maître, dit le valet en soulevant la
draperie, ce qui permit Autonio de remarquer la
toogue file de chevalets qui entourait au autre che
valet devant lequel était assis on vieillard che
veux blancs, peignant, et qui ne se détourna pas de