Une correspondance du Journal de Bru
xelles nous fournit la description qu'on va
lire du quadrilatère autrichien; on la lira
avec intérêt. Le correspondant commence
par dire que l'attaque du quadrilatère par
l'armée italienne est une attaque de front;
voici comment il s'exprime ce sujet
L'attaque de front nous conduit en
plein quadrilatère; or, le quadrilatère de
1866 ressemble celui de 1858, comme
une des meilleures forteresses de Vauban
ressemble aux fortifications élevées par
Philippe-Auguste autour de Paris.
Peschiera, Vérone, Mantoue, Legnano
sont reliés les unes aux autres par des
lignes de redoutables blokhaus échelonnés
portée de fusil, pour ainsi dire, par tout
où il existe une roule, un ravin, un ruis
seau, un chemin, un monticule.
Les déblais du chemin de fer de Vérone
Mantoue servent de fossé au forts déta
chés qui sont au dessous des élévations de
Marmirole, Roverbella et dans la plaine
de Villafranca; les remblais servent de
courtine pour unir sans interruption tout
ce système d'ouvrages bas et rasants qu'on
ne découvre pas un kilomètre de dis
tance.
Le cours du Mincio a été rectiGé les
coudes en ont été bastionnés, on a multi
plié les ouvrages en terre autour de case
mates, de caponnières, etc., qui croisent
leurs feux.
Vérone a en batterie plus de 700 piè
ces de canon, dont 400 environ ont été
renouvelées; on a ajouté de nouveaux bas-
lions autour des tours Maximiliennes et
des anciennes fortifications, déjà si redou
tables, des monts Raldo et du camp re
tranché de Massimo-Santafuria.
Mantoue n'est plus reconnaissable.
Les inondations ont été doublées. Les
quatre chaussées de Guaslalla, Legnano,
Crémone et Roverbella sont coupées et
protégées par des têtes de pont ADguineto
est couvert par des forts détachés, les lacs
sont couverts par des camps retranchés et
défendus par une flottille.
En somme, sans tenir compte des
ouvrages passagers dont le général Tolle-
ben a fait mesurer la puissance et que le
génie autrichien accumulera sans doute
sur les points attaqués, on peut dire que le
quadrilatère abandonné lui même, dis-
posant d'une armée volante de cinquante
soixante mille hommes en outre des
garnisons des places principales, a la va
leur de dix Sébastopol, autant dire qu'il
représente une consommation d'environ
quatre cinq cent mille hommes du côté
des envahisseurs.
L'attaque de flanc par Bologne et Fer-
rare, qui aurait été excellente en 1848, est
impraticable aujourd'hui cause des inon
dations de l'Adige qu'on a ménagées avec
beaucoup d'art et parce qu'on serait exposé
une contre attaque des Autrichiens qui,
en débouchant du quadrilatère entre Man
toue et Legnano, se porteraient sur la base
d'opération et entercepteraient les com
munications de notre principale armée.
Et puis, qu'aurait on gagné même si on
parvenait s'établir de l'autre côté? Rien,
absolument rien, car les communications
entre l'Autriche et le quadrilatère s'eifec-
tueraientpar Vérone et il serait insensé de
songer une pointe sur Vienne en laissant
deux cent mille hommes sur les derrières.
La correspondance de Berlin du Times
s'exprime ainsi sur le compte de l'armée
prussienne
L'armée prussienne est celle qui est la
moins propre entre toutes se mettre au
service d'une politique de cabinet. Cette
armée est le peuple tout entier dans le
sens le plus absolu du mot. Non seulement
toutes les classes y sont représentées; les
jeunes gentils hommes s'y trouvent coude
coude, côté des fils de laboureurs,
mais, en cas de guerre, l'armée active est
accrue par une absorbante majoriléd'hom-
mes de réserve qui, ayant accompli leur
année, ou leurs années de service, avaient
été renvoyés dans leurs foyers et s'étaient
adonnés toute espèce de professions.
Dans des conjonctures difficiles comme
celles ci, le laboureur quille sa charrue,
le commis son bureau, le peintre son
atelier, le docteur ses malades; tous en
dossent l'uniforme du Roi et mettent une
carabine sur l'épaule. Les pertes qui résul
tent de ce changement général de travail
sont énormes; elles sont la ruine de beau
coup de petits commerçants. Si la guerre
est populaire, les pertes sont patiemment
supportées; elles ne servent qu'à augmen
ter l'humeur chagrine des soldats contre
l'ennemi (on en sait quelque chose, en
effet); mais, dans le cas contraire, le ton
de l'opinion publique se reflète dans l'ar
mée; et c'est ce qui arrive en ce moment.
DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris a4 mai. - La bourse était ferme au
jourd'hui snr le bruit que l'Autriche avait accepté
le congrès.
Paris, 25 mai. - D'après des nouvelles positi
ves reçues de Gêues, Garibnldi a quitté, le a3, sa
résidence de Capiera, pour se rendre sur le littoral
de l'Adriatique.
Par arrêté royal du 22 mai, M. A. Rem-
bry, docteur en médecine Menin, est
nommé juge suppléant la justice de paix
de ce canton, en remplacement de M. Van
Elslande, décédé.
Jeudi est décédé Bruges M. le baron
Auguste de 'T Serclaes de Wommersom,
chevalier de l'ordre de Léopold et inspec
teur provincial de l'enseignement primaire.
On annonce le prochain départ pour
Paris de notre Roi et de notre Reine.
Ce départ aurait lieu le 8 ou le 9 juin.
C'est l'époque précise de la fin du grand
deuil de la cour.
Les apprêts de ce voyage sont déjà
commencés.
Le séjour de Leurs Majestés dans la ca
pitale delà Francedurerait plusieurs jours.
Dans les circonstances actuelles, pareil
voyage ne peut manquer d'être remarqué.
Le correspondant bruxelloix de la Ga
zette de Cologne confirme de nouveau l'arri
vée Bruxelles, au roi Léopold,d'une lettre
courtoise et rassurante de l'empereur Na
poléon. Ce même correspondant assure
aussi que le voyage du Roi et de la Reine
Paris, dans le courant du mois prochain,
est certain.
Les renseignements qui précèdent sont
confirmés par la correspondance bruxel
loise du Temps.
Au sujet de S. M. le roi des Belges,
les journaux anglais nous apprennent que
ses insignes de chevalier de l'ordre de la
Jarretière viennent d'être placés, selon
l'usage, dans le chœur de la chapelle de
Saint Georges, du côté des stalles réservées
aux princes, entre les armes et les banniè
res du roi de Portugal et celles du duc de
Brunswick. La bannière de Sa Majesté est
de soie noire franges d'or avec un lion
rampant au milieu. Au dessus, on lit sor
une plaque l'inscription suivante en fran
çais Du très-haut, très puissant et très-
illustre monarque, Léopold II, par la
grâce de Dieu roi des Belges, chevalier du
très-noble ordre de la Jarretière. Dispensé
des cérémonies d'installation par lettres
patentes datées du XXII* jour de février
MDCCCLXVl.
La reine d'Angleterre, Victoria, a eu
le 24 mai, 47 ans.
Le roi de Hanovre, Georges V, prince
royal de la Grande-Bretagne et d'Irlande,
duc de Cumberland, a le même âge que la
reine d'Angleterre. Ce monarque est né le
27 mai 1819.
Le Court Journal annonce que l'union
de la princesse Hélène d'Angleterre et du
prince Christian sera célébrée le 5 juillet.
Le mariage de la princesse Marie de Cam
bridge et du prince Teck sera célébré au
commencementdejuin, au palais de Kend;
la reine Victoria y assistera. Le prince Teck
a l'intention de demeurer en Angleterre,
mais l'homme propose et Dieu dispose. On
assure maintenant que le prince, qui est
colonel d'un régiment de hussards autri
chiens, vient de recevoir ainsi que tous les
autres officiers l'ordre de se rendre immé
diatement au quartier général, S. A. quit
tera donc l'Angleterre sur-le-champ.
Le 22 mai, depuis 10 heures du
matin jusque vers 4 heures de relevée, il
est passé une quantité considérable de
buses, Falco-buleo, allant du sud ouest au
nord est. Ordinairement ces oiseaux de
proie, que le vulgaire nomme de grands
éperviers, précèdent l'arrivée et le départ
des bécasses, c'est-à-dire qu'ils passent
dans notre pays en octobre et repassent en
mars, quelquefois en avril.
Mais, de mémoire d'observateur, on
n'en a jamais vu passer si tard que cette
année.
Serait-ce un fâcheux pronostic pour M-
de Bismark? ces buses se dirigeaient vers
la Prusse
La Chronique de l'Ouest raconte ce
bulletin de la. guerre et de la paix.
C'était sa Madone comme la sienne, elle portait
l'enfant Jésus dans ses bras comme la sienne, elle
regardait son enfant avec amour et vénération,
seulement dans la sienne, il n'y avait que l'inten
tion, il fallait deviner le sentiment dans celle-ci,
le sentiment y était. Cette chapelle située dans un
angle obscur, était presque solitaire, Antonio
s'avança dans son enceinte, s'agenouilla devant son
autel, et commença b prier.
Mais b mesure que la consolation apportée par
la prière entrait daos son âme, la faim chassée par
une douleur morale, plus forte chez certaines orga
nisations que les douleurs physiques, était revenue,
plus iutense, plus envahissante... des déchirements
intérieurs lui amenaient des nuages sur les yens, il
éprouvait des défaillances qui loi faisaient croire
qu'il allait momir, et loin de s'en affliger on d'avoir
peur de la mort, il s'écriait d'une voix faible et
glacée par la famine Mon Dieu, si je ne dois
être bon b rien, appelez-moi b vous, plutôt que
de me rejeter b la charge de ma famille.
Puis cette prière faite, un nnage s'étendit sor sa
vue, ses oreilles bourdonnèrent, une grande fai
blesse le prit, il crut qu'il allait mourir, et il se
laissa aller pâle et sans mouvement sur le marbre
de la chapelle. Pour être continué.)
Francfort, a4 mai. - Dans la séance d'au
jourd'hui de la Diète fédérale la proposition de
désarmement faite par les Etats qui ont pris part b
la cooféreuce de Bamberg a été votée b l'unanimité.
L'Autriche et la Prusse ont déclaré que dans la
séance prochaine elles feraient connaître les con
ditions auxquelles elles sont prêtes désarmer.
actes officiels.
nécrologie.
un bruit politique.
nouvelles diverses.