D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
49me Année.
Mercredi 13 Juin 1866.
No 5,081.
REVUE POLITIQUE.
Comment ne pas être tantôt inquiets,
tantôt indignés? Inquiets, en voyant quel*
les calamités menacent le monde, indignés
en cédant la conviction que tout ce qui
est juste et généreux va être foulé aux
pieds.
L'Autriche a mis la Diète germanique
en demeure de se prononcer, en prenant
en main la question holsleinoise la Diète
n'a pas encore répondu; mais la déclara
tion de guerre va sortir de là. Il faut que
la Diète fédérale fasse respecter ses droits
et exécuter le pacte fondamental dans le
Holstein.
Mais la Prusse use de violence. Les
soldats prussiens ont dispersé par la force
les représentants légaux de cette province;
on dit même qu'ils ont fait des arrestations
et qu'un commissaire autrichien est ^au
nombre des personnes arrêtées.
A ces procédés, qui ne reconnaîtrait les
exécuteurs de la politique Bismark? La
force prime le droit Tout est là
L'empereur François Joseph n'est pas
encore parti pour le quartier général de
son armée; le roi Guillaume 1" est encore
Berlin. Soit! Qu'il contemple les rues
silencieuses de sa capitale, qu'il se demande
où se sont retirés ses 500,000 habitants.
Où vont ils cacher leurs angoisses, leur
effroi, en voyant la guerre qui s'allume
pour conquérir la Prusse une province
conquise il y a deux aus au profit de l'Al
lemagne? La population de Berlin proteste
en ce moment par son silence et sa retraite
contre une politique insensée.
Il est question de grands mouvements
dans l'armée russe, puis en Turquie et en
Roumanie.
La Hongrie lutte en ce moment contre
un commencement de famine.
Le calme où nous sommes depuis quel
ques jours pourrait durer pendant quelque
LE PETIT BUCHERON.
temps encore, si les Italiens n'y mettaient
bon ordre. Nous appelons l'attention sur
les lignes suivantes que nous empruntons
une correspondance de l'Indépendance
Il se confirme toujours que l'Italie
n'attaquera pas la première; cependant,
si contre toute attente, le statu quo se main
tenait encore en Allemagne quelques
jours, l'armée italienne, en désespoir de
cause, se mettrait en marche, un plus long
délai devant être la ruine inévitable de CEtal.
Les personnes qui s'occupent un peu de
politique savent que le journal cité plus
haut fait très souvent l'étranger l'office
de moniteur du gouvérnemenl italien.
Au début de la séance du Corps législa
tif d'hier M. Rouher a lu une lettre de
l'Empereur au ministre des affaires étran
gères.
Cette lettre dit en substance que toute
espérance de paix semble s'évanouir, que,
cependant la France repousse toute idée
d'agrandissement territorial. L'Empereur
ne pense pas qu'elle soit obligée de tirer
l'épée; elle gardera une neutralité atten
tive. L'accord des puissances neutres est
le dernier gage de paix qui reste l'Eu
rope. De vives acclamations out salué ces
déclarations, et la discussion politique a
été ajournée.
RÉSULTAT DES ÉLECTIONS DU
12 JUIN 1866.
Ont été élus
Anvers M. Gerrits.
Bruxelles MM. Brouslin, Anspach.
Alost MM. De NaeyerVan Wambeke
Liénart.
Audenarde: MM. Vander Donckt, Thien-
pont, Magherman.
Eeeloo M. Kervyn de Lettenbove.
Gand MM. VanderstichelenJacque-
myns, D'Elhoungne, Ern. Vandenpeere-
boom, De Kerchove, Lippens, Demaere.
Saint-Nicolas MM. Janssens, Van Over-
loop, Verwilghen.
Termonde MM. de Terbecq, Vermeire,
Van Crompbout.
Ath MM. Bricoult, H., Descamps, Jos.
Charleroy MM. Pirmez, Leheau, Saba-
tier, Dewandre, Jonet.
ilIons MM. Dolez, Debrottckere, Lange,
Cartier. De Thuin.
Tournay MM. Allard, Bara. Grombez,
Rogier.
Soignies MM. Ansian, Jonret, Bruneau.
Tliuin MM. T'Sterstevens-TroyeWa-
roqué, Hagemans.
Liège MM. Braconier, Dnpont, Elias,
Frère Orban, Lesoinne, Mouton, Muller,
de Rossius.
Huy MM. de Macar, Giroul.
Verviers MM. Moreau, David, Vander-
maesen.
Waremme M. Delexhy.
Hasselt:MM. Corn" deTheux, Thonissen.
Tongres MM. Julliot, de Woelmont.
Maesetjck: M. Vilain XIIII.
Philippeville M. Lambert.
Bruxelles M. Barbanson.
Mons M. Dolez.
Liège M. Dehasse de Grand'Ry.
Arlon, Bastogne et Marche M. d'Hoff-
schmidt.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Suite et fia. Voir uotre numéro de samedi dernier.
BIOGRAPHIE.
Ce fat ches François Biancbi, dit le Frari, que
Corrége apprit aussi la plastique, ou l'art de
modeler, qui émit fort en vogue dans ce temps-la.
Conjointement avec Be'garelli, il fit poor l'église
Sainte-Marguerite de Modène, un groupe dont les
trois plus belles figores loi étaient attribuées. Le
premier tableau d'Allegri qui mérita quelque
consistance, fut le Saint-Antoine de la galerie de
Dresde qu'il peignit en i5ia Cïrpi il fit ensuite
quelques fresques pour la marquise de Gambara,
acheva pour les conventuels de la même ville,
u° petit autel de bois orné de trois figures. On
prétend que le Corrége ne vit jamais ni Rome ni
Venise, et cependaot le goût de l'antiquité était
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS,
ANVERS.
BRABàNT.
Louvain M. Wouters Roberli.
FLANDRE ORIENTALE.
eo lai. Noa-seulemei)( le Corrége émit le peintre
des giâces, ce qui faisait dire Taillasseau que ce
peintre était aux grâces ce que Michel-Ange était
•o terrible. Mais il fut aussi le créateur de la belle
entente du clair-obscur, et de ces raccourcis admi
rables qui sont d'un si puissant effet quand on n'eu
abuse pas. On raconte de lui qu'ayant vu, tout
jeune encore, un tableau de Raphaël, il s'écria
plein de dépit AncKio, sou pittore. Et moi
aussi je suis peintre. Louis Carrache disait Ji
ses cousios Augustin et Annibal Etudiez le Cor
rége, c'est là que tout est la fois grand et
gracieux et cependant, c'est ce même artiste
qu'on peut citer comme le peiotre des formes
angéliqnes qui a su développer dans sa coupole de
Saint-Jean de Parme, ooe énergie, une impatience
de pinceau, oné fierté qui le placent «o premier
rang dans ce genre.
Le Corrége aimait surtout a peindre les enfants,
on le voyait daos les promenades s'arrêter partout
où il en voyait ceux qu'il regardait le plus émieot
les enfants de trois six ans il étudiait leurs petits
HAINAUT.
LIÈGE.
LIMBOURG.
NAMUR.
SÉNAT.
BRABANT.
HAINAUT.
LIÈGE.
LUXEMBOURG.
mouvements, leur joie, leor colère, leurs larmes,
Cette sorte d'ivresse laquelle ils se livrent dans
leurs jenx, l'innocente candeur des uns, la naïve
malice des autres, enfin, tout ce que cet âge heu
reux offre de gracieox et de charmant.
Le Musée de Paris a neuf tableaux de ce maître,
eutre autres Saint Jérôme, le plus beau de tons,
le Corrége ne reçut, pour ce tableau, auquel il
travailla six mois, que 4? seqnins (55a francs
peu près) et la nourriture. Uo autre de ses ta
bleaux, appelé La nuit du Corrége, si remar
quable pour ces beaux effets de lumière qui oot
fait école, ne loi fut payé que 48o francs, aussi
jamais le Corrége ne fut riche dix ans de sa vie
passés a peindre la coopole de Saint-Jean et celle
du dôme, ne lui oot valu en tout que 9,864 fr.
pour dix ans de travaux, de peines, de soeurs...
En t534, il avait quarante ans; il viot nu joar
Parme solliciter le paiemeot d'une somme qu'"n
loi devait dans le paiement il se trouvait pour
200 francs en monnaie de cuivre; impatient de
porter cet argent i sa famille doot il fut toujours