YPRES.
On éc rit de Florence au Journal des Débats:
Ici, on est prêt entrer en campagne.
Le Roi est Turin, la tête de sa maison
militaire, et peut dès présent prendre le
commandement de l'armée.
La flotte a reçu l'ordre de se-rallier
Ancône. Toutes les mesures sont prises
pour une action immédiate.
Les nouvelles de l'armée sont bonnes.
On lit dans le Times
Une victoire facile attend les Prussiens
dans le Holstein. On ne doute pas qu'ils
n'appliquent celte province leur politique
d'annexion. Mais cette victoire-là, avant
peu, sera chèrement payée.
Le Times a bien jugé. Le plan de l'Au
triche estcoûte que coûtede mettre la
main sur la Silésie, devenue prussienne
depuis cent vingt ans, parce que Frédéric
l'a ravie déloyaleinent Marie Thérèse.
Déjà bien des bataillonsdu siècle dernier
dorment sous le sol de la Silésie.
Suivant le Times encore, les Prussiens
sont plus opposés que jamais la guerre.
On avait espéré rallier le peuplé la guerre
et M. de Bismark, obtenir la faveur des
événements des élections favorables. Cet
espoir sera déçu. M. de Bismark a contre
lui le peuple et ta noblesse.
On écrit de Viennesous la date du 6
juin: Les travaux de défense sur lescôtes
de Trieste se poursuivent avec zèle. Deux
petits vapeurs sont partis d'ici pour'Venise,
afln de plaoer des torpédos, invention, ce
qu'il paraît, très ingénieuse du général
OEner. L'entrée du canal sera rendu inac
cessible au moyen de deux vieilles frégates
qu'on coulera, de chaînes et de divers
obstacles.
Beaucoup d'agents italiens sont répan
dus sur les eûtes de rAdriatique pour sou
lever l'opinion en faveur de l'Italie. Ceurs
manœuvres ne sont pas défavorablement
accueillies.
Il est utile d'appeler l'attention sur les
lignes suivantes empruntées au Czas
On tient dans le plns.grand secret les
mouvements que l'armée russe fait en
prévision des événements en Europe.
L'armée russe seconcentre visiblement
par régiment, le long de la frontière orien
tale de la Gallicie.
Les personnes qui arrivent de Podolie
assurent que les forces russes avancentsans
cesse vers les frontières des Principautés,
sans perdre de vue cependant la Gallicie
qui est parcourue en ce moment par des
milliers d'agents russes.
On écrit de Berlin au Times
Le roi de Prusse passe les troupes en
.revue, reçoit les diplomates, confère avec
ses ministres tout le jour durant. Person
ne, la fleur de l'âge, ne serait capable de
déployer une activité pareille celle de ce
souverain presque septuagénaire, l'épo
que la plus critique de sa vie.
On lui prête les paroles suivantes, au
moment où il a passé en revue les régi
ments de la garde
Maintenant, laissez-moi vous dire,
s> soldats, que tout sera décidé dans une
semaine. Il se peut que nous soyons
obligés de faire la guerre; alors vous
saurez battre l'ennemi là où vos pères
l'ont battu dans tant de batailles; mais
si mes prières sont écoutées, la paix sera
maintenue et vous retournerez dans vos
foyers.
Un indice de l'imminence des événe
ments se trouve dans l'arrivée Gênes de
Garibaldi, venant de Caprera, dans la nuit
du 'fl au 12. 11 a dû partir pour Côme,
immédiatement-
Qn écrit de Florence au Journal des Dé-
liais L'ouverture des hostilités est fixée,
dit on,.lundi ou mardi (nouvelle un peu
prématurée!]; en tout cas, elle est immi
nente. Hier, un décret royal a appelé sous
les armes les réserves de 1842,1843,1845,
les seules qui n'eussent pas été appelées
encore. Les réserves de 1842 et 1845 doi
vent se mettre en ronte le 18 de ce mois;
celles de 1845 quelques jours plus tard.
L'exécution de ce décret augmentera
l'armée de près de 100,000 hommes. Il ne
reste plus présent qu'à faire par antici
pation la levée des hommes nés en 1846,
et C'est ce qui se fera l'un de ces jours.
Pour le moment, l'armée est assez nom
breuse. Il s'agira de l'alimenter, si la cam
pagne se prolonge.
Par arrêtés royaux d u 9 j u i n son t promus
Au grade de Grand-Cordon M. Henri de
Brouckere, ministre d'État, membre de la
Chambre des représentants, ancien mem
bre et secrétaire du Congrès national,
ancien gouverneur, ancien ministre des
affaires étrangères, ancien envoyé extraor
dinaire et ministre plénipotentiaire; M. le
vicomte Ch. Vilain XIIII, membre de la
Chambre des représentants, ancien mem
bre et secrétaire du Congrès national
ancien gouverneur, ancien ministre des
affaires étrangères, ancien envoyé extraor
dinaire et ministre plénipotentiaire.
Au grade de Commandeur M. E.;L-
Vandenpeereboora, président de la Cham
bre des représentants pendant la dernière
session.
Au grade d'Officier M - L. Crorabez, vice-
président de la Chambre des représentants
pendant la dernière session; M. le baron
J.-B. Kervyn de Lettenhove, membre de la
Chambre des représentants et membre de
l'Académie royale des sciences, des lettres
et des beaux-arts de Belgique; M. Ch. Le-
beau, membre de la Chambre des repré
sentants et bourgmestre de la ville de
Gbarleroi.
Sont nommés Chevaliers: MM. J. Bracon
nier, membre de la Chambre des représen
tants; C. Carlier, id. P. De Wandre, id
R. Janssens, id.; A. Lippens, id.; D. Mouton'
id.; L. Thienpont, secrétaire de la Chambre
des représentants pendant la dernière
session.
M. Van Slambronck curé S'Louis
(Deerlyk) y est décédé le 10 juin, l'âge de
67 ans.
Dimanche d', la Société Royale de Saint-
Sébastien a donné un Tir au Roi. M.
Edouard Froidure, ayant abattu l'oiseau
supérieur, l'habile tireur a élé acclamé Koi
de la Société. Le Douveau titulaire a été
reconduit sa demeure avec les honneurs
usités en pareille circonstance.
On est occnpé depuis avant-hier dé
molir les stalles du marché aux Poissons.
Elles seront bientôt remplacées par de
nouvelles et le marché même, dans son
ensemble,subira de notables améliorations.
Avant-hier, 10 h. du soir, un immense
char-à bancs, transportant des dentellières
qui avaient célébré leur Fête, a dû s'arrêter
au milieu de la Grand'PIace par suite de la
rupture d'un essieu. Des passants sont ac
courus pour venir en aide aux dentellières
en péril, et sont parvenus débarquer sans
encombre toute la cargaison.
Il y a quelque temps Marthe Bnseyne,
la centenaire que la ville d'Ypres est Aère
de compter parmi ses habitants, célébrait
son jubilé séculaire. D'après les conseils de
sa famille, élle ne se rendit pas alors
l'église, la saison paraissant trop défavora
ble pour une personne de cet âge. Hier
malin 10 heures, une messe solennelle,
laquelle assistaient la centenaire et sa
nombreuse famille, a été célébrée en
l'église paroissiale de S'-Jacques. Marthe
avait été conduite l'église dans la calèche
de M™" la douairière Malou. Une foule
énorme, avide de voir celle qui comptait
plus d'un siècle d'exisience, assistait cette
solennité religieuse. A l'offrande, Marthe a
pleuré. On lui en a demandé la cause et la
vénérable centenaire a répondu qu'elle se
sentait si émue pour tous les honneurs
qu'on lui prodiguait. Marthe Buseyne.por
tait la robe dont elle s'était vêtue quand elle
fit ses relevailles, il y a 68 ans! Le fils dont
elle devint alors mère, se porte aujour
d'hui on ne peut mieux.
Al h. a eu lieu en la demeure de la
centenaire un petit repas de famille et nous
ne serions pas étonnés d'apprendre que
Marlhey a encore chantéquelques couplets.
Hier raidil'occasion de l'anniver
saire de la naissance de l'héritier présomp
tif de la Couronne le 10* de ligne a été
passé en revue sur ta Grand'PIace. Le
carillon s'est fait entendre et le drapeau
national avait élé arboré sur la tour de
l'église Saint Martin.
Dans la matinée d'hier, un ouvrier est
tombé de l'écbaffaudage de la fabrique en
construction de M. Valcke-Hage. Le mal
heureux a eu la main déplacée.
Dans l'après-midi d'hier, mesure que
le télégraphe faisait connaître le résultat
j des élections pour les Chambres législali-
1 vesl'Administration faisait afficher la
bulletin de la guerre et de la paix.
le soutien, il partit pied pour Correggio, mais il
n'avait plus seize ans, et la fatigue qu'il en ressen
tit, au lieu de se perdre dans un bon sommeil
comme la première fois, se tourna en pleurésie il
en mourut.
Le Corrëge a donné la peinture un complé
ment de perfectioo, portée par Micbel-Aoge au
plus haut point du grandiose, enrichie de toole la
magie des couleurs par le Titieo, embellie do
dernier degré de l'expression et de la grâce natu
relle par Raphaël elle a reçu du pinceau d'Alle-
gri, no élégance exquise, dans laquelle se sont
accordés ensemble, le vrai, le grand, le gracieux.
Le Corrége travailla^ dans l'esprit d'une loi rendue
jadis par les ThébaUs. Cette loi prescrivait aux
peintres et aux staïuàiies, sous des peines pëcu-
otaires assez fortes, de donner leurs figures la
plus grande beauté possible; aussi tous les por
traits du Corre'ge ont uDe grâce particulière, tous
ses enfants sont autant de petits anges avec des
petits airs d'innocence et de candeur.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Vienne, i Juin. - La Presse pnblie un lélé-
gtarame de Paris annonçant que l'empereur du
Mexique aurait déclaré avoir l'imentioo d'abdiquer
si la France ue lui donne pas d'assistauce financière.
Le gouvernement français aurait résolu de réfu
ser la demande de l'empereur Maximilieu et donné
desinstructions.au maréchal Bçzaine de provoquer
nn nouveau plébiscite dans le cas où l'empereur do
Mexique donnerait suite sa résolution d'abdiquer.
ACTES OFFICIELS.
ORDRE UK LÉOPOLD.
NÉCROLOGIE.
f