D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. REVUE POLITIQUE. La bataille prévue depuis quelques jours en Bobêrae a été livrée mardi entre les ar mées prussiennes et autrichiennes. Les résultats, longtemps indécis, ont fini par être défavorables aux Autrichiens. La lutte, qui a duré douze heures, a eu lieu autour de Sadowa, petit village situé droite de l'Elbe, au nord-ouest de Kœnigs- graelz. Les deux armées, qui ont été entiè rement engagées, ont combattu avec un acharnement dont on a peu d'exemples. Le maréchal Benedek avait rangé son armée sur la rive droite de l'Elbe en l'ap puyant sur Kœnigsgraetz. A six heures du matin, les Prussiens se sont ébranlés et ont commencé le combat. Les Autrichiens ont soutenu le choc avec une étonnante vi gueur; ils ont repoussé d'abord l'ennemi et sur plusieurs points ils l'ont mis en fuite. A deux heures, la victoire semblait se pro noncer en leur faveurlorsque les Prus siens, ayant tourné l'aile gauche de l'armée autrichienne, ont emporté successivement toutes ses positions. Ce mouvement a décide du sort de la journée. Le Moniteur universel a annoncé dans les termes suivants la cession de la Vénélie la France Après avoir sauvegardé l'honneur de ses armes en Italie, l'empereur d'Autri- che, accédant aux idées émises par l'Em- pereur dans sa lettre du 11 juin son ministre des affaires étrangères, cède la Vénélie l'empereur des Français et accepte sa médiation pour amener la paix entre les belligérants. L'empereur Napoléon s'est empressé de répondre cet appel et s'est immé- diatement adressé aux rois de Prusse et d'Italie pour amener un armistice. La généreuse résolution de l'empereur François-Joseph va, sans doute, mettre fin LA MÉDAILLE DE LA S-VIERGE. l la guerre et conciliera au souverain de l'Autriche les sympathies universelles. Quel sera l'effet de cette médiation? Quelle sera son étendue? Arrètera-t-elle la Prusse dans sa marche victorieuse? Et si cette puissance, dans l'enivrement de ses triomphes, voulait imposer ses conditions, la France sanctionnerait-elle par la force sa médiation? Nous ne parlons point de l'Italie, car, désintéressée désormais par l'acquisition prochaine de la Vénétie, elle aura hâte de se retirer d'une lutte où l'incapacité de ses généraux ne lui laissait entrevoir que des revers. Mais que dira, que fera la Prusse, et devant son attitude quelle sera celle de la France? Et puis quelles conditions la cession de la Vénétie a-l-elle été faite? Nous osons peine effleurer ces graves questions qui tiennent en suspens tous les redoutables problèmes qui agitent l'Europe depuis 50 ans. Aussicroyons-nous pins prudent d'attendre les événements; mais, dès ce moment, nous pouvons constater que la perspective d'un armistice, condui sant une paix prochaine, a produit un grand soulagement et provoqué partout de vives et unanimes espérances. De toutes parts on félicite l'Autriche, laquelle il était encore si facile de racheter par une victoire les revers d'une première bataille, de s'être prêtée des pourparlers dont l'heureuse issue doit éloigner de nous les craintes d'une guerre générale. Quel changement en vingt-quatre heu res? L'espoir de la paix a rendu tous la confiance on délourneavec empressement ses regards de l'horrible tableau qui se déroulait devant nous, et on les porte vers des régions plus sereines. Partout ce sont des témoignages non équivoques de joie et d'espérance; déjà, avant-hier Paris on a illuminé. Pourquoi ces manifestations? Est ce pour célébrer ies trop faciles triom phes de M. de Bismark? Non, non, il y a dans le cœur des peuples un sentiment inné de la justice et du droit. Ce que les habitants de Paris applaudissaient, c'était l'espoir de voir une digue bientôt opposée la politique astucieuse et perfide d'une monarchie ambitieuse qui a sacrifié sans scrupule la paix et la sécurité de l'Europe ses projets d'agrandissement. Jamais le sentiment populaire ne s'est prononcé plus unanimement contre la Prusse. A Vienne, on fait preuve d'une grande et noble résignation. Sur le bruit de négo ciations relatives la cession de la Vénétie, l'opinion publique s'est montrée favorable, mais tout d'abord dans la penséè, nous dit une dépêche, que cette mesure serait le gage d'une résistance énergique toute autre concession devant affaiblir l'empire autrichien. On peut être sûr que l'Autri che ne laissera entamer ni son honneur ni sa puissance. L'impératrice des Français que l'on re trouve partout où il y a des douleurs et des infortunes soulager, s'est rendue avant- hier Amiens pour visiter les victimes du choléra qui sévit cruellement dans cette ville. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. 49me Année. Samedi 7 Juillet 1866. No 5,088. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. ÉPISODE DE LA GUERRE DE CRIMÉE. C'élait la veille du jour mémorable où fut prise la tour Malakoff. Tontes les troupes désignées pour cette périlleuse attaque avaient quitté pendant la nnit leurs divers cantonnements et elles s'avan çaient en ordre de bataille, pleines de cette Doble ardeur, de cet entrain proverbial qui forment le fond du caractère des soldats français, sans jamais se démentir, même dans les circonstances les plus pénibles. Vers minuit, l'aumônier d'une division venait de rentrer sous sa lente après one journée des plus faligaotes, ayaot, par un soleil brûlant, visité plus de dis-huit ambulances, et porté aux malades et aux mourants les secours de l'art en même temps qtte ceux de la religion car le digne homme avait fait toutes ses études chirurgicales, et était autant le médecio du corps que celui de l'âme. Qu'ils sont admirables et dignes de nos respects, ces ouvriers militants de la foi, qui, missionnaires guerriers, vont, au péril de leurs jours, conquérir des âmes Dieu, an plus fort de la mêlée Infati gables, dévoués, modèles d'abnégation, les aumô niers de régiment partagent les privations, les dangers de nos troopes. Tonr tour le père oa l'ami du soldat, pour attirer sa confiance et le ramener au bien, ils savent, ao besoin, parler avec bonhomie le langage des camps, et ont la fois snr les lèvres des pardons et des sourires. Ces prêtres joignent le courage da lion la doncenr évangé- lique. Héros eux-mêmes, ils assistent les héros l'beore suprême, les pansent, les bénissent sous le fen de l'ennemi, indifférents la gloire, aux hon neurs de ce monde, et n'aspirant qu'à la palme du martyre. Tel était l'homme patient, énergique, duquel nous parlions tout l'heure, dont toute l'armée a pn apprécier le mérite émineoi et a connu le dévouement sans bornes. Nous le nommerons l'abbé Forbin, pour oe pas blesser sa modestie, si par hasard il venait nous lire. L'aumônier se jeta tout babillé sur son lit de camp, et appelant le soldat qui était attaché son service Picot, lui-dit-il, tu viendras me réveiller deux heures du matin ta m'amèneras moo cheval tout sellé. En faisant diligence, quoique je sois Marseille, 3 juillet. Des nouvelles de Rome, en date du 1" juillet, annoncent que Mgr. Patrizzi, assisté des évêques de Poi tiers et de Moulins, a sacré Mgr.de Mérode. Vienne, A juillet. La Gazette de Vienne dit que la tournure des événements est d'autant plus accablante que le comman dant en chef était soutenu par la confiance entière de la nation et de l'armée, et que c'était justement cause de cela que l'Em pereur lui avait laissé une entière liberté d'action. Toutes les mesures sont prises pour punir les personnes qui ont commis des fautes spéciales. toujours mauvais cavalier, je pourrai rejoindre temps l'armée avant le combat. Si pourtant, d'ici- là, quelqu'un avait besoin de inon ministère, oe crains pas d'interrompre moo sommeil, le proebain avant tout. Je tombe de lassitude, et un peu de repos en attendant la journée qui se prépare ne (ne... II n'avait pas en le temps d'achever la phrase commencée que déjà ses paupières appesanties se fermaient, tandis que les dernières paroles expi raient sur ses lèvres. Mais voilà que, peo de moments après, an milieu de ce premier sommeil si profond, Picot vint secouer fortement le pauvre aumônier en lui disant qu'on militaire demandait se confesser sur-le- ebamp. Eh bien mon ami, dit le saint homme avec douceur, amène-le-moi tout de suite il ne fant jamais repousser le pénitent. L'abbé Forbin se souleva sur le coude et vit, en effet, entrer dans la tente un soldat jeune et im berbe, un conscrit, sans doute nouvellement arrivé de France. On jugeait cela sa tenue négligée, son air un peu gauche, et enfin certains indices auxquels oe se trompent jamais les gens du métier. [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1