D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50me Année. Mercredi 1er Août 1866. 5,695. REVUE POLITIQUE* Les nouvelles qui nous sont arrivées de* puis trois jours, du théâtre des événements, sont accueillies sans entbousiasms dans le inonde politique aussi bien que dans le monde des affaires. A quelle cause cela tient-il? Les hostilités sont très-réellement suspendues, et partout, cela est désormais incontestable mais bien des gens se di sent Ne seront-elles pas reprises? Nous avons eu l'incident de Francfort qui paraît entrer enfin dans une voie paci fique; mais ne faut il pas s'attendre ce que sur un point ou sur un autre des inci dents de nature analogue se produisent? Ainsientre autres dépêches en voici une qui appelle tout particulièrement l'at tention; elle vient de Berlin a Le roi de Hanovre a envoyé son aide de camp au quartier général prussien mais le roi de Prusse a refusé de le rece voir. Que faut-il penser de cet autre fait? Le prince Frédéric de Hesse invoque l'appui de la France pour je maintien de ses droits sur la Hesse-Electorale. A la vérité, la France peut décliner la demande qui lui est faite par le prince Frédéric; mais, on en est généralement convaincu, il n'en sera pas de même si la Saxe prend son recours auprès de l'empe reur des Français Ce recours sera ac cueilli, puis soutenu. Inévitablement, ce genre d'immixtion ou d'ingérence dans les affaires de l'Allemagnede la part d'une puissance étrangère, éveillera des ombra ges chez M. de Bismark, devenu chaque jour plus susceptible et plus chatouilleux. On prévoit donc encore des nuages et l'on se tient sur la réserve. Faut-il essayer de résumer en peu de mots la situation politique actuelle? A la faveur d'un masque d'emprunt, chacun essaie de se tirer du mieux qu'il peut de cette maudite et dangereuse bagarre. Tou tefois, l'Italie ne parvient pas se rendre méconnaissable; c'est surtoutellequi parle, ce sont ses menaces que l'on entend par dessus celles des autres. M. de Bismark se fatigue et la France perd patience, nous dit-on, ne sachant plus comment faire taire ces importunilés et désespérant de pouvoir jamais les satisfaire. THÉÂTRE DE LA GUERRE. Le correspondant militaire du Times, au quartier général prussien, écrit ce qui suit: f< Aucune précaution n'est omise pour tenir l'armée en état de reprendre la cam pagne, si la diplomatie échouait dans ses efforts. L'artillerie de siège est amenée de la Saxe de manière pouvoir rivaliser avec les canons autrichiens, qui garnis sent la position de Florisdorf. Les garni sons sur la ligne de communications travers la Bohême et la Moravie ont été renforcées par des troupes venues de la Prusse. Lorsque cette guerre éclata, la totalité des forces prussiennes en campagne, en réserve et en garnison, s'élevait environ 600,000 hommes. Depuis le commence ment de la campagne, par de nouvelles levéesl'incorporation des troupes du Mecklembourg de l'Oldenbourg et de Brème dans les rangs prussiens, le nom bre des hommes enrôlés s'est trouvé près de 700,000;.mais, quoique cette grande force ait été réunie en très-peu de temps, il y a encore des offres nombreuses de vo lontaires, car l'enthousiasme de la nation a été excitée et l'on dit qu'en peu de se maines 100,000 hommes de plus pour raient être facilement levés. Il y a eu peu de difficulté pour équiper l'infanterie, mais pour la cavalerie et l'artillerie le cas est tout autre. n II faut plus de temps pour former un cavalier ou un canonnier qu'un fantassin; quand bien même les hommes eussent été prêts, la somme requise de matériel pour les deux armes ne peut jamais être rapi dement préparée; il y a là un obstacle ce que l'on puisse les faire entrer en campa gne avec toute célérité. Les canons étaient rares, si rares que les chevaux d'artillerie ne pouvaient être fournis de pièces rayées suivant l'ordonnance; force fut d'atteler des pièces de bronze âme lisse. La formation de l'artillerie du corps d'armée nouvellement levé a en consé quence été une œuvre d'extrême difficulté; mais d'une manière ou de l'autre, canons et canonniers ont été trouvés; si les canons ne sont pas tous conformes au système Krupp, fort estimé en Prusse, ils ne fus sent pas restés inutiles s'ils avaient dû fi gurer dans un combat. Voici dans le même temps le jugement que porte le correspondant du même journal Vienne Le Camarade, journal fort accrédité parmi les militaires, soutient qu'un traité de paix sur les bases que la Prusse propose est humiliant pour l'Autriche; mais dans mon opinion, ce serait manquer de sagesse que de le repousser. Les généraux autri chiens ne peuvent concourir avec leurs adversaires. BULLETIN DES NÉGOCIATIONS. La France publie les détails suivants La Prusse s'annexe définitivement les duchés de l'Elbe; maison donne comme certain qu'elle rendra au Danemark une partie du Schleswig septentrional. Elle demande aussi quelques rectifica tions de frontières, qui n'enlèveraient que très-peu de chose aux Etals limitrophes. L'Allemagne sera divisée en deux con fédérations L'une du Nord, qui s'étendra jusqu'au Mein et dont la Prusse aura le comman dement militaireetla représentation diplo matique; L'autre du Sud, comprenant principa lement la Bavière, le Wurtemberg et le grand-duché de Bade. Cette confédération du Sud aura le droit de s'organiser et de régler ses iap ports avec la confédération du Nord comme elle l'entendra L'Autriche paraît avoir accepté son exclusion des deux confédérations, sous la condition de conserver son intégrité terri toriale actuelle. Voilà les points réglés par les préli minaires de paix qui ont été signés entre la Prusse et l'Autriche Nikolsbourg. o En ce qui concerne l'Italie et la ces sion de la Vénétie, les négociations se poursuivent et paraissent sur le point d'aboutir un résultat favorable. L'Italie maintient ses prétentions sur le Trenlio, mais son alliée, la Prusse, ne paraît pas disposée aller au-delà de l'engagement qu'elle a pris dans le traité d'alliance qui ne lui a garanti que la possession de la Yénélie. Quant la Vénétie, la situation est assez complexe, puisqu'elle a été donnée par l'Autriche l'empereur Napoléon et qu'elle est aujourd'hui occupée en partie par l'armée italienne. Pour résoudre la difficulté, on assure que le moyen auquel on s'arrêterait comme étant le plus digne et le plus conforme au principe de la souveraineté nationale serait d'appeler les Vénitiens décider eux mêmes de leur destinée. De celte manière, la Vénétie donnée l'empereur Napoléon, serait rendue par iui aux Vénitiens. On sait que la Prusse réclamait l'Autriche 200 millions comme indemnité de guerre. Celte exigence a été ramenée par la médiation de la France a des pro portions moins excessives, et l'on annonce qu'elle ne dépassera pas 75 millions. L'armistice est de quatre semaines, mais on suppose que, bien avant l'expira tion de ce délai, la paix sera définitivement conclue. Le traité-de paix sera signé directe ment entre les belligérants. La France n'y interviendra pas. On lit dans le Journal des Débats L'idée de diviser l'Allemagne en deux parts et d'y former deux confédérations n'est pas nouvelle, pas plus que celle d'en exclure les provinces allemandes de l'em pire d'Autriche. M. de Bismark ne les a point inventées; elles sont nées l'une e l'autre dans le sein du Parlement nationa^ LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. ARMÉE PRUSSIENNE. LES CONDITIONS DE L ARMISTICE. d La Saxe conserve son intégrité terri toriale, et, contrairement ce qu'ont dit plusieurs journaux, elle fera partie de la confédération du Nord. LES DEUX CONFÉDÉRATIONS.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1